Le Livre de Josué est-il un récit d’événements historiques ou une allégorie spirituelle sur le « combat spirituel / la conquête de nos péchés »? [L’australie]

Le statut de textes comme le livre de Josué est très difficile à définir dans la mesure où les historiens ont eux mêmes du mal à établir de façon tranchée sa date de rédaction. Le problème est lié au fait qu’il ne sera jamais vraiment possible de savoir si ce qui est écrit procède de la seule invention littéraire ou qu’un substrat historique a déterminé la rédaction. Au fond, la question de l’historicité de ce qui est raconté ici me semble seconde (pas secondaire) dans la mesure où si Josué, ou n’importe quel autre livre de la Bible, n’était qu’une chronique historique, et n’avait rien d’autre à me dire aujourd’hui que de me renseigner sur des événements passés, il ne m’aiderait pas beaucoup dans ma relation à Dieu. Mais si je crois que l’Esprit de Dieu a guidé a rédaction de ce livre comme des autres livres de la Bible, alors je peux, dans la prière, y trouver des passages qui pourront me rejoindre. Ainsi le premier chapitre, par exemple, peut contenir de nombreuses paroles d’encouragements et d’appel à la confiance en Dieu, que je peux prendre pour moi.

Josué 6:21 – pourquoi Dieu a-t-il commandé le meurtre des femmes et des enfants à Jéricho ? [John]

Ce type de passage est difficile dans un contexte culturel très marqué par l’humanisme, qui tolère mal l’idée que Dieu pourrait sanctionner l’humanité.

Ce serait oublier que, si Dieu est amour, c’est dans le sens qu’il a pour projet de bénir l’humanité, mais que si les Hommes veulent s’émanciper de Lui, ils auront à en supporter les conséquences…

De même, on entend parfois que le Dieu de l’Ancien Testament serait un Dieu méchant et injuste. Ce n’est pas ce qu’enseignent les Ecritures.

Jéricho fait partie du pays de Canaan, un pays que Dieu a promis à Abraham de donner à sa descendance pour le bénir. Mais Dieu ne choisit pas ce pays au hasard… Il y règne une grande injustice, qu’Abraham va lui-même largement constater. Et c’est quand l’injustice en Canaan sera à son comble (400 ans plus tard… on voit la persévérance des Cananéens dans l’injustice) que Dieu va donner le pays à la descendance d’Abraham (Gn15,16).

En Dt 20, 16-20, Dieu ordonne la destruction de tout ce qui respire chez les peuples du pays de Canaan pour une raison simple : il ne faut pas que les Israelites soient mal influencés par l’idolâtrie et les pratiques « abominables » de ces peuples. A ce propos, il faut noter que Dieu épargnera Rahab, la « prostituée de Jéricho », parce qu’elle était du côté du Seigneur et de son projet.

La conquête de Jéricho était liée à un temps bien spécifique de l’histoire du salut, et rien dans la Nouvelle Alliance ne suggère qu’il faille exterminer les peuples idolâtres !

Mais la dureté à nos oreilles modernes (il ne faut toutefois pas minimiser la violence de l’humanité à cette époque) de ce passage nous interpelle sur trois points :

-Dieu sanctionne, tôt ou tard, ceux qui se révoltent contre lui. C’est Le Créateur et le maître de l’histoire, et Il fait comme Il veut.

-Il veut grandement bénir ceux qui, tel Abraham, ont foi en Lui.

-Si la bénédiction de Dieu traverse les générations, Sa colère aussi… Mais les Hommes ont toujours la possibilité de bénéficier de Sa bénédiction.

Dieu est amour… mais on ne se moque pas de Dieu.