On trouve dans le Nouveau Testament des recommandations de décence adressées aux femmes chrétiennes (par exemple 1 Timothée 2,9). Quant aux critères précis de pudeur ou d’indécence, ils varient selon les lieux, les cultures, et les époques. Aller seins nus ne choque personne dans certaines tribus d’Afrique ou d’Amazonie, il n’en est pas de même chez nous. Les apôtres qui écrivaient aux femmes chrétiennes tiennent compte de leur contexte culturel, qui n’est plus le nôtre. Par exemple Paul recommande aux femmes de prier la tête couverte (1 Corinthiens 11,5ss) parce qu’à l’époque à Corinthe, et c’était vrai aussi dans le judaïsme, il était indécent pour une femme d’aller nue-tête ; ce voile sur leur tête signalait et honorait leur féminité, tout en en réservant la beauté à leurs seuls époux. Ce qu’il faut retenir en tout cas, c’est qu’il n’est pas seulement de la responsabilité des femmes de ne pas provoquer les hommes, mais les hommes sont aussi responsables du regard qu’ils posent sur d’autres femmes que la leur, qu’elles soient voilées et « emburquinées »… ou pas. Les questions de tenue vestimentaire, au fond, reviennent toujours à celle du respect de l’autre.
La communion par la prière entre chrétiens vivants et ceux déjà morts est-elle une vérité biblique ? Les morts peuvent ils « porter » nos prières ? [Laurent]
Le symbole des apôtres évoque la « communion des saints », c’est à dire ce lien qui unit les croyants de tous les temps, y compris ceux et celles qui nous ont précédés dans l’éternité. Dans un passage magnifique, l’épître aux Hébreux nous en précise la nature : « vous vous êtes approchés… de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, avec ses milliers d’anges. Vous vous êtes approchés d’une assemblée en fête, celle des fils premiers-nés de Dieu, dont les noms sont inscrits dans les cieux »…(He 12,22-23). Donc en un sens oui, nous sommes en communion parce qu’unis dans un même culte rendu au Père par l’immense assemblée de ses enfants, cette grande foule de témoins dont nous sommes entourés (Hé 12,1). Mais nous ne sommes pas pour autant en lien de prière entre vivants et morts ! La prière nous relie à Dieu seul, par la médiation d’un seul : Jésus-Christ. Il n’est pas question dans la Bible de communiquer avec les morts ni qu’ils soient des sortes d’intermédiaires de nos requêtes. Saül s’y est essayé en violation de la loi de Dieu (lire le curieux récit de son dialogue avec Samuel décédé en 1 Samuel ch.28,7-25).
Peut-on voir dans la Bible un texte qui parle de la vie de Jésus entre ses 20 et 30ans ? [Ghislain]
Les quatre évangiles que nous avons conservé pour former le canon du Nouveau Testament (et qui font donc autorité pour nos vies) n’évoquent pas cette période de la vie du Christ.
Le but des évangiles étant clairement de susciter la foi dans le Messie et ainsi recevoir la vie, les évangélistes se sont concentrés sur des moments-clés de la vie et de l’enseignement du Seigneur : sa présentation au Temple quelques jours après sa naissance et sa venue au même lieu à 12 ans affirment ainsi que Jésus est bien né et a grandit… comme nous (il n’est donc pas apparu par miracle directement adulte); son baptême à environ 30 ans sur les bords du Jourdain vient inaugurer le début de son ministère qui se poursuivra jusqu’à sa mort, sa résurrection et son ascension.
Le mot Schekinah est souvent prononcé par des pasteurs. Je voudrais savoir s’il s’agit d’un des noms de Dieu. [Brice]
Shekinah est le mot hébreu pour dire que D.ieu vient véritablement demeurer auprès de son peuple, dans le tabernacle. On le comprend généralement par « présence » ou « gloire ».
Il ne s’agit donc pas d’un nom de D.ieu (le judaïsme ne voulant pas nommer D.ieu pour éviter de le prononcer en vain) mais d’une action de D.ieu pour se faire connaitre/voir/sentir.
Les pasteurs qui prononcent le mot Shekinah supplient donc D.ieu de descendre dans le temple, auprès de la communauté rassemblée à ce moment-là. Cette invocation se fait par le Saint-Esprit.
Est-ce que Dieu peut guérir l’état d’une personne qualifiée de perverse narcissique? (elle accepte Dieu et son état de malade narcissique). [Wapi]
La Bible dit que Dieu guérit le corps et l’âme (Psaume 34/19, Psaume 147/3). Jésus est spécialement venu apporter cette guérison (Luc 4/17-21) obtenue à la croix où il a porté nos maladies comme notre péché, pour nous en libérer (Esaïe 53/4).
Ainsi, je crois fermement que Dieu guérit ceux qui comptent sur lui, en Christ. Cela arrive parfois subitement, cela prend parfois du temps et implique de saisir tous les moyens disponibles en termes de soins médicaux, cela adviendra parfaitement dans le monde à venir (Apocalypse 21/4).
La première étape vers la guérison demeure la reconnaissance de la maladie. Cette prise de conscience, qui n’a rien d’évident, montre que Dieu est déjà à l’oeuvre. La seconde étape est de croire que Dieu veut nous relever, pour lui confier véritablement la maladie, ses causes et ses conséquences. Il ne reste alors plus qu’à mener le bon combat de la foi, dans la patience , la persévérance et la certitude que Dieu manifestera sa force dans notre faiblesse. Corinthiens 12/7-10
Les craintes du réchauffement climatique sont-elles alarmistes et fausses- compte tenu de la promesse de Dieu dans Genèse 8:22 ? [Erick]
« Tant que la terre durera, semailles et moissons, froid et chaleur, été et hiver…. jamais ne cesseront ». Dans cette promesse de Dieu à Noé, qui assure que le déluge ne connaîtra pas de nouvelle édition, une note de la Traduction Oecuménique de la Bible, éditée voici plus de 30 ans, voyait l’assurance que le comportement pervers de l’homme ne saurait affecter la permanence des lois de la nature… Mais hélas, le contraire peut être constaté aujourd’hui !
Toutefois le péché de l’homme, sa frénésie de consommation et de possession avec les effets qui en résultent pour l’environnement n’anéantissent pas les promesses de Dieu. En réponse à la foi de Noé, Dieu a levé la malédiction qui pesait sur le sol depuis la chute (Genèse 3,17). Dans l’angoisse planétaire qui monte face au réchauffement climatique et toutes ses conséquences (dont la montée des eaux !), le rôle primordial des chrétiens est de rappeler deux choses : 1) l’amour de Dieu veille sur sa création. Cela fonde notre espérance et nous garde du fatalisme. Cette espérance, nous pouvons la nourrir activement en changeant notre propre manière de vivre, de consommer, de voyager, de nous chauffer… Elle ne saurait nous démobiliser, sur l’air de « tout finira par s’arranger, dormons tranquilles ». 2) Il nous faut aussi rappeler que ce monde présent passe, il est provisoire. La promesse de Dieu à Noé vaut « tant que la terre durera ». Nous avons à poser les signes d’une création nouvelle, ces nouveaux cieux et cette terre nouvelle où la justice habitera, c’est à dire la juste manière de vivre devant Dieu et les autres. Il ne nous est pas demander de bâtir ce qui sera l’oeuvre de Dieu. Tout au plus pouvons-nous la préparer, la saluer de loin, par exemple en adoptant un mode de vie plus respectueux des dons du Créateur…
La parole de DIEU ne mentionne a propos du don du corps à la science ; besoin d’être éclairé pour prendre une décision fondée. [Serge]
La Bible dit que Dieu fera un jour retourner nos corps à la poussière (Genèse 3/19) où ils iront nourrir les plantes et les petits animaux dans l’attente de la résurrection où les croyants recevront un corps spirituel formé par Dieu, dont parle Paul en 1 Corinthiens 15/42-44.
Ce qui est fait de notre dépouille n’a donc pas d’influence sur notre salut et notre destinée éternelle. Quoiqu’on fasse de notre corps, une fois mort, il disparaîtra. Reste à savoir ce que nous désirons transmettre par les gestes que nous posons.
De mon point de vue, l’enterrement en pleine terre signifie de manière plus évidente l’importance qu’a notre corps et notre attente de la résurrection. Mais pourquoi ne pas donner son corps à la science, si nous souhaitons qu’il soit utile à d’autres et s’il est clair que nous ne mettons pas notre foi en la science comme source de salut mais en Christ, Seigneur de nos corps et de nos âmes.
Une musulmane mariée peut-elle divorcer- se convertir au christianisme et se remarier avec un chrétien ? [Fernand]
La Bible parle de cette situation, en évoquant ceux qui, au tout début du christianisme, se convertissaient sans que leur conjoint ne soit prêt à la même démarche. Ce passage se trouve en 1 Corinthiens 6/12-15. Il précise que la conversion ne doit pas mettre fin au mariage. Il ajoute que le mariage ne doit pas empêcher la conversion.
Ainsi, Dieu a créé une unité très grande dans le couple humain dés la création du monde. Il n’est pas bon de rompre cette unité qui existe, même en cas de différence religieuse (Matthieu 19/5-6). Cependant, la relation à Dieu doit être première. Ainsi, si le conjoint refuse la conversion et souhaite, donc mettre fin à l’union pour cette raison précise, la rupture est conseillée dans la mesure où il n’est pas bon de laisser un humain se mettre en travers de la volonté de Dieu (Actes 5/29).
Voilà des éléments à même de conduire le discernement de celles et ceux qui se trouvent dans cette difficile situation !
Quelle est la nature des corps de résurrection ? Celui de Christ semble physique (Thomas le touche) mais franchit les portes- se « téléporte »- etc. [Pierrot]
En lisant votre question, je me souviens d’une réflexion d’un professeur de théologie avec qui je discutais de la difficulté de saisir la vérité : il me disait qu’elle est toujours paradoxale. Donc impossible à formuler en une seule proposition, mais plutôt en deux affirmations apparemment opposées. Exemples connus : Dieu est à la fois un et trine. Dieu est 100% souverain mais l’homme 100% responsable devant lui, etc… Ce que dit l’Ecriture au sujet de la résurrection de Jésus et la nôtre est un autre exemple de vérité paradoxale.
Si Jésus se fait bien reconnaître « physiquement » par Thomas (quoique Thomas se soit écrié « mon Seigneur et mon Dieu » sans avoir touché du doigt ses blessures), cela signifie que c’est bien Lui, le crucifié, qui est ressuscité. Mais il appartient à une Création nouvelle, d’où son caractère insaisissable pour la raison comme pour la vue (par exemple, les pélerins d’Emmaüs ne l’ont reconnu qu’au geste de la fraction du pain).
De même, nous n’avons aucune idée de ce que seront nos corps ressuscités, puisque nous serons non plus dans l’espace et le temps, mais dans l’éternité. La résurrection, ce n’est pas la réanimation d’un cadavre. C’est bien plus. Toutefois, un chapitre comme 1 Corinthiens 15 nous dit bien que ce seront nos corps (c’est à dire nous-mêmes) qui ressusciteront ! l’article du credo « je crois la résurrection de la chair » ne dit pas autre chose. C’est ce qui donne son importance à notre vie présente : chaque geste, chaque heure de ma vie, tout ce que je suis et deviens, cela est promis à l’éternité.
Lors d’une élection- si un candidat déclare qu’il est chrétien et que son rival politique est athée- les chrétiens devraient-ils voter pour le chrétien ? [Glen]
Donner son vote à un candidat qui fait état de sa foi chrétienne supposerait: 1) qu’il dit vrai ! Et qu’il ne cherche pas simplement à gagner la confiance d’une partie de l’électorat (cela s’est vu en bien des lieux du monde). 2) qu’il existe une politique chrétienne, autrement dit une façon chrétienne de gouverner, des choix chrétiens en matière économique, sociale, écologique, éthique… Or on trouve des chrétiens engagés dans des formations politiques aux options presque diamétralement opposées. Et ceux qui proclament que l’Evangile est « de gauche » ou « de droite » me paraissent bien téméraires.
Disons plutôt qu’il y a une manière chrétienne de faire de la politique : refus d’exercer le pouvoir à son profit, respect des règles et de la vérité, sens du service et du bien commun, souci des plus faibles… à l’image de Jésus qui a refusé le pouvoir qui lui était offert par les hommes (et le Diable!), et a choisi de régner dans l’abaissement de la croix, les chrétiens ont un rôle essentiel à jouer : rester vigilants à l’égard de toutes les dérives auxquelles le pouvoir peut conduire.
Bref, il vaut mieux voter pour un programme qui correspond à ses idéaux qu’en fonction de la foi ou de la non-foi de celui qui le porte, et s’assurer qu’une fois élu il respectera ses engagements !