Pierre, on est toujours le libéral ou le conservateur de quelqu’un. Mais au fond, être libéral ou être conservateur, cela me semble bien éloigné du Christ, car il ne demande ni d’être l’un, ni d’être l’autre, il nous demande de le suivre : cela suffit. En effet il n’a pas posé le débat en termes de bien ou mal, en rapport à des systèmes de valeurs, mais en termes de vie et de mort. Le suivre, c’est recevoir la vie comme il le dit à Marthe (Jn 11. 25 et suivants)
Alors pour moi la question est bien plutôt : qui a autorité sur moi et donc relativise mon système de valeurs ? Pour un chrétien et donc pour un protestant , cela ne devrait être ni le monde et ses valeurs, ni moi-même et mes valeurs, mon intelligence, ma culture…, mais le Christ. Le seul exercice à faire est de discerner ce qui, dans ma foi, qu’elle s’exprime de manière libérale ou conservatrice, relève du Christ ou relève d’autres choses. C’est salutaire, à faire très régulièrement, en demandant l’aide de l’Esprit du Seigneur.
Catégorie : Vie
Pourquoi, lorsqu’on referme une porte, l’ennemi tente-t-il de revenir encore et encore ? [Ludivine]
Hélas, Ludivine, c’est son « travail »… Lorsque la Bible parle du « satan », c’est en tant qu’accusateur au tribunal de Dieu. Or elle nous dit aussi (Zacharie, ch. 3, v. 2 ; Évangile selon Luc, ch. 10, v. 18) que Dieu n’écoute plus cet accusateur, qui continue son œuvre, dévoyée, sur la terre, auprès de nous qui l’écoutons encore.
Cette œuvre est multiforme. Il accuse Dieu à nos oreilles, et il nous accuse nous, nous convaincant que Dieu ne nous aime pas à cause de ce que nous avons fait de mal ou pas fait de bien, et nous tentant de toutes sortes de manières. Il manipule des « démons » et autres forces spirituelles qui, sans lui, nous seraient soumis à cause de Jésus. Ainsi, nous avons à lutter contre ces forces adverses, nous qui appartenons à Jésus-Christ et qui apprenons à lutter avec les armes de Dieu, comme Paul l’exposait notamment aux chrétiens d’Éphèse (ch. 6, v. 10 à 18).
Nous gagnons par l’Esprit de Dieu bien des batailles (« lorsqu’on referme une porte », dites-vous). L’Ennemi pour autant ne s’en satisfait pas, et il revient à la charge, par la même porte, la fenêtre ou tout autre accès, et sous la même forme ou sous une autre… Et si nous ne sommes plus des pécheurs aux yeux de Dieu, qui ne regarde que la croix de son Fils à travers laquelle il nous voit justes, néanmoins le péché continue d’agir dans nos membres, en nous, jusqu’à la fin. Il ne faut pas s’en étonner, mais pas non plus s’en satisfaire ! Et si nous tombons, nous savons qu’à cause de Christ nous ne tombons que par terre, et que par la foi nous pouvons nous relever sans sombrer.
Bon courage, donc, et sans désespérer. Car Dieu nous y aide, y compris à travers les frères et sœurs en Église !
Un chrétien qui choisit l’assistance médicale à mourir risque-t-il de compromettre son entrée dans la vie éternelle ? [Lvet]
Votre question, Lvet (seriez vous helvète ?) a été posée récemment par un responsable évangélique français qui suit de près les travaux de l’Assemblée Nationale autour du projet de loi relatif à l’aide à mourir. Il écrivait : « Face au don de Christ sur la croix, la question de l’impact d’un suicide assisté sur le salut du chrétien se pose ». Mais il a eu la prudence d’ajouter : « Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas de réponse spirituelle universelle à cette « rupture éthique » dans notre société française ».
Les rares mentions de suicide dans la Bible, assisté ou pas (Ahitophel, Achab, Judas…) sont le fait d’hommes désespérés par l’impasse où leurs choix les ont conduits, et fermés au pardon et à la grâce de Dieu. Mais si nos actes malheureux, y compris ultimes, devaient nous priver du Salut, alors, qui pourrait être sauvé ? J’ai connu des chrétiens sincères qui, dans un moment de désespoir, de dépression ou de solitude, ne supportaient plus de vivre et ont commis ce geste fatal. Comment oser les juger ou leur dénier le statut d’enfant de Dieu ?
Ma conviction est que notre Salut éternel ne se joue pas dans nos actes, nos décisions et comportements, même si certains textes bibliques trop vite lus pourraient nous faire penser le contraire (comme : « sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie », Apocalypse 2,10). Le Salut m’a été accordé une fois pour toutes par la croix de Jésus-Christ. Il ne dépend pas de la qualité de mes oeuvres, de mes choix, mais de l’amour de Dieu qui m’a précédé et élu de toute éternité (Ephésiens 1,5-7). Et c’est dans la confiance, dans la foi, que j’entends son appel, et reconnais ce cadeau de la grâce, dont je suis appelé à vivre.
C’est ici que commence la réflexion éthique qui doit, semble-t-il, dans une perspective chrétienne, nous faire préférer le développement des soins palliatifs, l’accompagnement de la vie et la prise en charge des plus fragiles jusqu’au bout, à une légalisation de l’euthanasie. Elle autorisera malgré les « garde-fous » promis tous les dérapages : pressions économiques, sociales, psychologiques, directes ou insidieuses, sur ceux et celles qui arrivent aux limites de la vie… Le même responsable évangélique que j’évoquais ci-dessus cite à ce sujet Albert Schweitzer : « À certains moments de notre vie, notre propre lumière s’éteint et se rallume par l’étincelle d’une autre personne. Chacun de nous a des raisons d’éprouver une profonde gratitude pour ceux qui ont rallumé la flamme en nous. »
1 Corinthiens 15:24-28 semble infirmer le dogme de la Trinité ? [Irgalan]
Votre question, Irgalan, est sans doute surtout motivée par le verset 28 : « Lorsque tout lui aura été soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toute chose, afin que Dieu soit tout en tous. » Vous vous dites peut-être que souligner que le Fils sera soumis au Père infirme le dogme de la Trinité. Mais il me semble qu’à bien d’autre moment, Jésus lui-même a tenu des propos comparables : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu’il voit le Père accomplir. Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » (Jean 5. 19) On peut même trouver un verset qui semble donner une prééminence au Fils : « Mon Père m’a tout donné, et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; personne non plus ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » Cette question de soumission est avant tout, me semble-t-il une question d’obéissance et d’humilité dans l’amour. Nous avons du mal à penser que Dieu (Père, Fils et Saint Esprit) soit humble, c’est pourtant bien ce que la Bible nous enseigne. La Trinité décrit une réalité relationnelle et pas ontologique. C’est la même chose, par exemple, au sein du couple. La lettre aux Ephésiens dit : « Soumettez vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu » (5. 21) ce qui dit un certain type de relation au sein du couple, marqué par l’humilité et l’amour réciproque.
Dieu connaît-il déjà notre futur(e) époux(se) ? [Marie]
« Le Seigneur est un Dieu qui sait », chante Anne dans le beau cantique qui porte son nom (1 Samuel ch.2, v.3). Et puisque Dieu est Eternel, il sait tout du passé comme de l’avenir. Donc, on peut répondre « oui » à votre question. Mais il faut ajouter que cette conviction n’implique aucun fatalisme, aucune démission de nos responsabilités humaines. Elle nous garde simplement dans la confiance et dans la paix, à l’image du Psalmiste qui s’écrie avec joie : « mes temps sont dans ta main » (Ps 31,16).
Le livre du Deutéronome nous résume la juste attitude par rapport à l’écart qu’il y a entre ce que Dieu sait et ce que nous pouvons connaître : « Au Seigneur sont les choses cachées, et les choses révélées pour nous et nos fils à jamais, afin que nous mettions en pratique les paroles de cette Loi » (Dt 29,28). La foi ne nous donne pas accès à une connaissance surnaturelle, à la capacité de tout prévoir ou anticiper, encore moins d’accéder à la sagesse et à l’omniscience de notre Créateur ! Elle est un acte de confiance dans la Parole de Dieu pour guider nos vies, et nous aider à préparer l’avenir, à défaut de le connaître. La Bible contient des indications précieuses, pour rester dans l’exemple que vous prenez, quant à la conduite d’une relation amoureuse susceptible d’aboutir au mariage.
D’où venait la femme de Caïn ? [Rose]
Il est vrai que dès après le récit du meurtre d’Abel par son frère et de l’exil de Caïn à l’est d’Eden, il nous est dit que Caïn a eu un fils, Hénoch, de son épouse, donnant naissance a une lignée que la Genèse distinguera de la lignée de Seth, un autre fils d’Adam (Genèse ch.5). Cette lignée de Caïn sera marquée par l’essor des techniques, de la ville, des civilisations humaines mais aussi de la violence et du meurtre (voir Lémek, en 4,23-24), annonçant déjà le déluge (Gn 6 à 9).
Cette épouse est donc présentée comme la mère des civilisations, tout comme Eve a été la mère de tous les vivants (Gn 3,20). Considérer le texte comme une chronique historique au sens moderne du texte (donc prendre le récit de la création d’Adam et d’Eve, puis de leurs enfants au pied de la lettre) mènerait à la difficulté que vous relevez. L’intention des auteurs de la Genèse, notamment des chapitres 1 à 11, n’est pas de nous livrer une biographie de la famille d’Adam mais une réflexion sur l’homme et sa condition de créature révoltée contre Dieu, et d’éclairer l’origine de toute vie, comme celle du mal et de la mort. Pour cela, ils se sont servis de traditions littéraires du Proche-Orient ancien (par exemple le déluge, attesté également à Babylone et ailleurs), et notamment de généalogies pour rappeler qu’il est bien question de l’histoire des hommes et pas d’un arrière-monde mythologique !
La fête d’Ésaïe 25 est-elle une vision eschatologique d’une fête littérale- une vision de l’au-delà ou est-ce une métaphore ? [Daniel]
Au ch.25 et aux versets 6 à 8, le prophète Esaïe dépeint effectivement un monde réconcilié, sous les traits d’un délicieux banquet arrosé des meilleurs crus, offert par Dieu à tous les peuples. Toute larme, tout deuil est effacé. La mort a disparu de l’horizon de l’humanité. Cette vision d’espérance sera reprise dans l’Apocalypse, au ch.21, v.1 à 5, à la lumière de Jésus-Christ, mort et ressuscité.
Il ne nous est guère possible de saisir cette réalité à venir, pris comme nous le sommes dans les griffes du mal et de la mort encore présents. Il semble clair que sa description comme un festin est métaphorique. Mais cette image du Règne de Dieu n’est pas prise au hasard : quoi de plus joyeux, quoi de plus rassembleur, qu’un bon repas pris en famille ou entre amis ? Il y a plus de repas dans la Bible que de prières, paraît-il ! (je n’ai pas compté). Et si Jésus a voulu que nous ses disciples partagions un repas en mémoire de lui, c’est pour annoncer et comme anticiper sa venue, qui établira définitivement le Royaume de Dieu.
C’est quoi un chrétien ? [Nicolas]
La question a le mérite d’être brève et précise !
Je commencerai par dire ce que ça n’est pas :
1. Un chrétien n’est pas quelqu’un qui le serait par le seul héritage familial, culturel, ou national, par le fait que l’un ou/et l’autre de ses parents soit ou ait été chrétien.
2. Un chrétien n’est pas une personne qui se targue d’obéir à une morale prétendument judéo-chrétienne, dont personne ne sait ce qu’elle est…
3. Un chrétien n’est pas quelqu’un qui est sous un système de lois dont l’obéissance conditionnerait sa foi.
Alors je peux dire ce qu’il ou elle est :
1. Un.e chrétien.ne a accepté de dire un jour en public qu’il ou elle se reconnaissait comme enfant de Dieu à cause de son frère aîné qui est Jésus le Christ, le Seigneur et le Sauveur qui donne la vie pour toujours.
2. Un.e chrétien.ne vit une relation de confiance avec son Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) dans l’expérience relationnelle de la prière et l’écoute de la Parole de Dieu qui surgit des Ecritures bibliques.
3. Un.e chrétien.ne porte du fruit dans sa vie (Galates 5), reçoit des dons de l part de l’Esprit Saint (1 Corinthiens 12), et vit d’une loi d’amour résumée par Jésus en un commandement à la fois ancien et nouveau (Marc 12,30-31).
Le reste me paraît déjà souvent culturel…
Pourquoi y a-t-il une recrudescence de gens qui se considèrent comme asexuels ? [Sophie]
Voilà quelques décennies – la fameuse révolution sexuelle des années 60/70 – que la couverture du lit a été tirée et que la sexualité est devenue un sujet de société, et même un sujet politique. Désormais à découvert, elle est prise entre deux feux : celui de l’émancipation et celui de l’identité.
L’émancipation : l’idée d’une révolution sexuelle rend bien compte de l’aspiration à la liberté et au choix qui caractérise désormais la sexualité. Les discours les plus progressistes sur le sujet sont essentiellement préoccupés de faire la chasse à tout ce qui pourrait ressembler à une forme de domination. Le sigle LGBTQUI2A+ en est en quelque sorte le symbole. On retrouve l’asexualité dans l’un des A. L’asexualité est le fait de n’avoir pas de sexualité : ni hétéro, ni bi-, ni homo-. Le désir sexuel serait tout simplement absent, une coquille vide de l’existence.
L’identité : avec l’émancipation vient la revendication d’une identité nouvelle, signe de la liberté acquise. Ces identités singulières donnent aujourd’hui l’impression d’être multipliées sans limites : autant d’individus, autant d’identités possibles. Le domaine de la sexualité est l’un des domaines les plus investis par cette quête identitaire, avec les affirmations de genre.
Concernant l’asexualité, il se pourrait bien qu’elle soit aussi le symptôme d’une fatigue face à l’investissement à outrance de la question sexuelle. En tout cas c’est un choix par la négation, qui peut se comprendre devant l’hypersexualisation à l’oeuvre dans nos sociétés (à laquelle participe l’émancipation).
Dans le christianisme, on parle plutôt de chasteté ou d’abstinence, pour parler du renoncement à la vie sexuelle.
La question peut se poser : peut-on vraiment se défaire de tout désir sexuel, ou du moins le contrôler de telle sorte qu’il ne se traduise pas en actes ? Il faudrait du temps pour répondre.
D’un point de vue chrétien et donc biblique, je relèverais deux repères importants :
- C’est en Christ que se construit notre identité première. Par conséquent, ces identités particulières que nous revendiquons ne sauraient être que secondaires, contrairement à ce que l’on voit bien souvent, où elles sont mises en avant.
- Le corps et la sexualité ont leur place dans la vie spirituelle. Et quelle que soit l’option prise, ils demandent tous les deux à être pris au sérieux comme dimensions vitales de l’existence.
J’ai l’impression que beaucoup de croyants prennent leurs désirs pour des réalités divines. Qu’en penser ? [Dave]
Cher Dave,
Votre question est très intéressante. Il est en effet très probable que chez certains règne une confusion entre ce qu’ils ont appris petits du Père Noël, qui accomplie nos désirs, et ce qu’il en est vraiment de Dieu, le créateur de l’univers, qui en Christ, règne.
En effet, Dieu est puissant et bon. Comme le Père Noel de nos imaginations peut-être. Mais ce qu’il accomplit ce ne sont pas nos désirs, mais les siens. Ainsi, nous pouvons et nous devons croire en la réalisation des promesses de Dieu, à ce qu’il promet dans sa Parole, parce que ces promesses correspondent à la volonté d’un Dieu qui a assurément la puissance de les accomplir. Ainsi, il n’est pas fou de croire que celui qui croit en Jésus a la vie éternelle (Jean3/16), ou que rien ne séparera le croyant de son amour (Romains 8) ou que nous sommes pardonnés en Christ (Ephésiens 1/7) . Ces promesses correspondent au désir de beaucoup. En effet, qui ne voudrait pas être pardonné, aimé toujours et parfaitement ou vivre à jamais ? Elles n’en sont pas pour autant fausses car nous les trouvons dans la Bible !
Nous avons donc raison d’espérer cela, il est dans la nature de la foi de croire ce qui a été promis (Hébreux 11).
Mais voilà, que parfois, certains croyants s’imaginent que Dieu va accomplir pour eux des choses qu’il n’a jamais promises, simplement parce qu’ils les désirent ou que la société dit que c’est une chose désirable. Ainsi, certains vont penser que Dieu va leur épargner toute souffrance, toute maladie, toute difficulté conjugale ou tout autre désagrément. Ou pensent qu’il suffit de prier pour que la pluie ne tombe pas un jour de pique-nique pour que cela arrive, par exemple. Cela n’est pas juste, d’abord parce que l’agriculteur d’à coté prie peut-être pour que la pluie vienne enfin arroses ses champs. Surtout parce que Dieu n’a pas promis que tous les pique-niques seraient sans pluie. Rien dans la Bible ne laisse entendre que notre vie sur cette terre sera plus agréable que les autres. Non seulement, nous aurons des épreuves à traverser comme tous les humains (1 Corinthiens 10/13, par exemple) mais nous vivrons aussi des persécutions liées justement à notre statu de chrétiens (Matthieu 10/22, par exemple, ou ce que dit Paul dans l’épître aux Philippiens).
Je ne suis pas en train de dire que Dieu n’est pas attentif à nos besoins et que nous ne pouvons pas lui demander des choses. Nous pouvons exprimer nos désirs à Dieu. Il promet d’entendre nos prières et d’y répondre, mais il le fera selon sa juste volonté, parfois surprenante et non selon nos désirs humains, qui ne sont pas toujours ajustés.
C’est ainsi que nous pouvons prier pour notre pique-nique, mais jamais croire que cela arrivera assurément. La réponse dépendra de la volonté de Dieu (1 Jean 5/14-15, Jacques 4/3). Pluie ou pas, pique-nique ou pas, nous pouvons néanmoins rester ancrés dans l’espérance de la vie éternelle. Alors faisons bien la différence entre ce qui est promis et ce qui ne l’est pas, pour ne pas perdre confiance en ce qui est promis, quand nous ne recevons pas ce qui ne l’est pas.