Peut on parler de péché sans loi ? Devons-nous observer la loi alors que nous sommes sous la grâce ? [Arnaud]

C’est effectivement, comme le souligne Paul dans l’épître aux Romains, par la loi que vient la connaissance du péché (Romains 3,20 ; 5,13,20 ; 7,7ss). Puisque le péché est transgression de la loi. Même les païens qui ne connaissent pas la loi révélée par Dieu à Moïse, écrit-il, ont conscience d’une loi (du bien et du mal, par exemple) que parfois ils transgressent (Romains 2,12-16).

Quand Paul écrit que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce, il signifie que par Jésus-Christ, nous ne tombons plus sous la condamnation de la Loi.

Mais la grâce, c’est à dire le pardon de nos péchés accordé indépendamment de notre capacité à accomplir ce que la loi de Dieu ordonne, donc à nous justifier devant Dieu par la loi, ne rend pas la loi de Dieu inutile et caduque pour notre vie ! Elle reste un don par lequel Dieu nous invite à vivre, par la puissance de l’Esprit Saint, libres de la violence, du mensonge, de la tromperie, de l’adultère, de la convoitise…et à redécouvrir ce que sont les dix commandements et leur résumé, la double-loi de l’amour de Dieu et l’amour du prochain : une promesse de liberté. C’est le chemin de la vie chrétienne, ce que Paul appelle la « sanctification ». Le thème de la « loi de l’Esprit », de la vie nouvelle du Chrétien dans et par l’Esprit Saint, est abordé à partir du ch.8 de la lettre aux Romains.

Que signifie l’expression « être sous la loi » ? [Arnaud]

Avant d’être interpellé par le Christ, par pure grâce, sur le chemin de Damas (et de le choisir ensuite, par son baptême, comme Seigneur et Maître) l’apôtre Paul suivait scrupuleusement la loi de Moïse et toutes les coutumes et traditions juives.
L’appel de Dieu et sa clémence envers Paul ont été si immérités par l’apôtre qu’il a pris conscience qu’il était auparavant plus soumis (mis sous) à la Loi de Dieu qu’à Dieu lui-même. Il a saisi le réel intérêt de la Loi et que celle-ci, comme toute création, ne doit pas prendre la place du créateur.

A plusieurs reprises il va donc utiliser cette expression « être sous la loi » (par exemple Romains 3 et 6, 1 Corinthiens 9, Galates 4 et 5…) pour parler de ceux qui continuent d’être soumis à La loi et la manière dont elle rend compte de la justice de Dieu selon le principe du mérite.

La foi chrétienne commence par la reconnaissance que l’amour de Dieu en Christ est un cadeau et que nous n’avons rien accompli pour y avoir droit (bien au contraire !). Par cette conviction, nous ne sommes donc plus soumis au principe du mérite sous jacent à la Loi.