Que signifie le terme aspersion ? [Jean]

Le terme « aspersion » est utilisé pour désigner les baptêmes que l’on pratique en versant de l’eau sur la tête du baptisé. Ce type de baptême s’oppose au baptême par immersion, lors duquel le baptisé est plongé, puis retiré de l’eau. A l’origine, le baptême se vivait par immersion (le mot grec pour baptiser signifie « plonger »). Cette modalité de baptême est encore employée aujourd’hui par certaines églises qui baptisent les personnes dans des baignoires ,dans des lacs…. La descente dans l’eau signifie la mort à la vie conduite par le péché. La sortie de l’eau dit la naissance à une vie nouvelle dont Christ est désormais le Seigneur et la maître. Dés le IIème siècle, la Didachè, un texte chrétien très ancien, parle de ce qu’on appelle aujourd’hui le baptême par aspersion, en précisant qu’il peut être employé lorsqu’une quantité suffisante d’eau ne peut être trouvée. Cette pratique est devenue courante à la fin de l’antiquité et demeure la manière habituelle de baptiser dans nombre d’églises.

D’où vient le baptême par aspersion ? Pourquoi certaines Eglises le refusent ? Que dit l’Ecriture sainte là-dessus ? [Kym]

Le verbe « baptiser » signifie « plonger ». Jésus et les premiers chrétiens ont indéniablement été baptisés par immersion. C’est ce geste d’être plongé puis ressorti de l’eau qui donne tout son sens au baptême. Ainsi, le moment où le baptisé est sous l’eau dit la mort au péché. Le moment où il en est sorti dit la vie nouvelle donnée en Christ et alors reçue par le candidat. Ainsi, Colossiens 2/12 : « ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. » Romains 6/3-4 « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »

C’est parce que la Bible parle uniquement d’un baptême d’immersion que certaines Eglises considèrent que le baptême par aspersion n’est pas valable. Les Eglises qui le pratiquent, en revanche, considèrent que ce type de baptême est une forme valable de baptême. Cette reconnaissance  est ancienne puisqu’il en est question dans la Didachè, texte d’instruction rédigé pour les chrétiens de la fin du premier siècle qui parle d’aspersion possible en cas de problème « technique » concernant la possibilité d’immerger le baptisé : VI/1-2 « 1. Quant au baptême, baptisez ainsi : après avoir proclamé tout ce qui précède, baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit dans de l’eau vive (courante). 2. – Mais, si tu n’as pas d’eau vive, baptise dans une autre eau; si tu ne peux pas (baptiser) dans l’eau froide, que ce soit dans l’eau chaude. Si tu n’as ni l’une ni l’autre (en quantité suffisante), verse trois fois de l’eau sur la tête au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. »

 

Faut-il être baptisé pour prendre la Sainte-Cène ? Si oui, de quel baptême (immersion/aspersion) précisément ? [Frank]

La logique veut que le baptême soit l’obéissance au commandement de Christ (que les Eglises protestantes classiques appellent sacrement) pour signifier qu’on rentre dans l’Eglise pour faire partie du corps du Christ. Et la Sainte-Cène sera le sacrement de l’appartenance.
Il est donc logique que le baptême précède la participation à la Cène de mon point de vue.
Pour autant la discipline de l’Eglise protestante unie de France depuis un synode récent ne pose pas l’obligation d’être baptisé pour prendre la Cène, ce qui me semble assez illogique pour être sincère.

Quel baptême ? Immersion ou aspersion ?
Franchement pour moi la question n’est pas dans la quantité d’eau. Ni dans des querelles sans fin sur l’âge du baptisé. Même ceux qui s’accordent à la faveur d’un baptême d’une personne consciente n’arrivent pas à dire quand un enfant/adolescent est conscient de ce qu’il fait en demandant le baptême. Toutes ces histoires sont donc des affaires de dénominations, des préoccupations humaines et charnelles.
Pour autant :
– je préfère le baptême par immersion au baptême par aspersion parce que le grec baptizein veut dire « être plongé entièrement » ; mais j’ai été baptisé par aspersion,
– je préfère avec les chrétiens du premier siècle un baptême en rivière qu’un baptême dans une piscine ou un baptistère, car le premier évoque une eau vive, et le second une eau morte ; mais j’ai été baptisé dans un baptistère,
– je préfère un baptême d’adulte à un baptême d’enfant parce que je ne vois pas comment on peut se repentir en étant bébé, or la repentance me semble être un élément fort du baptême, avec la confession de la foi et l’accueil premier et supérieur de la grâce ; mais j’ai été baptisé bébé.
– je préfère un baptême d’adule aussi parce que nous ne sommes plus en régime de chrétienté où l’appartenance à l’Eglise serait linéaire. Comme aux temps bibliques, elle redevient un choix personnel et c’est tant mieux !
– je préfère un baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit parce que Jésus le demande en Matthieu 28, mais je ne suis pas choqué qu’on soit baptisé au nom du Seigneur Jésus comme en Actes 2,8 et d’autres références…
Et on pourrait continuer sur toutes les facettes que seul un esprit de division essaye de nous faire prendre comme essentielles alors qu’elles ne le sont pas.

Le baptême est simplement le signe visible de la Grâce invisible, et il est là pour dire que nous sommes sauvés, mis à part pour Christ, marqués du sceau de l’Agneau.