Si vous relisez les versets qui précèdent, vous verrez que cette parole de Jésus est adressée à Pierre, à la suite de sa reconnaissance de Jésus comme le Messie. Jésus dit à Pierre : « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n’est pas de toi-même que tu as trouvé cela. C’est mon Père céleste qui te l’a révélé. » (Matthieu 16. 17, traduction Bible du Semeur, qui est celle que vous avez utilisée, je crois). Cet échange est donc placé sous l’inspiration de Dieu. Jésus confère cette autorité ici à Pierre (il redira une chose semblable à ses disciples au sujet du pardon des péchés en Matthieu 18. 18), mais il faut, je crois, garder clairement à l’esprit qu’il s’agit avant tout de l’autorité de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Donc : il ne faut pas prétendre pouvoir s’approprier cette autorité juste au motif que l’on est un chrétien baptisé. L’Esprit Saint est acteur de cette transmission d’autorité. Et dans le passage que vous citez, la parole a été adressée à Pierre, qui immédiatement après chute, se croyant autorisé à rabrouer Jésus (donc à lui interdire de dire ce qu’il dit) et se fait vertement remettre à sa place par Jésus. Il ne s’agit donc en aucun cas d’un pouvoir dont on disposerait pour toujours.
Auteur/autrice : Michel Block
Le Livre de Josué est-il un récit d’événements historiques ou une allégorie spirituelle sur le « combat spirituel / la conquête de nos péchés »? [L’australie]
Le statut de textes comme le livre de Josué est très difficile à définir dans la mesure où les historiens ont eux mêmes du mal à établir de façon tranchée sa date de rédaction. Le problème est lié au fait qu’il ne sera jamais vraiment possible de savoir si ce qui est écrit procède de la seule invention littéraire ou qu’un substrat historique a déterminé la rédaction. Au fond, la question de l’historicité de ce qui est raconté ici me semble seconde (pas secondaire) dans la mesure où si Josué, ou n’importe quel autre livre de la Bible, n’était qu’une chronique historique, et n’avait rien d’autre à me dire aujourd’hui que de me renseigner sur des événements passés, il ne m’aiderait pas beaucoup dans ma relation à Dieu. Mais si je crois que l’Esprit de Dieu a guidé a rédaction de ce livre comme des autres livres de la Bible, alors je peux, dans la prière, y trouver des passages qui pourront me rejoindre. Ainsi le premier chapitre, par exemple, peut contenir de nombreuses paroles d’encouragements et d’appel à la confiance en Dieu, que je peux prendre pour moi.
En tant que chrétien(ne) est il permis de porter des bijoux et coiffures pour les femmes et des bracelets hormis une montre pour les hommes ? [Dimi]
Quand Paul écrit : « je veux que les femmes, habillées d’une manière décente, se parent avec pudeur et simplicité, non avec des tresses, de l’or, des perles ou des toilettes somptueuses, mais plutôt avec des œuvres bonnes, comme cela convient à des femmes qui affirment honorer Dieu » (I Timothée 2. 9-10) il commence bien par dire « je veux ». Il énonce ici donc, me semble-t-il une prescription relative à des communautés dont il connaît la situation, et où les parures féminines pouvaient relever de pratiques comme la prostitution. Je ne l’entends pas énoncer ici un propos applicable en toute circonstance. De la même manière, il ne parle pas de bijoux pour les hommes, simplement parce que les hommes n’en portaient pas de son temps… Je ne vous parle même pas des montres ! Juste avant il écrit : « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu en élevant des mains pures, sans colère ni arrière-pensées » (2 Timothée 8) correspond au fait que la pratique de la prière s’accompagnaient de l’élévation des mains ; Mais toutes les personnes qui n’élèvent pas les mains quand elles prient ne sont pas condamnables ! Il me semble donc que la question tient surtout à la motivation du port de ces bijoux : s’agit-il de montrer que l’on a de l’argent ? De chercher à se mettre en valeur physiquement dans l’espoir de séduire quelqu’un par ce moyen ? Ou d’honorer le temple de l’esprit qu’est notre corps ? À chaque fois, la question doit être posée quant aux effets recherchés plus ou moins consciemment par le port de bijoux.
Pourquoi avant le triomphe de Jésus-Christ à la croix- celle-ci était symbole de honte- de destruction et de mort ? Quelle place avait-elle dans la société romaine ? [Eva]
La croix est encore un symbole de honte, de destruction et de mort ! C’est un instrument de torture en plus d’être un moyen d’exécution capitale. Il demeure l’un des plus cruels que l’esprit humain ait inventé. Il était le moyen par lequel, dans la société romaine, on mettait à mort les esclaves. Ce n’est que par la foi, quand je reconnais que Dieu, en Jésus-Christ, est venu clouer mon péché sur cette croix odieuse et qu’il a ressuscité Jésus pour signifier mon pardon, que je peux considérer cette croix avec reconnaissance pour l’œuvre de mon Seigneur et Sauveur. Mais une croix, en tant que telle, reste d’abord un objet dont l’usage est abominable.
Que penser du passage d’1 Corinthiens 7:9 lorsqu’on ne peut envisager le couple homme/femme et que l’on est continent ? [AnneOnym
Il me semble que le passage auquel vous faites référence appelle les personnes qui, étant célibataires, ont peur de ne pas pouvoir s’empêcher de vivre des relations sexuelles hors mariage et vie de couple fidèle. Paul conseille à ces personnes de se marier.
Mais je ne suis pas sûr de comprendre la situation que vous évoquez. Si vous n’êtes pas en couple et que la question de la continence ne se pose pas pour vous, c’est peut-être que vous vivez alors une situation de célibat qui peut tout à fait être bénie par Dieu si elle vous invite à le servir avec joie. Vous êtes donc de ceux qui parviennent à vivre comme Paul. Mais qu’est-ce qui fait que vous ne pouvez envisager de former un couple homme-femme ? Si la personne à laquelle vous pensez est mariée, mais pas avec vous, je ne peux que vous encourager à une extrême prudence dans cette relation, quand bien même vous êtes continent, car l’adultère peut surgir sans crier gare.
Comment dois-prendre le Ps 39 en ce qui concerne mes relations et rapports pour mener une vie en Christ ? [James]
Le psaume 39 est un des plus terribles de tout le psautier. Le cri de douleur qu’il exprime est un des plus sombres de toute la Bible. La question que vous posez me semble donc tout à fait légitime : Comment recevoir en tant que chrétien un texte où, à première vue, seul le désespoir semble affirmé ? Une première remarque tient tout simplement au fait que ce texte se trouve dans la Bible… Cela à l’air bête, mais notre conviction est donc qu’il est aussi inspiré par Dieu que tout les autres. En fait, je trouve cela très consolant : Dieu est avec nous jusque dans la vallée de l’ombre de la mort, qui peut parfois prendre l’allure du désespoir. Cela ne veut pas dire qu’il approuve ou encourage ces pensées, mais que nous n’y sommes pas seuls quand nous les éprouvons. Ensuite, je crois que notre foi en Jésus-Christ constitue d’ailleurs une confirmation de cela : le psaume 39 peut-être entendu comme le psaume du samedi saint, Jésus, par sa mort, ayant pris sur lui le poids de toute cette désespérance. Enfin, je crois aussi que ce psaume vient nous encourager à parler à Dieu, à lui dire tout ce que nous avons dans le cœur, dans notre prière. C’est souvent que je me suis ouvert pleinement au Seigneur que j’aie pu me rendre compte qu’il était bien là, qu’il m’écoutait et portait ma souffrance au fond de son cœur de père aimant.
Une femme divorcée peut-elle se remarier ? [Cathy]
Oui. En vous répondant de façon aussi lapidaire, je ne veux pas dire que le mariage est sans importance et que le divorce est une formalité, bien au contraire ! Le mariage est un signe de l’amour que Dieu porte à un homme et une femme, en les donnant l’un à l’autre comme le plus beau des cadeaux d’amour qu’Il pourrait leur faire. Dans un quotidien fait d’écoute, de respect, de pardon donné et reçu, de prière commune et chacun l’un pour l’autre, dans une sexualité épanouie où cette écoute et ce respects mutuels expriment leur quintessence, le mariage est vraiment un cadeau de Dieu. Mais il arrive qu’à cause de notre nature pécheresse, ce cadeau ne soit plus vécu dans un couple. Alors, même au sein du mariage, s’il y a du mensonge, de la violence, du mépris, le couple vit dans le péché. Il faut tout faire pour essayer de rétablir la situation dans et par l’amour, mais il peut arriver que ce ne soit pas possible. Vivre sa vie en chrétien, ce n’est pas habiter au pays des Bisounours ! Il vaut parfois mieux alors un divorce. C’est bien sûr toujours une épreuve, et cela peut être vécu comme un échec. Mais je crois en un Dieu qui fait miséricorde et qui cherchera toujours les pistes de vie dans nos existences. Interdire a priori à une femme (ou à un homme d’ailleurs) de se remarier après un divorce serait, me semble-t-il l’enfermer dans son passé douloureux. Ce n’est pas le projet de Dieu pour nous.
Ma foi est récente (3 mois) mais très profonde. Plus j’avance- plus Satan me tente violemment. Je résiste. Avez-vous des paroles de réconfort ? (je prie tous les jours) [Michel]
Avant tout je souhaite vous féliciter et vous encourager. Vous avez, avec l’aide du Saint-Esprit, franchi le pas de la foi et ce pas est décisif. Soyez béni ! Ensuite, je crois pouvoir vous dire que ce que vous vivez n’est pas du tout le signe que vous faites fausse route, bien au contraire. L’adversaire ne veut pas que nous soyons en relation avec notre Créateur, Père et Sauveur, aussi utilisera-t-il tous les moyens en sa possession pour nous séparer de Dieu. Voici ce que Paul peut vous dire, comme il l’a dit aux Philippiens : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme, jusqu’au jour de Jésus-Christ. » (Philippiens 1.6). Je vous invite aussi à lire et à faire vôtres les paroles du psaume 27, particulièrement ses premiers versets ainsi que le chapitre 8 de la lettre de Paul aux Romains.
Pourriez-vous m’expliquer davantage la notion de l’unicité de Dieu ? [Christ-Joa]
C’est vraiment un immense sujet ! D’autres pasteurs vous donneront sans doute des réponses complémentaires et aidantes pour vous, mais voilà ce que je peux vous partager en quelques mots : L’unicité de Dieu n’est pas un monolithisme. Quand la Bible dit que Dieu est un (Deutéronome 6. 4) elle emploie le même mot que pour désigner l’unité de chair entre l’homme et la femme au sein du couple (Genèse 2. 24). Le couple humain n’est pas une entité dans laquelle la personnalité de l’homme et de la femme disparaissent ! C’est pareil, manifestement, pour Dieu. Le récit de l’apparition de Dieu à Abraham aux chênes de Mamré (Genèse 18) nous montre aussi que tout en étant un seul, il peut être… trois ! Je vous invite à relire ce texte. L’unicité de Dieu a un caractère éminemment relationnel, car Dieu est relation (je pense que c’est une des choses que Jean dit quand il dit que Dieu est amour). Jésus n’a pas remis cette unité en question quand il a dit « Moi et le Père nous sommes un ».
Peut-on aimer un autre homme marié tout en étant soi-même en instance de divorce ? [Nicky]
Le sentiment amoureux n’est pas toujours en phase avec les notions de permis et d’interdit. La façon dont vous posez votre question appelle pour moi d’autres questions, qui permettraient d’affiner la compréhension de votre situation. Est-ce parce que vous aimez cet homme que vous êtes en instance de divorce ? Si vous êtes amoureuse de cet homme, lui l’est-il de vous ? Comment ce sentiment est-il né chez lui alors qu’il est lui aussi marié ? Je ne suppose rien derrière ces questions, et j’espère simplement qu’elle vous aideront vous-même à y voir plus clair, si vous ne vous les êtes pas posées. Il est évident que je ne saurai encourager personne à considérer le divorce comme une issue indifférente de la vie de couple. Mais il est parfois plus sage de se rendre à l’évidence si la vie conjugale n’est plus possible. Dans ce cas, la séparation, pour difficile qu’elle soit, peut devenir porteuse de vie, et il faut vous souhaiter de trouver l’homme que le Seigneur souhaite pour que vous formiez avec lui une seule chair.