Comment Marc 10: 17-31 est-il compatible avec la justification par la foi seule ? [Thierry]

Cher Thierry, le passage en question est en réalité une belle affirmation de la justification par la foi seule !

L’homme qui demande à Jésus comment recevoir la vie éternelle met en avant ses oeuvres : « j’ai mis en pratique tous ces commandements depuis ma jeunesse ».

La réponse de Jésus met en avant la foi. Jésus connaît le coeur de cet homme et lui fait prendre conscience qu’il est d’avantage attaché à ses richesses qu’au Seigneur. Avoir la foi, c’est mettre le Seigneur à la première place !

Ensuite, Jésus s’adresse à ses disciples en les avertissant sur la difficulté pour un riche d’avoir une foi véritable tant la richesse peut facilement devenir une idole qui prend la place de Dieu. La question que nous pose Jésus dans ce passage est la question de la foi : Où place tu ta confiance ? Fais tu confiance à tes richesses pour ton avenir, ta sécurité, ton bonheur, ton épanouissement ? Ou bien fais tu confiance au Seigneur ?

Une foi vivante se concrétise par des actes (Jacques 2.14-26) qui attestent que le Seigneur passe avant toute choses (les possessions et même les membres de sa propre famille). Comme l’écrivait Martin Luther : « Ce à quoi tu te tiens, ce sur quoi tu t’appuies, c’est là véritablement ton Dieu »

Comment lors d’une prédication amener à une sincère remise en question- sans toutefois donner un sentiment de jugement et de « mauvaise culpabilité » ? [Ilotiana]

Martin Luther et la théologie luthérienne après lui ont mis en avant un principe très simple à suivre lorsque nous prêchons. Ce principe nous invite à articuler ce qui dans l’Ecriture relève de la loi : les règles de vie et ce qui relève de l’Evangile :  la Bonne Nouvelle du salut en Christ.
Ainsi, nous devons dire la loi afin de permettre aux auditeurs de comprendre qu’ils sont pécheurs et qu’ils ont besoin de Christ pour changer. Nous devons aussi dire l’Evangile et annoncer que le pardon est donné en Christ, qui, aujourd’hui encore nous relève et nous transforme.

En revanche, nous ne devons pas nous contenter de prêcher la loi, ce sans quoi nous risquerions de laisser entendre aux optimistes que nous pouvons nous sauver nous-mêmes en suivant des règles et aux pessimistes qu’ils sont coupés de Dieu à jamais. De la même manière nous ne devons pas prêcher l’Evangile sans la Loi. En effet, cela  laisserait entendre que nous ne sommes pas pécheurs et que nous n’avons pas besoin du Sauveur et de la transformation qu’il apporte.

« Nous tous aussi, nous étions de leur nombre [les fils de la rébellion], et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés. » (Éphésiens 2.3-5)

Une femme peut-elle faire de l’évangélisation ? [Christian]

Oui ! Dans les évangiles, les premières personnes à avoir fait de l’évangélisation (littéralement : annoncer la Bonne Nouvelle) sont des femmes. Celles qui s’étaient rendues au tombeau de Jésus et à qui Dieu a commandé d’annoncer que Jésus était ressuscité (Jn 20.17-18 ; Mc 16.7 ; Mt 28.10)

Au moment de la Pentecôte (Actes 2), Pierre affirme que la prophétie de Joël vient de s’accomplir : « Je répandrai de mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles deviendront prophètes »

Dans les salutations finales de sa lettre aux Romains (chap 16), Paul mentionne Pricille comme une de ses collaboratrice au service de Jésus Christ, ainsi qu’une autre femme, Junia, décrite comme une « apôtre remarquable » (apôtre signifie littéralement : personne qui est envoyée)

Au-delà de ces quelques exemples bibliques, il y a depuis toujours des femmes qui, dans leur foyer, sur leur lieu de travail, auprès de leurs amis ou dans un ministère (de pasteure, prédicatrice, catéchète, etc.) ont amené des personnes à la foi en Jésus Christ.

L’évangélisation est la mission de toutes les chrétiennes et de tous les chrétiens !

Que faire si on se rend compte que son Église locale ne prêche pas la vérité de l’Évangile ? Fuir- rester- subir ? 1 Cor 15:33 dit que les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs… [Antoine]

Le passage que vous évoquez, Antoine, me semble être écrit par Paul pour « réveiller » les chrétiens de Corinthe qui se sont laissés influencer par des tenants de la négation de la résurrection. En est-il de même pour vous ? Craignez-vous de vous faire influencer par les personnes qui, dans l’Église que vous fréquentez, annoncent un message contraire à l’Évangile ? Il me semble important de pouvoir, dans une communauté qui se dit chrétienne, porter le message évangélique, même dans l’adversité, de façon souterraine si nécessaire.

En tant que chrétien- j’ai peur de Dieu quand je lis Matthieu 25.31-46- c’est à dire d’être un mauvais serviteur sans m’en rendre compte- ce qui sera révélé au jugement. Que faire ? [Christophe]

Votre angoisse était celle de Luther avant la Réforme. Celui-ci en est libéré par la Bonne Nouvelle qui nous est transmise par la Bible. En Jésus-Christ, liés à lui par la foi, nous sommes acquittés par Dieu qui ne regarde pas à notre péché, mais à la justice de Christ.

En effet, la Bible dit :
Romains 8/1 : « Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Jean 5/25 : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passe de la mort à la vie. » Voir aussi, Éphésiens 2/1-8, Romains 8 etc…

Forts de le certitude de notre salut dans la foi, nous devons néanmoins considérer les appels que Dieu nous adresse dans la Bible (la loi) avec sérieux. Ils nous disent notre péché et nous permettent d’apprendre à compter toujours plus sur lui, en lui demandant pardon et aide.La loi nous indique une voie sur laquelle, reconnaissants pour ce que Dieu a accompli pour nous en Christ, il est bon de marcher.

N’angoissez donc pas quant à ce que vous n’avez pas fait ou ce que vous avez fait. Demandez plutôt à Dieu de vous montrer ce qu’il vous appelle à changer dans votre vie, demandez lui pardon et tâchez de compter sur lui pour vous donnez de le servir toujours mieux dans l’écoute et l’obéissance à sa Parole vivifiée par l’Esprit.

« La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. » 1 Corinthiens 7/10