Un chrétien- qui commet souvent « l’adultère dans son cœur » selon Matt 5-27-28- même après s’en être repenti- peut-il perdre son salut ? Comment peut-il s’en sortir ? [P]

Attention aux effets d’optique, les chrétiens qui viennent à l’église sont bien d’avantage encouragés à témoigner de leurs victoires sur le péché qu’à exposer leurs batailles perdues… La gentille sœur qui t’accueille à l’entrée ne te dira pas en guise de bienvenue qu’elle galère aussi avec ses pensées sexuelles ou qu’elle veut souvent tuer un de ces collègues de travail. Pécheur, ne te sens pas seul et reprends courage dans ta lutte ! La conversion ouvre un chemin à l’action de Dieu à l’intérieur du croyant pour opérer le salut. Ce salut est l’œuvre de Dieu seul, le croyant peut en être certain et rien ni personne ne pourra empêcher que ce salut produise du fruit même si le croyant doit attendre encore la plénitude de sa guérison.

Pour ce qui est de la pensée d’adultère, elle est en effet horrible au Seigneur parce qu’elle s’attaque à la confiance conjugale dans laquelle Dieu a trouvé une image de l’amour qu’Il nous porte. Les époux trompés et les enfants battus ont ceci en commun qu’ils doivent guérir d’avoir été trahis par ceux qui devaient les aimer le plus sur cette terre… Dieu a créé la sexualité pour le bonheur des hommes, le diable l’a perverti pour leur malheur… Le chrétien traqué par Satan dans ses pensées sexuelles doit donc rejeter toute complaisance et toute autojustification et s’en remettre hardiment à Dieu. Pour autant, ce n’est pas la culpabilité et l’abattement qui guérissent ces pensées mais l’ouverture de notre cœur à l’amour de Dieu ainsi que la confiance en sa grâce transformatrice.

Chrétiens qui vous battez avec la pornographie et avec les pensées sexuelles, continuez à vous repentir mais surtout suppliez Dieu de vous donnez des jouissances plus fortes que toutes ces jouissances injustes. Quand Dieu répondra à vos prières, repoussez à jamais le diable dès que vous voyez son ombre arriver et louez Dieu de tout votre cœur !

Qu’est-ce que la sanctification ? [Magloire]

La Bible dit que Dieu est saint. Cette caractéristique dit la grandeur de Dieu, Sa puissance ou en encore Sa pureté. Dans la prière « Notre Père », la sanctification (le retour à son caractère « saint ») du nom de Dieu (Matthieu 6,9) est demandée parce que la chose la plus importante pour le bien du monde, c’est que Dieu y retrouve la place qui est la sienne : la première.

Mais ce qui nous concerne, c’est cet appel que Dieu adresse à Israël « Soyez saints, car je suis saint, moi, le Seigneur, votre Dieu » (Lévitique 19,2, voir 1Pierre 1,16). Dieu a le projet, par la descendance d’Abraham, de bénir toutes les familles de la terre (Genèse 12,3). Il va donc former un peuple en charge de refléter qui Il est, et ainsi permettre à toutes les familles de la terre de comprendre qu’Il est le seul vrai Dieu (Deutéronome 4,7-8).

Avec la résurrection de Jésus, le Saint-Esprit, une partie de Dieu lui-même, se communique à l’Homme qui croit en Jésus, lui permettant ainsi de retrouver son lien, sa communion avec le Père. La sanctification est alors le processus permettant à l’Homme d’être saint (1Thessaloniciens 5,23) comme Dieu est saint, de refléter qui est Dieu et ainsi de témoigner de Lui.

J’aimerais que vous puissiez m’expliquer ces versets : Jean 10:17-18 [JeanPierre]

Jean-Pierre, pour éviter tous malentendus, il faut vous rappeler que ces paroles sont dites par Jésus-Christ, à propos de son ministère à lui uniquement.

La fin du verset 18 vient éclairer l’ensemble : Dieu le père a un projet très précis pour son fils unique qu’est Jésus. Ce projet lui a été révélé sous la forme d’un commandement. Jésus-Christ fait confiance à son père en acceptant ce projet/service/ministère car il a l’assurance qu’il est bon et qu’il sera au bénéfice de toute la création: Jésus va donner/offrir sa vie (c’est à dire il va mourir !) mais ce don sera dépassé par une nouvelle prise de vie (c’est à dire il va ressusciter !)

Et par ce mort et cette résurrection, vous, Jean-Pierre, êtes maintenant au bénéfice d’une vie en abondance.

Que dit la Bible à propos de la crémation ? [VéroS]

Lorsque Saül et ses fils perdirent la bataille de Guilboa, les philistins leurs coupèrent la tête et exposèrent leurs corps en les clouant au rempart de Beth-Shéân. De vaillants Israélites proches du clan de Saül partirent en mission commando pour récupérer les corps afin de les brûler, puis ils ensevelirent les ossements et jeunèrent durant sept jours (1 Samuel 31). Plus tard, David bénira ces hommes pour leur fidélité à l’égard de Saül… (2 Samuel 2, 5ss)

La crémation n’est pas la pratique courante en Israël et ne connaît pas d’autre exemple dans l’Écriture que celui déjà évoqué. La pratique culturelle par défaut est donc l’inhumation, soit dans la fosse commune, soit dans des grottes naturelles ou éventuellement taillées pour l’occasion, mais nulle part ces pratiques ne sont spécialement recommandées théologiquement : c’est juste l’usage…

Du soin qu’Abraham prête à l’enterrement de Sarah (Genèse 23), ou encore de l’attitude de Joseph d’Arimathée et des femmes qui suivaient Jésus à l’égard du corps du Seigneur après la crucifixion (Jean 19ss), on déduit que c’est une bonne chose d’avoir respect pour le corps des morts. Mais si nos moments de deuil sont précieux pour le Seigneur, ils sont aussi des moments dangereux spirituellement où le Satan nous guette. Chaque culture et chaque rite funéraire génère ses propres idolâtries et ses superstitions. Quels que soient nos choix en matière de « pratique » funéraire, il est essentiel de se positionner très fermement dans la prière du côté du Dieu de la vie qui ressuscitera les morts et offrira un nouveau corps de gloire à ceux qui auront mis leur confiance en Jésus-Christ.

Si Jésus-Christ a vaincu la mort, nous n’allons plus mourir en Christ. Qu’en est-il de ce qui sont morts avant le sacrifice de notre Seigneur Jésus ? [Gaithan]

Jésus a vaincu la mort. C’est la certitude de Pâques.
La mort n’a plus d’emprise sur lui. « Nous savons en effet que le Christ, depuis qu’il a été ramené de la mort à la vie, ne doit plus mourir : la mort n’a plus de pouvoir sur Lui. » (Romains 6,9).

Pour autant  Paul rappelle en 1 Corinthiens 15,26 : « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Ce futur signifie donc que pour Paul cela ne veut pas dire que la mort n’existe plus. Qu’elle soit vaincu veut dire qu’elle n’a plus le dernier mot mais qu’elle est là. Nous mourrons !

Malheureusement beaucoup de traductions françaises traduisent à mauvais escient la parole de Jésus à l’occasion de la résurrection de Lazare : « Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11,25-26). Le grec ne dit pas « il ne mourra jamais », mais « sa mort ne sera pas éternelle ». Ce n’est pas la même chose ! La mort est là, mais c’est elle qui sera vaincue au bout du compte, pas la vie ! D’où l’idée de résurrection plénière et de Vie éternelle.

Ceux qui nous précèdent seront soit Juifs et donc jugés sur la Loi de Moïse, soit non-Juifs et donc jugés sur la loi naturelle (de notre conscience du bien et du mal). Donc sur leurs oeuvres. C’est ce qu’on pourrait croire de prime abord.
Or 1 Pierre 4, 5-6 nous dit : « Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6 Car l’Evangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit. » Cela donne à penser que Pierre agréerait à l’idée du Credo que Jésus est descendu aux enfers (ou au séjour des morts) pour y prêcher durant les 3 jours de sa mort. Ceux qui sont morts avant Jésus ont donc été évangélisés, d’après ce verset un peu énigmatique quand même… Ils seront donc jugés sur la base de leur foi ou non-foi. C’est ce qu’on comprend à demi-mots derrière Jacques 2,23 : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. »

La théologie est souvent spéculative en somme…

Nous sommes appelés par Christ à pardonner sans mesure grâce à l’Esprit Saint qui nous en rend capable. Mais devons-nous pardonner même à celui qui ne nous demande pas pardon ? [Léa]

Bonjour Léa, et merci pour votre question.

Difficile question ! Le pardon est sans doute un des événements de la vie qui est tout à la fois un marqueur de l’existence chrétienne et une des choses les plus difficiles à expérimenter… Un peu comme l’amour des ennemis !

Comme vous le dites vous-même, c’est l’Esprit Saint qui nous rend capable de pardonner. C’est pourquoi je crois que le pardon est d’abord un don… un don de Dieu. Autrement dit, c’est quelque chose de très difficile à décréter, même si c’est un objectif à atteindre. Encore faut-il s’entendre sur les raisons de l’atteindre. Je ne crois vraiment pas que ce soit parce que « c’est bien » de pardonner… Nous ne sommes pas dans le domaine de la morale, mais dans celui de la relation vivante entre personnes.

Quand je parviens, avec l’aide de Dieu, à pardonner à quelqu’un qui m’a fait du mal, cela fait du bien à ma relation avec cette personne qui m’a blessée. Quelque chose de nouveau est possible. Il n’est pas question d’oublier, de faire comme si rien ne s’était passé, mais de trouver un nouveau chemin… C’est une histoire de mort et de résurrection, et c’est pour cela que ce n’est possible qu’avec l’aide du Dieu qui s’est révélé en Jésus-Christ.

Mais quand je pardonne, ça me fait du bien à moi aussi. Car je suis libéré de la rancœur, de la haine, de la « moulinette » qui peut tourner à plein régime dans mon âme et qui me fait ressasser les torts que j’ai subis.

Enfin, le pardon fait du bien à la relation que j’ai avec Dieu. Car quand je pardonne, je fais ce que Dieu me demande, je lui obéis, je l’écoute. Et puisque pour pardonner j’ai besoin de lui, si je parviens à le faire, c’est que je lui ai laissé de la place en moi pour agir, là où moi je ne pouvais rien faire… Le pardon que j’accorde est donc le signe qu’entre Dieu et moi, la relation est fluide !

Alors bien sûr, quand l’autre ne demande pas le pardon, ne reconnaît pas le tort qu’il a pu me faire… Le choses se compliquent encore ! Je crois qu’au moins ça vaut la peine d’essayer de parler avec la personne, ne serait-ce que pour lui dire ce que je ressens. Ce que je ressens, pas combien cette personne est méchante ! C’est depuis ce que j’éprouve que je peux lui faire entendre que je souffre et que j’ai besoin de la réconciliation… Et peut-être entendre à mon tour que je l’ai fait souffrir aussi et que c’est pour cela que ça s’est mal passé… Le pardon passe parfois par la repentance des peux personnes impliquées dans le conflit. On voit bien que c’est déjà là que Dieu peut agir. Mais si cela n’est pas possible, si la personne est fermée, alors au moins je peux demander à Dieu le don du pardon pour me soulager de cette rancœur que je peux éprouver, et pour demeurer dans une relation vivante avec mon Père céleste.

Est-on obligé d’être sanctifié pour prétendre être sauvé ? [Curtis]

« C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Éph. 2 / 8)
« En ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. À bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. » (Rom. 5 / 8-9)

Personne donc ne peut « prétendre être sauvé » et nul n’est « obligé » à quoi que ce soit pour ce faire !

Le salut consiste en la réconciliation avec Dieu, et nous vient de la mort de Jésus-Christ. On le saisit par la foi, qui est confiance en l’efficacité de cette mort pour nous. C’est l’Esprit de Dieu qui met en nous cette foi, et c’est lui aussi qui nous conforme à Jésus-Christ (c’est la sanctification) afin que nous grandissions et que notre témoignage devienne crédible dans le monde. La sanctification n’est ni une obligation ni une condition et n’a qu’un rapport indirect avec le salut : c’en est une possible conséquence. Ne veillez-vous pas vous-mêmes à ce que vos enfants grandissent bien ? Et si jamais ça n’arrivait pas comme prévu, seraient-ils moins vos enfants pour autant ? Par ailleurs, vous, en tant qu’enfant de Dieu, veillez-vous à bien grandir pour lui faire honneur et parce que vous avez compris ce qui est bon pour vous, ou bien pour acheter son amour ? Dans ce dernier cas, vous seriez bien malheureux : on n’achète pas Dieu !

Comment répondre bibliquement à ceux qui expérimentent la « sortie en esprit » ? [Peps]

Le concept de « sortie en esprit » n’est pas vraiment formalisé dans le texte biblique. Pour bien circonscrire la question il faut juste comprendre ces quelques enjeux :
1. L’invasion spirituelle de la vague New Age et extrême-orientaliste a promu des spiritualité de la fuite, la base de l’expérience Hindoue ou yoggique étant de dissocier son âme et son corps afin de connaître l’ataraxie (mot grec pour dire absence de douleur et/ou de ressenti), autrement appelée Nirvana.
2. Il faut bien distinguer une expérience de vision d’une expérience de sortie en Esprit. Par exemple l’expérience de Jérémie avec son chaudron ou sa branche d’amandier (Jérémie 1,11) est une vision.
3. Quelques sorties en esprit sont décrites dans la Bible : Ezéchiel et son expérience du Temple (Ezéchiel 40) ou Jean dans l’Apocalypse, insistent sur le fait qu’ils sont vraiment conduits en Esprit. Le langage employé semble signifier que c’est Dieu qui les fait sortir et voyager en esprit. Ce n’est pas à leur initiative, contrairement aux pratiques extrême-orientales. Il en va de même pour Paul dans le récit de sa conversion quand il dit : « Etait-ce hors de [mon] corps ou dans [mon] corps, je ne sais pas…] en 2Corinthiens 12,2. Il n’a pas encore réussi à comprendre quelle était la nature de son expérience.
4. Jésus est conduit en esprit par le diable dans sa tentation (Matthieu 4). Mais Jésus est Dieu, donc il peut se permettre de voyager en esprit.

Donc la sortie en esprit est une aptitude humaine dans l’absolu, due au fait que nous sommes des êtres spirituels. Mais dans une expérience extatique où l’on sort de son corps, dans une déconnection yoggique, ou dans un voyage astral, l’initiative est humaine, et elle est dangereuse, car notre esprit n’est plus protégé par notre corps et notre âme.
Laissons à Dieu l’initiative et la seigneurie sur ce genre d’expériences extrêmes.

La théologie envisage-t-elle comme possible l’existence de créatures extraterrestres ? [Cynthia]

Il est certain que les créatures extraterrestres existent ! Il y a d’abord toutes les créatures inanimées (qui ne sont pas dotées du statut de personne) : la lune et les étoiles par exemple (Gn 1, 16). C’est plus audacieux qu’il n’y parait de les appeler « créatures » car c’est une révolution théologique de la bible par rapport aux conceptions religieuses du Proche Orient Ancien de ne plus les considérer comme des divinités animées égales en nature au Dieu créateur…

Il y a ensuite, les créatures spirituelles, anges et démons qui sont appelées créatures célestes même si elles ont beaucoup de rapports avec les créatures terrestres.

Il y a enfin Dieu, qui s’est profondément lié à la terre puisque Jésus, Fils unique, n’est ni martien, ni saturnien mais Galiléen. Toutefois, Dieu ne peut évidemment pas être considéré comme terrien puisqu’il est le créateur de tout et différent de ce qu’il a créé (sinon nous serions panthéistes).

Pour ce qui est des E.T. animés (genre ceux des films fantastiques), rien ne s’oppose et rien ne suppose [à] leur existence… Je sais juste que dans cette hypothèse, les humains demeurent les gardiens de la création, que la terre demeure le centre du projet de Dieu… donc ça ne devrait pas changer grand chose.

Au regard des textes bibliques, quelle est la différence fondamentale entre l’âme et l’esprit ? [Nath]

La différence entre âme et esprit dans la Bible. Question très complexe et avec plein de conséquences pratiques.

D’abord parce que la Bible est écrite sur 1300 ans et que donc les représentations de ce qu’est l’humain ont énormément varié entre temps. Donc il n’y a pas une seul anthropologie biblique mais plusieurs ! Certains textes sont manifestement plutôt bipartites : ils considèrent que l’homme est corps et souffle (âme et/ou esprit en un seul bloc), et d’autres tripartites (corps, âme, esprit).

Ensuite les termes d’âme et esprit sont plus tirés des représentations gréco-romaines que de la représentation sémitique et hébraïque. En hébreu il y a de nombreux mots pour décrire le souffle, la vitalité, l’âme, l’esprit, tous ces éléments immatériels de l’humain. Et on ne peut pas trancher pour plusieurs si ce serait plutôt âme ou plutôt esprit quand on le traduit en grec.

Après ça, en français, c’est très compliqué parce que :
– dans l’imaginaire post-chrétien les gens pensent que l’âme c’est un truc religieux (et donc spirituel…) alors que l’âme en latin c’est l’anima, donc ce qui est plutôt biologique, intellectuel, affectif, émotionnel. Donc l’inverse. L’anima grecque est la psychè (et donc le psychisme). La « cure d’âme » (curo-anima) a pour parfait synonyme la « psychothérapie » (psychè-therapeuw).
– quand on parle d’esprit, on pense souvent à l’intelligence (faire un mot d’esprit). Mais ça c’est l’esprit qui vient du mot grec noos (la raison, la pensée), tandis qu’il y a un autre mot pour dire esprit dans le Nouveau Testament qui est le mot pneuma (souffle spirituel posé par Dieu dans l’Adam).
Donc le français rajoute un niveau de complexité.

Pour ma part, je pense que la strate de représentation qui avait cours à l’époque de Jésus est celle qui doit intéresser particulièrement un chrétien, car elle est à la charnière entre nos deux racines : sémitique (hébraïque) et héllénistique (grecque). Et que la théologie chrétienne, très influencée par celle de l’apôtre Paul, est une tentative de faire coïncider les incompressibles de ces deux mondes de pensée.

Enfin, c’est surtout une préoccupation pastorale qui me préoccupe. Choisir le tripartisme (corps, âme, esprit), c’est reconnaître qu’il y a des phénomènes psychiques qui sont très différents de phénomènes spirituels, et réciproquement. Que ces deux zones influent l’une sur l’autre mais qu’elles sont distinctes et que les confondre n’aide pas du tout dans la thérapeutique chrétienne qui cherche la guérison au nom de Jésus. C’est donc un principe de théologie pratique qui me fait choisir, dans un panel large de possibles à l’intérieur du corpus biblique, une de ces représentations de l’humain (de l’époque paulinienne), parce qu’elle est performative, elle est opératoire pour la libération de nos frères et sœurs.

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » – 1Thessaloniciens 5,23