Si Dieu sait ceux qui iront au ciel et ceux qui iront en enfer- pourquoi évangéliser ? Après tout… [Hénoc]

Cher Hénoc, votre question est très proche, par le problème qu’elle soulève, de celle posée par Ebz et à laquelle il est répondu dans ce site juste avant la vôtre !

Dieu connaît effectivement ceux qui lui appartiennent, qui sont « citoyens des cieux ». Mais nous, nous ne les connaissons pas ! Ce qui nous garde d’ailleurs de juger qui que ce soit, puisque nos jugements ne sont qu’avant-derniers, et que le jugement dernier revient au Seigneur.

Evangéliser, c’est annoncer à ceux et celles que nous cotoyons que nous allons vers la mort mais que Dieu, en Jésus-Christ, veut nous mener de la mort à la vie, et qu’il nous faut donc « mourir à nous-mêmes » pour entrer dans cette vie nouvelle. Bien entendu, il y a bien des manières d’apporter ce message, en paroles comme en actes, je ne fais que tenter de le résumer. Toujours est-il que la foi, ce qui nous unit à Dieu, vient d’une parole entendue, reçue de la part de Dieu.

C’est ainsi que Dieu choisit de se faire connaître et de sauver. Par une proclamation de l’Evangile. Il peut tomber dans le vide, il peut au contraire être entendu, et germer dans le coeur de l’auditeur comme le grain dans la bonne terre. Nous ne sommes pas maîtres de son efficience. Dieu choisit néanmoins de se servir de nous, les disciples du Christ, son Eglise, pour le semer à travers le monde.

Si vous souhaitez aller plus loin sur ce sujet, je vous recommande la lecture de L’Evangélisation et la souveraineté de Dieu, un petit livre, déjà ancien mais réédité, de James Packer. Il y démontre que la souveraineté divine ne nous dépouille pas de nos responsabilités de témoins !

Que pensez-vous des évangéliques qui sur la voie publique appellent à la conversion nos contemporains ? Méthode pertinente ? [Augustin]

Nous avons des exemples d’appels à croire au Dieu de Jésus-Christ formulés en public : les prophètes de l’Ancien Testament, Jésus lui-même prêchant aux foules la venue du Royaume, Paul s’adressant aux philosophes grecs à Athènes (en Actes 17). Ce dernier exemple est intéressant parce qu’il montre l’effort de l’apôtre pour rejoindre la culture et les centres d’intérêt de ceux à qui il s’adresse. Si on compare ce discours avec ceux de Paul destinés aux juifs des synagogues, la différence saute aux yeux.

Notre société est déchristianisée, les mots de « conversion », de « salut », de « péché » ne disent plus rien, ou, pire, sont compris de travers. En outre, elle est spirituellement et culturellement éclatée, extraordinairement mélangée. Nos contemporains ont des attentes très diverses, qui ne permettent plus de leur adresser un discours univoque. Ce qui parlera à l’un sera totalement incompris par l’autre, voire le prendra à « rebrousse-poil », tant, notamment en France, toute expression religieuse peut faire peur dès qu’elle est publique. Par ailleurs, il est vain de vouloir apporter des réponses à des questions que les gens ne se sont pas encore posées. On raconte qu’un chrétien avait tagué sur un mur « Jésus est la réponse ». Un petit malin avait ajouté : « quelle est la question ? ».

Même si quelqu’un peut être touché profondément par une proclamation dans la rue, ou un verset biblique affiché sur un stand au marché (le Saint-Esprit est libre d’agir dans les coeurs comme il veut !), je crois beaucoup plus pertinent, dans notre contexte, d’avoir un témoignage personnel, qui s’inscrit dans une démarche de rencontre de l’autre, d’écoute attentive de ses questions, et de ses besoins, qui peuvent être très divers ! (sur ce dernier point, l’armée du Salut a compris depuis longtemps qu’un ventre vide ne peut entendre l’Evangile). Les parcours alpha offrent un bon exemple d’évangélisation adaptée à nos contemporains. Ils mobilisent la communauté tout comme chacun de ses membres, appelés à y inviter un ou plusieurs amis à venir librement et en toute confiance découvrir la bonne nouvelle dans un cadre convivial.

Une femme peut-elle faire de l’évangélisation ? [Christian]

Oui ! Dans les évangiles, les premières personnes à avoir fait de l’évangélisation (littéralement : annoncer la Bonne Nouvelle) sont des femmes. Celles qui s’étaient rendues au tombeau de Jésus et à qui Dieu a commandé d’annoncer que Jésus était ressuscité (Jn 20.17-18 ; Mc 16.7 ; Mt 28.10)

Au moment de la Pentecôte (Actes 2), Pierre affirme que la prophétie de Joël vient de s’accomplir : « Je répandrai de mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles deviendront prophètes »

Dans les salutations finales de sa lettre aux Romains (chap 16), Paul mentionne Pricille comme une de ses collaboratrice au service de Jésus Christ, ainsi qu’une autre femme, Junia, décrite comme une « apôtre remarquable » (apôtre signifie littéralement : personne qui est envoyée)

Au-delà de ces quelques exemples bibliques, il y a depuis toujours des femmes qui, dans leur foyer, sur leur lieu de travail, auprès de leurs amis ou dans un ministère (de pasteure, prédicatrice, catéchète, etc.) ont amené des personnes à la foi en Jésus Christ.

L’évangélisation est la mission de toutes les chrétiennes et de tous les chrétiens !

J’ai travaillé en étroite collaboration avec les Indiens et j’ai développé un grand amour pour eux. Cela me brise le cœur que Hindous ne connaissent pas Christ. Comment les évangéliser ? [Dave]

Je crois que vous avez en main toutes les clés pour répondre vous-mêmes à votre question, Dave. Vous aimez les personnes dont vous parlez. Il ne saurait y avoir d’annonce de l’Évangile sans amour pour ceux à qui on l’annonce. Par votre travail avec eux, vous connaissez sans doute bien mieux que moi (par exemple) le mode de vie des Indiens de religion hindoue, leurs convictions, leurs représentations du monde. Vous êtes donc le mieux préparé pour leur parler de Jésus avec des mots ou des expressions qu’ils pourront comprendre. Quant au fond, c’est-à-dire leur repentance et leur conversion, n’ayez pas peur. Le Seigneur, selon ce qu’il a prévu, saura toucher leurs cœurs à travers ce que vous leur direz, mais aussi à travers votre façon d’être avec eux.

Que penser de ces tags « Jésus sauve »- que l’on trouve partout dans Paris ? Est-ce à la gloire de Christ ? [Peps]

« Qu’importe? De toute manière, que ce soit pour l’apparence, que ce soit sincèrement, Christ n’est pas moins annoncé: je m’en réjouis, et je m’en réjouirai encore. » Philippiens 1. 18. Je ne suis pas dans la tête des personnes qui font ces tags, je ne peux donc rien dire quant à leurs intentions. Mais en lisant votre question, c’est ce verset de Paul qui m’est tout de suite venu à l’esprit. Bien sûr, cela ne veut pas dire que je cautionne la pratique du tag ou du graffiti qui tombe sous le coup de la loi…

L’EPUdf fait-elle du travail missionnaire à l’étranger ? Pour soutenir les descendants des huguenots dans la diaspora ? [Laureline]

Pour son travail missionnaire hors de France, l’Eglise protestante unie a fait le choix de participer à une structure commune à l’Eglise réformée évangélique (UNEPREF) et à l’Union d’Eglises d’Alsace-Lorraine (UEPAL) « le Défap – service protestant de mission ».

Ce service a fait le choix d’appeler et d’envoyer essentiellement des enseignants-formateurs et du personnel soignant. Cela signifie que le travail missionnaire de ce service consiste principalement à du soutien « diaconal ».

En ce qui concerne le lien avec les descendants des huguenots il existe une structure dont l’Eglise protestante unie est partenaire, qui se nomme « Communauté des Eglises protestantes francophones » (CEEEFE car avant c’était la Commission des Eglises Évangéliques d’Expression Française à l’Extérieur). Cette structure offre un cadre pour des relations fraternelles.

N’hésitez pas à consulter les sites web de ces deux structures pour plus de précision.

Dans Luc 16,9 Jésus a dit : « Faites-vous des amis avec les richesses injustes ». Quel rapport entre richesse et les tabernacles éternels ? [Unkn]

Les richesses sont de ce monde. Les tabernacles éternels évoquent la Vie éternelle.
Toute richesse dans ce monde livré à Mammon est en quelque sorte injuste. Si nous comptions sur l’Esprit de Dieu conformément aux béatitudes, nous ne manquerions de rien, nous n’aurions pas peur de manquer et donc pas besoin d’épargner. L’argent, à part comme moyen de faire circuler la richesse, ne sert à rien. Et nous n’emporterons rien dans la tombe.

S’opposent ici la logique du monde et celle du Royaume.
Si je cherche à capitaliser l’argent de ce monde j’investis dans les espoirs vains du monde.
Si je cherche à investir sur le Royaume, je suis prêt à tout utiliser de ce monde dans le seul but de gagner les uns et les autres pour le Royaume, de les gagner pour le Salut et la vie éternelle. Il n’y a plus que ça qui compte.

En français on dit que l’argent n’a pas d’odeur, ce qui signifie, paradoxalement, par antinomie, qu’il est toujours sale.
L’argent sale ce sont les ressources utilisées pour moi de façon narcissiques.
L’argent nettoyé c’est celui qui est, même d’origine injuste, investi dans le Royaume de Dieu et sa justice.

Comment utilisons-nous nos bien ?