Quelle différence entre islam et islamisme ? [Nour]

Islam, islamisme… on est ici dans la convention de langage, où, dans ce cas précis, le petit suffixe –isme apposé à la fin du nom islam prend non seulement le sens de « relatif au nom » mais « intégrisme du nom qu’il complète ». Mais, le mot islamisme n’a pas toujours voulu dire ça… La distinction n’est pas objective ou scientifique. Le sens commun actuel cherche à distinguer l’islam en tant que religion et l’islam pratiqué d’une manière fondamentaliste et radicale. Bien entendu, ce n’est pas mesurable et peut aussi servir des idéologies diverses… Avec cette distinction, certains essayeront de dire « l’islam est sans problème et doit être résolument distingué des agissements d’hommes déséquilibrés dont on voit bien qu’ils sont minoritaires». Donc d’autres contesteront la distinction en disant : « l’islamisme, c’est l’islam normal quand il est pratiqué par ses adeptes, et la distinction linguistique est un enfumage idéologique ».

En tant que chrétien, nous sommes appelés à être artisans de paix et témoins d’une parole de vérité. Nous avons donc une responsabilité particulière quand nous utilisons des mots chargés de pièges au niveau du sens et de l’interprétation. Pour ma part, je crois avec une totale assurance que Jésus est le seul chemin, la vérité et la vie. Je ne crois ni au Coran ni aux préceptes de l’Islam. Mais je vis dans un quartier avec une majorité de musulmans, plus ou moins religieux, plus ou moins sympas, respectueux, altruistes, généreux, ouverts d’esprits, etc. Si je veux gagner quelques voisins à Christ, je dois faire attention aux mots que j’emploie dans la vie courante, au sens que je leur donne et au sens que mes interlocuteurs pensent que je leur donne. Inutile de se blesser ou de s’embrouiller sur la base d’incompréhensions alors que nous avons des sujets de désaccord sérieux à discuter. Restons donc vigilants quant aux sens que ces mots prennent dans les usages et médias de ce monde et cherchons, avec l’aide de Dieu, la meilleure manière de communiquer en vérité avec nos contemporains.

Comment la compassion peut-elle être à géométrie variable ? Cf. Israël/Palestine [Élie]

La compassion est à géométrie variable parce que le péché a invariablement corrompu le cœur des humains créés à la ressemblance de Dieu… Dès lors, je vois plusieurs raisons qui expliquent pourquoi nous sommes capables de déployer notre injustice jusque dans notre capacité à compatir. 

Premièrement, nous nous émouvons de manière inégale pour la cause des uns et des autres parce que nous sommes mal informés. Nous avons les images, les cris de détresse, la plainte de ceux qui souffrent qui montent jusqu’à nous. Alors nous prenons parti et, dès lors, nos oreilles ont du mal à s’ouvrir à la souffrance de « ceux d’en face ». Par le jeu des algorithmes et des biais médiatiques, plus nous nous informons, plus nous sommes confirmés dans notre vision… En fait, il n’est pas possible d’être en permanence bien informé, mais c’est de notre responsabilité d’en connaître le biais sur notre capacité à discerner. 

Deuxièmement, nous avons du mal à considérer la complexité des responsabilités, des torts, des culpabilités individuelles et collectives. Nous avons aussi du mal à accepter le scandale de l’innocent souffrant ou du bourreau victime. Alors nous avons des schémas simplificateurs en tête qui opèrent pour nous une classification outrancière du réel. On cherche « qui souffre le plus » et « qui est le plus coupable dans l’histoire ». Notre parti pris, nous compatissons pour les uns et souhaitons la capitulation des autres.

Troisièmement, un autre biais très important désoriente notre jugement, c’est que nous compatissons davantage pour des personnes proches de nous. Ce serait une bonne chose si ça nous mettait en action pour aider le proche prochain plutôt que pleurer vainement sur le prochain lointain pour qui on ne peut rien faire. Mais en vérité, notre égocentrisme nous pousse à nous émouvoir pour des bébés qui ressemblent aux nôtres, des populations auxquelles on peut s’identifier, des problématiques que nous pouvons comprendre. Ce biais terrible analysé en sciences humaines rejoint un effroyable constat théologique : il n’y a rien en nous qui ne soit indemne de corruption. Pas même notre compassion… 

Alors veillons sur notre âme, repentons-nous et implorons en permanence le secours de Celui qui a tant aimé le monde, tout le monde !

Pourquoi certains protestants sont-ils plus libéraux et d’autres plus fondamentalistes ? [Antonin]

Les libéraux ont besoin de remettre en question les dogmes, les certitudes toutes faites, les carcans religieux… Ils ont souvent été marqués, blessés ou insupportés par l’hypocrisie religieuse, le christianisme étroit d’esprit à tendance sectaire ou les attentes déséquilibrées et manipulatrices de manifestations surnaturelles. Souvent bien sûr, même inconsciemment, c’est aussi (et surtout ?) un astucieux positionnement intellectuel pour s’auto-justifier de ne pas se soumettre à Dieu et à Sa Parole.

De l’autre côté, les fondamentalistes ont besoin de certitudes, de bases morales et spirituelles solides dans un monde largement hostile à Dieu, relativiste et inconscient de sa futilité. Leur recherche de soumission à une Parole transcendante serait un témoignage d’humilité si cette recherche ne tournait pas à la névrose paranoïaque et orgueilleuse contre le reste du monde (et des chrétiens).

Pour tout vous dire, je suis un peu libéral et un peu fondamentaliste avec des phases de ma vie où je fus plus l’un que l’autre. Je crois que l’équilibre ne peut se vivre que dans une grande discipline de lecture de la Parole, associée à une très profonde vie de prière et une foi vécue intensément dans l’action.

Pourquoi les huguenots ont-ils riposté dans les guerres de religion au lieu d’accepter la persécution passivement comme l’Église primitive ? [KL]

Moi aussi l’Église primitive me fascine ! Elle a brillé de son amour pour Christ de bien des manières et en particulier pendant les périodes de persécution. Les éléments historiques sont nombreux à témoigner d’une Église qui resta profondément et viscéralement non-violente durant plusieurs siècles, à l’exemple de son Seigneur Jésus.

Dans ces temps de terreur, des martyrs brillent de mille feux à la suite d’Étienne et les païens sont nombreux à être impressionnés par un tel amour et une telle foi ! Mais l’Église est aussi faite de chrétiens déboussolés qui ne savent plus quoi faire. Certains fuient, d’autres sacrifient aux idoles face aux menaces de mort, abjurent leur foi, ou payent pour avoir la vie sauve… Non, toute l’Église primitive n’a pas réagi exactement de la même façon à la persécution. Enfin, osons le dire, son rapport de force de l’époque n’incitait pas non plus à la résistance armée.

Et les huguenots ? Lesquels ? Le célèbre compositeur de cantiques Ruben Saillens chantait dans La Cevenole :

Les uns, traqués de cime en cime, en vrais lions surent lutter

D’autres, ceux-là furent sublimes, surent mourir sans résister.

Certains ont fui, certains ont abjuré et certains ont trahi leurs camarades. Certains ont protégé leur famille en usant de violence et certains ont sombré dans la soif de vengeance. Au milieu d’eux, il se tient quand même bon nombre de martyrs, des non-violents, des femmes, des hommes, des adolescents et des enfants aussi. Il y a des témoignages remarquables de personnes qui n’ont pas imaginé prendre une arme autrement qu’en travers de leur propre corps.

L’histoire est précieuse parce qu’elle nous montre des martyrs habités d’une force qu’on aurait pas pu inventer. Mais l’histoire témoigne aussi des limites de l’homme et de l’Église… Pour moi, pour toi, que Dieu nous donne Sa force.

Le mariage entre évangélique et catholique est il possible ? [Hadassa]

La bible n’évoque ni les catholiques ni les évangéliques… Paul n’aimait pas beaucoup les partis et parle des chrétiens en évoquant « les croyants », ses « frères », les « saints » ou « les élus de Dieu »… Dans son épître aux corinthiens, il mentionne le mariage « dans le Seigneur » (1 Co 7, 39). La bible évoque donc clairement ici et ailleurs la priorité de se marier avec quelqu’un qui partage la foi au Dieu vivant !

Qu’en est-il du mariage d’un évangélique avec un catholique ? La question révèle notre orgueil spirituel vis-à-vis des catholiques. Mais pensons-nous sérieusement que tous les évangéliques sont chrétiens ? Il ne faut pas se méprendre sur la qualification « évangélique »… Qualifie-t-on des dénominations religieuses ou la relation d’une personne à Jésus-Christ ? Il y a dans le catholicisme des éléments qui sont étrangers à l’Évangile révélé dans la Bible. Il y a des sujets qui peuvent être graves, a fortiori au milieu d’un couple. Mais l’orgueil spirituel est aussi un sujet d’achoppement grave ! Par ailleurs, il y a clairement beaucoup de chrétiens catholiques qui ont une relation avec Jésus profondément enracinée dans l’Évangile !

Le plus important est de mettre toutes les questions spirituelles sur la table. Priez et lisez la bible ensemble. Si les idoles sont plus importantes que Jésus-Christ, vous le verrez bien vite et alors, ne vous mettez pas sous un joug disparate. 

Le livre de Jonas est-il une satire comique ? 

Discutons du genre littéraire du livre de Jonas. Est-ce une histoire plus ou moins inventée à laquelle des juifs ont donné du sens ? Une belle parabole qui viserait une détermination existentielle chez l’auditeur ou le lecteur de l’histoire, plutôt qu’une description historique ? Une satire comique que seuls quelques littéralistes prendraient au sérieux à cause de leur obsession pour défendre l’exactitude de chaque phrase de la bible ? 

Je donne quatre arguments qui m’ont convaincu de prendre l’histoire de Jonas comme un récit historique raconté sous forme de témoignage prophétique : 

  • L’histoire telle que nous l’avons reçu dans le canon biblique s’auto-présente dans un cadre géographique et historico-politique des plus plausibles (la domination assyrienne sur la Mésopotamie). A aucun moment l’auteur ne suggère explicitement qu’il faudrait comprendre son histoire comme relevant du conte ou de l’allégorie (notre 4ème argument évoquera les éléments que certains interprètent comme des marqueurs implicites d’un genre littéraire relevant du mythe). Si le récit s’auto-présente explicitement comme historique, le choix ne sera pas entre histoire vraie et conte philosophique, mais entre histoire vraie et mensonge manipulatoire de la part de l’auteur.
  • L’histoire de la réception du livre de Jonas témoigne que le livre a été reçu comme présentant des faits historiques par les juifs et par Jésus lui-même. C’est à ce titre que ce livre se trouve dans la bible. Une grande partie du sens de cette histoire aurait été exactement le même si l’auteur avait présenté son livre comme une allégorie, mais tout simplement, il n’en est pas ainsi. Si on veut soutenir le caractère allégorique de Jonas, on doit le faire en expliquant l’erreur d’interprétation des docteurs juifs, des pères de l’Eglise et de Jésus. C’est possible, mais les conséquences sont lourdes… 
  • Le livre de Jonas présente des paroles comme venant de Dieu dans le cadre d’oracles prophétiques. Le judaïsme, comme toutes les religions du monde et de tous les temps, a connu des fous et des charlatans. Dans la mentalité juive façonnée par sa relation à Dieu, on ne prend par le nom de l’Eternel en vain en disant des paroles de sa part à la légère. Si jamais, on fait une blague juive ou un enseignement allégorique, on le fait bien comprendre. Sauf si on est manipulateur ou faux prophète. 
  • La tempête qui s’apaise en un clin d’oeil, le gros poisson qui gobe Jonas et le ricin qui pousse à toute vitesse son-ils des éléments qui devraient nous inciter à comprendre le texte comme un récit fantastique ? Désolé… mais le principe de la foi en Dieu, c’est quand même de penser que le créateur domine la nature et peut faire des miracles. Si les miracles racontés par la bible nous poussent à interpréter le récit comme relevant de l’imaginaire, on doit se confronter au fait que la bible est un tissu de mensonges. Le débat dépasse ici largement la question du livre de Jonas. Dieu est-il Dieu ou est-ce une allégorie de la générosité?

Que penser de l’évangile inclusif- dont le film « come sunday »- se veut le porte-parole ? [Martialis]

Jésus a annoncé la proximité du royaume à tout le monde : les femmes, les hommes, les riches, les pauvres, les faibles, les puissants, les malades, les pécheurs, etc… Pas besoin de qualificatif au mot évangile pour dire que tous les hommes sont concernés par la rédemption en Christ ! La Bonne Nouvelle est à annoncer à tous et c’est l’impératif catégorique et fondateur de l’Église puisque la réception de cette Bonne Nouvelle est nécessaire au salut.

Mais pourquoi alors l’adjectif « inclusif » est-il utilisé pour qualifier un mouvement particulier en ce qui concerne l’annonce de l’Évangile ? Dans certains milieux, le mot « inclusif » est utilisé particulièrement en ce qui concerne les personnes qui se reconnaissent « LGBTQ » (Lesbiennes, gays, bi, transgenres et queer). Parfois l’inclusion est une revendication étendue à d’autres « communautés » considérées marginalisées. Parfois, c’est une nouvelle manière de parler du « salut universel » (doctrine étrangère au Nouveau Testament qui enseigne le salut de tous les hommes indépendamment de la foi de ceux-ci).

Ce qu’il y a de bon à retenir de toutes ces revendications actuelles, c’est que nous avons toujours des points aveugles qui peuvent nous amener à stigmatiser (parfois inconsciemment) des personnes dont les questions ou les sensibilités nous sont étrangères. Il est bien vrai que l’apôtre Pierre a mis du temps à comprendre comment accueillir les grecs par exemple… Paul a exprimé maintes fois qu’il était sensible à l’environnement de ses interlocuteurs pour leur annoncer l’Evangile dans leur propre contexte. L’évangélisation et la pastorale ne peuvent pas être déconnectées du don d’empathie pour les hommes et les femmes ! En revanche, il faut se prémunir contre la confusion engendrée par les revendications des mouvements contemporains émotionnels qui culpabilisent les chrétiens. Bibliquement, il est clair que tous les hommes sont aimés de Dieu, mais nombre de leurs pensées, de leurs comportements et de leurs choix de vie témoignent d’une sorte de  rébellion à l’égard du créateur. Ce sont des chemins de mort et c’est de ça que Dieu veut les arracher ! Jésus a aussi enseigné que le chemin du salut était étroit et qu’il y aurait des pleurs et des grincements de dents. Il est la seule voix, l’unique vérité, le salut n’est qu’en Lui.

Que penser de Taizé et de son évolution ? Comment un protestant peut-il (ne pas) s’y retrouver ? [Gilles]

Taizé est tout d’abord une communauté de frères qui voulaient vivre leur foi chrétienne dans le cadre de l’expérience monastique. Ces frères d’origines protestante et catholique entendaient se centrer sur Christ tout en revisitant un profond héritage de l’Église (le choix de la Bourgogne et la proximité de Cluny n’est pas un hasard!). Le choix œcuménique de la communauté est aussi né des espoirs de la génération Vatican II d’un christianisme centré sur Christ et non sur des églises au sens dénominationnel. Par la suite, ce lieu est devenu un repère international pour des jeunes en recherche spirituelle. La vie simple et rustique, le rythme cultuel et la grande bienveillance des frères ont favorisé l’incroyable croissance de ce mouvement.

Comme pour tous les mouvements, il faut garder autant d’esprit critique que de capacités à reconnaître ce qui est bon. Aujourd’hui encore, de nombreux jeunes font à Taizé leur première rencontre avec la prière ou la lecture personnelle de la Bible. C’est un lieu ecclésial où beaucoup sont impressionnés par la possibilité d’une vie fraternelle, dépouillée, rythmée par la méditation de l’Écriture, la prière et la louange.

D’un autre côté, l’ambition oecuménique de la communauté souffre des mêmes piétinements que le mouvement né de Vatican II. On peut y trouver le risque de privilégier l’unité des institutions ecclésiales à l’ambition jadis prophétique de l’unité en Christ. Si l’unité recherchée apparaissait comme trop « humaine », il faudrait nécessairement être aussi vigilant face aux risques de confusion et de religiosité. Par ailleurs, il est certain que cette expérience ne convient pas à certains tempéraments ou besoins spirituels des chrétiens.

Personne n’est obligé de «s’y retrouver » à Taizé. Pas non plus la peine de maudire ce lieu. Il suffit de garder son discernement.

Qu’est-ce que la Haute Société Protestante ? Est-ce que ça existe vraiment ? [Louis]

Sans langue de bois, la Haute Société Protestante (HSP), c’est un concept plus qu’approximatif d’un point de vue sociologique pour parler de familles riches et influentes. Ces familles existent vraiment et leur influence aussi pour le meilleur et pour le pire. Cependant, c’est un peu dangereux de parler en « familles », car on peut s’appeler Hermès, Peugeot ou Guerlain et ne rien avoir à faire avec le protestantisme. Ce n’est pas très clair non plus de savoir si ces familles sont les hautes familles du protestantisme ou les familles protestantes de la haute société. Et jusque là, nous n’avons rien dit du rapport à Jésus Christ…

A la base, ça n’a rien de choquant qu’il y ait une HSP plus ou moins identifiable. L’Évangile dans sa forme protestante a touché toutes les classes sociales. Dans des communautés, on est bien content que l’argent arrive pour financer des campagnes, des programmes, des travaux, etc. Des familles riches qui transmettent l’Évangile à leurs enfants et deviennent particulièrement influentes, nous avons ça dans chaque paroisse de plus de 10 ans d’existence. Parfois, il faut aussi reconnaître que ces familles deviennent des poisons parce que leur influence est plus importante que leur liberté en Christ. Et si l’Église se mondanise, elle crèvera parce qu’elle n’est plus l’Église de Christ. A l’échelle d’une Église nationale, avec des familles qui ont des entreprises cotées au CAC 40, c’est simplement la même chose : une bénédiction pour l’Évangile ou une malédiction par la mondanisation. Que Dieu soit honoré comme le seul noble digne « d’honneurs » et le seul « généreux donateur » et on ne verra plus que des frères et sœurs, tous serviteurs du même Seigneur.

Pourquoi les protestants ont-ils la réputation d’être si austères ? [Manu]

La réputation d’austérité des protestants vient bien de quelque part… il n’y a pas de fumée sans feu dit le dicton ! Je dirais que les protestants ont cette réputation pour deux raisons : 1) parce que leurs opposants voulaient les caricaturer comme de vieux rabats-joie, rabougris ; 2) parce que beaucoup de protestants se sont complus dans cette image par orgueil spirituel (au mépris du plaisir, de la joie et du bonheur).

Qu’en dire spirituellement ? Dans ce monde consumériste et mercantile, Satan essaye clairement de nous faire vivre à dépenser de l’argent afin que nous intériorisons que nous sommes « la cible » pour « un produit ». De ce point de vue, l’austérité c’est aussi un état d’esprit subversif ! Les vieux protestants avaient la réputation d’être un peu crevards, de ne jamais gâcher, toujours récupérer ce qu’ils pouvaient. Là où l’austérité est avarice, misérabilisme, voire masochisme, qu’elle soit consumée par le feu du Saint-Esprit pour laisser place à la générosité et à l’abondance. Là où l’austérité est l’expression d’une jouissance respectueuse et reconnaissante de ce que Dieu a donné avec une parfaite mesure, qu’elle soit honorée et montrée en exemple.