Quelle différence y a-t-il entre le baptême par immersion et le baptême  »sec » ? [Elisabeth]

[Note de l’éditeur : il semble que l’appellation « baptême sec » ne soit pas tout à fait claire pour nous. Notre répondant a écrit ici avec l’option que « baptême sec » puisse vouloir dire baptême par aspersion, le baptême effectivement sec (dans un désert par exemple), et la présentation d’enfants.]

Je n’ai pas connaissance d’un baptême « sec » ! À moins de se trouver dans un lieu manquant totalement d’eau, auquel cas le baptême peut être administré par un autre moyen (sable, etc.). Cas peu fréquent puisque le baptême n’est pas « magique », n’a donc pas besoin d’être administré dans l’urgence…

Il y a plusieurs manières d’administrer le baptême, sans que le sens en soit changé. Notamment par immersion totale du baptisé, ou bien par aspersion d’eau, ce mode-ci étant simplement plus commode que l’autre, et développé à partir du moment où l’on a commencé à baptiser les enfants en bas âge des fidèles. Il est important alors que le baptisé, en fonction de son âge, ait le sentiment d’une noyade, puisque c’est le sens du baptême en tant que geste : noyé dans la mort avec le Christ, et retiré de la noyade par sa résurrection. (Romains 6 / 4)

Dans certaines Églises (dont les Églises réformées dans l’EPUdF), une remise en cause du baptême des petits enfants dans les années 1950 a entraîné la remise à l’honneur d’une « présentation » à Dieu et à l’Église (à la fois bénédiction et prière) des petits enfants dont le baptême était reporté à l’âge adulte, les parents prenant l’engagement de témoigner de l’Évangile auprès de l’enfant. Ce n’est donc pas un « baptême sec », mais tout à fait autre chose. Le baptême reste le baptême, quel que soit l’âge du baptisé : c’est l’engagement de Dieu envers lui en Jésus-Christ, appelant une réponse de foi de la part du baptisé. Le « rôle » central n’y est pas tenu par le baptisé, même adulte, mais par le Saint-Esprit.

Dans mon souvenir d’enfance, mon grand-père nous faisait le culte du dimanche matin. La qualité de ce culte était-elle affectée du fait qu’il n’était titulaire d’aucune ordination ? [Laurent]

Bien sûr que non. C’est bien la grande tradition protestante que le premier lieu de la spiritualité chrétienne communautaire soit la famille. C’est là qu’on fait l’expérience de la lecture régulière de la Bible, qu’on apprend à la connaître et à l’aimer, à y entendre une parole de Dieu pour aujourd’hui.

Le culte « paroissial », c’est autre chose. De tout temps les protestants luthéro-réformés ont considéré qu’il fallait une formation universitaire à leurs pasteurs (d’où d’ailleurs la robe noire, robe d’universitaire et non habit liturgique). Cette formation, certes, ne suffit pas, mais est nécessaire ; aujourd’hui c’est en France un master pro (bac + 5). Il faut aussi que l’Église (pour nous, l’EPUdF) reconnaisse que la personne considérée sera humainement, psychologiquement, spirituellement, capable d’exercer le ministère pastoral dans une Église locale concrète.

« L’ordination – reconnaissance de ministère » signifie alors l’action de grâce et la prière pour le nouveau ministre. Elle permet sa reconnaissance non seulement dans l’Église locale où il exercera ce ministère, mais dans toute l’Union à laquelle celle-ci appartient, et dans toutes les autres Églises avec lesquelles elle est en relation. Ainsi, si un père de famille (pour parler comme autrefois) est pasteur de son foyer, si un prédicateur dit laïc peut exercer ce ministère occasionnellement et être reconnu localement, voire régionalement, un pasteur « ordonné – reconnu » l’est universellement.

On pourrait aussi, à propos de « qualité », s’interroger sur le sens de la prédication (c’est elle qui fait que c’est un culte) pour ceux qui l’entendent : actualisation, compréhension, témoignage personnel, etc. C’est une des fonctions de la formation universitaire comme des stages professionnels que de se poser la question, afin que ce soit bien la parole de Dieu qui retentisse, le Christ lui-même qui soit communiqué aux auditeurs.

Pourquoi, chez les protestants de l’EPUdF, n’y a-t-il pas Sainte Cène toutes les semaines (Jean 6 / 51-58) ? [Muriel]

Les traditions protestantes (c’est-à-dire les différentes interprétations de la Parole de Dieu reçue à travers la Bible) ne sont pas unanimes. Chez les luthériens et les calvinistes, le Christ se rend réellement présent dans la sainte cène pour ceux qui communient avec foi. Pour certains (notamment les luthériens) cela implique la célébration de la cène à chaque culte (tout au moins si c’est un pasteur ordonné qui préside). Pour d’autres, l’importance de cette célébration suppose qu’on en use moins souvent afin de ne pas la banaliser. Par ailleurs, il y a dans ces traditions des fidèles de sensibilité soit évangélique, soit libérale, pour qui la cène est simplement une commémoration, une image de ce que le chrétien est nourri spirituellement.

L’Église protestante unie de France est une Église unie, comme son nom l’indique : elle rassemble des sensibilités différentes autour d’affirmations communes (notamment contenues dans la « Concorde » dite de Leuenberg, entre Églises luthériennes, réformées et méthodistes d’Europe). Historiquement, les Églises réformées en Suisse et en France ne célébraient la cène que trois ou quatre fois l’an, contre l’avis de Calvin. C’est petit à petit que cette célébration est devenue plus fréquente, au moins une fois par mois depuis le milieu du XXe siècle, souvent plus aujourd’hui.

Il faut remarquer que nulle part la Bible n’indique une périodicité. S’il est clair que la sainte cène est toujours une célébration communautaire (jamais individuelle), rien ne dit qu’elle doive être hebdomadaire, voire quotidienne. Pourtant, ce qui est dit du culte chrétien dans le Nouveau Testament semble supposer que la cène y était célébrée chaque fois… Le texte que vous mentionnez ne dit rien là-dessus, il dit le sens de ce que représente la cène. On pourrait citer aussi des extraits des chapitres 10 et 11 de la première épître aux Corinthiens, sans parler des récits de la cène dans les évangiles synoptiques.

Au niveau purement doctrinal, qu’est-ce qui distingue les Attestants des évangéliques ? [Sylvie]

Les Attestants sont tout d’abord des membres de l’Eglise protestante unie de France.
Ils sont donc soit issus de la branche luthérienne, soit de la branche réformée.
L’EPUdF est très diverse théologiquement.
Le monde évangélique aussi.
Les Attestants aussi.

Différences

Il y a par exemple parmi les Attestants des gens qui se reconnaissent dans l’expression charismatique, et d’autres pas du tout. Il y en a qui sont très dans une grande orthodoxie théologique et d’autres moins. Les Attestants sont donc très divers et plusieurs ne se sentiraient pas du tout bien si on les appelait évangéliques (au sens des evangelicals nord-américains). A d’autres cela ne poserait pas de problèmes.

Points communs

Les Attestants sont confessants, c’est-à-dire qu’ils considèrent qu’on ne peut pas pousser le libéralisme théologique trop loin et qu’il y a des fondamentaux de la foi qui ne sont pas négociables : Jésus comme Fils de Dieu, la Trinité, l’impératif de la repentance, l’adhésion par la foi pour concevoir la plénitude de la grâce première, autorité des Ecritures bibliques pour la foi et la vie… etc.

Espérance

Mais les Attestants sont surtout heureux d’être dans l’Eglise porteuse des deux racines principales de la Réforme (luthérienne et calvinienne), dont ils ne voient pas pourquoi ils auraient à l’abandonner (comme on le leur a proposé) pour rejoindre d’autres Eglises, sachant que la foi des Attestants ressemble à ce qui a toujours été la foi de cette Eglise jusqu’à la fin du XXème siècle.

La Sainte Cène- sa signification : qui peut la prendre- à quelle fréquence- pourquoi est-elle si importante ? [Isabelle]

« Faites cela en mémoire de moi » dit Jésus lorsqu’il a remercié Dieu pour le pain et le vin lors du repas pascal précédant son arrestation.
L’apôtre Paul explique que chaque fois que nous prenons la Cène ainsi nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne (1 Corinthiens 11)

La Cène est importante car elle est porteuse de cette parole pour moi et pour la communauté avec laquelle je la partage. Elle vient inscrire en chacun de nous, au plus profond de notre être, la réalité de notre salut. C’est pourquoi ô combien il est important de mettre sa foi en ces paroles.
Dans son Petit Catéchisme, à la question « Qui reçoit dignement ce sacrement? » le Réformateur Martin Luther dira « Jeûner et se préparer corporellement est assurément une bonne discipline extérieure; mais celui-là est vraiment digne et bien préparé, qui ajoute foi à ces paroles: Donné et répandu pour vous en rémission des péchés. Celui qui ne croit pas à ces paroles ou qui doute est indigne et non préparé. Car ces mots: « Pour vous » exigent absolument des cœurs croyants« .

Pour la fréquence cela dépend de nombreux facteurs chère Isabelle: la règle de votre communauté et votre propre soif de ce sacrement, en étant, me semble-t-il les deux principaux.

Je vous laisse également regarder nos autres réponses sur cette question de la Cène: ici et .

Comment comprendre Mathieu 18 verset 18 – dans quel contexte peut s’exprimer cette autorité ? Est-ce un acte sur la terre qui est ratifié au ciel? Ou l’inverse. [Ano]

Pour comprendre au mieux un verset biblique, j’ai souvent besoin de le replacer dans son contexte : Matthieu 18.18 (« Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre aura été lié au ciel et tout ce que vous délierez sur la terre aura été délié au ciel. ») s’inscrit dans une série de paroles que Jésus prononce sur le thème du pardon dans l’Église. En effet, Jésus parle à ses disciples (c’est le premier verset du chapitre 18 qui le rappelle) et le mot « église » est spécifiquement employé en 18.17. L’autorité exprimée en Matthieu 18.18 ne me semble donc pas une autorité absolue, concernant tous les domaines de la vie des chrétiens. Nous ne sommes pas des super héros, et Dieu ne nous a pas donné des super pouvoirs, mais l’assistance de son Esprit pour agir conformément à sa volonté. « Lier » et « délier » sont donc des termes équivalents, me semble-t-il, à « ne pas pardonner » ou « pardonner ». Car l’Église, en tant que lieu de représentation du Royaume de Dieu, doit vivre dans l’unité et le pardon entre ses membres. Pardon qui vient de Dieu, mais qui doit être recherché de toutes leurs forces par les frères et les sœurs. L’Église est un lieu où le pardon devrait pouvoir s’expérimenter, et pas un tribunal, comme les versets qui précèdent le verset 18, quand ils sont lus trop vite ou, eux aussi, hors contexte, semblent le laisser penser. De même, le verset 20 : « En effet, là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux » renvoie lui aussi à cette question du pardon qui fonde la communauté (l’assemblée), et n’est pas un verset de consolation quand il n’y a que trois personnes au culte !

C’est aussi dans ce contexte que je comprends pourquoi Jésus parle du pardon dans l’Église juste après avoir parlé des enfants, des plus petits, et de notre responsabilité envers eux. Un enfant est très peu souvent rancunier. Il n’y a qu’à voir l’amour indéfectible que bien des enfants maltraités continuent de porter à leurs parents, même si ceux-ci ont été très déficients envers eux. Or la rancœur, le ressentiment sont des obstacles très forts au pardon. Il faut donc s’efforcer de ressembler à une petit enfant pour pouvoir pardonner.

Mon pasteur me dit que Jésus est un homme, mais qu’il n’est pas Dieu. Qu’en penser ? [Lémurien]

Je ne peux pas penser à votre place. Mais essayer de trouver quelques idées avec vous.

D’abord, il y a une multitude de versets bibliques qui disent que Jésus est Dieu et Fils de Dieu. Je n’en prendrai qu’un : « Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1Jean 4,15).
Ce verset a le mérite de définir en plus ce qu’est un chrétien.

La quasi-totalité des Eglises confessent leur foi selon le Credo – symbole des apôtres, qui dit : « Je crois en Jésus-Christ son Fils unique, notre Seigneur », qui affirme donc, par le titre de Fils et l’appellation Seigneur, le fait que Jésus est Dieu.

Donc, cela signifie que votre pasteur déploie un système de croyance qui se place volontairement ou non hors de la proposition biblique et chrétienne.

Si Jésus-Christ a vaincu la mort, nous n’allons plus mourir en Christ. Qu’en est-il de ce qui sont morts avant le sacrifice de notre Seigneur Jésus ? [Gaithan]

Jésus a vaincu la mort. C’est la certitude de Pâques.
La mort n’a plus d’emprise sur lui. « Nous savons en effet que le Christ, depuis qu’il a été ramené de la mort à la vie, ne doit plus mourir : la mort n’a plus de pouvoir sur Lui. » (Romains 6,9).

Pour autant  Paul rappelle en 1 Corinthiens 15,26 : « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Ce futur signifie donc que pour Paul cela ne veut pas dire que la mort n’existe plus. Qu’elle soit vaincu veut dire qu’elle n’a plus le dernier mot mais qu’elle est là. Nous mourrons !

Malheureusement beaucoup de traductions françaises traduisent à mauvais escient la parole de Jésus à l’occasion de la résurrection de Lazare : « Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11,25-26). Le grec ne dit pas « il ne mourra jamais », mais « sa mort ne sera pas éternelle ». Ce n’est pas la même chose ! La mort est là, mais c’est elle qui sera vaincue au bout du compte, pas la vie ! D’où l’idée de résurrection plénière et de Vie éternelle.

Ceux qui nous précèdent seront soit Juifs et donc jugés sur la Loi de Moïse, soit non-Juifs et donc jugés sur la loi naturelle (de notre conscience du bien et du mal). Donc sur leurs oeuvres. C’est ce qu’on pourrait croire de prime abord.
Or 1 Pierre 4, 5-6 nous dit : « Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6 Car l’Evangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit. » Cela donne à penser que Pierre agréerait à l’idée du Credo que Jésus est descendu aux enfers (ou au séjour des morts) pour y prêcher durant les 3 jours de sa mort. Ceux qui sont morts avant Jésus ont donc été évangélisés, d’après ce verset un peu énigmatique quand même… Ils seront donc jugés sur la base de leur foi ou non-foi. C’est ce qu’on comprend à demi-mots derrière Jacques 2,23 : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. »

La théologie est souvent spéculative en somme…

Pourquoi les autorités de l’Église Protestante Unie parlent-elles plus de politique que de Jésus ? [Grégorien]

Il faut leur demander à elles !

Ceci dit, deux types de réponses pour ma part et pour le moment :

Premièrement, il n’y a pas dans l’Église protestante unie – et dans toute Église protestante – d’autre autorité que la Parole de Dieu telle qu’elle se donne à entendre dans la Bible. Il n’y a pas de magistère qui dirait comment être un « bon » chrétien, que ce soit au niveau de la foi, de la piété, de la morale, de la politique, etc. Car aussi Dieu peut s’adresser à chacun de manière différente. On parlera alors plus volontiers d’une « éthique de la responsabilité » : chacun est responsable devant Dieu des choix qu’il pense être les meilleurs, les plus fidèles à l’Évangile. Tout discours ou décision qui irait contre la seule autorité de la Parole biblique serait nul et non avenu (sola scriptura).

Deuxièmement, nos pasteurs au sens large (donc aussi ceux à qui Dieu a confié la direction de l’union de nos Églises) ont le souci de faire partager les valeurs de l’Évangile à la société dans laquelle Dieu nous a placés. C’est notamment le cas quant à l’exercice du pouvoir dans l’intérêt des gens, quant à l’accueil des petits et des étrangers, etc. Il ne faut donc pas s’attacher à ce qui apparaît de leurs choix partisans (vous pouvez en avoir d’autres), mais à ce qui les fonde (et qui peut aussi fonder les vôtres), à savoir Jésus-Christ seul. Car la prédication chrétienne s’inscrit dans le monde (donc dans un contexte précis) même si elle ne lui appartient pas (cf. Jean 17).

Au regard des textes bibliques, quelle est la différence fondamentale entre l’âme et l’esprit ? [Nath]

La différence entre âme et esprit dans la Bible. Question très complexe et avec plein de conséquences pratiques.

D’abord parce que la Bible est écrite sur 1300 ans et que donc les représentations de ce qu’est l’humain ont énormément varié entre temps. Donc il n’y a pas une seul anthropologie biblique mais plusieurs ! Certains textes sont manifestement plutôt bipartites : ils considèrent que l’homme est corps et souffle (âme et/ou esprit en un seul bloc), et d’autres tripartites (corps, âme, esprit).

Ensuite les termes d’âme et esprit sont plus tirés des représentations gréco-romaines que de la représentation sémitique et hébraïque. En hébreu il y a de nombreux mots pour décrire le souffle, la vitalité, l’âme, l’esprit, tous ces éléments immatériels de l’humain. Et on ne peut pas trancher pour plusieurs si ce serait plutôt âme ou plutôt esprit quand on le traduit en grec.

Après ça, en français, c’est très compliqué parce que :
– dans l’imaginaire post-chrétien les gens pensent que l’âme c’est un truc religieux (et donc spirituel…) alors que l’âme en latin c’est l’anima, donc ce qui est plutôt biologique, intellectuel, affectif, émotionnel. Donc l’inverse. L’anima grecque est la psychè (et donc le psychisme). La « cure d’âme » (curo-anima) a pour parfait synonyme la « psychothérapie » (psychè-therapeuw).
– quand on parle d’esprit, on pense souvent à l’intelligence (faire un mot d’esprit). Mais ça c’est l’esprit qui vient du mot grec noos (la raison, la pensée), tandis qu’il y a un autre mot pour dire esprit dans le Nouveau Testament qui est le mot pneuma (souffle spirituel posé par Dieu dans l’Adam).
Donc le français rajoute un niveau de complexité.

Pour ma part, je pense que la strate de représentation qui avait cours à l’époque de Jésus est celle qui doit intéresser particulièrement un chrétien, car elle est à la charnière entre nos deux racines : sémitique (hébraïque) et héllénistique (grecque). Et que la théologie chrétienne, très influencée par celle de l’apôtre Paul, est une tentative de faire coïncider les incompressibles de ces deux mondes de pensée.

Enfin, c’est surtout une préoccupation pastorale qui me préoccupe. Choisir le tripartisme (corps, âme, esprit), c’est reconnaître qu’il y a des phénomènes psychiques qui sont très différents de phénomènes spirituels, et réciproquement. Que ces deux zones influent l’une sur l’autre mais qu’elles sont distinctes et que les confondre n’aide pas du tout dans la thérapeutique chrétienne qui cherche la guérison au nom de Jésus. C’est donc un principe de théologie pratique qui me fait choisir, dans un panel large de possibles à l’intérieur du corpus biblique, une de ces représentations de l’humain (de l’époque paulinienne), parce qu’elle est performative, elle est opératoire pour la libération de nos frères et sœurs.

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » – 1Thessaloniciens 5,23