Un chrétien peut-il s’inscrire sur des sites de rencontres ? Quels sont les dangers ? [Ludwig]

Commençons par le plus simple, si vous êtes déjà mariés, n’allez jamais sur ces sites, même pour voir, même pour faire des rencontres « amicales », etc… Quand bien même votre couple serait malheureux, batifoler même virtuellement serait une provocation à Satan pour qu’il vous pourrisse définitivement !

Ensuite, il y a évidemment des sites clairement labellisés par le démon : les sites de rencontres avec des personnes mariées, les sites de rencontres « coquines », les sites de rencontres qui déguisent de la prostitution (exemple : vieux riche rencontre jeune pauvre…)

Bibliquement, il y a de nombreux cas de figure pour les rencontres. Jacob a commencé à draguer Rachel au puits où elle venait faire boire ses bêtes (Genèse 29), c’est le lieu de rencontre naturel et évident. Par contre Ruth alla directement draguer Booz chez lui (Ruth 3). Mais la plupart des rencontres bibliques se passent par l’intermédiaire de la famille qui s’implique dans les rencontres des jeunes gens (Genèse 24 par exemple). 

Il n’y a aucune  raison biblique de condamner globalement les sites de rencontre internet qui sont tout simplement les places publiques contemporaines. Les familles riches qui organisent des soirées mondaines pour marier leurs enfants à des gens de leurs conditions, les boîtes de nuit où l’on vient chasser ne valent pas mieux en soi… Dans une société sécularisée, le problème de la place publique, c’est principalement qu’on y trouve peu de gens attachés au Seigneur. En ce sens, les communautés chrétiennes devraient être les premiers lieux de rencontres amoureuses ! Mais ce n’est pas toujours possible… 

C’est donc le discernement qu’il faut aiguiser pour ne pas faire d’erreurs ! Virez tous les sites malsains, on y rencontre difficilement quelqu’un de bien qui se serait perdu lui aussi… Prenez garde aux mensonges spécifiques que les relations virtuelles peuvent cacher ou même encourager. Gardez vos standards éthiques et spirituels de la vie réelle, pour vous même et pour la personne que vous attendez. En toutes choses, consultez le Seigneur !

Suite à cet article, plusieurs chrétiens ont témoigné de leur expérience positive sur des sites de rencontres chrétiens (par exemple : mariagechretien.com ; jetunoo.fr ; missioneliezer.com )

Pourquoi seulement deux évangiles parlent de Noël ? [Jeanne]

Deux évangiles parlent de la naissance de Jésus avec une narration qui pourrait être celle d’un journaliste aujourd’hui. Ce sont les évangiles de Matthieu et de Luc. Mais en réalité, chacun des quatre évangiles a un langage sur l’advenue du Fils de Dieu que nous reconnaissons dans Jésus, le Messie, le Christ, le Sauveur, le Seigneur.

Matthieu nous parle des rois mages, insistant sur Jésus comme roi, et même roi des rois. Ces personnages importants (pas décrits comme rois par le texte) viennent devant le bébé de l’étable de Bethléem et faire plier le genou à leur sagesse (mages), leur richesse (l’or), leur piété (l’encens), et leur destinée (la myrrhe). Jésus est bien le Sauveur d’Israël et même des nations qui n’attendaient pas de Messie.

Marc n’évoque pas la nativité, mais commence son évangile par le baptême de Jésus par Jean-Baptiste. C’est aussi un langage sur la naissance, une façon d’insister sur le fait que Jésus naît en tant que Sauveur et Messie véritablement au moment où il déploie sa destinée, c’est-à-dire à l’âge de trente ans. Il nous faut donc, nous aussi, naître d’en haut, naître de nouveau, comme Jésus le suggèrera à Nicodème dans l’évangile de Jean.

Luc nous parle des anges et des bergers, autrement dit de ceux qui sont le plus haut (anges) et ceux qui sont le plus bas (bergers). Ces derniers étaient mal vus à l’époque. Bref, c’est toute la création qui doit venir adorer le Seigneur, sur la terre comme au ciel.

Jean ne parle pas de la nativité, comme Marc. Mais son prologue nous dit que Jésus est la Lumière du monde, et qu’il est la Parole présente dès le commencement. Alors pour de la naissance, c’est de la naissance ! Il dit finalement que la deuxième personne de la Trinité, que nous appelons aussi le Fils (de Dieu) et qui s’est incarnée en Jésus de Nazareth, était présente à la naissance du monde. Rien que ça !

Alors pour vous qui est Jésus ?
Est-t-il en train d’advenir dans l’étable de votre cœur ?

Jésus a-t-il mangé de la viande ? [Isabelle]

La Bible dit que l’homme est conçu pour manger « tout herbe verte » (Genèse 1/30). La première fois que Dieu dit à l’humain de manger de la viande se situe après le déluge (Genèse 9/3). Entre ces deux passages se trouve Genèse 3 qui raconte comment l’état originel de l’homme a été gâté par son péché. Ainsi, peut-on penser que si l’homme ne mangeait pas de viande avant d’être pécheur, Jésus, qui est sans péché, pourrait ne pas avoir mangé de viande (cf 1 Pierre 2/22). Ce raisonnement ne tient pas debout  pour plusieurs raisons.

1-Le régime omnivore de l’homme n’est pas présenté dans la Bible comme un péché. Il correspond à la loi de Dieu qui le commande en Genèse 9/3. Il est bien plutôt la conséquence du péché, liée à la condition humaine au même titre que la mort, la souffrance ou le travail. La Bible nous dit que Jésus, loin d’avoir fuit notre condition, l’a traversée en devenant comme un homme (Philippiens 2/6-11).

2-Si Jésus avait eu un régime très différent des personnes de son entourage, la Bible l’aurait assurément mentionné. Ainsi, nous pouvons supposer que comme juif, Jésus se nourrissait, entre autres, de viande « casher », c’est à dire d’animaux déclarés purs selon la loi juive et tués selon la règle que Dieu avait donnée à son peuple. De même, lorsque Jésus parle de nourriture, c’est souvent pour dire qu’elle a peu d’importance par rapport à l’amour que nous devons manifester aux autres humains (Matthieu 15/11).

3-Les règles alimentaires concernant la première Eglise, confirment cette manière de voir les choses. Alors que la question de manger casher et de s’abstenir des viandes sacrifiées aux idoles se posait, l’Ecriture nous dit que la relation que les humains ont à Dieu et aux autres a plus d’importance que ce qu’ils avalent. Voir sur ce sujet, Romains 14/1-4, Actes 10. Il n’est en tous cas nulle part question d’un appel au végétarisme, qui aurait probablement été de règle si Jésus avait suivi un tel régime durant sa vie sur terre.

Notre régime omnivore a quelque chose de triste : Il nous met en face de cette mort et de cette souffrance que nous n’aimons pas. La Bible promet en Christ, à toute la création, la fin de la violence et de la souffrance. Nous pouvons espérer cela de Dieu, en vivant aujourd’hui la foi l’espérance et l’amour que Dieu donne, dans le monde tel qu’il est.

« Nous le savons en effet, la création tout entière gémit et souffre jusqu’à ce jour dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : Nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement dans l’attente de notre adoption et de la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. » (Romains 8/18-25)

L’achat/revente de cryptomonnaies est-elle immorale ? [Anna]

« Tout est permis, mais tout n’est pas utile; tout est permis, mais tout n’édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui. » Ainsi parle Paul en 1 Corinthiens 10,23-24.
Qui sert-on lorsqu’on achète et revend une marchandise et donc une monnaie ?
Dans le cas que vous citez, il est clair que cette crypto monnaie sert à dissimuler encore plus facilement des transactions illicites, des trafics en tous genres… 

Pourquoi Paul recommande-t-il aux femmes de porter le voile ? Quel rapport avec les anges- « la femme doit avoir sur la tête une marque d’autorité- à cause des anges. » (1Cor 11,10) ? [Kristina]

C’est un passage assez obscur et débattu, voici une piste d’interprétation.

D’abord, dans ce passage, Paul semble lutter contre l’habitude, en vogue dans les cultes païens, pour un homme de se voiler lorsqu’il prie ou prophétise (1Corinthiens 11,3-4).

Concernant les femmes, Paul semble s’en prendre à une autre pratique culturelle. Le port du voile était dans le monde gréco-romain, donc à Corinthe, une marque du fait qu’une femme était mariée. Le fait d’ôter le voile laissait donc entendre qu’elle était « disponible », donc potentiellement adultère. D’où la parole de Paul au verset 6, la tonsure étant un châtiment coutumier pour les femmes adultères.

Paul fait reposer son argumentation sur les deux premiers chapitres du livre de la Genèse : homme et femme sont égaux (1Corinthiens 11,11-12, voir Genèse 1,27), mais l’homme précède la femme (1Corinthiens 11,8-9, voir Genèse 2,20-23) : la femme doit donc respecter l’autorité de son mari, et signifier publiquement qu’elle est liée à son mari, et non disponible pour d’autres hommes.

Pour inviter à cette vigilance, quels que soient les motifs (qui nous sont inconnus) de ces retraits de voile des femmes dans l’assemblée chrétienne, Paul prend à témoin les anges, spectateurs et témoins de la vie de l’Eglise (voir par exemple 1Timothée 5,21 ou 1Pierre 1,12).

La hausse de la population provoque et aggrave des conflits- et contribue au désastre écologique. Pourquoi la limitation des naissances n’est-elle prônée par aucun responsable politique ou religieux ? [Elan)

Peut-être parce que la solution aux problèmes que vous évoquez est plus compliquée qu’une décision de limiter les naissances. Les conflits existent dans l’histoire humaine… depuis le début de l’humanité. S’ils apparaissaient seulement à cause de la surpopulation, alors il y aurait très peu de conflit en Libye par exemple (3,5 habitants au kilomètre carré, contre 116 habitants au kilomètre carré en France métropolitaine…). Quand on pose une bombe, c’est sûr qu’elle tue plus de gens s’il y a beaucoup de monde… mais le problème est peut-être davantage chez la personne qui décide de poser la bombe, non ? Quant au désastre écologique, parmi les facteurs explicatifs, c’est bien davantage la nature des activités humaines (énergies non renouvelables et polluantes, industries ayant un impact sur l’environnement…) que la quantité de population qui est à pointer : Le Pakistan est le 6e pays le plus peuplé du monde, l’Indonésie le 4e. Aucun des deux ne fait partie des vingt pays émettant le plus de CO2 au monde.

L’ordre donné par Dieu de croître et de multiplier s’accompagne d’un commandement de domination de la création par l’être humain, à l’image de la souveraineté de Dieu sur sa création. A l’image, c’est-à-dire avec l’émerveillement et l’amour de Dieu devant sa création, pas la concupiscence liée à notre état de pécheur. Nous avons déjà du mal à mettre en pratique ce commandement là, n’allons pas par dessus le marché renier l’appel à la croissance que Dieu nous a lancé.

Pourquoi est-il question de terre maudite en Genèse 3/17 et de terre soumise à l’inconsistance en Romains 8/20. Qu’est-ce que cela signifie ? Qui est responsable ? (question reconstituée)

Ces deux versets font référence à ce que nous appelons « la chute » de l’homme, ce moment où le péché, le mal et la mort sont apparus dans le monde suite au péché d’Adam et Eve. La question que nous pouvons nous poser est la suivante : Qui provoque cette malédiction et cette inconsistance (en grec, vide, néant) ? Qui est celui qui maudit et qui soumet ainsi la création à l’inconsistance ? L’homme ou Dieu ?

Si nous prenons en compte l’origine de la malédiction, nous pouvons remarquer qu’elle fait indéniablement suite à la désobéissance des premiers humains. Ainsi, dans la Genèse, Adam et Eve sont décrits comme ceux qui, trompés par le serpent,  ont pris l’initiative de la désobéissance qui touchera la terre et la création entière. Paul exprime la même chose en Romains 5/14-17, désignant Adam comme celui par qui le péché est entré dans le monde. Ainsi, l’homme est en cause dans la malédiction, puisque cette dernière vient de son péché.

Dieu a quelque chose à voir, cependant, dans cette malédiction, dans la mesure où il s’agit de la sanction qu’il a choisie pour l’humain. Si nous lisons bien Genèse 3, nous pouvons remarquer que la sanction de Dieu dit sa sollicitude pour l’humain. Ainsi, Dieu met-il à l’homme des limites, afin qu’il puisse se rendre compte qu’il n’est pas Dieu et se détourner du mensonge du serpent (Genèse 3/4-5) pour pouvoir se tourner vers le vrai Dieu. Sa sollicitude ira si loin qu’en Christ, il acceptera de porter lui-même la malédiction du péché pour nous en libérer (Galates 3/13-14).

Je ne vois dans la Bible qu’une seule fois le mot « fornication ». Pourriez-vous m’expliquer de quoi il s’agit ? [Mat

Le mot « fornication » est la traduction du mot grec « porneia » que l’on rend plus souvent aujourd’hui par « impudicité » ou « inconduite sexuelle ». La plupart du temps, quand ce mot est écrit dans le Nouveau Testament, il désigne les relations sexuelles qui ne correspondent pas à ce que Dieu a prévu pour l’homme et la femme. La lecture de 1 Corinthiens 5, 6 et 7, qui voit revenir souvent ce mot, peut nous aider à comprendre ce que cela recoupe (1 Co 5/1, 6/13, 6/18, 7/2).

La volonté de Dieu étant l’union à vie de l’homme et de la femme (Genèse 2/24, Matthieu 19/5, Marc 10/7-8, 1 Corinthiens 6/16, Éphésiens 5/31), l’inconduite sexuelle est ce qui vient détruire ou mettre en péril cette union : sexualité sans engagement, hors mariage donc, prostitution, adultère… – la Bible comparant la relation de Dieu avec son peuple à un mariage, Christ étant l’époux de l’Eglise.

Dans Ephésiens 5/21-28 ou le livre d’Osée, le mot « porneia » désigne aussi, en certains endroits, l’idolâtrie – le fait d’adorer d’autres dieux que le vrai Dieu. C’est souvent le cas quand ce mot est employé dans l’Apocalypse (Ap 2/21…). Il est alors souvent traduit par « prostitution ».

« Sozo »- ce ministère- apparu chez les NRA (fait-il partie des 5 ?) est une forme d’hypnose et d’auto-hypnose qui semble générer du dégât dans les assemblées. Qu’en pensez-vous ? [Jomo]

Sozo est un ministère lié à l’Eglise Bethel aux USA.

C’est un système d’accompagnement spirituel comme d’autres, à l’américaine, c’est-à-dire qu’il permet de « vérifier » certaines zones de nos vies pour les exposer au Seigneur et vivre des guérisons, des déplacements, des délivrances. Donc Sozo peut être considéré comme un versant du ministère pastoral (soin, cure d’âme), oui, et pourrait être une aide pour vivre le ministère pastoral (parmi les cinq ministères d’Ephésiens).

Sur l’auto-hypnose ou l’hypnose, c’est la critique qui sera faite à toute pratique qui inclut un vécu charismatique, par ceux qui n’agréent pas ce vécu charismatique. Et donc à ce titre, non, Sozo ne génère pas de phénomène d’hypnose, sauf si, là encore, la personne à laquelle vous devez penser a vécu un accompagnement Sozo avec quelqu’un qui y a rajouté de l’hypnose.

Dès qu’on touche à l’être humain, il peut y avoir des dégâts. Soit parce que la personne finalement n’entre pas dans une démarche, fût-elle positive, soit parce que l’accompagnant n’est pas tout à fait assez formé, etc.

C’est plutôt le principe des « check-lists » à vérifier, comme si nous étions des voitures à réparer, qui inquièterait le pasteur que je suis. Ce n’est pas parce qu’on a fait une petite prière sur un sujet qu’il est nécessairement réglé 😉

Luc 14-27 : Jésus parle de porter sa croix- alors qu’il nous semble que pour nous cette expression fait référence à Jésus crucifié. Est-ce une erreur de traduction ? [Joël]

Je n’avais jamais entendu dire que l’expression « porter sa croix » fasse référence à la crucifixion de Jésus. Lors de sa passion, on nous dit qu’il a porté sa croix jusqu’au calvaire, mais il ne s’agit pas, dans le passage que vous citez, de cela. À plusieurs reprises en effet, cet impératif est mentionné : Porter sa croix pour être le disciple de Jésus-Christ. Cela signifie assumer sa condition, ne pas chercher d’échappatoire aux difficultés que notre foi chrétienne occasionnera. Je vous cite ici un théologien allemand célèbre, Dietrich Bonhoeffer, mort en camp de concentration : « La croix est imposée à tout chrétien. C’est la mort du vieil homme, lors de sa rencontre avec le Christ. Elle (…) est dressée au commencement de la communion avec Jésus Christ. L’appel du Christ, le baptême, placent le chrétien dans le combat quotidien contre le péché et le diable. De sorte que chaque jour, avec ses tentations de la chair et du monde, déverse sur le chrétien de nouvelles souffrances de Jésus Christ. » Nous voilà prévenus…