« L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. » (1Cor 15.56). Pourriez vous m’expliquer ce verset, surtout la définition de la loi selon ce verset s.v.p ? [Guillaume]

Dans ce passage de l’épître, Paul tente de nous expliquer ce que la résurrection signifie en tant que réalité pas d’abord matérielle mais spirituelle, comme s’il s’agissait pour nous de changer de « dimension » : au v. 45 il parle d’un Adam naturel et d’un autre spirituel. Dans ce contexte, Paul reprend les catégories qu’il utilise habituellement pour nous faire comprendre ce qui nous permet d’entrer dans cette dimension spirituelle de la vie éternelle (ou impérissable) reçue dans la foi : le péché et la loi. L’observance de la Loi juive est pour lui ce qui empêche l’humain de faire pleinement confiance à Dieu et de s’abandonner à sa grâce. Tant que nous pensons que nous pouvons nous améliorer et nous sauver nous-mêmes en nous appliquant à être de bons croyants, nous ne prenons pas conscience vraiment de la pauvreté de notre condition humaine et du fait que nous ne sommes sauvés que par amour par Dieu seul (Cf Galates 2,16 et s). En cela la loi est donc puissance de mort s’opposant à la vie donnée en Christ.

Dans un « processus » de délivrance, quel est l’impact positif ou négatif des médicaments ? Même question dans le cas particulier de Seropram 20mg et Lamotrigine 100mg ? Quand peut-on arrêter la prise ? [Fabienne]

Je ne suis pas spécialiste des questions de délivrance et encore moins médecin. Je noterai cependant trois choses :

-Dieu a donné aux hommes l’intelligence de pouvoir comprendre la création. La médecine, fruit de cette compréhension est une bonne chose. Les médicaments qui vous sont donnés vous aident probablement à garder la stabilité nécessaire à votre démarche spirituelle, peut-être, un peu, comme la civière en Luc 5/17.
-Dieu peut  guérir et délivrer. Il convient alors de donner aux médecins l’occasion de constater son oeuvre en les laissant décider du moment propice à l’arrêt du traitement, le cas échéant. Voir en cela Marc 1/44 et la recommandation que Jésus adresse au lépreux guéri de se conformer aux uses et coutumes de son temps.

-Quels que soient les processus et leurs aboutissements visibles, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ (Romains 8/37-39). La grâce de Dieu  accompagne ceux qui comptent sur lui et elle est suffisante ( 2 Corinthiens 12/9).

Que devient notre âme après notre mort ? [JLuc]

Dans certaines conceptions grecques, dont nous sommes culturellement les héritiers, l’âme est une réalité immortelle, qui est un temps prisonnière d’un corps et qui en est libérée à la mort, soit pour toujours, soit pour être à nouveau enfermée dans un autre corps.

Il faut bien dire que cette conception n’est pas biblique, même si la Bible en utilise parfois les mots. Je ne peux donc pas vous dire où va une telle âme après la mort du corps…

Pour la Bible, tous les êtres justement dit « animés » sont donc des « âmes vivantes » jusqu’à leur mort. Après celle-ci, il n’y a donc plus rien. Ou pour le dire de manière plus imagée, comme fait la Bible, les morts sont au « shéol » ou aux « enfers » qui est un « non lieu », une manière de dire l’inexistence. Dans cette manière d’exprimer ce qu’est une vie, le corps, quant à lui, est ce qui nous met en relation, et il disparaît à la mort. Vivants, nous sommes donc à la fois corps et âme (et non pas : nous avons un corps et une âme). Il n’y a pas d’après la mort.

La Bonne nouvelle, c’est que Jésus a vaincu la mort. Ce que la Bible exprime par le mot de résurrection, c’est-à-dire de réveil, de relèvement d’entre les morts. Ce n’est pas un débouché naturel, c’est un cadeau de Dieu, en Christ, qui nous est promis dans la foi. La résurrection des corps, la vie éternelle de l’âme, c’est dire que nous, à la fois les mêmes et différents car libres du péché qui nous avait atrophiés, nous vivrons éternellement auprès de Dieu notre Père, unis à son Fils comme nous le sommes déjà.

Or Dieu n’est pas lié au temps et à l’espace. Ceux qui vivent en lui ne sont ou ne seront donc pas non plus liés à un lieu ou à un temps. Le lieu et le temps de « l’âme » (c’est-à-dire de nous) après la mort, c’est : en Dieu, dans sa communion, à sa table (image biblique), dans son règne (autre image biblique), au paradis (image utilisée aussi par la Bible).

Mon fils de 10 ans me demande d’être baptisé. Son père dont je suis définitivement séparée s’y oppose et il est d’une autre confession ; que dois-je faire ? [Cathy]

Il me semble qu’il y a deux niveaux dans ce problème : le niveau juridique et le niveau spirituel.

Pour le premier, la question est : qui a l’autorité parentale ? Si c’est le père de l’enfant et vous, il me semble difficile de contourner son refus, quelles que soient ses raisons. Mais peut-être y a-t-il des possibilités de conciliation par un tiers ?

Quant au second niveau, il faut reconnaître que, si Dieu nous parle par le baptême pour nous dire sa parole d’adoption et de salut, il n’est pas limité par ce moyen qu’il nous a donné pour que nous entendions et recevions cette parole. Le baptême n’opère pas magiquement. Si baptiser votre enfant vous est impossible malgré vous, il vous est sans doute loisible de lui (faire) donner une instruction religieuse, peut-être le faites-vous déjà… L’important est de faire connaître Jésus à votre fils, et l’amour que Dieu lui porte. Vous pouvez aussi lui faire comprendre que son père a ses raisons, et que ça n’empêche rien entre lui et Dieu, que Dieu lui parle aussi par vous et par son groupe de catéchèse, que c’est dans la Bible qu’on apprend à le connaître mieux, et qu’il pourra recevoir le baptême plus tard, quand il sera libre de le demander.

Le baptême, comme la cène, sont des aides que Dieu nous donne. S’il nous est impossible d’y participer, Dieu s’arrange autrement pour nous communiquer le salut qui est nôtre par la mort et la résurrection de Jésus. D’ailleurs, d’autres Églises ne baptisent que les adultes qui professent leur foi. Notre propre attachement au baptême de nos enfants ne saurait nous faire oublier que l’important n’est pas ce que nous faisons, mais ce que Dieu fait pour nous.

10 ans de lutte contre mon homosexualité. Aujourd’hui, avec l’impression d’avoir tout essayé, la frustration et la fatigue me gagnent. Je me vois abandonner la foi en Dieu et en moi. [anonym]

Sans avoir plus de détails, je pense que vous posez ici une question qui concerne chaque chrétien : celle du découragement. Nous essayons de bien faire, nous essayons de bien croire et nous nous décourageons devant le manque de résultat et la différence entre ce que nous avons espéré et ce que nous voyons se produire dans nos vies.
L’erreur que nous commettons alors est bien souvent celle s’essayer de bâtir notre vie chrétienne par nos propres forces selon notre propre idéal…au lieu de compter sur Dieu en acceptant simplement ce qu’il nous donne au jour le jour, dans la confiance qu’il a un plan  pour nos vies.Deux options se présentent alors à nous : abandonner le combat et nous laisser conduire par ce qui nous mènera loin de Dieu ou laisser Dieu combattre.
Demandez-vous si vous n’êtes pas en train de tenter de vous sauver vous-mêmes pour pouvoir dans la repentance, rendre les armes de votre combat à Dieu qui en Jésus, a la victoire sur tout ce qui cherche à nous séparer de lui.
Tenez le coup, les yeux fixés sur Jésus (Hébreux 12/1-3), dont la victoire peut  se manifester dans votre vie (Philippiens 4/13). N’hésitez pas à prendre avec des frères et des sœurs un temps de discernement, de partage et de prière. Ne perdez surtout pas courage…

2 Corinthien 12/9 :  » Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. »

 

Si Dieu pardonne tous ceux qui se repentent, cela veut dire que ceux qui ont toujours fait du mal aux autres (les méchants), et leurs victimes (les gentils) auront de Lui la même chose ? (Kourama).

Nous désirons qu’à nos oeuvres correspondent une récompense ou une punition et il nous est difficile, d’un point de vue humain, d’accepter que  gentils et méchants, travailleurs et les fainéants, puissent être au bénéfice du même salut. Jésus parle de cette difficulté, alors qu’il raconte l’histoire des ouvriers de la 11ème heure ( Matthieu 20/1-16).
Comme le suggère la parabole, la justice de Dieu n’est pas la justice des hommes. La lettre aux Romains nous dit que la justice de Dieu, la vraie justice, est un don qui se reçoit dans la foi (Romains 3/22-26). Cette justice ne dépend, en effet, pas de nous, mais de l’oeuvre que Jésus a accomplie, du pardon qu’il nous a acquis en mourrant sur la croix pour nous offrir une vie nouvelle qui ne se finit pas.
Alors, oui, tout ceux qui acceptent l’oeuvre du Christ et qui se repentent, les méchants et les gentils (qui ne le sont jamais vraiment puisque nous sommes tous pécheurs) reçoivent le pardon et le salut que Dieu promet à ceux qui s’attachent à Jésus-Christ. Ceux-ci comme, ceux-la, recevront la grâce de devenir un jour, parfaitement gentils, relevés, restaurés, renouvellés à l’image de ce Jésus auquel ils se sont attachés.

« L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. » (1Cor 15.56). Pourriez vous m’expliquer ce verset, surtout la définition de la loi selon ce verset s.v.p ? [Guillaume]

Paul proclame, dans ce passage, la bonne nouvelle de la résurrection, qui représente la victoire sur la mort et donc sur son origine, la mal commis par l’Homme. Pour Paul, ce mal commis par l’Homme a sa source dans ce qu’il décrit comme une force qui asservit l’Homme, le péché (Romains 6). Le péché est un aiguillon (une piqûre, telle celle d’un insecte vénéneux) en ce sens qu’il produit la désobéissance à la Loi, donc la mort. Le « problème » de la Loi (sans doute ici l’enseignement de Dieu donné à Israël par l’intermédiaire de Moise) est que, face à une nature humaine dominée par le péché, elle rend manifeste en l’Homme la force du péché et qu’elle produit donc la désobéissance de l’Homme à la Loi (Romains 7). Mais celui qui croit que Jésus Christ est ressuscité des morts vit par l’Esprit, et donc peut accomplir la Loi (Romains 8,1-4) et être assuré de sa victoire définitive sur la mort. Paul proclame logiquement à ceux qui, par leur foi en Jésus Christ, vivent libérés de la domination du péché (Romains 6,11-14), la victoire définitive sur la mort.

 

 

Les origines du pentecôtisme semblant mauvaises et bizarres (Parham, Hagin, Branham), peut on en conclure que les pratiques des mouvements charismatiques ne viennent pas de l’Esprit de Dieu ? [CB]

Le jugement que vous portez sur les origines du pentecôtisme me semble également bizarre, mais c’est le vôtre ! On pourrait en dire autant des origines du protestantisme en général (et les opposants à Luther ne s’en sont pas privés au cours des siècles). Et aussi des origines du christianisme (dès les premiers siècles de notre ère dans les écrits juifs ou païens).

La question est seulement : est-ce qu’il s’agit bien d’une expression fidèle (parmi d’autres) de la foi chrétienne, même si vous ou moi n’avons pas la même expression ? La théologie pentecôtiste peut-elle être légitimement tirée des Écritures bibliques ? « Les pratiques des mouvements charismatiques » sont-elles cohérentes avec ces mêmes Écritures, ou en tout cas avec une partie d’entre elles ? Bien que n’étant pas pentecôtiste, je pense que oui, même si j’ai une autre théologie et une autre piété que je pense également légitimes bibliquement.

La Bible nous enseigne qu’on ne peut jamais induire la valeur d’une personne ou d’une Église en fonction de notre regard, mais seulement du regard du Christ tel que les Écritures nous le montrent. C’était le cas par rapport aux remarques de Nathanaël (« Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? » Jean 1 / 46) ou de Jean (« Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons en ton nom et qui ne nous suit pas, et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. » Marc 9 / 38). L’Esprit de Dieu se sert de qui il veut !

Enfin, il faut bien voir, en fonction de ce que l’apôtre Paul en dit, que l’Église de Corinthe à son époque était manifestement une Église de type charismatique. Ce qui n’empêche pas qu’on peut avoir un jugement différent selon les Églises actuelles de type pentecôtiste ou charismatique (toutes ne se ressemblent pas)… ou autres !

Dans le fait de « faire ce que je ne veux pas, et ne pas faire ce que je voudrais » (malgré la prière), dois-je voir un défaut dans mon autorité en Christ ? [Rémi]

Quand l’apôtre Paul énonce ce paradoxe de ce qu’on veut et ne veut pas (Romains 7,19), il n’est pas en défaut « d’autorité en Christ » comme vous dites. Il exprime juste que, aussi spirituels que nous soyons, nous restons des êtres charnels aussi, et que notre âme, notre psychologie, a son inertie propre.

Nous restons donc pécheurs.
L’enjeu est d’être toujours « pécheur-repentant-pardonné », et pas seulement pécheur.

Comment prier justement ? [Max]

Quelle est la manière juste de prier, la bonne attitude pour se présenter devant Dieu dans la prière ? Jésus nous donnes quelques indications, il nous dit comment nous situer, avec lui et en lui, devant Dieu.

La première attitude recommandée est la confiance persévérante. Nous devons croire que Dieu nous écoute et qu’alors que nous sommes ses fils et ses filles en Jésus-Christ, il nous connait, peut et veut pour nous la vie. Ainsi est-il question de cela en Matthieu 7/7-11 et en Luc 18/1-7.

La seconde attitude est l’humilité. Nous ne devons pas prier pour nous faire valoir devant les hommes ou à nos propres yeux. Nous devons au contraire reconnaître que nous sommes faibles et misérables, dans le besoin de Dieu et de sa grâce. cf Matthieu 6/5-7, Luc 18/10-14.

Enfin, celui qui prie est conduit à chercher la volonté de Dieu, qui n’est pas toujours la nôtre, et à se laisser changer par Dieu dans la prière . Ainsi Jésus nous demande de prier pour nos ennemis (Matthieu 5/43-47), il demande à ses disciples de prier avec lui afin que la volonté de Dieu soit faite (Matthieu 26/36-43).

Romains 8/15-17 : « Vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! 16 L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. »

Matthieu 19/14 : « 14Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. »