Tout dépend Daniel de ce que vous appelez « être unis », et de ce qui fait l’objet d’opinions (voire de prédications) radicalement opposées. Dès les commencements, les disciples de Jésus ont été appelés à rechercher et manifester leur unité dans la foi. Mais il ne faut pas confondre unité et uniformité. Et ne pas confondre non plus diversité (légitime) et division (nuisible). Je vous encourage à relire le chapitre 4 de l’Epitre aux Ephésiens qui parle des choses essentielles (tant dans les idées que dans la façon de vivre), autour desquelles l’Eglise tient ou ne tient plus debout.
Les frères Moraves (communauté à vocation missionnaire née il y a 200 ans) ont cette devise :
– Dans les choses essentielles, l’unité.
– Dans les choses non-essentielles, la liberté.
– En toutes choses, la charité.
Si vous constatez que dans votre Eglise on dit tout et son contraire, il faut confronter ces « questions qui fâchent » aux Ecritures et décider s’il s’agit de choses secondaires ou essentielles. Si c’est secondaire, vivez-les avec humour, tolérance, bref dans la charité ! Si cela vous semble toucher un point essentiel de la foi ou de la vie en Christ, et relever de la fidélité à l’Evangile et à l’enseignement biblique, alors il faut interpeller l’Eglise, partager votre malaise, inviter l’Eglise à résoudre la question, être prêt à accepter de se laisser convaincre par l’autre, et ce toujours dans la charité ! En bref : il n’y a pas de vérité qui tienne sans amour, mais pas d’amour non plus sans vérité.
Catégorie : Eglise
« Quelle réponse au phénomène de la « Cancel Culture » l’Église peut-elle apporter ? » [Nic]
Le phénomène dont vous parlez, Nic, est en fait très ancien. Dénoncer publiquement telle ou telle personne en vue de l’exclure d’une communauté en raison d’actions, de paroles ou de comportements jugés négatifs a toujours existé, mais cela s’est amplifié avec Internet. Rappeler cependant qu’une telle pratique est peut-être presque aussi vieille que l’humanité, c’est dire qu’elle a quelque chose à voir avec notre péché. Pour moi, les Églises doivent proposer un contre modèle. L’Évangile nous appelle à être de ceux qui refusent de hurler avec les loups. Il s’agit pour moi, en tant que chrétien lambda, de mettre en question les accusations péremptoires relayées par les réseaux sociaux, comme auparavant les rumeurs dans les villes ou les villages. Bien sûr, il ne s’agit pas non plus d’être naïfs. Mais Jésus a accueilli les pécheurs qui se repentaient, faisant ainsi scandale aux yeux de ceux pour qui la condamnation de quelqu’un devait être définitive. Nous annonçons un Dieu qui seul connaît les cœurs et qui peut guider, par son Saint Esprit, chacun sur les chemin de la conversion en Jésus-Christ.
Que penser des églises pentecôtistes où des guérisons spectaculaires ont lieu en se basant sur ce que Jésus faisait ? [Clara]
Chère Clara, je ne suis pas de sensibilité pentecôtiste aussi je me sens assez libre pour vous parler de cela. Je crois en la souveraineté de notre Seigneur. Je crois qu’il a agit au temps des apôtres parles divers moyens dont le Nouveau Testament nous parle. Je ne vois pas pourquoi je devrais douter de son action aujourd’hui encore. Cependant, je ne peux pas être d’accord avec certaines de ces Églises quand elles affirment que seuls ceux qui ont des pratiques comparables aux leurs (guérisons, exorcismes, etc.) sont vraiment chrétiens. Et il y a bien sûr aussi plusieurs faux prophètes qui prétendent agir au nom du Seigneur mais qui ne font trafiquer l’Évangile au nom de la prospérité qu’ils veulent obtenir. Remarquons qu’il y a aussi de faux prophètes parmi les pasteurs qui se moquent des Églises Pentecôtistes au prétexte d’avoir une foi « rationnelle ».
Doit-on se faire rebaptiser parce que le premier baptême a été fait par aspersion ? [Roosevelt]
Votre question Roosevelt en comporte en fait deux : celle du re-baptême et celle du procédé utilisé : l’aspersion ou l’immersion. Je vais essayer de répondre à ces deux questions mais en les distinguant : Il y a dans toute démarche de baptême deux éléments importants et précieux : le premier élément est la grâce de Dieu manifestée en Jésus Christ, une grâce attestée par la communauté croyante qui baptise et le second élément est la réponse croyante de la personne qui reçoit la grâce qui sauve. Ces deux éléments ne sont pas symétriques. La grâce de Dieu est première, royale, magnifique. La réponse humaine est seconde, souvent balbutiante et doit rester consciente de son humilité. Et même humble, cette réponse doit tout au travail du Saint-Esprit en nous. Si une personne prend conscience arrivée à un âge avancé que son baptême reçu enfant dans l’indifférence est la chose le plus merveilleuse de sa vie parce qu’elle découvre le pardon et l’amour de Dieu pour elle, alors, je ne lui conseille pas un re-baptême mais une confirmation de son baptême. Le baptême ne devient pas vrai dans la mesure où je le comprends, mais il est vrai par ce qu’il proclame le Salut obtenu par Jésus il y a 2000 ans sur la croix pour nous et pour moi. Un de mes amis répétait souvent : « nous avons tous été baptisés il y a 2000 ans sur le Golgotha. La cérémonie de baptême n’est que le faire-part de ce qui est arrivé par Jésus ». D’autres pasteurs, d’autres églises auront un autre enseignement sur ce sujet, mais je vous livre là ma conviction intime. Ensuite la quantité d’eau n’est pas importante. Dans certaines églises d’Orient on baptise les bébés et les enfants par immersion. Le sens est le même qu’une aspersion. Ceci est une affaire de coutume locale et de choix relatif à chacun. Je pense que le geste de l’immersion est très beau et représente mieux que l’aspersion le sens biblique de recouvrement, de plongée dans la mort et de résurrection. Mais la signification spirituelle du baptême ne dépend pas d’un formalisme quel qu’il soit. Il m’est arrivé une fois d’accompagner une confirmation par immersion d’un jeune adulte qui avait été baptisé enfant par aspersion.
Un rassemblement chrétien devient un foyer de contamination au Coronavirus ; pourquoi Dieu permet-il cela ? [Jack]
Voici la première chose qui me vient à l’esprit, alors que je lis cette question : Dieu n’a jamais dit que l’Eglise et ses membres seraient épargnés par les malheurs qui sévissent dans le monde. Jésus lui-même ne l’a pas été. (Matthieu 27,40). Il a dit à ses disciples qu’il en serait de même pour eux (Jean 15,20, Jean 16,33). Ainsi, depuis plus de 2000 ans, les croyants subissent des persécutions à cause de leur foi. De la même manière, puisqu’ils vivent dans le monde, où sévissent toutes sortes de malheurs et de maladies, depuis que le péché y est entré, ils n’en sont pas exemptés. Vous pouvez lire, à ce sujet, Romains 8,18-25, dont je cite ici quelques versets :
« Nous le savons en effet, la création tout entière gémit et souffre jusqu’à ce jour dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement dans l’attente de notre adoption et de la rédemption de notre corps. Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. »
Les chrétiens sont des humains, dans un monde pécheur, voilà pour le « pourquoi ? ». Réfléchissons maintenant au « pour quoi ? » et tâchons de laisser Dieu conduire son Eglise. Confions-lui ce moment difficile, afin d’en faire un temps de retour à Dieu, de témoignage et d’espérance. Ainsi, nous pourrons montrer au monde avec lequel nous souffrons, qu’il y a un salut en le Christ, Jésus.
Jean 14,1 « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en moi » dit Jésus.
Une femme peut-elle faire de l’évangélisation ? [Christian]
Oui ! Dans les évangiles, les premières personnes à avoir fait de l’évangélisation (littéralement : annoncer la Bonne Nouvelle) sont des femmes. Celles qui s’étaient rendues au tombeau de Jésus et à qui Dieu a commandé d’annoncer que Jésus était ressuscité (Jn 20.17-18 ; Mc 16.7 ; Mt 28.10)
Au moment de la Pentecôte (Actes 2), Pierre affirme que la prophétie de Joël vient de s’accomplir : « Je répandrai de mon Esprit sur tout être humain ; vos fils et vos filles deviendront prophètes »
Dans les salutations finales de sa lettre aux Romains (chap 16), Paul mentionne Pricille comme une de ses collaboratrice au service de Jésus Christ, ainsi qu’une autre femme, Junia, décrite comme une « apôtre remarquable » (apôtre signifie littéralement : personne qui est envoyée)
Au-delà de ces quelques exemples bibliques, il y a depuis toujours des femmes qui, dans leur foyer, sur leur lieu de travail, auprès de leurs amis ou dans un ministère (de pasteure, prédicatrice, catéchète, etc.) ont amené des personnes à la foi en Jésus Christ.
L’évangélisation est la mission de toutes les chrétiennes et de tous les chrétiens !
En bref, c’est quoi les différences entre catholiques et protestants ? [Sidney]
Points communs catholiques / protestants
– D’abord, c’est la mêmê religion, chrétienne. C’est pour cela qu’on ne doit pas dire la religion catholique ou la religion protestante mais bien la religion chrétienne et la confession catholique ou la confession protestante (comme on peut le faire par ailleurs pour différencier sunnites et chiites dans l’Islam).
– Catholiques et protestants croient en un Dieu unique, présent en trois personnes (on dirait plutôt “personalités” aujourd’hui sûrement) appelées le Père (Dieu en tant que Créateur, le même Dieu que les Juifs), le Fils (Dieu en tant que Sauveur, qui s’est présenté à nous comme le Christ, Jésus), et le Saint-Esprit (le Souffle de Dieu). Ce ne sont pas trois “Dieu” mais bien un seul, un peu comme chacun peut être appelé par son prénom, ou bien par un titre, ou bien par son nom de famille.
– Catholiques et protestants croient que Jésus est au centre de l’Histoire et qu’il a contenu en lui-même l’humanité véritable, qu’il a été l’image de Dieu, qu’il a été crucifié, qu’il est mort, mais que Dieu l’a ramené à la vie (on appelle ça la résurrection).
Points différents catholiques / protestants
– Les protestants mettent l’accent sur le fait qu’on ne doit adorer que Dieu (qui est Père, Fils et Saint-Esprit). Prier une personne humaine est interdit (Marie ou les saints), car c’est convoquer l’esprit des morts. De la même façon on ne prie pas pour un mort puisque c’est Dieu qui s’en occupe. Les catholiques acceptent ces pratiques en revanche.
– Si catholiques et protestants partagent dans leurs offices ce qu’on appelle l’eucharistie, ou la Sainte-Cène, ou la communion, les protestants pensent que ce repas, pris en mémoire du dernier repas de Jésus, n’est pas une répétition du repas initial, mais seulement un souvenir. Les catholiques croient – pour simplifier – que l’eucharistie est un sacrifice, pas les protestants.
– Les catholiques insistent beaucoup sur le fait que l’Eglise soit une institution visible. C’est pour cela qu’ils se dotent d’une organisation facile à comprendre avec le pape tout en haut, les évêques, les prêtres et le peuple enfin. Pour les protestants, tout le monde est égal. Les institutions ne peuvent pas reposer sur les épaules d’une seule personne. Ainsi il n’y a pas de pape, souvent pas d’évêques, et les pasteurs n’ont pas de privilèges très particuliers pour la foi. Ces derniers sont seulement mieux instruits des choses de leur religion.
Pourquoi les fêtes reviennent tous les ans de façon répétitive ? [Andrée]
L’Eglise a inventé un temps chrétien cyclique : l’année liturgique
La définition des fêtes est très liée aux cycles de la nature. L’année liturgique, c’est l’irruption de l’histoire dans la nature. Les fêtes chrétiennes doivent être lues à partir des fêtes du judaïsme ancien, dont le christianisme a repris certaines dates ou en tout cas l’articulation. Il en va de même pour certaines fêtes vis-à-vis du paganisme (païens, romains ou grecs). C’est un peu paradoxal d’avoir remis en place des temps liturgiques qui reviennent chaque année parce que le christianisme s’accommoderait normalement d’un temps linéaire (d’un début à une fin, avec un déroulement historique, qui est l’histoire du salut, de la venue de Dieu au monde), plutôt que d’un temps cyclique (l’éternel recommencement est plutôt une idée du paganisme). Les fêtes chrétiennes sont là avant tout pour remettre au centre l’aspect festif et communautaire de la foi.
Le dimanche
S’agit-il du sabbat (7ème jour ; mais, c’est le samedi…) ou 1er jour de la semaine ? Pour un chrétien, chaque dimanche est une Pâques, chaque dimanche impose le mémorial de la résurrection de Jésus, événement fondateur de notre foi, quand le sabbat était mémorial de la création du monde (repos de Dieu) ou de la libération d’Egypte (un esclave ne se repose pas…).
Le cycle de Pâques
Pâques est supérieur à Noël, même si les gens attachent beaucoup d’importance à Noël. Une année liturgique où l’on sauterait Noël ne serait pas trop grave ; manquer Pâques ferait perdre tout son sens à cette année. A la Réforme, Calvin a essayé de recentrer la vie liturgique sur Pâques, coeur de la foi chrétienne comme la Pâque était le coeur de la foi juive. Il y a continuité avec le judaïsme (la fête capitale est souvenir d’un événement fondateur dans l’histoire du salut) et il y a en même temps radicale nouveauté (de Moïse à Jésus). Coïncidence avec la nature, Pâques se trouve au moment où le jour commence à gagner sur la nuit (équinoxe de printemps) pour dire la victoire de la lumière sur la ténèbre. Le cycle de Pâques commémore le temps de la Passion (partage du pain et de la coupe, la croix et la résurrection au centre de la foi). La date de Pâques est variable, basée sur le calendrier lunaire et non sur le calendrier solaire. Carême (la préparation), Rameaux (l’entrée à Jérusalem), Jeudi-saint (le partage du dernier repas), Vendredi-saint (la crucifixion et la mort), Pâques (la résurrection), Ascension (la montée au ciel), Pentecôte (le don de l’Esprit saint).
Le cycle de Noël
Noël repose sur une conviction et non un anniversaire, car on est sûr que Jésus n’est pas né un 25 décembre. La fête de Noël est la reprise d’une fête païenne (la fête de Mithra, la fête de la lumière et du soleil), et elle arrive assez tard (plus de 100 ans après Jésus). La coïncidence avec la nature est vraie là encore, c’est le moment où le jour est le plus court et la nuit la plus longue mais où le jour va pouvoir commencer à croître, jusqu’à Pâques, et jusqu’à l’été. Noël célèbre l’incarnation de Dieu, qui quitte les sphères céleste pour habiter parmi nous, et son abaissement (il ne naît pas dans un palais mais dans une mangeoire). Le cycle de Noël est un mélange d’humilité et de gloire, comme Pâques l’est avec la croix et la résurrection). L’Avent nous prépare à Noël. Dans l’Eglise d’Orient, on articule plus fortement que chez nous Noël et l’épiphanie (qui est soit la venue des rois-mages, soit le mémorial du baptême de Jésus, moment de sa “nouvelle naissance”).
La Réformation
C’est la seule fête non-chrétienne en ce sens qu’elle ne fait pas référence directement à un événement de la vie de Jésus, mais à l’événement de la Réforme, et plus particulièrement l’affichage des 95 thèses de Luther. Les protestants historiques la fêtent le dernier week-end d’octobre.
Matthieu 22:37-40. Le message du Christ semble entièrement condensé ici. Pourquoi catholiques ou protestants ne sont-t-ils pas plus proches de ce message ? [Clément]
Le double commandement d’amour du Seigneur et du prochain dans le passage que vous citez, c’est effectivement le point central, le résumé de ce que Dieu attend de nous, sinon de tout l’Evangile. L’Evangile, en effet, c’est aussi la bonne nouvelle de l’amour de Dieu pour le monde manifesté en Jésus-Christ !
Je ne sais pas trop, Clément, pourquoi c’est à la fois aux catholiques et aux protestants que vous reprochez de le négliger. Peut-être parce que leurs divisions, qui ont même tourné à la guerre civile en France au XVIe siècle, bafouaient ouvertement ce témoignage ? Cela vérifie hélas le fait qu’entre la volonté du Seigneur pour nos vies et la façon dont nous en tenons compte, il y a un fossé bien large. Pécheurs nous sommes, pécheurs nous restons, et c’est Dieu qui jugera en dernier. Mais l’exigence demeure. Et il faut quand même reconnaître que depuis maintenant un bon siècle, les chrétiens de différentes confessions (n’oublions pas ceux d’Orient) apprennent à se comprendre et à s’aimer, à dialoguer respectueusement. Cela s’appelle l’oecuménisme. Il est né en contexte missionnaire. Car cette unité des chrétiens malgré leur diversité est une condition essentielle pour que notre témoignage rendu à Jésus-Christ soit crédible !
Les chrétiens « non juifs » de l’église primitive fêtaient-ils les « fêtes de l’Eternel » avec les chrétiens « juifs » ? [Nico]
Le livre des Actes des Apôtres, principal document dont nous disposons sur la vie de l’Eglise primitive, n’évoque pas de co-célébration des fêtes juives par judéo-chrétiens et pagano-chrétiens. A Jérusalem, tous les disciples de Jésus étaient juifs (de langue grecque ou araméenne) et continuaient à célébrer leur foi en tant que tels (on les voit se rendre au temple pour la prière, en Actes 2,46 ou 3,1). On peut donc supposer qu’ils participaient aussi aux fêtes du Judaïsme. Paul par exemple tient par exemple à être de retour à Jérusalem pour Pentecôte (Actes 20,16).
L’arrivée des païens dans la communauté des disciples de Jésus, comme Corneille (Actes 10) a posé le problème de leur observance des règles de vie du judaïsme (fallait-il leur imposer la circoncision, les interdits alimentaires et toutes les marques identitaires que le judaïsme de l’époque avait durcies pour bien distinguer, séparer Israël en tant que peuple élu de Dieu des autres nations ?). Cela a provoqué un débat que le « concile » de Jérusalem a tranché (voir Actes 15, et aussi le témoignage de Paul en Galates 2) par le compromis : pas de circoncision, parce qu’en Christ le Salut est offert à tous, juifs ou pas, mais ni pratique idolâtre ni rien qui choque les frères et soeurs juifs, voir Actes 15,29).
Ce débat axé sur les pratiques et interdits religieux n’a pas abordé la question des fêtes. Tout d’abord, parce que certaines avaient un caractère très national (Hanouka, Pourim), et excluaient par principe les non-juifs. Et aussi sans doute parce que les fêtes juives prenaient déjà une signification nouvelle pour l’Eglise, qui rassemblait pagano-chrétiens et judéo-chrétiens à l’écart du judaïsme et de la synagogue. Jésus en célébrant la Pâque juive (Pessah) avec ses apôtres l’avait rapportée à sa propre mort. La Pentecôte à Jérusalem, Shavouot, fêtant le don de la loi par Moïse, était devenue pour ses disciples l’événement de l’irruption de l’Esprit Saint, inaugurant la nouvelle alliance de Dieu avec un Israël élargi à tous les peuples de la terre. Quant au Yom Kippour, jour des expiations, le Christ l’a aboli par son sacrifice unique et définitif (voir l’épître aux Hébreux).