Pourquoi Pâques a-t-il pris un S en passant de juif à chrétien ? [Suzy]

Il n’y a pas d’explication certaine. La Pâques chrétienne, la mort et la résurrection du Christ, a bien lieu à l’occasion de la Pâque (d’un mot hébreu signifiant « passage ») juive, et en accomplit pleinement le sens et la portée pour les chrétiens (1Corinthiens 5,7) en libérant l’Homme de la puissance du péché (voir par exemple Romains 6). Il n’y a donc pas de raison de les orthographier différemment. Mais, au Moyen-Age, on constate que le terme est utilisé, en latin, indifféremment au singulier et au pluriel pour désigner les deux fêtes. On rencontre aussi au XVe siècle l’expression « faire ses pâques » pour désigner des pratiques ayant cours à l’occasion de la fête chrétienne. Sans doute que, progressivement, la différence d’usage et d’orthographe a permis de distinguer, en latin puis en Français, les deux fêtes.

Doit-on prendre la sainte Cène tous les dimanches ? [ixix]

Dans le livre des actes qui raconte les pratiques des premiers chrétiens, il est fait mention de réunions quotidiennes pour la communauté de Jérusalem, avec la fraction du pain au domicile (Ac 2, 42-47). Plus tard dans ce même livre, on comprend que la pratique d’autres communautés est de se réunir le dimanche, c’est-à-dire le premier jour après le sabbat, pour notamment « rompre le pain » (Ac 20, 7). Ailleurs dans le Nouveau Testament, on comprend à partir des réprimandes de l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe que le partage du « repas du Seigneur » fait partie intégrante des réunions de cette communauté aussi (1 Co 20-21).

De ces éléments bibliques là, on doit clairement tirer que c’est une juste pratique de « rompre la pain » ensemble tous les dimanches. Pour autant, si le commandement de Jésus est de partager la coupe et le pain en sa mémoire (Luc 22, 14-20), il n’y a d’abord aucune obligation de sa part liée à la fréquence, deuxièmement aucune obligation concernant la forme « rituelle » que doit prendre ce repas. Jésus a institué ce partage au cours d’un dîner de Pâques avec ses disciples et pas au milieu d’une réunion de prière… Il y a énormément d’éléments culturels dans nos Églises qui nous font souvent penser à tort que « c’est comme ça la manière normale de pratiquer »… certains prennent le repas au début de la réunion, d’autres à la fin, beaucoup le font en dehors d’un « vrai repas », d’autres considèrent que le repas communautaire après le culte fera fonction…

Pour conclure, ne mettons pas de « devoirs » là où le Seigneur a laissé la liberté et concentrons-nous sur l’enseignement de Jésus et le sens de ce repas avant toute réflexion (légitime) sur la forme qu’il doit prendre dans notre assemblée.

Une influence spirituelle négative extérieure est elle réellement à l’œuvre ? Le mal n’est-il pas uniquement dû à la faiblesse humaine ? [Guillaume]

Que le mal existe, c’est notre expérience.
Que le Mal existe, c’est notre croyance, à savoir que le mal est plus qu’accidentel, il est une question philosophique, quelque chose de l’ordre de l’être ; « c’est là ».
Que le Malin existe, c’est la foi biblique à laquelle nous adhérons quand nous sommes chrétiens. Il n’est pas que le mal expérimenté, le Mal philosophique, il est le Malin actif, en rébellion contre Dieu.

Il y a des centaines de versets bibliques pour étayer cette pensée. En voici quelques uns.
1Jean 5:19 – Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du Malin.
Matthieu 6:13 – Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Malin.
Jean 12:31 – Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le Prince de ce monde sera jeté dehors.
2Corinthiens 4:4 – Le ‘dieu’ de ce siècle a aveuglé l’intelligence des incrédules, afin qu’ils ne voient pas briller la splendeur de l’Evangile de la gloire de Christ, qui est l’image de Dieu.
Ephésiens 2:2 – Le prince de la puissance de l’air, c’est l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.
Apocalypse 12:9 – Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

Comment entendre la voix de Dieu ? [Aude]

Tu as raison de te poser la question car nous voyons dans la bible que Dieu ne se laisse pas voir mais qu’il est un Dieu qui parle : il parle à Abraham, Moïse, au peuple d’Israël par les prophètes. Il parle à Jésus, il parle par lui et il veut communiquer régulièrement avec ceux qui croient en Jésus-Christ.

Mais cette « voix de Dieu » retentit de diverses manières. Elle s’exprime en tout premier lieu à travers la bible que l’on appelle parfois « la Parole de Dieu », lorsque le Saint-Esprit illumine pour nous tel passage qui prend sens dans notre vie. Elle s’exprime aussi à travers un témoignage, une prédication, une parole que nous recevons dans le cadre de la communion des frères et soeurs en Christ.

Le Seigneur peut aussi nous parler en tête à tête quelque soit le contexte ou les circonstances par une petite voix intérieure ou plus souvent par une nouvelle manière de voir un problème, une situation.

A chaque fois, le Saint-Esprit est à l’oeuvre dans notre esprit pour nous faire entendre la voix de Dieu.

Comment donc entendre cette voix ?

Tout d’abord en ayant l’assurance que le Seigneur nous cherche et nous parle bien plus que ce que nous entendons. Ensuite en étant disponible pour l’écouter. On ne peut pas forcer quelqu’un à parler, et surtout pas le Seigneur. Mais nous avons plaisir à échanger avec une personne qui est à notre écoute ! Ainsi en est-il aussi pour notre Dieu !

Il faut cependant se rappeler que nous sommes tous dans la situation d’une humanité qui s’est écartée de Dieu comme l’expriment les premiers chapitres de la genèse. Lorsque l’homme et la femme entendent la voix du Seigneur dans la brise du soir, ils se cachent car ils ont peur de Dieu (Genèse 3:8). Il nous est ainsi difficile aujourd’hui d’écouter et d’entendre la voix de Dieu et cela, même quand on s’est déjà approché du Seigneur par la foi. Parfois, notre coeur reste fermé, nos pensées divaguent, nous sommes enfermés en nous-mêmes. C’est notre lot à tous !

Nous avons besoin d’entendre le message de réconciliation que le Seigneur nous adresse à travers Jésus, nous devons recevoir le pardon et la vie qu’il nous donne à travers Jésus, par sa mort et sa résurrection. Lorsque nous nous reconnaissons profondément pécheurs, c’est-à-dire loin de Dieu et que nous recevons comment Dieu nous a pardonnés, le Saint-Esprit souffle sur nous, notre être intérieur s’ouvre à la présence de Dieu et nous devenons disponibles à sa Parole.

Remercier le Seigneur pour ses bienfaits, le louer, seul et mieux encore avec d’autres, deviennent alors des moments où nous sommes réceptifs à ce qu’il veut nous communiquer. C’est ainsi que le prophète Elisée fait venir un musicien pour entendre la parole de Dieu (2 Rois 3/15).

Et moi-même, quand je veux me rendre disponible au Seigneur, je prends un psaume de la bible ou un autre passage de la bible et je le médite comme Marie, dont il est dit qu’elle passait et repassait ces choses en son coeur ! (Luc 2:19).

Rappelle-toi bien, là où le Seigneur se plait à parler c’est à travers la bible et tout particulièrement à travers Jésus dont il est dit qu’il est La Parole de Dieu pour nous ! Si tu t’attaches à Jésus et le laisses être le Seigneur de ta vie, la parole de Dieu retentira dans ta vie et tu apprendras à faire la distinction avec tes pensées et le brouhaha de ce monde.

Qui doit-on prier ? Dieu, Jésus, le Saint-Esprit ? [Roland]

Le chrétien n’adore que Dieu, ne loue que Dieu, ne donne gloire qu’à Dieu, et donc… ne prie que Dieu. A partir du moment où le Dieu des chrétiens se présente comme Père, Fils et Saint-Esprit, nous pouvons prier donc aussi bien les trois qui ne sont qu’un.

Maintenant, un précision. Prier « Jésus » est un peu bizarre, parce qu’aujourd’hui, ce n’est pas vraiment « Jésus » qui est présent à nous (au sens où Jésus est l’homme présent pendant 33 ans sur les chemins autour de Nazareth), mais c’est plutôt le Christ ressuscité, l’Esprit du Christ vivant. C’est un peu du pinaillage, je l’accorde.

Au bout du compte l’autoroute de la prière, normalement, c’est de prier Dieu le Père, au nom de Jésus (le Fils), par la puissance du Saint-Esprit. Jésus nous a appris à prier le Père. Il est celui qui nous montre le chemin vers le Père, et l’Esprit est celui qui circule, nous étant donné comme esprit d’adoption pour que nous puissions crier vers le Père.

Voilà 😉

Dans l’attente de la résurrection, que devient l’esprit des croyants après la mort ? Et celui des non croyants ? [Laurent]

L’épisode de la résurrection de Lazare nous apprend bien plus que le fait que Jésus soit la Résurrection et la Vie (Jean 11,25). Par la bouche de Marthe on apprend au verset précédent que ce qu’on appelle la résurrection aura lieu au dernier jour. Dans le même registre, Paul parle en 2Timothée 2,18 de croyants problématiques qui se sont « détournés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée » — entendons-nous, il parle là de la résurrection finale, et pas de résurrections comme celle de Lazare, du fils de la veuve, ou des corps qui ressuscitent à la mort de Jésus.

Il semble donc que l’esprit des croyants aille dans le séjour des morts, qui porte des tas de noms, dont celui de Sein d’Abraham, où ils attendent gentiment la résurrection. Ils n’y sont pas actifs puisque la résurrection n’a pas encore lieu. Ils sont dans une sorte de sommeil ; c’est ce mot que Jésus a employé à plusieurs reprise pour parler de la mort. Le réveil-relèvement (les deux termes pour parler de résurrection dans le Nouveau Testament) n’aura lieu qu’à la fin des temps. Et cela vaut pour les croyants comme pour les non-croyants. C’est à ce dernier jour, jour du Jugement dernier, que la destinée finale de chacun sera fixée : vie éternelle ou mort éternelle.

Heureux les chrétiens qui savent déjà pour eux quelle est la destination finale, acquise par Christ !

Des personnes prétendent parler avec les morts. Avec qui communiquent-elles vraiment? Des démons ? Si c’est le cas, avec qui Saül a-t-il parlé dans 1 Samuel 28, 1-25 ? (JFrançois)

Ce texte montre qu’il est « possible » de parler avec un mort, mais Dieu a de bonnes raisons de nous dire de ne surtout pas le faire! « Qu’on ne trouve chez toi (…) personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts » ( Deutéronome 18, 10-11). Ce que fait Saül avec la voyante (dont le texte dit clairement qu’elle a un esprit mauvais) en lui demandant d’invoquer Samuel est clairement défendu par Dieu, et il ne pouvait pas l’ignorer puisque c’est lui-même qui a promulgué cet interdit sur le royaume!

Certains chrétiens pensent qu’il n’est pas grave de parler à certains morts, d’autres pensent que ce n’est juste pas possible car ils sont tous « hors de portée » dès la fin de l’existence terrestre. D’après ce que je trouve dans les Ecritures, je pense qu’il est très difficile d’affirmer une de ces deux choses. Ce qu’on peut retenir de plus clair par contre, c’est la mise en garde de Dieu qui ne veut pas « qu’on se souille » avec de telles pratiques (Lévitique 19, 31), dont l’arrière-plan est présenté comme démoniaque. Et pour avoir vu quelques personnes qui parlaient avec des morts, je peux témoigner que ça n’était pas sans conséquences très néfastes sur leur foi et même leur vie de tous les jours ! 

Judas a trahi Jésus. Il s’est pendu. Mais c’est Jésus qui l’avait choisi ! Pourquoi? (Alf)

Dieu laisse la possibilité de choisir le mal. Ca fait partie des sujets difficiles de la foi, mais en nous créant, Dieu a jugé qu’il était absolument nécessaire que nous soyons d’abord libres, même avec la possibilité de pécher plutôt que d’abord soumis, même pour notre bien. Il est vrai que nos choix et nos actes sont en fait déterminés par plein de choses. Mais nous sommes en quelque sorte libres de choisir à quoi nous nous soumettons : nos désirs, ceux des autres, les fatalités sociales, psychologiques et spirituelles, ou Dieu et sa volonté qui se révèle être la meilleure chose qui soit pour nous.

A propos de Judas, il y a un verset dans l’Ancien testament qui dit : « L’Eternel a tout fait pour un but, même le méchant pour le jour du malheur » (proverbes 16,4), et un autre de la bouche même de Jésus lorsqu’il prie son Père : « J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie » (Jean 17,12). « Il était écrit », donc Dieu savait ce qui se produirait, et il en a fait de toute éternité une étape nécessaire dans Son plan de salut. Mais Judas était « libre » jusqu’au dernier moment : il a bien choisi de devenir esclave du péché et ainsi de rentrer dans la prophétie à son sujet. Ce n’est pas parce que Dieu connaît la suite des événements que tous ces événements sont le fruit de Son désir, Il laisse seulement l’humain choisir son camp, et Il compose avec notre humanité blessée et pécheresse pour manifester Sa gloire.

Judas est aussi un rappel très important et perturbant : tu as beau avoir été choisi, c’est à toi de renouveler chaque jour ta décision de suivre le Christ. C’est ton choix, et seulement le tien, Dieu t’aime trop pour te forcer.

Un pasteur a jeté son manteau (son costard) sur une foule en disant que sa veste allait guérir ou apporter une onction. Est-ce biblique ? [ByFaithOnly]

Dans le Nouveau Testament, on nous décrit des pratiques étranges qui sonnent comme de la superstition, et il semble que l’apôtre Paul n’ait pas énormément réprimandé ces attitudes. Notamment l’utilisation d’un support pour manifester la piété ou la guérison dans le cas présent : « Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient. » Actes 19,11-12

Dans le Premier Testament, la symbolique de la veste est forte. Le prophète Elie a utilisé à plusieurs reprise son manteau pour faire des actes prophétiques dans le premier livre des Rois, dans la Bible.

Le risque est multiple :
– la superstition où on aime le support plutôt que ce qu’il symbolise, la bénédiction plutôt que celui qui donne la bénédiction,
– croire que parce que quelque chose a été fait par un prophète, par Jésus ou un chrétien, on doit le faire de la même façon. C’est une grave erreur.

La première fois que Moïse a eu besoin d’eau, Dieu lui a inspiré de frapper le rocher avec un bâton et l’eau est venue. La deuxième fois, Moïse a voulu répéter le geste, et ça n’a pas marché. La foi n’est pas une affaire de technique ou d’automatismes.

Alors je ne sais pas si le Saint-Esprit avait inspiré ce geste prophétique à ce pasteur, mais je crains qu’il s’agisse juste d’une irruption de la pensée magique. Dieu n’a pas besoin de cette théatralité. La meilleure preuve, c’est que vous en ressortez assez choqué. Ce qui n’est pas utile. Ni édifiant.

« Sola Scriptura ». Est-ce que ça veut dire qu’il ne faut pas lire autre chose que la Bible ? [Isabelle]

Non, bien sûr. Lisez donc tranquillement tout ce que vous voulez, tant que ça ne vous fait pas de mal. « Tout m’est permis », mais « tout n’est pas utile », « tout n’édifie pas », et « je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit ». (1 Cor. 6 / 12 ; 10 /  23)

La Bible, c’est le lieu dans lequel, par l’action du Saint-Esprit, je puis entendre la parole que Dieu m’adresse, lorsque je lis dans la foi.

Bien sûr, je peux l’entendre aussi ailleurs, car Dieu est libre de me parler où, quand et comme il veut ! Mais alors, comment saurais-je que c’est Dieu, et non pas autre chose ou mon propre inconscient ? La Bible a été écrite pour moi de sa part, afin que je l’y rencontre, ou que je le reconnaisse lorsqu’il s’adresse à moi autrement. Elle est le critère, extérieur à moi, de ce que j’entends comme venant de Dieu.

Ainsi, le seul livre qui possède cette autorité et dans lequel Dieu se fait connaître personnellement à moi, lecteur, en tant qu’il est le Père de Celui qui a donné sa vie pour moi, c’est la Bible, qui est donc « inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne. » (2 Tim. 3 / 16-17)