Comment Dieu nous parle-t-il ? [MD]

De tas de manières différentes ; il est libre !

Mais l’outil qui m’est donné pour l’entendre, c’est le texte biblique. Ce qui suppose un certain nombre de précautions propres à ce media particulier. Ainsi, il faut d’abord lire intelligemment le texte, en usant des mêmes moyens que pour n’importe quel texte (les notes qui accompagnent le texte y aident parfois) : le sens des mots et expressions, le contexte littéraire (= la Bible elle-même, à commencer par ce qui entoure le texte choisi) et historique (= ce qu’on sait du temps et du lieu de l’écriture), etc. Et puis il faut se demander ce que le texte m’apprend, me dit sur Dieu, sur moi, sur mes relations aux autres. Enfin il faut demander à Dieu de me faire comprendre ce qu’il veut me faire entendre, lui qui est une vraie personne vivante, à moi qui en suis une autre.

Il faut aussi accepter que Dieu se taise, ou dise autre chose que le texte biblique (choisi à bon escient ou au hasard). Mais c’est toujours la Bible qui reste le critère : si j’entends Dieu me dire le contraire, alors ce n’est pas Dieu ! Comme toute parole, celle de Dieu est un acte relationnel, qui m’implique autant que lui. C’est ma foi, pas mes connaissances, qui est sollicitée, elle concerne ma propre vie. C’est la parole d’amour d’un père, par elle je reçois la vie du Christ qui est mort et ressuscité pour moi. Dans le concret de mon existence. À proprement parler, c’est lui, Jésus, qui est la parole de Dieu pour moi.

Je puis donc aussi entendre cette parole à travers l’Église, les autres, les événements, la tradition, la nature, etc. Mais dans tout ça, je n’ai pas de moyen de savoir que c’est Dieu plutôt que mon inconscient ou que l’air du temps. Là encore, le critère, c’est la fidélité de ce que j’entends à la révélation biblique. C’est ce que les théologiens protestants appellent le « sola scriptura » : l’Écriture seule a autorité…

Bonjour- je voudrais savoir est-ce qu’on doit être abstinente jusqu’au mariage ? Qu’est ce qui caractérise la fornication ? Est-ce les relations sexuelles sans engagement- amour ou hors mariage ? [jeunechretienne]

Le mot  » fornication » est la traduction du mot grec « porneia » que l’on rend plus souvent aujourd’hui par « impudicité ». Ce mot désigne les relations sexuelles qui ne sont pas ce que Dieu, dans son amour, a prévu pour l’homme et la femme. Notre travail sera donc de chercher, dans les Écritures, ce que Dieu a prévu pour le couple humain.

Il y a un motif récurent dans la Bible. C’est celui de l’unité de l’homme et de la femme. Ce motif se trouve pour la première fois en Genèse 2/24 . Il est répété 5 fois de part et d’autres de la Bible : Matthieu 19/5, Marc 10/7-8, 1 Corinthiens 6/16, Éphésiens 5/31. Ces passages nous disent que le couple humain et la sexualité impliquent une unité qu’il n’est pas bon de détruire. A partir de là, nous pouvons déduire que Dieu nous appelle à vivre notre sexualité dans dans l’ engagement à vie qu’est le mariage.

L’amour est souvent considéré comme un simple sentiment. Sa présence conduit les couples à se former, son absence les brise, laissant souvent familles et individus dans le plus grand désarroi. L’amour, dans la Bible, tel que Dieu le montre aux humains, est un engagement pour l’autre. Le mariage nous invite à apprendre à donner et à recevoir cet amour sans que les sentiments n’aient à en être exclus. C’est un défi qu’on ne peut relever qu’en mettant toute notre confiance en Celui qui promet de conduire et de renouveler ceux qui comptent sur lui.

« Ne vous conformez pas aux habitudes de ce monde, mais laissez Dieu vous transformer par un changement complet de votre intelligence. Vous pourrez alors comprendre ce que Dieu veut » Romains 12/2

Jésus nous dit qu’il y a plusieurs demeures dans la maison du Père et qu’il nous en prépare une. Comment s’approprier cette promesse ? [Haim]

« Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » (Actes 16 / 31). L’origine des uns et des autres, non plus que tout ce qui nous caractérise, n’a plus aucune importance en Jésus-Christ, ça ne pèse plus rien (cf. Galates 3 / 28). Ce n’est pas là un nivellement par le bas, une indifférenciation. Au contraire, chacun est regardé pour ce qu’il est vraiment, mais à travers le Christ Jésus. Il y a donc « beaucoup de demeures », tout comme Jésus avait dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » (Jean 10 / 16) Il y a donc une seule Église, que Dieu connaît à travers sa diversité.

Ceci posé, il n’est pas écrit que Jésus nous prépare « une demeure », mais « une place » « dans la maison de [son] Père » (Jean 14 / 2-3). Il n’est pas dit que nous aurons chacun notre propre lieu, mais que nous serons avec Jésus : « je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » La vraie promesse est celle-ci. Le leu, la place, des chrétiens, depuis la mort et la résurrection de Jésus (cette phrase avait été prononcée avant, c’est pourquoi elle est au futur), c’est « en Christ ». C’est là que nous nous tenons pour profiter de notre salut et de notre liberté, c’est là que nous prions le Père et c’est là qu’il nous exauce. C’est un lieu qui respecte nos particularités, mais qui respecte aussi l’image que le Père a de nous en Jésus, image plus véridique que la manière dont nous nous définissons nous-mêmes.

C’est une bonne nouvelle, car ce que Dieu promet, il l’accomplit, « c’est fait ». On se l’approprie en lui faisant confiance (ce que signifie : « par la foi »).

« Pourquoi tant d’injustices, et de catastrophes dans le monde ». Pourquoi, ce sont les « déjà » plus démunis qui sont le plus souvent « touchés » par tous ces malheurs ? [Noluen]

Le Seigneur dans ses commandements nous ordonne d’être particulièrement attentifs aux plus démunis, parce qu’Il sait bien que ce sont eux qui sont ciblés en priorité par celui qui veut la mort des êtres humains. Il y a plusieurs termes pour les désigner. Il y en a un qui s’est imposé : « les *anawim », les pauvres, les opprimés, les « humbles ». Avec la naissance de Jésus apparaît ce cri de victoire dans la bouche de Marie : « le Seigneur a jeté les puissants à bas de leurs trônes, Il a élevé les humbles » Luc 1.52

« L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. » (1Cor 15.56). Pourriez vous m’expliquer ce verset, surtout la définition de la loi selon ce verset s.v.p ? [Guillaume]

Dans ce passage de l’épître, Paul tente de nous expliquer ce que la résurrection signifie en tant que réalité pas d’abord matérielle mais spirituelle, comme s’il s’agissait pour nous de changer de « dimension » : au v. 45 il parle d’un Adam naturel et d’un autre spirituel. Dans ce contexte, Paul reprend les catégories qu’il utilise habituellement pour nous faire comprendre ce qui nous permet d’entrer dans cette dimension spirituelle de la vie éternelle (ou impérissable) reçue dans la foi : le péché et la loi. L’observance de la Loi juive est pour lui ce qui empêche l’humain de faire pleinement confiance à Dieu et de s’abandonner à sa grâce. Tant que nous pensons que nous pouvons nous améliorer et nous sauver nous-mêmes en nous appliquant à être de bons croyants, nous ne prenons pas conscience vraiment de la pauvreté de notre condition humaine et du fait que nous ne sommes sauvés que par amour par Dieu seul (Cf Galates 2,16 et s). En cela la loi est donc puissance de mort s’opposant à la vie donnée en Christ.

Dans un « processus » de délivrance, quel est l’impact positif ou négatif des médicaments ? Même question dans le cas particulier de Seropram 20mg et Lamotrigine 100mg ? Quand peut-on arrêter la prise ? [Fabienne]

Je ne suis pas spécialiste des questions de délivrance et encore moins médecin. Je noterai cependant trois choses :

-Dieu a donné aux hommes l’intelligence de pouvoir comprendre la création. La médecine, fruit de cette compréhension est une bonne chose. Les médicaments qui vous sont donnés vous aident probablement à garder la stabilité nécessaire à votre démarche spirituelle, peut-être, un peu, comme la civière en Luc 5/17.
-Dieu peut  guérir et délivrer. Il convient alors de donner aux médecins l’occasion de constater son oeuvre en les laissant décider du moment propice à l’arrêt du traitement, le cas échéant. Voir en cela Marc 1/44 et la recommandation que Jésus adresse au lépreux guéri de se conformer aux uses et coutumes de son temps.

-Quels que soient les processus et leurs aboutissements visibles, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ (Romains 8/37-39). La grâce de Dieu  accompagne ceux qui comptent sur lui et elle est suffisante ( 2 Corinthiens 12/9).

Que devient notre âme après notre mort ? [JLuc]

Dans certaines conceptions grecques, dont nous sommes culturellement les héritiers, l’âme est une réalité immortelle, qui est un temps prisonnière d’un corps et qui en est libérée à la mort, soit pour toujours, soit pour être à nouveau enfermée dans un autre corps.

Il faut bien dire que cette conception n’est pas biblique, même si la Bible en utilise parfois les mots. Je ne peux donc pas vous dire où va une telle âme après la mort du corps…

Pour la Bible, tous les êtres justement dit « animés » sont donc des « âmes vivantes » jusqu’à leur mort. Après celle-ci, il n’y a donc plus rien. Ou pour le dire de manière plus imagée, comme fait la Bible, les morts sont au « shéol » ou aux « enfers » qui est un « non lieu », une manière de dire l’inexistence. Dans cette manière d’exprimer ce qu’est une vie, le corps, quant à lui, est ce qui nous met en relation, et il disparaît à la mort. Vivants, nous sommes donc à la fois corps et âme (et non pas : nous avons un corps et une âme). Il n’y a pas d’après la mort.

La Bonne nouvelle, c’est que Jésus a vaincu la mort. Ce que la Bible exprime par le mot de résurrection, c’est-à-dire de réveil, de relèvement d’entre les morts. Ce n’est pas un débouché naturel, c’est un cadeau de Dieu, en Christ, qui nous est promis dans la foi. La résurrection des corps, la vie éternelle de l’âme, c’est dire que nous, à la fois les mêmes et différents car libres du péché qui nous avait atrophiés, nous vivrons éternellement auprès de Dieu notre Père, unis à son Fils comme nous le sommes déjà.

Or Dieu n’est pas lié au temps et à l’espace. Ceux qui vivent en lui ne sont ou ne seront donc pas non plus liés à un lieu ou à un temps. Le lieu et le temps de « l’âme » (c’est-à-dire de nous) après la mort, c’est : en Dieu, dans sa communion, à sa table (image biblique), dans son règne (autre image biblique), au paradis (image utilisée aussi par la Bible).

Mon fils de 10 ans me demande d’être baptisé. Son père dont je suis définitivement séparée s’y oppose et il est d’une autre confession ; que dois-je faire ? [Cathy]

Il me semble qu’il y a deux niveaux dans ce problème : le niveau juridique et le niveau spirituel.

Pour le premier, la question est : qui a l’autorité parentale ? Si c’est le père de l’enfant et vous, il me semble difficile de contourner son refus, quelles que soient ses raisons. Mais peut-être y a-t-il des possibilités de conciliation par un tiers ?

Quant au second niveau, il faut reconnaître que, si Dieu nous parle par le baptême pour nous dire sa parole d’adoption et de salut, il n’est pas limité par ce moyen qu’il nous a donné pour que nous entendions et recevions cette parole. Le baptême n’opère pas magiquement. Si baptiser votre enfant vous est impossible malgré vous, il vous est sans doute loisible de lui (faire) donner une instruction religieuse, peut-être le faites-vous déjà… L’important est de faire connaître Jésus à votre fils, et l’amour que Dieu lui porte. Vous pouvez aussi lui faire comprendre que son père a ses raisons, et que ça n’empêche rien entre lui et Dieu, que Dieu lui parle aussi par vous et par son groupe de catéchèse, que c’est dans la Bible qu’on apprend à le connaître mieux, et qu’il pourra recevoir le baptême plus tard, quand il sera libre de le demander.

Le baptême, comme la cène, sont des aides que Dieu nous donne. S’il nous est impossible d’y participer, Dieu s’arrange autrement pour nous communiquer le salut qui est nôtre par la mort et la résurrection de Jésus. D’ailleurs, d’autres Églises ne baptisent que les adultes qui professent leur foi. Notre propre attachement au baptême de nos enfants ne saurait nous faire oublier que l’important n’est pas ce que nous faisons, mais ce que Dieu fait pour nous.

10 ans de lutte contre mon homosexualité. Aujourd’hui, avec l’impression d’avoir tout essayé, la frustration et la fatigue me gagnent. Je me vois abandonner la foi en Dieu et en moi. [anonym]

Sans avoir plus de détails, je pense que vous posez ici une question qui concerne chaque chrétien : celle du découragement. Nous essayons de bien faire, nous essayons de bien croire et nous nous décourageons devant le manque de résultat et la différence entre ce que nous avons espéré et ce que nous voyons se produire dans nos vies.
L’erreur que nous commettons alors est bien souvent celle s’essayer de bâtir notre vie chrétienne par nos propres forces selon notre propre idéal…au lieu de compter sur Dieu en acceptant simplement ce qu’il nous donne au jour le jour, dans la confiance qu’il a un plan  pour nos vies.Deux options se présentent alors à nous : abandonner le combat et nous laisser conduire par ce qui nous mènera loin de Dieu ou laisser Dieu combattre.
Demandez-vous si vous n’êtes pas en train de tenter de vous sauver vous-mêmes pour pouvoir dans la repentance, rendre les armes de votre combat à Dieu qui en Jésus, a la victoire sur tout ce qui cherche à nous séparer de lui.
Tenez le coup, les yeux fixés sur Jésus (Hébreux 12/1-3), dont la victoire peut  se manifester dans votre vie (Philippiens 4/13). N’hésitez pas à prendre avec des frères et des sœurs un temps de discernement, de partage et de prière. Ne perdez surtout pas courage…

2 Corinthien 12/9 :  » Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. »

 

Si Dieu pardonne tous ceux qui se repentent, cela veut dire que ceux qui ont toujours fait du mal aux autres (les méchants), et leurs victimes (les gentils) auront de Lui la même chose ? (Kourama).

Nous désirons qu’à nos oeuvres correspondent une récompense ou une punition et il nous est difficile, d’un point de vue humain, d’accepter que  gentils et méchants, travailleurs et les fainéants, puissent être au bénéfice du même salut. Jésus parle de cette difficulté, alors qu’il raconte l’histoire des ouvriers de la 11ème heure ( Matthieu 20/1-16).
Comme le suggère la parabole, la justice de Dieu n’est pas la justice des hommes. La lettre aux Romains nous dit que la justice de Dieu, la vraie justice, est un don qui se reçoit dans la foi (Romains 3/22-26). Cette justice ne dépend, en effet, pas de nous, mais de l’oeuvre que Jésus a accomplie, du pardon qu’il nous a acquis en mourrant sur la croix pour nous offrir une vie nouvelle qui ne se finit pas.
Alors, oui, tout ceux qui acceptent l’oeuvre du Christ et qui se repentent, les méchants et les gentils (qui ne le sont jamais vraiment puisque nous sommes tous pécheurs) reçoivent le pardon et le salut que Dieu promet à ceux qui s’attachent à Jésus-Christ. Ceux-ci comme, ceux-la, recevront la grâce de devenir un jour, parfaitement gentils, relevés, restaurés, renouvellés à l’image de ce Jésus auquel ils se sont attachés.