Que dit la Bible à propos de la crémation ? [VéroS]

Lorsque Saül et ses fils perdirent la bataille de Guilboa, les philistins leurs coupèrent la tête et exposèrent leurs corps en les clouant au rempart de Beth-Shéân. De vaillants Israélites proches du clan de Saül partirent en mission commando pour récupérer les corps afin de les brûler, puis ils ensevelirent les ossements et jeunèrent durant sept jours (1 Samuel 31). Plus tard, David bénira ces hommes pour leur fidélité à l’égard de Saül… (2 Samuel 2, 5ss)

La crémation n’est pas la pratique courante en Israël et ne connaît pas d’autre exemple dans l’Écriture que celui déjà évoqué. La pratique culturelle par défaut est donc l’inhumation, soit dans la fosse commune, soit dans des grottes naturelles ou éventuellement taillées pour l’occasion, mais nulle part ces pratiques ne sont spécialement recommandées théologiquement : c’est juste l’usage…

Du soin qu’Abraham prête à l’enterrement de Sarah (Genèse 23), ou encore de l’attitude de Joseph d’Arimathée et des femmes qui suivaient Jésus à l’égard du corps du Seigneur après la crucifixion (Jean 19ss), on déduit que c’est une bonne chose d’avoir respect pour le corps des morts. Mais si nos moments de deuil sont précieux pour le Seigneur, ils sont aussi des moments dangereux spirituellement où le Satan nous guette. Chaque culture et chaque rite funéraire génère ses propres idolâtries et ses superstitions. Quels que soient nos choix en matière de « pratique » funéraire, il est essentiel de se positionner très fermement dans la prière du côté du Dieu de la vie qui ressuscitera les morts et offrira un nouveau corps de gloire à ceux qui auront mis leur confiance en Jésus-Christ.

Si Jésus-Christ a vaincu la mort, nous n’allons plus mourir en Christ. Qu’en est-il de ce qui sont morts avant le sacrifice de notre Seigneur Jésus ? [Gaithan]

Jésus a vaincu la mort. C’est la certitude de Pâques.
La mort n’a plus d’emprise sur lui. « Nous savons en effet que le Christ, depuis qu’il a été ramené de la mort à la vie, ne doit plus mourir : la mort n’a plus de pouvoir sur Lui. » (Romains 6,9).

Pour autant  Paul rappelle en 1 Corinthiens 15,26 : « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Ce futur signifie donc que pour Paul cela ne veut pas dire que la mort n’existe plus. Qu’elle soit vaincu veut dire qu’elle n’a plus le dernier mot mais qu’elle est là. Nous mourrons !

Malheureusement beaucoup de traductions françaises traduisent à mauvais escient la parole de Jésus à l’occasion de la résurrection de Lazare : « Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11,25-26). Le grec ne dit pas « il ne mourra jamais », mais « sa mort ne sera pas éternelle ». Ce n’est pas la même chose ! La mort est là, mais c’est elle qui sera vaincue au bout du compte, pas la vie ! D’où l’idée de résurrection plénière et de Vie éternelle.

Ceux qui nous précèdent seront soit Juifs et donc jugés sur la Loi de Moïse, soit non-Juifs et donc jugés sur la loi naturelle (de notre conscience du bien et du mal). Donc sur leurs oeuvres. C’est ce qu’on pourrait croire de prime abord.
Or 1 Pierre 4, 5-6 nous dit : « Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6 Car l’Evangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit. » Cela donne à penser que Pierre agréerait à l’idée du Credo que Jésus est descendu aux enfers (ou au séjour des morts) pour y prêcher durant les 3 jours de sa mort. Ceux qui sont morts avant Jésus ont donc été évangélisés, d’après ce verset un peu énigmatique quand même… Ils seront donc jugés sur la base de leur foi ou non-foi. C’est ce qu’on comprend à demi-mots derrière Jacques 2,23 : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. »

La théologie est souvent spéculative en somme…

Nous sommes appelés par Christ à pardonner sans mesure grâce à l’Esprit Saint qui nous en rend capable. Mais devons-nous pardonner même à celui qui ne nous demande pas pardon ? [Léa]

Bonjour Léa, et merci pour votre question.

Difficile question ! Le pardon est sans doute un des événements de la vie qui est tout à la fois un marqueur de l’existence chrétienne et une des choses les plus difficiles à expérimenter… Un peu comme l’amour des ennemis !

Comme vous le dites vous-même, c’est l’Esprit Saint qui nous rend capable de pardonner. C’est pourquoi je crois que le pardon est d’abord un don… un don de Dieu. Autrement dit, c’est quelque chose de très difficile à décréter, même si c’est un objectif à atteindre. Encore faut-il s’entendre sur les raisons de l’atteindre. Je ne crois vraiment pas que ce soit parce que « c’est bien » de pardonner… Nous ne sommes pas dans le domaine de la morale, mais dans celui de la relation vivante entre personnes.

Quand je parviens, avec l’aide de Dieu, à pardonner à quelqu’un qui m’a fait du mal, cela fait du bien à ma relation avec cette personne qui m’a blessée. Quelque chose de nouveau est possible. Il n’est pas question d’oublier, de faire comme si rien ne s’était passé, mais de trouver un nouveau chemin… C’est une histoire de mort et de résurrection, et c’est pour cela que ce n’est possible qu’avec l’aide du Dieu qui s’est révélé en Jésus-Christ.

Mais quand je pardonne, ça me fait du bien à moi aussi. Car je suis libéré de la rancœur, de la haine, de la « moulinette » qui peut tourner à plein régime dans mon âme et qui me fait ressasser les torts que j’ai subis.

Enfin, le pardon fait du bien à la relation que j’ai avec Dieu. Car quand je pardonne, je fais ce que Dieu me demande, je lui obéis, je l’écoute. Et puisque pour pardonner j’ai besoin de lui, si je parviens à le faire, c’est que je lui ai laissé de la place en moi pour agir, là où moi je ne pouvais rien faire… Le pardon que j’accorde est donc le signe qu’entre Dieu et moi, la relation est fluide !

Alors bien sûr, quand l’autre ne demande pas le pardon, ne reconnaît pas le tort qu’il a pu me faire… Le choses se compliquent encore ! Je crois qu’au moins ça vaut la peine d’essayer de parler avec la personne, ne serait-ce que pour lui dire ce que je ressens. Ce que je ressens, pas combien cette personne est méchante ! C’est depuis ce que j’éprouve que je peux lui faire entendre que je souffre et que j’ai besoin de la réconciliation… Et peut-être entendre à mon tour que je l’ai fait souffrir aussi et que c’est pour cela que ça s’est mal passé… Le pardon passe parfois par la repentance des peux personnes impliquées dans le conflit. On voit bien que c’est déjà là que Dieu peut agir. Mais si cela n’est pas possible, si la personne est fermée, alors au moins je peux demander à Dieu le don du pardon pour me soulager de cette rancœur que je peux éprouver, et pour demeurer dans une relation vivante avec mon Père céleste.

Est-on obligé d’être sanctifié pour prétendre être sauvé ? [Curtis]

« C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Éph. 2 / 8)
« En ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. À bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. » (Rom. 5 / 8-9)

Personne donc ne peut « prétendre être sauvé » et nul n’est « obligé » à quoi que ce soit pour ce faire !

Le salut consiste en la réconciliation avec Dieu, et nous vient de la mort de Jésus-Christ. On le saisit par la foi, qui est confiance en l’efficacité de cette mort pour nous. C’est l’Esprit de Dieu qui met en nous cette foi, et c’est lui aussi qui nous conforme à Jésus-Christ (c’est la sanctification) afin que nous grandissions et que notre témoignage devienne crédible dans le monde. La sanctification n’est ni une obligation ni une condition et n’a qu’un rapport indirect avec le salut : c’en est une possible conséquence. Ne veillez-vous pas vous-mêmes à ce que vos enfants grandissent bien ? Et si jamais ça n’arrivait pas comme prévu, seraient-ils moins vos enfants pour autant ? Par ailleurs, vous, en tant qu’enfant de Dieu, veillez-vous à bien grandir pour lui faire honneur et parce que vous avez compris ce qui est bon pour vous, ou bien pour acheter son amour ? Dans ce dernier cas, vous seriez bien malheureux : on n’achète pas Dieu !

Comment répondre bibliquement à ceux qui expérimentent la « sortie en esprit » ? [Peps]

Le concept de « sortie en esprit » n’est pas vraiment formalisé dans le texte biblique. Pour bien circonscrire la question il faut juste comprendre ces quelques enjeux :
1. L’invasion spirituelle de la vague New Age et extrême-orientaliste a promu des spiritualité de la fuite, la base de l’expérience Hindoue ou yoggique étant de dissocier son âme et son corps afin de connaître l’ataraxie (mot grec pour dire absence de douleur et/ou de ressenti), autrement appelée Nirvana.
2. Il faut bien distinguer une expérience de vision d’une expérience de sortie en Esprit. Par exemple l’expérience de Jérémie avec son chaudron ou sa branche d’amandier (Jérémie 1,11) est une vision.
3. Quelques sorties en esprit sont décrites dans la Bible : Ezéchiel et son expérience du Temple (Ezéchiel 40) ou Jean dans l’Apocalypse, insistent sur le fait qu’ils sont vraiment conduits en Esprit. Le langage employé semble signifier que c’est Dieu qui les fait sortir et voyager en esprit. Ce n’est pas à leur initiative, contrairement aux pratiques extrême-orientales. Il en va de même pour Paul dans le récit de sa conversion quand il dit : « Etait-ce hors de [mon] corps ou dans [mon] corps, je ne sais pas…] en 2Corinthiens 12,2. Il n’a pas encore réussi à comprendre quelle était la nature de son expérience.
4. Jésus est conduit en esprit par le diable dans sa tentation (Matthieu 4). Mais Jésus est Dieu, donc il peut se permettre de voyager en esprit.

Donc la sortie en esprit est une aptitude humaine dans l’absolu, due au fait que nous sommes des êtres spirituels. Mais dans une expérience extatique où l’on sort de son corps, dans une déconnection yoggique, ou dans un voyage astral, l’initiative est humaine, et elle est dangereuse, car notre esprit n’est plus protégé par notre corps et notre âme.
Laissons à Dieu l’initiative et la seigneurie sur ce genre d’expériences extrêmes.

La théologie envisage-t-elle comme possible l’existence de créatures extraterrestres ? [Cynthia]

Il est certain que les créatures extraterrestres existent ! Il y a d’abord toutes les créatures inanimées (qui ne sont pas dotées du statut de personne) : la lune et les étoiles par exemple (Gn 1, 16). C’est plus audacieux qu’il n’y parait de les appeler « créatures » car c’est une révolution théologique de la bible par rapport aux conceptions religieuses du Proche Orient Ancien de ne plus les considérer comme des divinités animées égales en nature au Dieu créateur…

Il y a ensuite, les créatures spirituelles, anges et démons qui sont appelées créatures célestes même si elles ont beaucoup de rapports avec les créatures terrestres.

Il y a enfin Dieu, qui s’est profondément lié à la terre puisque Jésus, Fils unique, n’est ni martien, ni saturnien mais Galiléen. Toutefois, Dieu ne peut évidemment pas être considéré comme terrien puisqu’il est le créateur de tout et différent de ce qu’il a créé (sinon nous serions panthéistes).

Pour ce qui est des E.T. animés (genre ceux des films fantastiques), rien ne s’oppose et rien ne suppose [à] leur existence… Je sais juste que dans cette hypothèse, les humains demeurent les gardiens de la création, que la terre demeure le centre du projet de Dieu… donc ça ne devrait pas changer grand chose.

Au regard des textes bibliques, quelle est la différence fondamentale entre l’âme et l’esprit ? [Nath]

La différence entre âme et esprit dans la Bible. Question très complexe et avec plein de conséquences pratiques.

D’abord parce que la Bible est écrite sur 1300 ans et que donc les représentations de ce qu’est l’humain ont énormément varié entre temps. Donc il n’y a pas une seul anthropologie biblique mais plusieurs ! Certains textes sont manifestement plutôt bipartites : ils considèrent que l’homme est corps et souffle (âme et/ou esprit en un seul bloc), et d’autres tripartites (corps, âme, esprit).

Ensuite les termes d’âme et esprit sont plus tirés des représentations gréco-romaines que de la représentation sémitique et hébraïque. En hébreu il y a de nombreux mots pour décrire le souffle, la vitalité, l’âme, l’esprit, tous ces éléments immatériels de l’humain. Et on ne peut pas trancher pour plusieurs si ce serait plutôt âme ou plutôt esprit quand on le traduit en grec.

Après ça, en français, c’est très compliqué parce que :
– dans l’imaginaire post-chrétien les gens pensent que l’âme c’est un truc religieux (et donc spirituel…) alors que l’âme en latin c’est l’anima, donc ce qui est plutôt biologique, intellectuel, affectif, émotionnel. Donc l’inverse. L’anima grecque est la psychè (et donc le psychisme). La « cure d’âme » (curo-anima) a pour parfait synonyme la « psychothérapie » (psychè-therapeuw).
– quand on parle d’esprit, on pense souvent à l’intelligence (faire un mot d’esprit). Mais ça c’est l’esprit qui vient du mot grec noos (la raison, la pensée), tandis qu’il y a un autre mot pour dire esprit dans le Nouveau Testament qui est le mot pneuma (souffle spirituel posé par Dieu dans l’Adam).
Donc le français rajoute un niveau de complexité.

Pour ma part, je pense que la strate de représentation qui avait cours à l’époque de Jésus est celle qui doit intéresser particulièrement un chrétien, car elle est à la charnière entre nos deux racines : sémitique (hébraïque) et héllénistique (grecque). Et que la théologie chrétienne, très influencée par celle de l’apôtre Paul, est une tentative de faire coïncider les incompressibles de ces deux mondes de pensée.

Enfin, c’est surtout une préoccupation pastorale qui me préoccupe. Choisir le tripartisme (corps, âme, esprit), c’est reconnaître qu’il y a des phénomènes psychiques qui sont très différents de phénomènes spirituels, et réciproquement. Que ces deux zones influent l’une sur l’autre mais qu’elles sont distinctes et que les confondre n’aide pas du tout dans la thérapeutique chrétienne qui cherche la guérison au nom de Jésus. C’est donc un principe de théologie pratique qui me fait choisir, dans un panel large de possibles à l’intérieur du corpus biblique, une de ces représentations de l’humain (de l’époque paulinienne), parce qu’elle est performative, elle est opératoire pour la libération de nos frères et sœurs.

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » – 1Thessaloniciens 5,23

Pauvreté- obéissance- chasteté- sont les 3 voeux exigés des moines pour être conformes au Christ. Jésus- vrai homme- fut-il parfaitement chaste? Qu’est-ce exactement que la chasteté selon l’Evangile ? [Jean L.]

Cher Jean, vous avez bien raison, ces trois vœux font partie des règles classiques observées par les moines et les moniales.
Je ne suis pas un spécialiste de ce type de vocation, mais je ne pense pas que l’objectif poursuivi par ces engagements soit d’être conforme au Christ. L’objectif est plutôt que l’individu se soumette à une règle qui le dépasse et par laquelle la communauté monacale affirme qu’ainsi lui et ses frères (ou sœurs !) s’épanouira. Les Réformateurs — et Martin Luther en tête — se sont justement insurgés contre cette pratique des vœux monastiques estimant qu’ils ne se fondent pas sur la Parole de Dieu; bien plus ils la combattent (je vous encourage à lire le petit texte de Luther « Jugement sur les vœux monastiques de 1521 »)

En ce qui concerne la chasteté, je crois qu’il est nécessaire de ne pas la confondre avec l’abstinence. Être chaste c’est être fidèle, sobre, paisible et joyeux quant à notre sexualité, dans l’état qui est le notre. Pour faire simple: on peut être chaste en couple (notamment par la fidélité et l’attention portées à l’autre, en ne le soumettant pas à soi-même) ou en étant célibataire (notamment en étant paisible et non agité quant à sa sexualité).

Cher Jean, puisque vous me demandez un texte biblique, outre les classiques concernant le mariage, je vous recommande tout particulièrement ces deux-là, quitte à être un peu long :

« A cause des risques d’inconduite sexuelle, que chacun ait sa femme, que chacune ait son mari. Que la mari rende à se femme ce qu’il lui doit; de même la femme à son mari […] Ne vous privez pas l’un de l’autre, sinon pour un temps et d’un commun accord, afin de vous consacrer à la prière; puis reprenez votre vie conjugale, de peur que le Satan vous mette à l’épreuve, parce que vous ne sauriez pas vous maîtriser […] [Quant à ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves] s’ils ne peuvent se maîtriser, qu’ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler » 1 Corinthiens 7, 2-3.5.9

« Il viendra un temps où ils [les gens égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles envers leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, médisants, sans maîtrise de soi, cruels, ennemis du bien, traîtres, emportés, aveuglés par l’orgueil, amis du plaisir plus que de Dieu] ne supporteront plus l’enseignement sain; mais au gré de leurs propres désirs, avec une démangeaison d’entendre, ils se donneront maîtres pour maîtres […] Mais toi, sois sobre en tout » 2 Timothée 4, 3-5

Soyez sobre, soyez béni, cher Jean.

Un chrétien peut il acheter des produits dits « Hallal » ? [Michèle]

« Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme » Matthieu 15, 11. Donc à priori un chrétien peut consommer un produit hallal (licite, permis).

Votre question porte sur l’achat de ces produits. Il faut savoir qu’en France et dans d’autres pays il y a une taxe supplémentaire ajoutée par des institutions, organisations ou entreprises sur les produits hallals vendus, certifiant qui le sont.
Lorsqu’on achète un tel produit on finance une entreprise privée, liée à la religion musulmane.
La question n’est pas est-ce qu’on peut (est-ce qu’on a le droit), mais est-ce utile lorsqu’on est chrétien de le faire ?
Lorsqu’on mélange religion et argent ou foi et argent, comme le rappelle également Jésus, à propos de servir Dieu et l’argent : on « haïra l’un, et aimera l’autre ; ou [on] s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. » Matthieu 6, 24.
Alors oui, on peut en acheter, mais ce n’est pas utile.

Dans l’attente de la résurrection, que devient l’esprit des croyants après la mort ? Et celui des non croyants ? [Laurent]

L’épisode de la résurrection de Lazare nous apprend bien plus que le fait que Jésus soit la Résurrection et la Vie (Jean 11,25). Par la bouche de Marthe on apprend au verset précédent que ce qu’on appelle la résurrection aura lieu au dernier jour. Dans le même registre, Paul parle en 2Timothée 2,18 de croyants problématiques qui se sont « détournés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée » — entendons-nous, il parle là de la résurrection finale, et pas de résurrections comme celle de Lazare, du fils de la veuve, ou des corps qui ressuscitent à la mort de Jésus.

Il semble donc que l’esprit des croyants aille dans le séjour des morts, qui porte des tas de noms, dont celui de Sein d’Abraham, où ils attendent gentiment la résurrection. Ils n’y sont pas actifs puisque la résurrection n’a pas encore lieu. Ils sont dans une sorte de sommeil ; c’est ce mot que Jésus a employé à plusieurs reprise pour parler de la mort. Le réveil-relèvement (les deux termes pour parler de résurrection dans le Nouveau Testament) n’aura lieu qu’à la fin des temps. Et cela vaut pour les croyants comme pour les non-croyants. C’est à ce dernier jour, jour du Jugement dernier, que la destinée finale de chacun sera fixée : vie éternelle ou mort éternelle.

Heureux les chrétiens qui savent déjà pour eux quelle est la destination finale, acquise par Christ !