Les chrétiens peuvent-ils célébrer le diwali ? [David]

Diwali est une des principales fêtes religieuses hindoue et signifie « la fête des lumières » dont la signification est également adaptée dans les cultes sikhs et jaïna.

Selon les différentes régions de l’Inde on peut donner à cette fête des sens divers et variés mais dans la majeure partie du pays, l’objectif premier du rituel de l’alignement des lumières consiste dans la convocation de l’esprit de Lakṣmī, déesse de la prospérité et copine de Vishnu, l’un des trois de la grande trinité hindoue avec Brahma et Shiva, et à qui l’on attribut le salut de l’humanité.

Sans mauvais jeux de mots, même si je ne considère pas la foi chrétienne comme un ensemble de prescriptions sur ce que le chrétien peut ou ne peut pas faire; doit ou ne doit faire. Je vous laisse d’ores et déjà constater l’incompatibilité de fond qu’il peut y avoir entre d’une part l’adoration d’un Dieu révélé en Jésus-Christ dont le premier commandement insiste sur son unicité et son exclusivité, et d’autre part la convocation d’un esprit autre. Un esprit autre, qui s’inscrit dans un ensemble de croyance autre, et qui s’attribue ce que l’on attribut à Dieu. Je ne peux que vous mettre en garde.

Exode 20,5: Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux.

J’ai travaillé en étroite collaboration avec les Indiens et j’ai développé un grand amour pour eux. Cela me brise le cœur que Hindous ne connaissent pas Christ. Comment les évangéliser ? [Dave]

Je crois que vous avez en main toutes les clés pour répondre vous-mêmes à votre question, Dave. Vous aimez les personnes dont vous parlez. Il ne saurait y avoir d’annonce de l’Évangile sans amour pour ceux à qui on l’annonce. Par votre travail avec eux, vous connaissez sans doute bien mieux que moi (par exemple) le mode de vie des Indiens de religion hindoue, leurs convictions, leurs représentations du monde. Vous êtes donc le mieux préparé pour leur parler de Jésus avec des mots ou des expressions qu’ils pourront comprendre. Quant au fond, c’est-à-dire leur repentance et leur conversion, n’ayez pas peur. Le Seigneur, selon ce qu’il a prévu, saura toucher leurs cœurs à travers ce que vous leur direz, mais aussi à travers votre façon d’être avec eux.

Comment répondre bibliquement à ceux qui expérimentent la « sortie en esprit » ? [Peps]

Le concept de « sortie en esprit » n’est pas vraiment formalisé dans le texte biblique. Pour bien circonscrire la question il faut juste comprendre ces quelques enjeux :
1. L’invasion spirituelle de la vague New Age et extrême-orientaliste a promu des spiritualité de la fuite, la base de l’expérience Hindoue ou yoggique étant de dissocier son âme et son corps afin de connaître l’ataraxie (mot grec pour dire absence de douleur et/ou de ressenti), autrement appelée Nirvana.
2. Il faut bien distinguer une expérience de vision d’une expérience de sortie en Esprit. Par exemple l’expérience de Jérémie avec son chaudron ou sa branche d’amandier (Jérémie 1,11) est une vision.
3. Quelques sorties en esprit sont décrites dans la Bible : Ezéchiel et son expérience du Temple (Ezéchiel 40) ou Jean dans l’Apocalypse, insistent sur le fait qu’ils sont vraiment conduits en Esprit. Le langage employé semble signifier que c’est Dieu qui les fait sortir et voyager en esprit. Ce n’est pas à leur initiative, contrairement aux pratiques extrême-orientales. Il en va de même pour Paul dans le récit de sa conversion quand il dit : « Etait-ce hors de [mon] corps ou dans [mon] corps, je ne sais pas…] en 2Corinthiens 12,2. Il n’a pas encore réussi à comprendre quelle était la nature de son expérience.
4. Jésus est conduit en esprit par le diable dans sa tentation (Matthieu 4). Mais Jésus est Dieu, donc il peut se permettre de voyager en esprit.

Donc la sortie en esprit est une aptitude humaine dans l’absolu, due au fait que nous sommes des êtres spirituels. Mais dans une expérience extatique où l’on sort de son corps, dans une déconnection yoggique, ou dans un voyage astral, l’initiative est humaine, et elle est dangereuse, car notre esprit n’est plus protégé par notre corps et notre âme.
Laissons à Dieu l’initiative et la seigneurie sur ce genre d’expériences extrêmes.