Les gens sont constamment entourés de tentations sexuelles. Comment pouvons-nous les vaincre ? [Vincente]

Regardons à la première tentation :

En Genèse 2/15-16, Dieu dit : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » En Genèse 3/1, le tentateur dit :  » Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? ».

Ainsi, la tentation vient de ce que nous regardons aux commandements de Dieu comme à ce qui va nous contraindre, nous empêcher de vivre alors que les commandements de Dieu vont plutôt nous donner la direction pour vivre de belles choses. La Bible nous dit que l’homme et la femme sont créés pour vivre leur sexualité dans le cadre du mariage, d’un engagement de leur être l’un pour l’autre. La première chose à faire est alors certainement de considérer la beauté de ce projet de Dieu pour l’homme et la femme afin de désirer le vivre et de repousser les mensonges qui nous laissent entendre qu’il est bon de vivre une sexualité libre d’engagement.

Cela n’est néanmoins pas suffisant, tant il est vrai que de savoir ce qui est bon ne nous permet pas de le faire (Romains 7/18-20). Nous devons pour cela être conscients que nous ne pouvons pas de nous-mêmes vaincre. Nous ne pouvons que nous confier en celui qui a la victoire sur le mal, le péché, et la mort, Jésus vivant en nous, par le Saint-Esprit. Voir Matthieu 4/1-11, Romains 8.

Si Dieu a tout créé, pourquoi a-t-il créé des choses dangereuses comme des animaux dangereux, des maladies et des virus ? [Elodie]

Le livre de la Genèse nous parle de la création du monde par Dieu, mais pas dans une perspective scientifique comme la nôtre aujourd’hui, plutôt dans la préoccupation du « sens de la vie ». Dieu crée les choses du monde. L’écosystème terrestre inclue la vie et la mort, même pour l’humain après le chapitre 3. Le lion mange la gazelle, la gazelle mange les feuillages. La prédation fait partie du processus de la vie et de la mort. Les bactéries et autres virus permettent la régulation de certaines destructions, la limitation d’une croissance exponentielle de certaines espèces… Cet équilibre est quand même assez merveilleux, bien qu’il inclue la violence, c’est vrai.

Maintenant, puisque la perspective de la Genèse est la question du sens, il est clair que le type de création dont nous parle le premier livre de la Bible est très particulier. Il s’agit de façonnage plus que de création. Le verbe BARA utilisé en hébreu et qui est traduit par créer est un verbe de l’artisanat. Au commencement il y a surtout le TOHU BOHU (la Terre était informe et vide). Le processus de création est plus de l’ordre la mise en ordre que de la baguette magique. Il y a de la matière qui « est-là », et Dieu met de l’ordre dans toute cette confusion, il sauve le monde de l’indifférenciation et du chaos, de l’indétermination et de la vacuité.

La théologie du rédacteur de la Genèse met donc en place ce qui sera la dynamique de toute l’Ecriture : Dieu veut nous sauver, nous extraire du désordre, nous retirer du magma, pour faire quelque chose de beau, de très beau. C’est pour cela que nous continuons la dynamique créationnelle de Dieu par rapport à ces chose qui « sont-là » et nous paraissent mauvaises.

Est-ce que le jeu est un péché s’il n’est fait que socialement pour de petites sommes d’argent ? [CCJB]

En quoi l’argent mis en jeu contribue-t-il au lien social entre les personnes qui jouent ? Quand je joue (moi en général, ce sont plutôt des jeux de société coopératifs, mais chacun son truc) je n’éprouve pas le besoin de mettre de l’argent en jeu pour que ce soit intéressant. Le problème ne me semble pas être dans la quantité d’argent mais dans le fait même qu’il y ait de l’argent ! Paul nous dit (1 Timothée 6. 10) que l’amour de l’argent est une racine de tous les vices, et Jésus nous dit bien que nous ne pouvons pas servir Dieu et Mamon (la personnification de l’argent) en même temps. Car l’argent est un outil économique permettant l’accès aux bien de consommation. Quand il devient autre chose (par exemple, facteur de socialisation dans les jeux) il ouvre la porte au péché (rivalité, envie, compétition vaine…)

Combien les chrétiens devraient-ils retirer du monde ? Combien devrions-nous retirer de la culture et des gens du monde et combien devrions-nous engager ? Quelles étapes devrions-nous prendre ? [Aaron]

Les questions que vous posez ne peuvent pas, me semble-t-il recevoir de réponse absolue, valable pour chacun de nous. Les réponses dépendent de notre rapport personnel au monde. Dans sa prière avant de mourir, Jésus (Jean 17. 14-19) nous fait comprendre que les disciples de Jésus ne sont pas du monde, c’est-à-dire qu’il ne fonctionne pas selon la logique sans Dieu que le monde adopte spontanément, mais qu’ils sont toutefois envoyé dans le monde, afin d’être témoins de l’amour que le Père a pour ce monde. Nous devons être « à part » (c’est le sens du mot « sanctifiés » ou « consacrés » des versets 17 et 19), c’est-à-dire signifier par notre attitude et nos paroles un décalage avec le monde ambiant. Selon les situations, ce décalage prendra la forme d’un retrait plus ou moins grand. Si je sens qu’aller en boîte de nuit sera pour moi une trop grande source de tentations (consommation d’alcool, amours sans lendemains…) je ne dois pas aller en boîte. Si je suis assez solide et que j’ai à cœur de témoigner auprès des gens qui fréquentent ces lieux, alors je dois y aller ! Si les conversations à la machine à café de mon boulot tournent à la médisance sur tel ou tel collègue et que je sens bien que je me laisse aller moi-même à médire, autant ne plus fréquenter la machine à café quand il y a du monde. Mais si Dieu me rend assez fort pour ne pas rentrer dans ce jeu-là, autant aller à la machine et témoigner.

Comment devrions-nous comprendre Ananias et Saphira dans Actes 5 ? Frapper des personnes de mort ça ne ressemble pas au Dieu révélé en Jésus. On dirait une histoire de l’Ancien Testament. [Aaron]

Je ne comprends pas Ananias et Saphira. Je ne comprends pas que l’on s’engage dans un mouvement en pensant dissimuler des choses qui devraient être mises au clair. Mais aussi, dans ce passage, je ne lis pas que c’est Dieu qui les met à mort. Leur mort intervient comme une conséquence inévitable de leur mensonge, qui entraîne une blessure dans la communion de la première Église ; Je reçois ainsi ce que Pierre dit bien plus comme une plainte quant à ce qu’ils ont fait que comme l’énoncé d’une sentence. Cela fait en moi écho à I Corinthiens 11 (particulièrement les versets 27 à 30) qui explique qu’en raison de leur manque de communion, les Corinthiens ont parmi eux beaucoup de malades, et que certains même sont morts.

J’ai une fois prié pour ami qui a fait des péchés. Ma prière n’a pas été exaucée et mon ami a fini par blesser gravement les autres. Pourquoi la prière est-elle sans réponse ? [D]

La prière est, par nature, puissante car elle est le dialogue entre le Dieu créateur aimant-sauveur et moi la créature aimé-sauvé.

Dans ce dialogue, celui qui sauve est donc bel et bien Dieu. Et pas moi.
Dans ce dialogue, je remets à Dieu ce que je perçois comme pesant pour ce monde, pour mon environnement et moi-même.
Or, dans les textes bibliques, nous découvrons que Dieu peut laisser, selon ses propres objectifs (qui sont bons et témoignent de SON amour) des poids, des résistances et cela malgré notre prière.

Le premier exemple qui me vient en tête est la prière d’Abraham pour Sodome (Genèse 18-19) qui est entendue, prise en compte par Dieu… même s’il savait que la destruction de la ville serait évidente au regard de l’état dans laquelle elle se trouvait. Dans ce dialogue, Dieu a bien entendue la prière d’Abraham. Il l’a exaucée. Pourtant la ville de Sodome a belle et bien été détruite.

Je suis persuadé que Dieu a entendu votre prière et il l’a exaucée… même si l’ami en question a poursuivi une oeuvre destructrice. En le laissant agir ainsi, Dieu poursuit de bons objectifs. Que votre coeur soit patient et vous allez contempler plus vite que vous ne l’imaginer quels étaient les objectifs du Seigneur.

Quelle est la signification de Hébreux 10:26-27 ? [CC]

Que penser de ce qu’est pécher volontairement alors que nous sommes au fait de ce qu’est la vérité ?

Dans l’évangile selon saint Jean (14, 6), le Christ se fait connaître comme étant lui-même la vérité. Ce rappel me semble indispensable pour saisir la force des versets 26 et 27 d’Hébreux 10.

Premier pas: Lorsque je vis en Christ, je vis dans la vérité et la clarté et non plus dans le mensonge et la confusion.

Deuxième pas: Le péché est justement d’être ce mensonge et cette confusion qui se placent entre Dieu et moi. Que ce péché vienne de moi ou qu’il provienne d’une puissance extérieure à moi.

Troisième pas: Si je place volontairement du mensonge et de la confusion entre Dieu et moi c’est que je ne ne vis plus en Christ. Je suis donc sous l’influence de puissance contraire à Dieu. Mon comportement est donc un rejet réel du Christ et de son sacrifice unique et parfait. Mon comportement est en opposition à l’Esprit qui donne la vie.

Quatrième pas (celui de la grâce): Heureusement Christ est justement venu pour sauver les éprouvés et perdus que nous sommes. Il connait ce comportement « stupide » que nous adoptons, il nous appelle par notre nom et il souffle en nous son esprit d’appel à la conversion.

Cinquième pas (celui de la conversion/de la foi): Son esprit témoignant, nos cœurs s’ouvrent à lui et nos bouches crient : « Sauve-nous/Hosanna ».

Les mauvais esprits ne sont-ils pas ce qu’aujourd’hui on appelle les maladies mentales ? [Daniel]

Les mauvais esprits sont des réalités spirituelles.
Les maladies mentales sont des réalités psychologiques.
Les premiers interagissent donc au niveau spirituel de l’humain (avec des retombées sur le corps et sur la psyché), les deuxièmes interviennent au niveau de la psyché (l’âme, du latin anima).

Le fait de qualifier telle ou telle pathologie de maladie mentale ou de démonisation par un mauvais esprit est quelque chose qui dépasse de loin le fait scientifique, c’est éminemment culturel et daté. Beaucoup de comportements jugés comme étant le fait d’un esprit mauvais à l’époque des récits bibliques pourraient être requalifiés comme des maladies de la psyché aujourd’hui. Mais a contrario, beaucoup de pathologies évaluées à la hâte comme psychiatriques devraient, dans notre société scientiste, être révisées pour y constater une action externe (« démon ») plutôt qu’interne (pulsion) à l’humain.

J’ai entendu un pasteur dire que Marthe et Marie (Lazare) étaient déjà ressuscitées ? Qu’a priori nous aussi ! Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il a voulu dire ? [Aline]

Dire que Marthe et Marie étaient déjà ressuscitées ? J’imagine que dans le fil de son message, le pasteur qui prêchait sur Jean 11 a voulu insister sur la centralité de la Résurrection dans l’Evangile de Jean. Et le chapitre 11 étant le chapitre central de l’évangile, il est clair que Lazare y ressuscite, Jésus y est dévoilé comme celui qui peut dire « Je suis la résurrection et la vie ». Symboliquement, on peut aussi dire que Marthe et Marie sont ramenées vers la vie, alors qu’elles étaient rentrées dans le deuil et la morbidité liée à la mort récente de leur frère. Donc j’imagine que le pasteur a voulu insister sur la construction littéraire de Jean 11 qui nous incite à voir une résurrection qui « relève » tout le monde.

Maintenant… Marthe et Marie sont mortes quelques années après. Et Lazare aussi !
Seul Jésus, premier-né d’entre les morts, est déjà ressuscité aujourd’hui.

Pensez-vous que Matthieu 24 parle de la destruction du temple en l’an 70 de notre ère ou de ce qui doit encore arriver? [Daniel]

La difficulté de Matthieu 24 est que la prophétie de Jésus semble associer la destruction du temple de Jérusalem (qui semble depuis avoir eu lieu) et le retour du Christ (qui semble ne pas avoir eu lieu).

Or Jésus répond à deux questions des disciples (24,3) : quand le temple qu’ils voient sera-t-il démoli ? Et quel signe annoncera la venue de Jésus et la fin des ères ?

Jésus prévient ses disciples d’éventuels égarements, disant que la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier avant que ne vienne la fin (24, 4-14).

Puis il revient à l’épisode de destruction du temple, que les disciples verront (cela aura lieu dans « cette génération », voir 24,34), pour les prévenir qu’ils ne doivent pas croire les faux messies, puisque le retour du Christ vrai Messie sera un évènement frappant et évident (24,27), dont personne ne connait la date, même pas le Fils (24,36).

La difficulté principale de ce passage, laissant pensant que les deux évènements se suivront immédiatement, se trouve dans la traduction de la formule grecque « eutheos de meta » en 24,29, souvent traduit « aussitôt », ou « immédiatement après ».

Or dans certains contexte, eutheos renvoie bien à l’idée d’immédiateté, mais dans d’autres contextes, il renvoie à l’idée d’une succession dans le temps, qu’on peut traduire par « par la suite ».

Eutheos est également utilisée en Jean 6,21. Si eutheos signifiait « immédiatement », alors cela signifierait que la barque aurait accosté miraculeusement immédiatement sur l’autre rive, la barque étant au milieu du lac quand les disciples voient Jésus marchant sur l’eau (Jean 6,19). Or un tel bond de la barque sur les eaux du lac n’est pas décrit dans les récits de Marc 6 et Matthieu 14 de la traversée du lac.

Ainsi, en Matthieu 24,29, la traduction « par la suite, mais après » plutôt que « immédiatement après » colle mieux au contexte de Matthieu 24 où Jésus décrit l’enchainement de deux événements dont il souligne qu’il faut les dissocier dans le temps, ce pour encourager ses disciples à veiller avec patience et à rester ferme dans la foi.

Clairement, c’est la destruction du temple de Jérusalem reconstruit par Hérode que Jésus prophétise ici (reprenant la prophétie de Daniel 9,27), d’où la note du narrateur au verset 15 « que le lecteur comprenne ». Prophétie accomplie avec la profanation du temple de Jérusalem par l’occupant romain en 70.