Est-il vrai que les méthodistes n’acceptent pas les personnes LGBT ? [Isabelle]

C’est faux. Le 26 février 2019, les instances synodales de l’Eglise méthodiste unie des USA, deuxième dénomination protestante en nombre, ont pris une position équivalente à celle qu’en 2004 les Eglises réformées et luthériennes de France avaient prises. C’est-à-dire :
– refuser la bénédiction des coupes homosexuels à l’église,
– refuser qu’une personne dont l’identité homosexuelle est revendiquée et exposée accède au ministère pastoral.

Notez qu’en 2015 l’EPUdF est revenue sur cette décision, pour permettre la bénédiction de couples homosexuels, si le pasteur et le conseil presbytéral de la paroisse où se fait la bénédiction sont d’accord (ce qui signifie a contrario que si le pasteur et/ou le conseil presbytéral refusent, cela ne peut pas se faire). Le synode national de l’EPUdF n’a pas annulé la décision de 2004 quant à l’impossibilité d’exercer le ministère pastoral tout en revendiquant haut et fort une identité homosexuelle pour le futur pasteur ou la future pasteure.

Enfin, plusieurs communautés ou synodes régionaux méthodistes ont décidé de s’opposer à cette récente décision.

Quoi qu’il en soit, toute personne homosexuelle est bienvenue dans toutes les communautés ecclésiales dont nous avons fait mention dans cet article.

Est-il impossible de comprendre les Écritures ou d’accomplir la loi (écrite) de Dieu sans les traditions orales ? [Peps]

Pour comprendre les Écritures et accomplir la loi écrite de Dieu, c’est à dire pour entrer progressivement dans l’obéissance à Dieu qui se révèle dans ces Écritures, il ne suffit que d’une chose : l’aide du Saint Esprit. L’Esprit de Dieu nous permet de voir en Jésus l’interprète parfait de la loi de Dieu. La vie Jésus nous aide à saisir l’intention profonde de ces lois écrites sans être prisonnier d’une lecture littéraliste. L’Esprit saint de Dieu nous aide également à appliquer à notre vie les promesses de Dieu.

Des traditions orales existent dans le judaïsme et dans le christianisme. Elles sont faites des interprétations multiples élaborées au fil des siècles – et souvent d’ailleurs mises depuis par écrit. La connaissance de ces traditions orales peut être une aide pour découvrir certains aspects d’un texte et du dessein de Dieu, mais elles ne sont en aucun cas nécessaires. Les Écritures ont une autorité et une efficacité en elles-mêmes lorsqu’elles sont lues dans un esprit de prière en demandant l’aide du Saint-Esprit.

Votre question sur la tradition orale Peps, me permet d’aborder un autre point : l’importance de la communauté de lecture. On lit toujours la Bible en lien avec une communauté croyante qui nous précède et nous entoure. Même nos traductions de la Bible témoigne de l’existence et de la force de cette communauté. D’où l’importance de l’échange et du partage. Lire la Bible à plusieurs, et écouter les autres permet de découvrir des questions et des significations qui nous auraient échappées.

Comment savoir que Dieu a répondu à votre prière pour accepter une demande de copinage ? Je ne le faisais pas- je l’ai fait cette fois et je crois que ça s’est retourné contre moi. [11eEtoile]

Je ne comprends  la difficulté précise que vous rencontrez. Cependant, je suis certaine que lorsqu’on confie, dans la prière, quelque chose à Dieu en Christ, il s’en occupe. Parfois, il refuse de nous donner ce que nous lui demandons, parfois, il nous demande d’attendre, parfois il nous donne ce que nous lui avions demandé selon sa volonté, parfois surprenante. Il répond à nos prière tel le bon Père qu’il est, par amour, pour notre bien. Ainsi, je suis certaine que Dieu vous a répondu. Il est possible que sa réponse ne vous convienne pas ou qu’il vous ait refusé ce que vous lui aviez demandé. Votre problème est en tous cas à la bonne place, entre les mains du Père. Il ne laissera jamais ce que vous lui aviez confié se retourner contre vous. Peut-être avez-vous simplement besoin de lui demander le discernement nécessaire pour reconnaître ce qui vient de lui ?
« Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ ». Philippiens 4/6-7.
 » Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira.Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. » Matthieu 7/7-11

Que dit la Bible à propos de la maladie mentale ? Les personnes atteintes de maladie mentale ont-elles une responsabilité moindre pour leurs péchés? Est-ce que Dieu guérit les problèmes psychiatriques ? [Caen]

Pour répondre à votre question, voici cinq réflexions qui vont ensemble comme les doigts de la main :

1- Il n’y a pas de séparation très nette entre les maladies psychiques et les maladies physiques. Nous sommes un seul être. Quand nous avons mal quelque part, notre humeur devient triste et inquiète et quand nous sommes en grande souffrance mentale et psychologique, le corps devient vite également déréglé. La maladie et la mort font partie de la condition humaine dans ce monde qui s’est éloigné de Dieu, lire Genèse 3 versets 22 à 24 et Apocalypse 22 versets 1 à 3.

2-Tous les êtres humains sont pécheurs, c’est à dire naturellement éloignés de Dieu et réfractaires à Sa Parole quelque soit leur condition sociale, leur santé physique ou psychique. Il n’y en a aucun qui soit plus ou moins pécheur qu’un autre. Jésus est venu pour les malades (Marc 2 verset 17) pour les assurer de l’amour de Dieu, de Son pardon et de Son salut. Jésus est venu pour réconcilier tous les êtres humains avec Dieu. Cela est vrai pour tous les malades, quelque soit l’origine de leur souffrance.

3- Certaines personnes vont faire le mal en toute connaissance de cause et d’autres vont mal agir sans s’en rendre compte, parce que leur conscience est diminuée ou parce que leur vie connaît un déséquilibre structurel profond et grave. La responsabilité de chacun devant Dieu ne peut jamais être évaluée par nous mais par Dieu seul. Il est le seul qui peut sonder les reins et les cœurs. Les êtres humains établissent entre eux des niveaux de responsabilité, mais ces règles humaines ne sont pas valables devant Dieu.

4- Dans la Bible, l’être humain est toujours considéré dans un ensemble social : la famille, le village, le pays. Tout cela, ce sont des réalités voulues par Dieu pour nous fortifier et nous équilibrer les uns les autres. Vous pouvez lire par exemple le Psaume 25 ou Marc 5, versets 1 à 20. La vie d’une personne ne peut pas être dissociée de cette dimension collective. En particulier pour les maladies mentales qui sont pour beaucoup d’entre elles des productions de la société elles-mêmes. Un des effets de la société de performance dans laquelle nous vivons est de psychiatriser un nombre croissant de personnes mal adaptées à la société de rendement qui est la nôtre. La maladie mentale d’une personne est donc aussi un symptôme de l’état de toute la société. La maladie mentale est une souffrance que nous pouvons tous partager. Dieu vit aussi dans le cœur des personnes dont les facultés sont très altérées. Nous pouvons dans notre relation avec elles devenir les témoins de cet amour de Dieu.

5- La grâce de Dieu guérit toujours ce qu’elle touche, mais son action nous surprend toujours. Bien sûr, Dieu peut guérir les maladies psychiatriques comme les maladies physiques. Il peut le faire et il le fait. Même si d’après mon expérience, cela arrive rarement d’une manière spectaculaire. Parfois la guérison sera aussi la grâce de pouvoir accepter sa maladie, sans se révolter contre elle, d’y trouver un sens devant Dieu et devant les hommes. La maladie quelle qu’elle soit est toujours accompagnée d’une promesse, celle de devenir un chemin où l’on découvre une humanité plus réelle et plus digne, une humanité réparée, réconciliée avec Jésus et par Lui qui sera achevée dans Son Royaume. Parfois, c’est la foi des proches qui est déterminante, plus que la foi exprimée par la personne souffrante elle-même (Marc 2 versets 1 à 12).

Dans 1 Tim 4.16- Paul exhorte Timothée à veiller sur lui-même pour son salut. Quelle part avons-nous pour sécuriser notre salut ? Est-ce contradictoire avec le salut par la foi- pure grâce de Dieu ? [Christophe]

Comme vous le mentionnez dans la question, il s’agit d’une exhortation de Paul, et qui dit exhortation dit conseils, recommandations, ou encore incitations, ce qui dans le contexte d’un débat théologique sur la question de la foi et des œuvres, pourrait être interprété comme allant dans le sens qu’il faille effectivement œuvrer pour notre salut. Hors Paul ne semble pas dans ce chapitre débattre de cette question, mais il semble plutôt mettre en garde Timothée contre des doctrines qui circulent et leurs possibles influences sur la foi des personnes voir de Timothée lui même. Ainsi je ne pense pas que Paul fasse directement référence au salut de Timothée dans cette exhortation, mais qu’il cherche avant tout à préserver sa foi et sa piété. Le verbe sozo en grec souvent traduit par sauver (comme ici), est aussi régulièrement traduit par le verbe « guérir », ou encore le verbe « préserver ». c’est également le mot qui en français a donné « sûr »

Pour répondre à votre question, Il n’y a pour être sauvé, qu’à prendre conscience que l’on a besoin d’être sauvé, et ainsi répondre « oui » à l’appel de Dieu sur nos vies. 

J’ai été choquée d’apprendre que le titre du pape- Vicaire du Christ- signifie le substitut du Christ sur terre. N’est-ce pas le blasphème suprême ? Que pensent les protestants de cela ? [Virginie]

Un « vicaire » est en effet une personne qui en remplace une autre dans l’exercice d’une charge et se substitue à elle. Les protestants pensent que le Christ est irremplaçable. Comme Jésus est toujours là, même invisible, il est vivant et accessible à tous, il n’y a pas lieu de le remplacer. L’église ne peut pas se substituer au Christ. L’église est souvent considérée dans la Bible comme l’épouse du Christ. Lire par exemple : 2 Corinthiens 11, versets 1 et 2, Apocalypse 19, versets 6 à 9. Dans un couple, un des conjoints ne peut pas remplacer l’autre, mais lui fait au contraire toute la place qui lui revient. L’église ou un responsable d’église, doit donc faire toute la place au Christ sans chercher à le remplacer ni à se substituer à Lui. Sur cette question comme vous le dites en effet Virginie, les catholiques et les protestants ont une approche radicalement différente.

Il n’est cependant pas juste devant le Christ de dénoncer les blasphèmes ou les péchés des autres. L’Évangile nous conduit à toujours à voir nos propres fautes. Voir par exemple Luc 13, 1 à 5. Nous pouvons trahir Jésus de bien des manières tout aussi tragiques en prenant par orgueil sa place pour gouverner nos vies, juger les autres, ….

Qui était Ashera ? J’ai vu des sources affirmer qu’elle était la femme de Dieu dans la première religion sémitique ! Cela dérange ma foi. [Marg]

Ashéra est une divinité cananéenne plusieurs fois mentionnée dans l’Ancien Testament, souvent représentée symboliquement par un poteau sacré (qui se dit aussi Ashéra en hébreu), vénéré sur des hauts-lieux. Son culte, auquel se sont prêtés les israélites au cours des siècles (comme le culte de Baal), est vigoureusement dénoncé par les livres historiques ou prophétiques de la Bible, en tant qu’abandon de l’alliance avec Yahvé, le seul vrai Dieu. Voir par exemple 2 Rois 21. Or, des inscriptions hébraïques des 8e ou 7e siècle avant notre ère, retrouvées dans le Sinaï ou le désert de Juda présentent Ashéra comme « l’épouse » du Dieu Yahvé, comme vous le signalez !

Cela peut nous déranger si nous en déduisons avec certains historiens que ce polythéisme serait la plus ancienne religion d’Israël, et non pas une dérive postérieure, un abandon de la foi des pères résultant de l’influence des populations païennes qui entouraient Israël et Juda, ce qu’affirment les textes bibliques. Des auteurs (à la mode) propagent ces thèses en estimant que les annales de l’Ancien Testament n’ont pas de réelle valeur historique et sont de la propagande politico-religieuse, notamment l’archéologue I. Finkelstein, très connu du grand public, mais dont les hypothèses ne font pas l’unanimité parmi ses pairs.