Où c’est écrit qu’il faut des parrains et marraines dans la Bible ? [Steeve]

Euh… Nulle part ! La mise en place des parrains et des marraines remonte au deuxième siècle, quand la pratique de baptême des petits enfants est devenue plus importante. Il s’agissait de donner à l’enfant baptisé un ou deux adultes référents supplémentaires pour son chemin spirituel et les différents actes qui allaient le jalonner (notamment la première communion ou la confirmation). La mortalité était forte dans ces temps là, et l’on pouvait se retrouver orphelin assez tôt dans la vie. Les parrain/marraine ont donc pu aussi avoir un rôle de parents de « substitution ». Ce n’est donc pas biblique, mais plutôt lié à l’historie de l’Eglise comme institution. Les Eglises qui baptisent seulement les adultes n’ont pas recours à des parrains. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas biblique que c’est obligatoirement mauvais. Ce peut être très utile pour un jeune d’avoir un adulte qui ne soit pas un de ses parents, comme vis-à-vis pour parler de certaines questions, notamment spirituelles.

Ma femme est pédobaptiste (baptême pour les enfants de chrétiens) et je ne crois qu’au baptême des adultes. Que faire lorsque nous aurons notre premier enfant ? [Dell]

Commençons si vous le voulez bien, Dell, par dédramatiser la situation ! Votre femme et vous-même croyez avant tout, non pas à telle ou telle forme de baptême, mais en Jésus-Christ, auquel ce signe nous renvoie, et nous atteste notre union à sa mort et à sa résurrection. C’est Jésus qui sauve, son salut nous est accordé gratuitement, reçu par la foi et non par le baptême, quel que soit l’âge où il est administré. Et c’est merveilleux que vous partagiez cette foi entre époux.

Votre rôle essentiel de parents, si vous avez la joie de le devenir, sera de parler à votre enfant du Seigneur, d’être témoin auprès de lui du salut et de la grâce qui lui sont offerts. De l’élever dans l’écoute de la Parole de Dieu et la confiance en lui pour les grandes et les petites choses de sa vie. Avec, ou sans baptême reçu dans sa petite enfance ! Voilà l’essentiel.

Il faut bien être conscient que les deux formes de baptême (qui font débat au sein du protestantisme tout entier et pas seulement dans votre couple !) peuvent toutes deux se prévaloir de solides appuis bibliques. Le débat n’est pas près d’être clos…

Du point de vue pédobaptiste, c’est parce que les parents se savent eux-mêmes au bénéfice de cette promesse qu’ils veulent manifester -par le signe de l’inclusion dans la nouvelle alliance qu’est le baptême- qu’elle est aussi pour leurs enfants (lire Actes 2,39). D’où cette affirmation de Paul en 1 Cor. 7,14 : « vos enfants sont saints » (= appartiennent eux aussi au Seigneur). Le baptême est le sacrement de l’alliance de grâce, une grâce qui appelle bien sûr notre réponse mais la précède toujours.

Je me demande d’ailleurs si la coutume de présenter un enfant nouveau-né à l’assemblée, lors d’un culte (demandée par des familles qui souhaitent lui laisser le soin de demander le baptême plus tard), ne veut pas, d’une certaine manière, faire droit à cette vérité biblique.

Les baptêmes des mormons et des témoins de Jehovah sont-ils reconnus comme valides ? Ils utilisent la formule au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. [Kanyr]

Pour répondre correctement à votre question, Kanyr, il me faudrait savoir ce que vous entendez par la « validité » d’un baptême, et qui est censé, selon vous, avoir autorité pour la reconnaître. Voulez-vous dire : un baptême qui fait de nous un authentique membre de l’Eglise, corps du Christ ? Qui nous unit à Jésus-Christ et nous assure du Salut ? (ce qui pousse par exemple les parents d’un nouveau-né non viable à le faire « ondoyer » in extremis). Dans tous les cas, je dois insister sur le fait que ce n’est pas le baptême en lui-même, quelle que soit sa forme, qui nous sauve et fait de nous un enfant de Dieu, mais la grâce de Dieu en Jésus-Christ reçue par la foi, grâce que le baptême nous atteste.

Dès lors, si c’est bien au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit qu’il nous est administré, comme Jésus l’a ordonné à ses disciples en Matthieu ch.28 v.20, nous n’avons pas, en principe, à juger de la qualité de celui ou celle qui l’administre. Et ce, même si les deux mouvements que vous citez se séparent de l’ensemble des Eglises par leur prétention à détenir seuls la vérité, ou en refusant le dogme de la Trinité comme c’est le cas des Témoins de Jéhovah.

Il me faut nuancer cependant ma réponse; à la personne qui se fait baptiser chez les Témoins de Jéhovah, les questions prévues par leur liturgie , dans la version la plus récente, sont :

  • T’es-​tu repenti de tes péchés et voué à Jéhovah, et as-​tu accepté le salut que Jéhovah offre par le moyen de Jésus Christ ?
  • Comprends-​tu qu’en te faisant baptiser, tu montres que tu deviens Témoin de Jéhovah et que tu fais maintenant partie de l’organisation de Jéhovah ?

La première question est légitime (ne chipotons pas sur le fait que le Seigneur soit appelé Jéhovah !), la deuxième beaucoup moins : le baptême scelle notre union et notre appartenance à Jésus-Christ, Fils de Dieu, et pas à une organisation humaine, même si elle se réclame de lui. Je comprendrais donc, personnellement, qu’une personne qui a été baptisée dans le cadre d’une assemblée des Témoins de Jéhovah et a quitté ce mouvement depuis pour rejoindre une Eglise chrétienne demande à recevoir le baptême dans son Eglise d’accueil. Sans en faire une obligation pour les raisons exprimées plus haut. A peu de choses près, le même raisonnement peut s’appliquer dans le cas d’un départ de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers Jours.

C’est quoi une confirmation par immersion ? J’ai entendu des Eglises user ce terme. [Kanye]

Il s’agit je pense de chrétiens qui souhaitent confirmer l’alliance de leur baptême, reçu à la demande de leur famille alors qu’ils étaient de jeunes enfants, en se faisant baptiser par immersion.

Cette pratique relève, semble-t-il, du désir de concilier d’une part la conviction qu’un baptême de croyant, par immersion, est la pratique la plus fidèle à l’enseignement du Nouveau Testament et le refus d’autre part de déclarer comme nul et non avenu le baptême reçu étant tout petit, car ce baptême a été administré de la part de Dieu, qui dans sa Grâce nous a aimés le premier. Il existe en effet de solides arguments bibliques en faveur des deux pratiques, baptême de jeune enfant et baptême de croyant.

Mais, à mon sens, comme tout « compromis » entre deux convictions, celui-ci est un peu problématique. Si l’on reconnaît la pertinence de la pratique du baptême d’enfant, pourquoi un autre baptême ? Et si l’on n’en reconnaît pas la pleine validité, pourquoi le « confirmer »? La réflexion n’est pas terminée…

Que pensez-vous des personnes qui « rebaptisent » des adultes baptisés au nom du Dieu trinitaire ? N’est-ce pas une entorse à la règle biblique d’un seul baptême ou une profanation d’un sacrement ? [Kanye]

Certaines Eglises ne reconnaissent pas la validité du baptême des petits enfants, et certains chrétiens souhaitent recevoir le baptême à l’âge adulte, bien que l’ayant reçu au début de leur vie. Ils ne l’appellent pas « re-baptême » car tout simplement pour eux l’aspersion reçue dans leur jeune enfance n’était pas un baptême au sens biblique du terme. On ne peut donc pas dire, dans leur perspective, qu’ils enfreignent le fait qu’il n’y a qu’un seul baptême, ni qu’eux-mêmes ou ceux qui les baptisent « profanent » le baptême précédemment reçu.

Notre Eglise protestante unie reconnaît les deux formes du baptême, qui chacune rendent justice à une vérité biblique. Dans le cas du baptême d’enfant, la précédence de la grâce de Dieu en Christ. Dans le cas du baptême à l’âge adulte, l’importance de la réponse du croyant à cette grâce reçue, par l’engagement de la foi. Qui a raison, des « baptistes » ou des « pédobaptistes » ? Cela fait partie des questions indécidables ! Pour une réponse plus détaillée à ce sujet, je vous recommande de taper « baptême » dans l’onglet search en haut à droite de l’écran et de lire la réponse à la question de « Roosevelt » posée le 21 mars 2020.

Doit-on se faire rebaptiser parce que le premier baptême a été fait par aspersion ? [Roosevelt]

Votre question Roosevelt en comporte en fait deux : celle du re-baptême et celle du procédé utilisé : l’aspersion ou l’immersion. Je vais essayer de répondre à ces deux questions mais en les distinguant : Il y a dans toute démarche de baptême deux éléments importants et précieux : le premier élément est la grâce de Dieu manifestée en Jésus Christ, une grâce attestée par la communauté croyante qui baptise et le second élément est la réponse croyante de la personne qui reçoit la grâce qui sauve. Ces deux éléments ne sont pas symétriques. La grâce de Dieu est première, royale, magnifique. La réponse humaine est seconde, souvent balbutiante et doit rester consciente de son humilité. Et même humble, cette réponse doit tout au travail du Saint-Esprit en nous. Si une personne prend conscience arrivée à un âge avancé que son baptême reçu enfant dans l’indifférence est la chose le plus merveilleuse de sa vie parce qu’elle découvre le pardon et l’amour de Dieu pour elle, alors, je ne lui conseille pas un re-baptême mais une confirmation de son baptême. Le baptême ne devient pas vrai dans la mesure où je le comprends, mais il est vrai par ce qu’il proclame le Salut obtenu par Jésus il y a 2000 ans sur la croix pour nous et pour moi. Un de mes amis répétait souvent : « nous avons tous été baptisés il y a 2000 ans sur le Golgotha. La cérémonie de baptême n’est que le faire-part de ce qui est arrivé par Jésus ». D’autres pasteurs, d’autres églises auront un autre enseignement sur ce sujet, mais je vous livre là ma conviction intime. Ensuite la quantité d’eau n’est pas importante. Dans certaines églises d’Orient on baptise les bébés et les enfants par immersion. Le sens est le même qu’une aspersion. Ceci est une affaire de coutume locale et de choix relatif à chacun. Je pense que le geste de l’immersion est très beau et représente mieux que l’aspersion le sens biblique de recouvrement, de plongée dans la mort et de résurrection. Mais la signification spirituelle du baptême ne dépend pas d’un formalisme quel qu’il soit. Il m’est arrivé une fois d’accompagner une confirmation par immersion d’un jeune adulte qui avait été baptisé enfant par aspersion.

Que signifie le terme aspersion ? [Jean]

Le terme « aspersion » est utilisé pour désigner les baptêmes que l’on pratique en versant de l’eau sur la tête du baptisé. Ce type de baptême s’oppose au baptême par immersion, lors duquel le baptisé est plongé, puis retiré de l’eau. A l’origine, le baptême se vivait par immersion (le mot grec pour baptiser signifie « plonger »). Cette modalité de baptême est encore employée aujourd’hui par certaines églises qui baptisent les personnes dans des baignoires ,dans des lacs…. La descente dans l’eau signifie la mort à la vie conduite par le péché. La sortie de l’eau dit la naissance à une vie nouvelle dont Christ est désormais le Seigneur et la maître. Dés le IIème siècle, la Didachè, un texte chrétien très ancien, parle de ce qu’on appelle aujourd’hui le baptême par aspersion, en précisant qu’il peut être employé lorsqu’une quantité suffisante d’eau ne peut être trouvée. Cette pratique est devenue courante à la fin de l’antiquité et demeure la manière habituelle de baptiser dans nombre d’églises.

Quel est le sens du baptême? Est-ce juste un symbole ou a-t-il le pouvoir de régénérer ? [Denis]

Le baptême n’est-il qu’un simple signe, un symbole de l’oeuvre du Christ pour nous, ou a-t-il réellement, « effectivement », voire « matériellement » le pouvoir de nous unir à lui ? Je crois qu’il existe une troisième réponse, plus exacte bibliquement. Il y a dans notre vie des signes qui, tout en restant des signes, sont… plus que des signes. Parce qu’ils constituent une attestation. Par exemple, la signature au bas d’un contrat, ou d’un certificat, est plus qu’une simple trace d’encre désignant mon nom : elle m’engage à respecter les termes du contrat, ou garantit l’exactitude du certificat. Autre geste qui est plus qu’un simple geste : la caresse ou le baiser d’un père ou d’une mère à son enfant. Ce geste est plus qu’une simple déclaration d’affection. Il l’atteste en la communiquant à l’enfant, qui a besoin de ces gestes pour éprouver l’amour de ses parents, et les reçoit comme tels parce qu’il a confiance dans cet amour.

En quelque sorte, ces gestes que l’on appelle les sacrements (les protestants en reconnaissent deux, le baptême et le repas du Seigneur, la Sainte-Cène, appelée eucharistie dans d’autres Eglises chrétiennes) constituent l’engagement, l’attestation donnée par le Seigneur lui-même, attestation que nous recevons avec confiance. Comme l’écrivait Jean Calvin, nous croyons que par l’Esprit Saint, et à condition que nous les recevions avec foi, le baptême, ou le partage du pain et du vin, nous communiquent réellement ce qu’ils nous représentent. Tout en restant en soi de l’eau, du pain et du vin, bien sûr ! Dans le cas du baptême d’un enfant, la foi n’est pas omise, puisque nous avons tous un jour à répondre librement à l’amour de Dieu. Bref, ce n’est pas le fait de recevoir le baptême qui nous régénère ou qui nous unit à Dieu. Ce qui nous sauve, c’est l’oeuvre de Jésus-Christ. Le baptême nous l’atteste. Et je peux dire en prenant le pain et la coupe : « aussi vrai que je mange ce pain, aussi vrai que je bois de cette coupe, aussi vrai Jésus a donné son corps et son sang, sa vie pour moi’.

Bibliquement nous trouvons : présentation au temple et baptême après avoir accepté Jésus comme Sauveur et Seigneur, alors d’où vient la confirmation pratiquée dans certaines assemblées ? [Sid]

La baptême dit l’œuvre de Dieu, qui fait grâce, accorde la pardon en Christ et donne une vie nouvelle conduite par le Saint-Esprit. Il dit aussi la réception par la foi de cette oeuvre dans la vie d’une personne, qui saisit le pardon de Dieu en renonçant au péché et dit son désir de vivre une vie renouvelée et conduite par le Saint-Esprit. Le baptême va donc avec la foi (Actes 8/37 « Si tu crois de tout ton cœur, cela est possible (…) je crois que que Jésus-Christ est le Fils de Dieu »…). Le problème est advenu lorsque le baptême des enfants s’ est généralisé. On a souhaité que le baptisé puisse dire sa foi quand il en serait capable. Martin Bucer, au XVIème siècle invente l’idée d’une confirmation comme moment où l’adulte pourrait dire  son désir de suivre Christ et recevoir ainsi dans la foi ce que son baptême d’enfant avait manifesté. La confirmation se généralise dans les églises protestantes au XVIIIème siècle. Aujourd’hui pratiquée autour de 15 ans dans les églises réformées et luthérienne, elle pose question, étant devenue pour certains un rite de passage plus qu’une démarche de foi.

D’où vient le baptême par aspersion ? Pourquoi certaines Eglises le refusent ? Que dit l’Ecriture sainte là-dessus ? [Kym]

Le verbe « baptiser » signifie « plonger ». Jésus et les premiers chrétiens ont indéniablement été baptisés par immersion. C’est ce geste d’être plongé puis ressorti de l’eau qui donne tout son sens au baptême. Ainsi, le moment où le baptisé est sous l’eau dit la mort au péché. Le moment où il en est sorti dit la vie nouvelle donnée en Christ et alors reçue par le candidat. Ainsi, Colossiens 2/12 : « ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. » Romains 6/3-4 « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »

C’est parce que la Bible parle uniquement d’un baptême d’immersion que certaines Eglises considèrent que le baptême par aspersion n’est pas valable. Les Eglises qui le pratiquent, en revanche, considèrent que ce type de baptême est une forme valable de baptême. Cette reconnaissance  est ancienne puisqu’il en est question dans la Didachè, texte d’instruction rédigé pour les chrétiens de la fin du premier siècle qui parle d’aspersion possible en cas de problème « technique » concernant la possibilité d’immerger le baptisé : VI/1-2 « 1. Quant au baptême, baptisez ainsi : après avoir proclamé tout ce qui précède, baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit dans de l’eau vive (courante). 2. – Mais, si tu n’as pas d’eau vive, baptise dans une autre eau; si tu ne peux pas (baptiser) dans l’eau froide, que ce soit dans l’eau chaude. Si tu n’as ni l’une ni l’autre (en quantité suffisante), verse trois fois de l’eau sur la tête au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. »