J’ai l’impression que beaucoup de croyants prennent leurs désirs pour des réalités divines. Qu’en penser ? [Dave]

Cher Dave,

Votre question est très intéressante. Il est en effet très probable que chez certains règne une confusion entre ce qu’ils ont appris petits du Père Noël, qui accomplie nos désirs, et ce qu’il en est vraiment de Dieu, le créateur de l’univers, qui en Christ, règne. 
En effet, Dieu est puissant et bon. Comme le Père Noel de nos imaginations peut-être. Mais ce qu’il accomplit ce ne sont pas nos désirs, mais les siens. Ainsi, nous pouvons et nous devons croire en la réalisation des promesses de Dieu, à ce qu’il promet dans sa Parole, parce que ces promesses correspondent à la volonté d’un Dieu qui a assurément la puissance de les accomplir. Ainsi, il n’est pas fou de croire que celui qui croit en Jésus a la vie éternelle (Jean3/16), ou que rien ne séparera le croyant de son amour (Romains 8) ou que nous sommes pardonnés en Christ (Ephésiens 1/7) . Ces promesses correspondent au désir de beaucoup. En effet, qui ne voudrait pas être pardonné,  aimé toujours et parfaitement ou vivre à jamais ? Elles n’en sont pas pour autant fausses car nous les trouvons dans la Bible !
Nous avons donc raison d’espérer cela, il est dans la nature de la foi de croire ce qui a été promis (Hébreux 11). 
Mais voilà, que parfois, certains croyants s’imaginent que Dieu va accomplir pour eux des choses qu’il n’a jamais promises, simplement parce qu’ils les désirent ou que la société dit que c’est une chose désirable. Ainsi, certains vont penser que Dieu va leur épargner toute souffrance, toute maladie, toute difficulté conjugale ou tout autre désagrément. Ou pensent qu’il suffit de prier pour que la pluie ne tombe pas un jour de pique-nique pour que cela arrive, par exemple. Cela n’est pas juste, d’abord parce que l’agriculteur d’à coté prie peut-être pour que la pluie vienne enfin arroses ses champs. Surtout parce que Dieu n’a pas promis que tous les pique-niques seraient sans pluie. Rien dans la Bible ne laisse entendre que notre vie sur cette terre sera plus agréable que les autres. Non seulement, nous aurons des épreuves à traverser comme tous les humains (1 Corinthiens 10/13, par exemple) mais nous vivrons aussi des persécutions liées justement à notre statu de chrétiens (Matthieu 10/22, par exemple, ou ce que dit Paul dans l’épître aux Philippiens).
Je ne suis pas en train de dire que Dieu n’est pas attentif à nos besoins et que nous ne pouvons pas lui demander des choses. Nous pouvons exprimer nos désirs à Dieu. Il promet d’entendre nos prières et d’y répondre, mais il le fera selon sa juste volonté, parfois surprenante et non selon nos désirs humains, qui ne sont pas toujours ajustés.

C’est ainsi que nous pouvons prier pour notre pique-nique, mais jamais croire que cela arrivera assurément. La réponse dépendra de la volonté de Dieu (1 Jean 5/14-15, Jacques 4/3). Pluie ou pas, pique-nique ou pas,  nous pouvons néanmoins rester ancrés dans l’espérance de la vie éternelle. Alors faisons bien la différence entre ce qui est promis et ce qui ne l’est pas, pour ne pas perdre confiance en ce qui est promis, quand nous ne recevons pas ce qui ne l’est pas. 

Jésus nous dit qu’il y a plusieurs demeures dans la maison du Père et qu’il nous en prépare une. Comment s’approprier cette promesse ? [Haim]

« Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » (Actes 16 / 31). L’origine des uns et des autres, non plus que tout ce qui nous caractérise, n’a plus aucune importance en Jésus-Christ, ça ne pèse plus rien (cf. Galates 3 / 28). Ce n’est pas là un nivellement par le bas, une indifférenciation. Au contraire, chacun est regardé pour ce qu’il est vraiment, mais à travers le Christ Jésus. Il y a donc « beaucoup de demeures », tout comme Jésus avait dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » (Jean 10 / 16) Il y a donc une seule Église, que Dieu connaît à travers sa diversité.

Ceci posé, il n’est pas écrit que Jésus nous prépare « une demeure », mais « une place » « dans la maison de [son] Père » (Jean 14 / 2-3). Il n’est pas dit que nous aurons chacun notre propre lieu, mais que nous serons avec Jésus : « je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » La vraie promesse est celle-ci. Le leu, la place, des chrétiens, depuis la mort et la résurrection de Jésus (cette phrase avait été prononcée avant, c’est pourquoi elle est au futur), c’est « en Christ ». C’est là que nous nous tenons pour profiter de notre salut et de notre liberté, c’est là que nous prions le Père et c’est là qu’il nous exauce. C’est un lieu qui respecte nos particularités, mais qui respecte aussi l’image que le Père a de nous en Jésus, image plus véridique que la manière dont nous nous définissons nous-mêmes.

C’est une bonne nouvelle, car ce que Dieu promet, il l’accomplit, « c’est fait ». On se l’approprie en lui faisant confiance (ce que signifie : « par la foi »).