La Bible semble dire que les fantômes pourraient être réels (1 Sam 28, Matt 14:26 et Luc 24:39). Jésus ne réprimande pas les disciples pour une croyance superstitieuse. Comment comprenons-nous cela ? [Lucie]

En réalité, le mot « fantôme » est un choix de certains traducteurs de Bible pour faciliter notre compréhension du texte. Le mot « fantôme » n’existe pas en tant que tel dans les textes originaux en grec et en hébreu.

Dans le Nouveau Testament, le terme original grec est le mot « esprit » (pneuma). Certaines éditions de la Bible choisissent de traduire ce mot tantôt par « fantôme », tantôt par « esprit » en fonction du contexte.

Lorsque la Bible parle des esprits, rien à voir avec l’idée qu’on se fait des fantômes aujourd’hui (des personnes décédées qui viennent hanter les vivants). Il ne s’agit pas d’une superstition pour autant. Dans le Nouveau Testament, Jésus et ses disciples sont régulièrement confrontés à des « esprits » qualifiés de « mauvais » ou « impurs ».

Jésus a autorité sur les esprits mauvais. Par la foi et par la prière nous pouvons user de son autorité pour chasser ces esprits qui asservissent les humains. (Voir par exemple Marc 9.14-29)

Les mauvais esprits ne sont-ils pas ce qu’aujourd’hui on appelle les maladies mentales ? [Daniel]

Les mauvais esprits sont des réalités spirituelles.
Les maladies mentales sont des réalités psychologiques.
Les premiers interagissent donc au niveau spirituel de l’humain (avec des retombées sur le corps et sur la psyché), les deuxièmes interviennent au niveau de la psyché (l’âme, du latin anima).

Le fait de qualifier telle ou telle pathologie de maladie mentale ou de démonisation par un mauvais esprit est quelque chose qui dépasse de loin le fait scientifique, c’est éminemment culturel et daté. Beaucoup de comportements jugés comme étant le fait d’un esprit mauvais à l’époque des récits bibliques pourraient être requalifiés comme des maladies de la psyché aujourd’hui. Mais a contrario, beaucoup de pathologies évaluées à la hâte comme psychiatriques devraient, dans notre société scientiste, être révisées pour y constater une action externe (« démon ») plutôt qu’interne (pulsion) à l’humain.

Qu’est-ce qu’un « mauvais esprit envoyé par Dieu » (1Sam 16:14) ? [Laura]

Avez-vous remarqué qu’avant que Jésus n’arrive, aucun esprit mauvais n’est chassé ?
L’esprit mauvais dans l’histoire que vous évoquez est juste calmé par la harpe de David. Et à part l’esprit mauvais (venant aussi de l’Eternel) qui était en Pharaon, on n’en parle pas beaucoup, des démons…
Tout simplement parce que seuls le nom et la présence de Jésus les fait trembler et décamper. Il est le seul à avoir la victoire sur eux.
C’est une nouveauté du Nouveau Testament dont on prend peu la mesure !
Dans les mille pages du Premier Testament, il n’y a pour ainsi dire aucune conscience de l’existence de ces puissances mauvaises, on les appelle plutôt les dieux, ou faux dieux, etc.

Dans ce récit, dire « un esprit mauvais envoyé par Dieu » évoque le fait qu’il y a une souveraineté de Dieu, et que sa loi fait que, normalement, le croyant devrait être indemne de toute forme de démonisation. Pourtant, dans sa justice, l’Eternel autorise Satan à « embêter » les humains (voir l’histoire de Job). C’est souvent à la mesure de leur iniquité. Par cette expression, en disant que l’esprit mauvais est envoyé par Dieu, il est affirmé qu’il n’est pas injuste que Saül soit embêté par cet esprit. Comme Paul avec son « écharde » qui lui valut pour réponse : « Ma grâce te suffit » (1 Corinthiens 12,9).