En quoi mes choix amoureux concerneraient Dieu ? [Andry]

Cher Andry, Dieu se sent concerné par toute votre vie, toute votre personne, dans toutes ses dimensions, spirituelle matérielle, sociale, et aussi affective ! C’est le message de la Bible : Dieu s’intéresse énormément à vous, comme à chaque être humain qu’il a créé à son image, et avec qui il s’est engagé dans l’aventure d’une alliance. Tout simplement parce qu’il vous aime comme un père aime son enfant, unique et irremplaçable.  Et veut le meilleur pour lui.

Sans vouloir me comparer à Dieu (!), je suis moi-même père et je m’intéresse aux relations de mes enfants. Ils sont adultes et libres de leur choix, bien sûr, mais je ne souhaiterais pas qu’ils connaissent déceptions et amertume en s’engageant, par exemple, dans une relation sentimentale à la légère, ou avec une personne peu fiable, etc. Et si cela arrivait, ce serait leur mentir, manquer d’amour envers eux que de ne pas leur faire part de ma préoccupation.

Le Seigneur nous a fait le cadeau formidable de la sexualité et de l’amour.  Il nous en a donné aussi, dans la Bible, le « mode d’emploi ». La relation amoureuse est promesse de bonheur et d’épanouissement. Mais elle peut devenir une vallée de larmes et de souffrances, par notre refus d’écouter ce que Dieu a à nous dire.  Ainsi, dans nos pays aujourd’hui, un mariage sur deux se termine par un divorce, paraît-il. Voilà qui incite à réfléchir !

Y-a-t-il au moins une famille équilibrée dans la Bible ? [Ida]

C’est vrai. On pense aux frères ennemis Caïn et Abel (Genèse 4), à la rivalité de Jacob et d’Esaü largement orchestrée par leur mère, Rebecca (Genèse 27), où même à l’esprit de famille contesté par Jésus : la question est légitime !

Fondamentalement, on peut même se demander si famille doit rimer avec équilibre, puisqu’une vie de famille, c’est un changement perpétuel.

D’ailleurs dans la Bible les familles se présentent d’abord comme des histoires racontées. Dans ce sens, elles ne sont pas des modèles, mais le terreau naturel, humain pour l’annonce de l’amour de Dieu et de sa parole de salut. La famille relève d’un donné, du « créé ». Elle se révèle donc ambivalente.

La Torah s’intéresse quand même de près aux relations familiales. Elle prononce des interdits sexuels (Lévitique 20), des recommandations cultuelles familiales, comme le Sabbat.  L’exemple le plus remarquable est le 5ème commandement : « Honore ton père et ta mère » (Exode 20, 12). Ces règles énoncent des équilibres essentiels.

Dans le Nouveau Testament, la famille apparaît surtout comme le lieu où la foi est vécue et transmise. Parfois cela bouscule, voire bouleverse les relations. Nous avons quand même au moins deux exemples positifs : la famille de Jésus, malgré les propos sévères de celui-ci sur sa « mère » et ses « frères », l’a suivi dans le discipulat, et a fait partie de la première Eglise ; et Timothée, qui a reçu la foi en famille, de sa grand-mère et de sa mère (2Timothée 1, 5). Quant à Paul, il s’est efforcé dans ses lettres de promouvoir des relations les plus équilibrées possibles dans les familles des chrétiens (1Corinthiens 7), pour que Dieu y soit honoré malgré la complexité des situations. Un défi qui reste d’actualité pour nous !

Si j’ai un problème de sexualité travesti et masturbatoire- vers qui aller pour être aidé ? Cela ne m’a pas empêché de rencontrer Jésus- mais il semble que ça rende ma vie de foi difficile. [Pely]

‘ai d’abord à cœur de vous remercier pour la démarche que vous faites d’oser poser la question et de chercher à en parler pour ne pas rester enfermé dans la situation. Je trouve cela très courageux et cela me semble le premier pas vers votre apaisement. Je pense que la situation que vous vivez renvoie à des questions très personnelles et intimes. Il me semble nécessaire que vous puissiez trouver des personnes en qui vous avez confiance, qui sont elles-mêmes des disciples du Christ et qui sauront vous écouter et vous conseiller avec amour. Il y a des psychologues chrétiens qui peuvent à la fois vous aider sur le plan psychologique et vous orienter vers les bonnes personnes sur le plan spirituel. Ne restez pas dans la solitude, en tout cas, et soyez assuré de l’amour de Dieu en Jésus-Christ. En lui, vous trouverez l’issue.

Mariés depuis plus de 30 ans- je ne ressens plus de désir physique pour ma femme ni elle pour moi. Elle ne semble pas en souffrir. Je ne ferais de mal à personne en satisfaisant mes besoins avec une autre. Si je lui reste attaché est-ce un péché ? [Dominique]

Je ne suis pas sûr de comprendre exactement de quoi vous parlez, Dominique : de votre désir ou de vos besoins ? Pour ce qui me concerne, s’il y a bien une personne à qui je peux faire part de mes besoins, après Dieu, c’est ma femme ! Il me semble qu’il vous faudrait regarder plus profondément en vous ce qui fait que vous pensez avoir encore des besoins d’ordre sexuel sans plus éprouver de désir pour votre femme, qui est la partenaire que Dieu vous a donné pour vous combler sur ce plan. Vous me dites que votre femme « semble » ne pas en souffrir. Mais en avez-vous déjà vraiment parlé avec elle ? Êtes-vous franchement sûr que vous ne feriez de mal à personne en satisfaisant vos besoins avec une autre. Cette autre, serait-elle heureuse de savoir qu’elle est là dans votre vie pour satisfaire vos besoins ? Pensez-vous que vous pourriez vraiment rester attaché à votre épouse en vous liant sexuellement à une autre ? D’autant plus que la sexualité est sans doute un des moyens les plus forts pour rester attacher à son conjoint. Il n’y a pas que le couscous dans la vie !

Si j’ai loupé la personne que Dieu avait préparée pour moi, aurai-je un plan B ? [Benji]

L’existence du plan B présuppose l’existence d’un plan A.
Et la représentation qui est derrière c’est que Dieu aurait un top 10 des personnes idéales pour nous, ce qui nous permet (sur plus de 3 milliards de personnes du sexe opposé) de rester dans le meilleur de ce que Dieu pense possible pour nous.

Je vais vous donner plusieurs réponses.
Elles sont contradictoires, mais je crois qu’elles portent une part de vérité.

  1. D’abord, j’imagine que Dieu pourrait très bien ne pas avoir un plan A ni un plan B pour ce qui concerne nos relations. Il espère qu’on va trouver quelqu’un et qu’on va se donner les moyens de partager les plus possible, pour tenir ensemble, pour le meilleur et pour le pire.
  2. Si Dieu a un top 10, je ne pense pas que la rencontre de l’être aimé soit comme un concours d’école d’ingénieur où on a une meilleure école si on arrive premier que si on arrive 8ème. Et que donc plus on tarde moins on a de choix et plus on est obligé de baisser ses critères.
    Donc j’ai l’impression que ce serait plutôt dans le caractère du Dieu de la Bible d’imaginer que tel ou tel type de vis-à-vis serait vraiment bien pour nous. En espérant qu’on soit bien disposés pour un choix pertinent.
  3. A contrario, je pencherais pour encore une autre solution, c’est qu’on puisse dire que Dieu ne fait qu’un projet pour nous. Et on trouve la personne.
    Ou on ne la trouve pas. Alors je pense que si on l’a loupée, Dieu refait des projets pour nous, de bonheur et non de malheur. Il n’a que des plans A en somme.
    Il est le Dieu qui rend les possibles à nouveaux possibles.
    Cette option me plaît plus.

Mais je ne crois finalement pas que la Bible nous parle d’une conjugalité, ni même d’une vie, où tout est totalement écrit d’avance.

Est-ce qu’une chrétienne peux avoir des relations sexuelles sans l’objectif d’avoir un enfant ? [Mamita]

Qu’est-ce que Jésus aurait fait s’il avait eu un iPhone ?

Il y a beaucoup de questions pour lesquelles il est compliqué de trouver une réponse, car justement elles sont liées à un progrès technologique inimaginable il y a deux mille ans.
C’est donc la question de la relation interpersonnelle et de la relation à Dieu qui va compter.

Aujourd’hui, la sexualité est dissociée de la fécondité parce qu’il est possible du fait de la contraception d’avoir des relations sexuelles qui ne comportent pas le risque ou la chance d’une grossesse et d’une naissance.
Mais à l’époque de Jésus, avoir une relation sexuelle menait forcément à un fort risque de fécondité ! et donc la question de la filiation à assumer, qui en découlerait, était première.

Dieu a intégré le plaisir à la sexualité pour que nous ne soyons pas trop paresseux pour croître et multiplier. S’il y a plaisir à la sexualité, c’est pour qu’on n’oublie pas de faire des enfants : c’est quand même mieux que ce soit un plaisir plutôt qu’un devoir.

Compte tenu de cette évolution technologique et de la révolution sociétale qui l’accompagne, une chrétienne peut effectivement avoir des relations sexuelles qui sont dissociées de la question de la fécondité. L’enjeu sera en revanche de ne pas se disperser. L’intime de la sexualité est là pour créer de la relation intense entre l’homme et la femme. La sexualité de plaisir sera donc une façon de construire la complicité et l’intensité du vécu de couple.

Ce qui ne peut que réjouir le cœur de Dieu (inventeur de la sexualité belle et bonne).

Pourquoi les chrétiens sont obsédés par le sexe avant le mariage ? Jésus n’en a pas vraiment parlé non ? [Jeanne]

Je ne sais pas si ce sont les chrétiens qui sont obsédés par le sexe avant le mariage ou la société qui les entoure qui est obsédée par le sexe tout court. Dans la culture dans laquelle nous évoluons, la sexualité est disjointe de l’engagement. Il n’y a qu’à regarder n’importe quel film pour s’en rendre compte. C’est ce contexte qui pousse peut-être certaines personnes ou certaines églises à insister fermement sur la question du mariage. En effet, la vision biblique du couple humain repose sur l’unité et l’engagement. Genèse 2/24 dit cela : « L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair ». Ce verset est répété à 5 reprises dans la Bible, y compris dans la bouche de Jésus (cf Matthieu 19/4-6). Jusqu’à aujourd’hui, la seule façon d’engager sa vie avec une autre personne reste le mariage, qui est une belle et bonne chose que Dieu a voulue et dont nous pouvons nous réjouir.

Une fille célibataire doit-elle se faire percer le nombril ou est-ce trop lascif ou érotique- puisque les hommes le voient ? [Jean]

Pas besoin d’être sexologue pour savoir que bien des parties du corps peuvent être « érotisées » ; que ce soit en les maquillant, en les ornant, en les dénudant ou au contraire en les cachant, avec la volonté de séduire, voire de provoquer. Une fille, célibataire ou pas, n’y est nullement obligée, pour reprendre la façon dont vous formulez votre question !

La Bible ne saurait nous donner des consignes strictes et intangibles en matière vestimentaire, puisque les codes évoluent en fonction des époques et des cultures, voire des lieux (un nombril dénudé attirera moins l’attention sur une plage que dans la rue). Ce qui est à interroger n’est donc pas le geste en lui même mais plutôt l’intention qui le conduit.

A ce sujet, des apôtres appellent les femmes à la prudence et à la retenue, que ce soit en matière de coiffure -Paul en 1 Corinthiens 11- ou plus généralement de parure -Pierre au ch.3 de sa première épître, dans ses recommandations aux épouses, valables a fortiori, me semble-t-il, pour les femmes célibataires. Comme leur maître Jésus, ils savaient bien qu’un homme peut commettre l’adultère par son seul regard, quand celui-ci ne se contente pas d’admirer une beauté mais la convoite (év. de Matthieu 5,28). Cela n’empêche pas le cantique des cantiques de célébrer le désir, les charmes et l’attirance des corps ! Et de nous inspirer une immense reconnaissance au Seigneur pour le don qu’il nous a fait de notre sexualité.

Comment défaire les liens qui ont été créés lorsqu’on a eu des rapports sexuels avec des personnes différentes ? [Carole]

Votre question est courageuse et utile. Elle rappelle que les rapports sexuels ne sont pas des choses anodines et indifférentes mais qu’elles impactent notre vie au plus intime car nous sommes un seul être : corps, âme, esprit. La sexualité est faite pour être vécue dans le cadre d’une relation de fidélité où toute la vie est engagée. Avoir des rapports sexuels avec des partenaires multiples est donc avant tout un symptôme d’une dissociation entre ce que vit une personne avec son corps et ce qu’elle vit avec son cœur. C’est une sorte d’anarchie intérieure qui doit être remise en ordre pour que la personnalité concernée soit affermie, embellie, purifiée. Votre question Carole, traduit une inquiétude sérieuse. Je vous suggère de prendre rendez-vous avec une personne de confiance et expérimentée qui vous accompagnera spirituellement d’une manière personnalisée seule ou en équipe dans un parcours de libération. Ce parcours sera fait d’entretiens, avec des lectures bibliques, des temps de prière, de ré-assurance, avec peut-être des gestes liturgiques. Vous découvrirez alors de nouveaux aspects de la grâce particulière de Dieu pour vous. Je vous recommande de rechercher un pasteur ou un psychologue chrétien, c’est à dire un praticien formé, soumis à un contrôle et à une éthique professionnelle.

J’ai eu un enfant avec une femme- nous sommes toujours ensemble mais pas marié- que devons nous faire désormais jusqu’au mariage ? [Pat]

Si je comprends bien ce que vous écrivez, Pat, vous avez donc prévu de vous mariez avec la mère de votre enfant. Je ne sais pas exactement sur quoi porte votre question, mais il me semble que si vous avez ce projet de mariage et que vous le préparez avec l’accompagnement d’un pasteur (par exemple) vous faites l’essentiel. La sexualité est un des fondements de la vie de couple, une des ces choses (pas la seule) par lesquelles Dieu dit que l’homme et la femme ne feront plus qu’une seule chair. Que votre préparation au mariage soit pour vous l’occasion d’approfondir toutes les réalités que ce « une seule chair » signifie pour vous et votre future femme : le respect, la fidélité, l’écoute, le dialogue, etc.