Comment comprendre cette parole de Jésus à ses disciples en Jean 20,23 : « Ceux à qui vous pardonnerez les péchés- ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez- ils leur seront retenus » ? [Kristina]

Jésus s’était présenté comme le Maître du Pardon lors d’une polémique avec les religieux de son époque, à l’occasion de la guérison d’un paralytique (Marc 2,5-9). Par là il signifiait au minimum que Dieu lui avait délégué le pouvoir de pardonner les péchés, ou mieux encore, qu’il était Dieu lui-même.

Dans le cas du verset de Jean que vous citez il est probable que l’option de la délégation soit parlante. En effet, Jésus peut faire ce que Dieu peut faire. Il n’y a plus besoin d’attendre la fête annuelle de Kippour pour pouvoir être pardonné de ses péchés, mais on peut tout simplement venir à Jésus pour cela.
Il semble donc que dans un deuxième temps, Jésus délègue lui-même ce ministère aux disciples eux-mêmes. Nous pouvons, disciples du Christ, nous faire les porte-paroles d’un pardon qui effectivement vient de Dieu seul, mais qui par la délégation de Jésus, nous a aussi été transmise.

C’est ce qui fait de nous des agents de réconciliation, comme l’explique bien le chapitre 5 de la deuxième épître aux Corinthiens.
Bonne nouvelle !

Lors d’un décès, peut-on prier en remettant l’esprit du défunt entre les mains de Dieu (puisque le corps retourne à la terre et l’esprit à Dieu) ? [JoonS]

L’esprit, c’est le souffle qui fait respirer, qui fait vivre la personne. Ce n’est pas la personne. La personne est à la fois corps (c’est en tant que corps qu’on est en relation avec soi et avec les autres, Dieu y compris), âme (c’est la personne elle-même en ce qu’elle a d’irréductible) et esprit (le souffle, donc). La mort désigne la dislocation de ces manières de considérer la personne : le corps n’est plus corps mais cadavre, l’âme n’est plus, l’esprit « retourne à Dieu ».

La promesse que nous saisissons par la foi, c’est que notre identité (notre personne) d’enfant de Dieu est vouée à cause de Christ non pas à la mort, mais à la résurrection. Si nous pouvons déjà éprouver celle-ci dans notre vie présente, elle remplira totalement notre vie future auprès du Père. Mais, bien sûr, le mot « future » est une image : Dieu n’est pas lié à l’espace ni au temps ! La certitude, c’est que nous serons donc à nouveau, par l’action libre et souveraine de Dieu, corps, âme et esprit, dans une nouvelle et autre dimension d’existence. La compréhension de ce que ce sera ne nous est pas atteignable sinon justement par des images (cf. 1 Corinthiens 15 / 35-50).

La prière pour « l’esprit du défunt » n’a donc pas de sens. Si l’esprit retourne à Dieu, c’est déjà fait : pourquoi le lui remettre ? C’est le mourant (ou pas mourant, d’ailleurs) qui peut adresser cette prière pour lui-même, comme Jésus l’a fait (Luc 23 / 46 citant le Ps. 31 / 6), et on peut l’y assister en priant de même pour le mourant… avant sa mort ! C’est une prière d’espérance en la résurrection, c’est se confier soi-même ou confier l’autre à l’amour du Père.

Dans ce sens, la prière pour les défunts a reçu un accueil variable dans les différentes traditions protestantes : les luthériens la pratiquent, les réformés non. Il n’y en a pas d’attestation biblique. Lorsqu’elle a lieu, elle manifeste notre espérance de la résurrection, de la puissance de Dieu plus forte que la mort. Mais le temps et le lieu de cette résurrection nous sont inconnaissables : ne pensons pas que Dieu va exaucer cette prière un certain jour plutôt qu’un autre. C’est, précisément, « entre ses mains » ! La prière lui dit notre confiance en lui.

Est-ce qu’il est permis de prendre deux femmes ? [Jean-René]

Si la question est « est-ce qu’il est permis ? », la réponse est « non » ! Mais si la question est « qu’est-ce que c’est, l’amour conjugal ? », alors on peut aller un peu plus loin…

Car aussi bien l’Ancien Testament (Genèse 2 / 18. 23-24) que le Nouveau (Matthieu 19 / 3-10 ; 1 Corinthiens 7 / 2-5 ; Éphésiens 5 / 21…) soulignent que l’union selon Dieu d’un homme et d’une femme font d’eux un seul être, chacun appartenant à l’autre et soumis à l’autre. Il n’est donc aucunement question de « prendre femme », mais de se reconnaître comme voués l’un à l’autre, ce qui implique clairement la durée, le pardon mutuel et la fidélité, et donc la monogamie. Car comment appartenir (c’est-à-dire à 100 %) à deux personnes différentes ?! Et qu’en penseraient les femmes en question (car cette question est une question d’homme, or « Dieu a créé l’être humain à son image, mâle et femelle », dit la Bible) ?

La polygamie, tout comme l’adultère, appartiennent à une autre conception de la sexualité, dans laquelle celle-ci ne fonde pas un nouvel être, mais se contente d’être une fonction vitale qu’il s’agit d’assouvir pour son propre plaisir (sexuel ou social). La Bible montre que telle était la réalité, que ce soit à l’époque des Patriarches ou pour les rois d’Israël, mais aussi (peut-être marginalement) à l’époque de Jésus. Ce qui ne le légitime en rien !

Enfin, je dois dire que la question de ce qui est permis ou défendu est dépassée dans le christianisme. Puisque je ne puis être justifié par l’observance de quelque commandement que ce soit, mais par la seule grâce de Dieu manifestée dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ et saisie dans la foi, alors c’est l’œuvre de l’Esprit que de conformer ma vie à la volonté bonne de Dieu, malgré et à travers les résistances du « vieil homme » en moi. L’apôtre Paul a écrit à ce sujet de belles choses sur « tout est permis, mais… » (1 Corinthiens 6 / 12 ; 10 / 23)

Faut-il absolument vouloir réconcilier sciences et Bible – [Antoine]

Heureusement, beaucoup de grands scientifiques ne sont tout simplement pas en conflit avec la Bible ! Vouloir réconcilier sciences et bible suppose déjà d’avoir épousé la théorie de leur disjonction ce qui semble une pétition de principe pas très scientifique… Il est vrai que des théories semblent parfois décrire une réalité incompatible avec celle présentée dans la Bible, mais je vois au moins deux cas qui doivent nous garder d’opposer sciences et bible :

Dans le premier cas, il s’agit d’une compréhension superficielle du texte biblique lui-même. Personne ne pense que je mens si je parle de la France comme de l’hexagone. C’est assez parlant vu du ciel, mais vu des côtes, c’est juste archi-faux… De même, les auteurs bibliques emploient des modèles pour faire comprendre ce qu’ils ont à dire de la part de Dieu. C’est le cas avec les figures de style, mais aussi avec des modèles complexes qui relèvent d’une vision du monde. Par exemple, le texte de Genèse 1 gagne beaucoup à être compris comme une charge anti-idolâtrique à l’encontre des visions polythéistes des religions du Proche Orient Ancien en proclamant un Dieu Tout-Puissant, unique créateur, bon et ordonné ! Aujourd’hui, ce texte n’est pas à opposer aux descriptions d’un traité d’astronomie, mais éventuellement à l’idéologie de l’athéisme qui ambitionne de se passer de Dieu pour expliquer un monde pourtant si manifestement intelligemment créé…

Dans le deuxième cas, il s’agit de ce que la bible décrit comme relevant du miraculeux au sens le plus strict (pas simplement la providence divine qui s’expérimente dans une succession de circonstances par exemple). Dans ce cas là, ce sont les lois physiques ou biologiques qui permettent justement d’attester qu’il y a miracle. Si les disciples s’extasient devant Jésus qui marche sur l’eau, c’est bien parce qu’ils savent par expérience que le corps de Jésus étant plus lourd que l’eau, il devrait s’enfoncer et les rejoindre à la nage. Dans ce cas, la bible ne s’oppose pas à la science, mais présente tout simplement Dieu comme celui qui surpasse les lois qu’il a donné à ce monde. La science confirmera simplement que ce n’est pas conforme aux lois de la nature, ce qui est la définition biblique implicite du miracle.

Terminons avec une citation de Louis Pasteur : « Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup y ramène ».
Je crois vraiment cela.

Que dit la Bible concernant la connaissance qu’a le diable de l’avenir ? [Sami]

À ma connaissance, pas grand chose ! Pour la Bible, le diable (c’est-à-dire celui qui se met en travers), le tentateur, le satan (c’est-à-dire l’accusateur), est une puissance spirituelle, mais ce n’est pas une puissance divine : il y a un seul Dieu, et l’avenir est dans ses seules mains à lui. Le diable est menteur, c’est là toute sa stratégie ; son seul but est d’éloigner les gens de Dieu : s’il savait l’avenir, s’il comprenait même le présent, c’est-à-dire sa défaite et sa disparition à cause de Christ, il s’en inquiéterait !!! D’ailleurs c’est ce que dit le seul verset qui semblerait répondre à votre question : « le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu’il a peu de temps. » (Apocalypse 12 / 12)

Le croyant n’a vis-à-vis de l’Accusateur qu’une seule chose à faire : s’attacher au Christ et ne pas se laisser avoir ! En Christ, nous sommes libres du diable et libres aussi du souci de demain.

D’après l’aveu relaté en Ézéchiel 20v25- Dieu ait pu donner « des lois qui ne sont pas bonnes et des coutumes qui ne font pas vivre » ? Quelles sont ces lois ? [Pep’s]

Dans les versets 18-26, Dieu nous dit que ses commandements « font obtenir la vie à ceux qui les appliquent ». Il dit aussi que les israélites n’ont pas appliqué ces commandements, entre autres, en profanant le sabbat et se sont attachés à des idoles et à des pratiques idolâtriques tels le sacrifice des premiers nés, tout cela étant absolument interdit dans la loi que Dieu a donné à son peuple.
Nous comprenons que ces « lois qui ne font pas vivre », sont les lois que les israélites suivaient quand ils refusaient la loi de Dieu. Ici, ce sont les lois des peuples polythéistes environnants qui semblent désignés ou la loi économique qui veut qu’on préfère travailler le jour du Sabbat. Que Dieu leur ait « donné ces lois » signifierait que Dieu les a abandonnés à ces lois, dans sa souveraineté. Nous pouvons ainsi, peut-être rapprocher ce passage du mécanisme décrit en Romains 1/22-25
Le passage d’Ezéchiel nous indique que l’humain n’est pas autonome : il suit toujours une loi, il répond toujours à des principes, la loi bonne de Dieu ou la loi des cultes idolâtriques, la loi de la consommation, la loi de quelques principes humains, la loi des sentiments…cette loi mauvaise, qui agit en l’homme, Paul l’appelle la « loi du péché » en Romains 7/21-23, par exemple.
Le Nouveau Testament dira, que la Loi de Dieu, bonne ne peut pas faire vivre l’humain, parce l’homme ne peut pas la mettre  en pratique, à cause de la loi du péché qui oeuvre en lui. Les chrétiens croient et confessent que Jésus a vaincu le péché et qu’il peut aujourd’hui nous faire vivre pas son Esprit (Romains 8/1-2). Cela implique plus que la loi : le changement de coeur qu’annonce Ezéchiel et qui s’accomplit en Jésus, par l’Esprit-Saint, qui rend capable d’obéir à Dieu en avançant dans le beau projet de vie qu’il a pour nous et pour les autres.  Voir le beau passage d’ Ezéchiel 36/25-27

Que dit la Bible de l’enfer?

Cela dépend si on entend par « enfer » (qui n’est pas un mot d’origine hébraïque ou grecque, donc il n’est pas étymologiquement biblique) un temps ou un lieu de tourments, sanction de l’injustice, ou bien le « séjour des morts » (Sheol en hébreu, Hades en grec) là où les morts attendent la résurrection (l’ « enfer » en ce sens, comme en français, pouvant dans la Bible avoir un sens métaphorique pour désigner les souffrances de la vie présente, voir par exemple Job 38,14).

Quand il s’agit d’un temps ou un lieu de tourments, après la première mort, lié à l’injustice de chacun, l’ « enfer » (nommé « géhenne » en Matthieu 5, 22.29.30 ; 10,28 ; 18,9; 23, 15.33 ; Marc 9,43.45.47 ; Luc 12, 5 ; Jacques 3, 6) est associé à des souffrances causées par le feu (au « séjours des morts » d’après Luc 16, 23-24). Mais s’agit-il de souffrances éternelles qui suivront le jugement du Christ (voir Matthieu 25,46 où il semble y avoir éternité de la vie pour certains comme du châtiment pour d’autres, ce qui n’est pas le cas en Romains 2, 7-8), temporaires en vue d’une purification (1Corinthiens 3,13) ou d’une destruction (c’est la position dite annihilationiste, justifiable en particulier par Apocalypse 20, 13-21, 8) ?

Pour résumer, l’ « enfer » est décrit ou bien comme un temps d’attente pour les morts, ou bien comme un temps et un lieu de souffrance (« pleurs et grincement de dents » en Matthieu 13,42) par le feu. Il sanctionne l’injustice, et est la conséquence logique d’une vie loin de Dieu qui nous appelle à la vie en plénitude.

Je ne me permettrais pas de trancher si les souffrances en question sont éternelles ou passagères.

Dans mon souvenir d’enfance, mon grand-père nous faisait le culte du dimanche matin. La qualité de ce culte était-elle affectée du fait qu’il n’était titulaire d’aucune ordination ? [Laurent]

Bien sûr que non. C’est bien la grande tradition protestante que le premier lieu de la spiritualité chrétienne communautaire soit la famille. C’est là qu’on fait l’expérience de la lecture régulière de la Bible, qu’on apprend à la connaître et à l’aimer, à y entendre une parole de Dieu pour aujourd’hui.

Le culte « paroissial », c’est autre chose. De tout temps les protestants luthéro-réformés ont considéré qu’il fallait une formation universitaire à leurs pasteurs (d’où d’ailleurs la robe noire, robe d’universitaire et non habit liturgique). Cette formation, certes, ne suffit pas, mais est nécessaire ; aujourd’hui c’est en France un master pro (bac + 5). Il faut aussi que l’Église (pour nous, l’EPUdF) reconnaisse que la personne considérée sera humainement, psychologiquement, spirituellement, capable d’exercer le ministère pastoral dans une Église locale concrète.

« L’ordination – reconnaissance de ministère » signifie alors l’action de grâce et la prière pour le nouveau ministre. Elle permet sa reconnaissance non seulement dans l’Église locale où il exercera ce ministère, mais dans toute l’Union à laquelle celle-ci appartient, et dans toutes les autres Églises avec lesquelles elle est en relation. Ainsi, si un père de famille (pour parler comme autrefois) est pasteur de son foyer, si un prédicateur dit laïc peut exercer ce ministère occasionnellement et être reconnu localement, voire régionalement, un pasteur « ordonné – reconnu » l’est universellement.

On pourrait aussi, à propos de « qualité », s’interroger sur le sens de la prédication (c’est elle qui fait que c’est un culte) pour ceux qui l’entendent : actualisation, compréhension, témoignage personnel, etc. C’est une des fonctions de la formation universitaire comme des stages professionnels que de se poser la question, afin que ce soit bien la parole de Dieu qui retentisse, le Christ lui-même qui soit communiqué aux auditeurs.

Pourquoi, chez les protestants de l’EPUdF, n’y a-t-il pas Sainte Cène toutes les semaines (Jean 6 / 51-58) ? [Muriel]

Les traditions protestantes (c’est-à-dire les différentes interprétations de la Parole de Dieu reçue à travers la Bible) ne sont pas unanimes. Chez les luthériens et les calvinistes, le Christ se rend réellement présent dans la sainte cène pour ceux qui communient avec foi. Pour certains (notamment les luthériens) cela implique la célébration de la cène à chaque culte (tout au moins si c’est un pasteur ordonné qui préside). Pour d’autres, l’importance de cette célébration suppose qu’on en use moins souvent afin de ne pas la banaliser. Par ailleurs, il y a dans ces traditions des fidèles de sensibilité soit évangélique, soit libérale, pour qui la cène est simplement une commémoration, une image de ce que le chrétien est nourri spirituellement.

L’Église protestante unie de France est une Église unie, comme son nom l’indique : elle rassemble des sensibilités différentes autour d’affirmations communes (notamment contenues dans la « Concorde » dite de Leuenberg, entre Églises luthériennes, réformées et méthodistes d’Europe). Historiquement, les Églises réformées en Suisse et en France ne célébraient la cène que trois ou quatre fois l’an, contre l’avis de Calvin. C’est petit à petit que cette célébration est devenue plus fréquente, au moins une fois par mois depuis le milieu du XXe siècle, souvent plus aujourd’hui.

Il faut remarquer que nulle part la Bible n’indique une périodicité. S’il est clair que la sainte cène est toujours une célébration communautaire (jamais individuelle), rien ne dit qu’elle doive être hebdomadaire, voire quotidienne. Pourtant, ce qui est dit du culte chrétien dans le Nouveau Testament semble supposer que la cène y était célébrée chaque fois… Le texte que vous mentionnez ne dit rien là-dessus, il dit le sens de ce que représente la cène. On pourrait citer aussi des extraits des chapitres 10 et 11 de la première épître aux Corinthiens, sans parler des récits de la cène dans les évangiles synoptiques.

Un pasteur m’a expliqué que Jésus n’a pas ressuscité physiquement- mais qu’il est ressuscité spirituellement (dans nos cœurs). Votre avis ? [Tony]

Quand j’accompagne des familles pour des obsèques, je vois souvent les Pompes Funèbres faire de leur mieux pour consoler les endeuillés avec des formules du genre : « il est encore là, vivant, dans vos cœurs et dans vos souvenirs… ». Mais il y a bien une différence entre la mémoire que j’ai de ma grand-mère et la résurrection de Jésus-Christ ! Les chrétiens ne commémorent pas simplement un mec génial en essayant de prolonger quelques unes de ces idées, ils croient que Jésus de Nazareth est sorti du tombeau pour régner et ouvrir les portes d’un Royaume réel. La vérité historique et physique de cet événement est le gage d’une relation avec un Dieu vivant, car sinon la foi ne serait que phantasme, autosuggestion et idéologie (même pleine de bons sentiments et efficace pour consoler).

Du point de vue des auteurs bibliques, il est non seulement clair qu’ils ont compris la résurrection comme historique et physique, mais en plus, ils ont jugé nécessaire de donner des éléments pour interdire une compréhension uniquement symbolique de leurs récits. Matthieu rapporte carrément une polémique anti-chrétienne qui dit que les chrétiens ont volé le corps de Jésus dans le tombeau (Matthieu 28, 11-15). Jean rapporte la rencontre de Jésus avec Thomas où il lui offre la possibilité de le toucher physiquement (Jean 20, 24-29). Paul argumente contre des conceptions de certains chrétiens de la communauté de Corinthe qui pensent qu’il est possible d’être chrétien sans croire la résurrection de Jésus (1 Corinthiens 15).

A ce niveau là, la réduction symbolique de la résurrection de Jésus n’est pas une interprétation possible des textes bibliques. Le Nouveau Testament évoque clairement une compréhension historique et physique de la résurrection. Cette résurrection a évidemment beaucoup de force symbolique et spirituelle, mais celui qui veut s’en tenir à une résurrection symbolique ou spirituelle « dans son cœur » doit être conscient qu’il remet en cause le témoignage des apôtres et des textes bibliques. Ce n’est tout simplement plus la Bonne Nouvelle « par laquelle vous êtes sauvés » (1 Co 15, 2).