Pouvez-vous m’expliquer pourquoi Dieu dans le Premier Testament a tué autant de personnes (+ de 3.000) par rapport au diable (10 environ) ? [Christophe]

Je peux vous dire que Dieu a fait vivre plusieurs milliards de personnes, le diable aucune !

Car le diable ne peut faire vivre personne, ni d’ailleurs de sa propre autorité faire mourir qui que ce soit. Dans le livre de Job, le satan agit avec la permission de Dieu. Car Dieu seul est celui « qui fait mourir et qui fait vivre » (1 Samuel 2 / 6) : « Voyez que c’est moi, moi seul qui suis Dieu, et qu’il n’y a point d’autres dieux près de moi ; moi je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main. » (Deutéronome 32 / 39).

Dès lors qu’on a bien vu qu’aucun parallèle n’est possible entre Dieu et diable, le second n’étant pas une personne divine, la question se pose de ce qui fait mourir. La réponse constante de la Bible, c’est que la rupture avec Dieu équivaut à la mort et entraîne la mort. « Le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ Jésus notre Seigneur. » (Romains 6 / 23) La Bible chrétienne (les deux Testaments) pose donc ce nouveau faux parallèle, bien plus éclairant : tous ceux qui meurent (y compris vous et moi) le méritent, tandis que ceux qui vivent l’ont reçu en cadeau, à plus forte raison ceux qui vivront éternellement en Jésus-Christ !

Les textes que vous évoquez dans l’Ancien Testament sont des illustrations, sous forme de récits, de cette réalité. S’y ajoute l’amour de Dieu pour son peuple, un amour forcément partial : Dieu prend la défense de ceux qui lui appartiennent – et cela peut faire mal à leurs adversaires…

Un chrétien peut-il perdre son salut ? [Phil]

Une certitude : c’est par la grâce que nous sommes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de nous, c’est le don de Dieu. (Ephésiens 2,8). Le salut est donc souverainement l’œuvre de Dieu et il s’étend de façon opérationnelle dans notre vie dans l’expérience de la foi.
Donc si Dieu nous sauve, qui pourrait détruire ce que Dieu fait ?
Y a-t-il quelqu’un de plus puissant que Dieu, ou qui pourrait détruire l’œuvre de Dieu ?
La seule destruction possible, c’est celle que nous faisons nous-mêmes quand nous refusons le salut.

Un péché (celui contre le Saint-Esprit) est dit impardonnable en Matthieu 12,32, Marc 9,29 et Luc 12,10. Mais il n’est pas dit qu’il vaudrait un refus du salut pour autant !
Reste donc un verset, Hébreux 6,4-6 : « Il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie. » Il s’agit bien d’une démarche de la personne chrétienne qui volontairement refuse son salut.

On ne peut donc pas « perdre son salut », sinon en choisissant de le renier.

Jésus a dit : « J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture soit accomplie. » Jean 17,12 – et vous n’êtes pas le diable, semble-t-il !

Pourquoi affirme-t-on que Christ est mort pour nos péchés ? Quels sont ces péchés ? En quoi sommes-nous pécheurs ? [Jeff]

Comprendre ce qu’est le péché nous conduit à lire le tout premier livre de la Bible, la Genèse (1 à 3). Ce livre explique que Dieu a créé le monde bon et beau et qu’il a souhaité entretenir avec l’homme une relation de confiance en lui offrant tout ce qu’il lui fallait pour vivre. Malheureusement, le péché est arrivé dans le monde, par Adam, qui encouragé par Eve, elle même séduite par le serpent a mangé du fruit de l’arbre défendu, l’arbre de la connaissance du bien et du mal, que le serpent leur avait vanté comme capable dee les rendre « comme des dieux ».A partir de là, l’humain se détachera de Dieu pour faire sa propre vie, s’en tirer par lui même et agir selon ses propres décisions. Ne disposant pas de la vraie connaissance des choses, il s’égarera loin de la vie et de la direction que seul le vrai Dieu peut offrir, et connaîtra la souffrance et la mort. Ainsi, la base de notre péché est le désir illusoire d’être nous-mêmes des dieux, lequel nous coupe du Dieu qui fait vivre.
Dés la Genèse, la Bible nous montre la sollicitude de Dieu envers l’homme pécheur. C’est ainsi que Dieu, dans l’Ancien-Testament, donne la loi, un ensemble de règle pour guider les humains qui ont besoin de direction. Cette loi, ne vient pourtant pas régler le problème du péché dont les racines demeurent en profondeur, dans le coeur humain.C’est ainsi que l’Ancien Testament annonce un sauveur qui viendra guérir le péché des coeurs et rétablir la relation avec Dieu en portant lui-même le péché des humains (Esaïe 53/1-7), pour que les humains puissent de nouveau vivre de ce que Dieu donne. Les chrétiens croient que ce serviteur est Jésus et que le moment décisif de cette oeuvre de réconciliation est le moment de sa crucifixion, acceptée pour que nous puissions être libres du péchés, réconciliés avec Dieu. (Romains 5/7-8, 1 Corinthiens 15/1-4). Luther, illustrant cela, parlera de joyeux échange : Nous pouvons donner à Christ notre péché, dans la repentance, et recevoir une vie nouvelle, réconciliée avec Dieu.

Si Jésus n’était pas mort crucifié, mais simplement d’un infarctus, le message biblique perdrait-il son sens ? [Jean-François]

Avec des « si »… Si les humains n’étaient pas depuis toujours, collectivement et individuellement, tous, séparés de Dieu, y aurait-il eu besoin que nous soyons rachetés de ça (c’est-à-dire du péché, qui nous tire tous toujours vers le bas) et restaurés dans la communion avec Dieu (ce dont nous sommes incapables par nous-mêmes) ? Or c’est la mort de Jésus, rejeté par la Loi juive et ses thuriféraires, crucifié par les païens, c’est elle qui nous permet d’être ainsi justifiés et sauvés. Le Nouveau Testament nous dit qu’ « il fallait » que Jésus meure ainsi. Ce n’est pas croire au destin, mais reconnaître que, si ça ne s’était pas passé, nous serions toujours dans nos fautes, coupés de Dieu et de la vraie vie, sans espérance.

Évidemment, ça n’a rien à voir avec un infarctus, un accident de la route ou une mort de vieillesse ! Ça n’a même rien à voir avec les tortures et les exécutions qui se passent tous les jours dans le monde. C’est une vie donnée une fois pour toutes, pour moi, et qui fait pont entre Dieu et moi pour toujours. Aucune autre mort que celle de Jésus sur une croix ce jour-là ne réalise une telle chose. Je ne le comprends pas, mais je sais que je suis au bénéfice de ce « sacrifice » que je n’ai pas accompli !

Dans Jean 8, il est dit que Jésus n’est pas tombé dans leur piège ; il écrivait avec ses doigts dans le sable. Qu’écrivait-il ? [Mark]

On pourrait se poser d’abord la question : si j’étais dans la foule des accusateurs de la femme adultère, qu’est-ce que Jésus écrirait alors avec ses doigts sur le sable, que moi, je n’aurais pas besoin de lire pour le savoir ?

Jésus écrit deux fois (le verbe utilisé la première fois suggère une écriture multiple, le verbe utilisé la seconde suggère qu’il raye – en tout cas on peut le comprendre ainsi). Par ailleurs, le seul à écrire avec le doigt, dans la Bible, c’est Dieu écrivant les Dix commandements sur les tables de pierre. Jésus-Dieu rappellerait-il alors les Dix commandements ? Et s’il efface, qu’efface-t-il ?

Le texte ne dit pas ce que Jésus écrivait. Mais ce qu’il dit convainc de péché tous ceux qui sont là : tous sont adultères par rapport à Dieu, infidèles à ses commandements, infidèles à son amour, comme déjà Osée et les prophètes l’avaient prêché. La Loi n’est pas caduque : elle condamne toujours les pécheurs, que ce soit la femme de ce récit, ou ses accusateurs, ou moi qui lis ce texte. Mais Jésus, lui, est au-dessus de la Loi de Dieu : lui ne condamne pas la femme, il la libère (« va ») et la place sur un chemin où le péché ne dominera plus sur elle (« ne pèche plus »). Si les accusateurs n’étaient pas partis, mais s’étaient humiliés devant Dieu, ils auraient aussi pu entendre pour eux ce salut gratuit. Et moi, est-ce que je l’entends pour moi ? Ou bien vais-je (comme eux) accuser Jésus dès la page tournée ?…

La confession comme chez les catholiques existe-t-elle chez les protestants ? [Martine]

Dire sa faute, partager devant un autre, quelque chose qui nous pèse, un péché dont on aimerait être libéré par Dieu est tout à fait possible dans le protestantisme. Vous pourrez trouver cette invitation explicitement en Jacques 5/16.

Voilà pourquoi et comment cela se pratique : Dieu pardonne ceux qui se repentent. Il est donc, pour un protestant, parfaitement possible de demander pardon à Dieu, sans avoir à partager au sujet de sa faute, avec quelqu’un d’autre. Cependant, il peut arriver que nous ne parvenions pas à nous repentir vraiment ou encore, que nous ne parvenions pas à avoir la certitude du pardon de Dieu sur l’une ou l’autre faute qui nous pèserait. Nous pouvons alors, comme protestant, en parler avec un croyant, pasteur ou non, capable de nous aider dans notre démarche de repentance. Nous partagerons avec lui ce qui nous pèse, il nous éclairera peut-être sur ce pour quoi nous devons demander pardon si nous ne le percevons pas bien et nous dirons à Dieu, devant lui, notre faute en formulant notre demande de pardon, avec nos mots. Le frère ou la soeur qui entendra votre confession pourra alors vous dire le pardon de Dieu, puisque ce pardon est promis à qui se repend en Jésus-Christ. Vous vous sentirez alors probablement vraiment libérée et renouvelée par cette démarche, qui vous aura aidée à vous mettre en vérité devant Dieu, mais aussi à entendre sa vérité : Dieu pardonne et renouvelle ceux qui se repentent !

Dans la Genèse, Dieu a dit : « L’homme quittera son père et sa mère… » Pourquoi par la suite Dieu a-t-il permis aux prophètes ou aux rois d’avoir plusieurs épouses ? [Curtis]

Dans les deux premiers chapitres de la Genèse, c’est le projet de Dieu pour l’être humain, homme et femme, qui est évoqué, c’est de leur vocation qu’il s’agit, ce à quoi Dieu les appelle (nous appelle). Mais ce que nous sommes aujourd’hui, c’est le chapitre 3 qui le montre : des êtres coupés de Dieu, prétendant décider par nous-mêmes de ce qui est bon ou mauvais. C’est-à-dire aussi des êtres de pouvoir et non pas d’amour comme Dieu l’avait voulu (et le veut toujours). La manière dont les humains, à travers toutes leurs différences culturelles, vivent la sexualité et la conjugalité, y compris monogame, ne fait que refléter cette réalité d’une manière ou d’une autre.

Ce que toute la Bible montre, c’est que Dieu ne se satisfait pas du péché, mais qu’il fait avec. C’est le sens-même de l’incarnation du Fils de Dieu. C’est le sens-même de la mort de Jésus. En attendant que cette victoire soit pleinement consommée, Dieu prend – et utilise – les gens tels qu’ils sont.

Dans l’histoire de David et de la femme d’Urie (2 Samuel 11 et 12), ce n’est pas sa polygamie qui est reprochée à David, mais son adultère, le fait d’avoir d’une part considéré une femme comme quelque chose qu’on peut s’approprier, et d’autre part d’avoir éliminé l’obstacle en faisant tuer le mari ! Et lorsque Dieu envoie Osée se marier avec une prostituée (Osée 1 / 2), puis avec une femme adultère (3 / 1), c’est pour un geste prophétique, une parole de condamnation incarnée dans la vie du prophète lui-même : il suffit de lire le livre pour le comprendre. Le prophète n’est qu’un porte-parole de Dieu, non seulement par sa bouche ou sa plume, mais par toute sa vie.

Ainsi Dieu n’a-t-il pas « permis » la polygamie, mais d’une part les hommes ne lui ont pas demandé son avis (y compris les croyants, même Abraham !), et d’autre part cette infidélité à la vocation du couple selon Genèse 2 lui a-t-elle servi à dire à son peuple sa propre infidélité, pour l’appeler à s’en repentir pour revenir à Dieu.

Enfin, dans le Nouveau Testament, il n’y a pas plus de condamnation de la polygamie que dans l’Ancien, même si tout ce qui est dit dans toute la Bible sur la conjugalité implique la monogamie (c’est d’ailleurs celle-ci qui s’imposera finalement dans les sociétés travaillées par la Bible). Il est seulement demandé aux pasteurs ou évêques, et aux anciens ou diacres, d’être « maris d’une seule femme » (1 Timothée 3 / 2. 12 ; Tite 1 / 6).

Dieu aime-t-il vraiment les femmes ? Je ne parle pas de chaque femme dans son individualité, mais de la femme en général, et du rôle qu’on semble lui avoir imparti, dans l’Église en particulier. [Isaloup]

Dieu aime tout être humain dans son individualité. Comment peut-on aimer « en général » ?… « Dieu a créé l’être humain à son image, il les a créés mâle et femelle » (Genèse 1 / 27). C’est le péché originel, la faute de l’humanité envers Dieu, qui a entraîné des relations perverses entre les sexes, ainsi d’ailleurs que dans le travail (Genèse 3 / 16-18).

La formulation de votre question suggère que l’Église (laquelle ?) serait le porte-parole direct et fidèle de Dieu à travers sa propre organisation et ses propres valeurs. Il suffit de comparer chaque Église avec l’Évangile de Jésus-Christ pour s’apercevoir que ce n’est pas vrai. C’est pourquoi, tout au long de l’histoire des Églises chrétiennes, il y a eu besoin de réformes, de réveils, etc. Bref, que Dieu secoue suffisamment une Église pour qu’elle abandonne ses errements les plus grossiers et se rapproche de sa mission : annoncer tout l’Évangile à tout être humain et à l’être humain tout entier.

Les Églises ont souvent épousé en partie les valeurs des sociétés dans lesquelles elles étaient dressées. Chacun de nous n’en fait-il pas autant sans même s’en rendre compte ? Et lorsque la société est sexiste ou esclavagiste, l’Église peine à prendre de la distance… même si elle est souvent pionnière dans la libération des gens. À ma connaissance, c’est quand même en terreau chrétien que l’égale dignité des hommes et des femmes a été proclamée et a commencé à prendre racine, tout comme l’abolition de l’esclavage. Même s’il a fallu y revenir plusieurs fois, et s’il reste du travail. Et aujourd’hui, beaucoup d’Églises reconnaissent le ministère pastoral féminin, dans nos sociétés qui sont censées accepter la parole publique des femmes aussi bien que celle des hommes.

Mais peut-être voudrez-vous préciser votre question ?

Sommes-nous appelés à devenir saints ? Quelle est la justification du salut sachant que la grâce et le salut sont donnés ? Quelle est aussi d’ailleurs la justification de la demande du pardon ?

Comme souvent, la difficulté de la question provient des sens divers donnés à un même mot.

Le mot « saint » a été marqué par la tradition catholique en désignant des personnes dont on recommande la vie et que l’on présente en exemple pour les fidèles. Les protestants se sont démarqués de cette approche car ils y ont vu une démarche conduisant à un légalisme : le saint est une sorte d’idéal auquel j’essaye de ressembler pour être accepté par Dieu.

Il n’en reste pas moins que l’apôtre Paul écrit que ceux qui croient sont appelés à être saint (Romains 1:7, 1 Corinthiens 1:2, Ephésiens 1:4,…) et Pierre reprend explicitement un commandement de l’Ancien Testament dans lequel Dieu dit : Vous serez saints, car je suis saint (1 Pierre 1:16). Le mot saint est aussi régulièrement employé à la place de croyant !

Par opposition à la tradition catholique, les protestants ont souvent insisté sur le fait que nous sommes justifiés devant Dieu par la foi, indépendamment de ce que nous pouvons faire. C’est ce que l’apôtre Paul développe dans sa lettre aux romains : tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. Mais Dieu, dans sa bonté, les rend justes à ses yeux, gratuitement, par Jésus-Christ qui les délivre du péché. (Romains 3:23-24).

Mais en même temps, Paul appelle à reconnaître ses fautes (Romains 2:4-5) et à vivre de manière cohérente avec sa foi Romains 12 (Sois vainqueur du mal par le bien v. 21).

J’avais un beau-père qui aimait beaucoup le récit où Jésus manifeste la grâce de Dieu à la femme adultère face à ses contradicteurs religieux (Jean 8:1-11). Il était évident pour lui que cette femme allait retourner à ses pratiques parce que nous sommes toujours pécheurs et pardonnés.

Je crois que c’est une mauvaise compréhension de la justification : on oublie alors que l’évangile est une puissance de Dieu qui oeuvre pour nous sauver : Nous sommes justifiés entièrement par grâce mais cette parole par laquelle le Seigneur nous accueille tel que nous sommes, nous transforme et nous conduit dans une liberté nouvelle pour vivre avec lui (Romains 6:1-14) : En effet, le péché n’aura plus de pouvoir sur vous, puisque vous n’êtes pas soumis à la loi mais à la grâce de Dieu, nous dit Paul.

C’est vraiment la bonne nouvelle de l’Evangile : si nous confessons nos fautes et croyons que Jésus est mort à notre place pour nous libérer, nous recevons l’Esprit qui est le Saint-Esprit et qui nous conduit dans une relation nouvelle à Dieu et aux autres (Romains 8:1-17 et Galates 5:16-22).

A nous donc d’avancer, non en nous confiant sur nous-mêmes, mais en recevant le don de Dieu avec foi.

L’Écriture dit que Dieu interdit le meurtre (Ex 20,13) et aussi qu’il commande de tuer (Dt 18,20). Comment cela est-il possible ? Est-ce Dieu qui commande de tuer ou est-ce une interprétation humaine ? [Muriel]

La réponse sera en deux parties : l’opposition que vous soulignez, et le commandement de tuer.

L’opposition que vous relevez n’en est pas une, pas plus dans la Bible que dans le droit des sociétés humaines. L’interdit porte effectivement sur le meurtre, ou plus précisément sur l’assassinat. Il n’appartient à personne de se faire justice lui-même (sous peine que ça dégénère, comme en Genèse 4 / 23-24). Ni à plus forte raison de tuer qui il veut quand il veut ! Mais la société peut exercer la peine de mort envers un coupable reconnu tel et qui en est passible selon la loi. Il y a la même chose dans l’Ancien Testament, qui faisait loi pour l’ancien Israël. La question de savoir aujourd’hui si la peine de mort est utile et légitime dans une société est une autre question.

À la lumière de Matthieu 5 / 21-22 et de Jean 8 / 3-11 notamment, les chrétiens ont considéré que le « commandement de tuer » était irréalisable et aboli. Irréalisable car alors il faudrait l’appliquer à tout le monde ! L’apôtre Paul considère ainsi que le but de la loi biblique est de convaincre tout le monde de péché, afin que dans la foi ceux qui adhèrent à Jésus-Christ puissent recevoir le pardon du péché et vivre de sa vie et non plus de leurs œuvres. On peut le lire dans toute l’épître aux Romains, mais en particulier 5 / 21-23 et tout le début du chapitre 7…

Le commandement de tuer nous révèle simplement que telle ou telle faute mérite la mort, et qu’ainsi, aux yeux de Dieu, vivre ainsi, c’est être mort. Dans le « Sermon sur la montagne », Jésus rend extrême cette vision, afin que personne ne pense pouvoir y échapper. Mais c’est afin que tout un chacun puisse entendre l’Évangile, parole de grâce, de vie, de liberté : en Christ, nous qui ne le méritions pas, nous sommes réconciliés avec Dieu. L’Ancien Testament, dans sa rigueur, préparait ainsi le Nouveau ! C’est donc bien au Christ qu’il faut s’attacher (en lequel il n’y a pas de condamnation à mort, mais un appel à vivre renouvelé par l’Esprit) et non aux commandements de l’Ancienne alliance qui ne trouvent sens et aboutissement qu’en lui.