Non, clairement.
Les premiers chrétiens ne fêtaient pas Noël, mais uniquement la Résurrection du Christ, avec la grande fête de Pâques (avec une dispute entre les premières communautés sur la date à fêtes) mais aussi avec la célébration hebdomadaire.
Lorsqu’il s’est fait sentir le besoin d’ancrer la réalité de l’incarnation du Fils de Dieu (certains faux enseignements annonçaient que Dieu n’était pas devenu un vrai homme…ou alors qu’il était directement venu en adulte), les chrétiens ont estimé justes de rappeler que Jésus était vraiment né comme un petit enfant.
Pour le choix du 25 décembre, il correspond simplement à une fête païenne de la lumière.
Dieu utilisant nos cultures propres pour se révéler (et nous déplacer, afin de vivre en plénitude avec lui) ce choix a été plutôt judicieux puisque nous proclamons que Jésus EST la lumière du monde.
Je me dis que si la fête et la joie de Noël n’avait pas été choisi un 25 décembre, il aurait fallu que Dieu donne à l’Eglise quelque chose à vivre en ce temps hivernal froid et obscurs pour que son peuple se rassemble joyeusement 🙂
Luc 14,26 dit-il que c’est lorsqu’on est dans un état de désarroi profond- de souffrance- qu’on se tourne vers Dieu ? [Clément]
« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, …..et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple », voilà la parole de Jésus que vous citez, Clément, et qui a effectivement quelque chose de déconcertant ! D’autant plus que Jésus emploie un « sémitisme », une expression idiomatique de l’araméen pour revendiquer cette préférence : « si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, etc ». Dans sa langue comme en hébreu, en effet, l’opposition des verbes aimer/haïr remplace le verbe « préférer à ». (voir par exemple Malachie 1,2-3).
Il ne s’agit pas pour Jésus de dire : « vous ne pouvez croire en moi et me suivre sans être complètement dégoûté de tout, même de ce qu’il y a de plus important, les relations affectives, voire la vie tout court ». Mais bien plutôt : « me suivre passe avant tout, c’est une priorité, qui peut amener des choix parfois difficiles ». L’apôtre Pierre en a fait l’amère expérience en reniant Jésus au moment décisif. Pensons par exemple à certains musulmans qui découvrent le Salut en Jésus-Christ et sont alors brutalement rejetés par leur famille, ou à ceux et celles qui affrontent la prison ou des menaces dans des pays totalitaires parce qu’ils lisent la Bible ou réunissent des Eglises dans leur maison. Cette parole de Jésus interroge même ceux qui ont comme nous la chance de vivre librement leur foi. Qu’est-ce qui dans ma vie peut contester à ma foi en Jésus-Christ la première place, gêne mon témoignage, parasite mon service du Seigneur et du prochain ?
Comment gérer le « Père Noël » dans une famille chrétienne ? [Emma]
Je crois qu’il faut être radical.
Sinon vous risquez, le jour où votre enfant apprendra que « le Père Noël n’existe pas », de faire face à un « et Jésus aussi, c’est un mensonge » ?
Laissez-moi vous l’expliquer en montrant que faire croire au Père Noël à son enfant est une désobéissance à six des dix commandements.
Rien que ça…
1er. « Tu n’auras pas d’autre dieu » – ce personnage soi-disant bénissant répond à nos prières et nos demandes avec automatisme, hors de toute grâce et il récompense seulement nos bonnes oeuvres.
2ème. « Tu ne te feras pas d’image » – tout l’imaginaire du Père Noël est faussé, c’est une idole du capitalisme et de la surconsommation.
3ème. « Tu n’emploieras pas le nom de Dieu en vain » — le Père Noël est un faux « père qui est dans les cieux ». Et Jésus nous demande justement d’appeler Dieu « Notre Père »
8ème. « Tu ne voleras pas » – nous savons bien que l’hyperconsommation est la base même des injustices les plus profondes entre Nord et Sud.
9ème. « Tu ne feras pas de faux témoignage » – parce que mentir à nos enfants je peux jamais être édifiant.
10ème. « Tu ne convoiteras pas » – et nous savons que si nos enfants veulent ces jouets, c’est parce que des tiers les leurs imposent, souvent : la télé, la pub, les groupes d’amis… qui les poussent à vouloir ce qu’ont les autres.
Alors ? Père Noël ou pas Père Noël ?
A Noël, un enfant nous est né, son nom est Jésus, Emmanuel (Esaïe 7,14) et Dieu le Père ouvre pour nous la bénédiction d’une vie sauvée de la mort et du péché.
Je croyais en l’immortalité de l’âme. Est ce que dans la tombe, on reste corps et esprit ou est ce que notre esprit est appelé à Dieu ? [Valérie]
Le débat sur « l’immortalité de l’âme » est très ancien. Pour certains, quand on est mort, on l’est totalement, en attendant la Résurrection. Toutefois, il me semble que l’enseignement de l’Ancien et du Nouveau Testament concordent sur ce qu’il advient de nous dans la mort. « Le corps de l’homme s’en retourne à la terre d’où il a été tiré et le souffle de vie (l’esprit) retourne à Dieu qui l’a donné », Ecclésiaste 12,7. Jésus sur la croix déclare remettre son esprit entre les mains du Père (Luc 23,46), juste avant d’expirer.
L’espérance chrétienne sur notre avenir en Dieu s’articule en deux « temps », si l’on peut dire. Tout d’abord, notre esprit demeure auprès du Seigneur dès notre mort. Comme l’atteste par exemple la promesse de Jésus au malfaiteur sur la croix : « aujourd’hui tu seras avec moi au paradis »-Luc 23,43. On peut citer aussi Paul désirant s’en aller et être avec le Christ, en Philippiens 1,21-23. Enfin, Jésus évoque à ses disciples la « demeure » qu’il va leur préparer auprès du Père (Jean 14,2). Mais le mot employé en grec, monè, désigne un séjour provisoire, une halte. Car notre espérance ultime, c’est la Résurrection des morts, et une existence nouvelle dans une Création renouvelée, où le mal et la mort ne seront plus (Voir Apocalypse 21,4).
Je voudrais savoir pourquoi l’enfer doit être éternel ? N’est-ce pas trop dur- même pour les plus méchants des hommes ? [Luis]
Parler de l’enfer c’est évoquer la question du jugement. En tant que chrétien, je crois qu’il y a un jugement et que la venue de Jésus-Christ a ce jugement pour effet (Jean 9. 39). Mais ce jugement dépasse et mes critères du justice et ma capacité de me représenter la sentence. Ce n’est pas parce que je ne peux pas me représenter ou même accepter certaines choses que je lis dans la Bible que c’est choses sont fausses. Ces éléments là appartiennent d’abord au Seigneur, créateur et Tout-Puissant ; Avant de lui dire ce qu’il a à faire, je préfère essayer de l’écouter et de mettre en pratique ce qu’il me dit, dans la joie que procure sa rencontre.
Pourquoi Dieu préfère-t-il les Juifs ? [Muriel]
Je ne peux pas dire que Dieu préfère les Juifs. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jean 3. 16) . Dieu aime le monde, tout le monde ! Le peuple juif a été choisi pour recevoir une Première alliance avec le seul vrai Dieu, afin de témoigner de la vérité et de la vie que l’on trouve dans ce Dieu, en l’écoutant et en vivant selon ses indications. Cette alliance n’est pas rompue par la venue de Jésus-Christ (Romains 11. 29), mais elle ne signifie pas une préférence de la part de Dieu.
Marc 12:25 signifie-t-il qu’il n’y a pas de mariage/sexe dans la vie éternelle ? Ainsi- la douleur du rejet amoureux- des problèmes de mariage- est abolie ? [Claude]
Il me semble que le verset que vous citez dit explicitement que le mariage concerne la vie présente et que les lois relatives à la vie quotidienne « ici-bas » n’auront plus nécessairement lieu d’être dans le Royaume. Je ne sais pas si cette considération peut aider à abolir la douleur du rejet amoureux, qui me semble d’un autre ordre. Même si le mariage ne recevait pas dans cette vie la bénédiction de Dieu, vivre une situation de rejet amoureux resterait douloureux. Je pense qu’alors c’est davantage la promesse d’Apocalypse 21.4 qui peut être évoquée : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »
Jésus et Pierre marchant sur l’eau (Marc 6- Matt 14) ne constitue-t-il pas une violation de la mise à l’épreuve de Dieu (Luc 4:9-12) ? [Robert]
Vous faites sans doute référence, Robert, à la demande de Pierre à Jésus de marcher lui aussi sur l’eau, lorsque les disciples ont vu le Christ rejoindre leur barque battue par les flots. Seul Matthieu l’évoque. Marc et Jean ne mentionnent pas cet élément dans leur récit de l’épisode. Il me semble important de voir que les disciples étaient alors effrayés et ont cru voir un fantôme. Or, il ne faut pas faire confiance à un fantôme, ni à qui que ce soit qui prétend être Jésus (voyez Matthieu 24. 5) ! La demande de Pierre me semble aller dans le même sens que celle de Gédéon lorsque l’ange est venu le rencontrer (Juges 6. 17-18). Il ne s’agit pas d’incrédulité, mais de s’assurer que l’on n’est pas sujet à une illusion.
La Bible ne promettrait pas le bonheur ? Tout au plus elle permettrait la joie ? Je lis beaucoup de choses contradictoire à ce sujet… [Alexis]
Effectivement, la dureté de la vie semble être un paramètre quelque peu inévitable, un peu comme les accidents climatiques, les rhumes hivernaux, et autres contrariétés plus graves.
Peut-être nous faut-il relire les versets 7 à 9 du psaume 4 :
Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage ! Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons. Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance.
Psaume 4,7-9
Dans ce texte, c’est bien bonheur et joie qui sont articulés.
Pour moi le bonheur est quelque chose de psychique, de ressenti, tandis que la joie est quelque chose de plus spirituel, moins émotionnel, plus profond dans notre être.
Dans l’âme (psychique), il y a des allers et venues des larmes au rire, de l’angoisse à la confiance, etc. Dans l’esprit, il peut y avoir un positionnement de l’ordre du choix, un peu comme David dans les psaume, qui choisit de ne pas larmoyer quand il dit au psaume 103 : « Mon âme [maintenant], bénis l’Eternel ! ». Bref, par la foi nous choisissons la joie de l’esprit, tandis que bonheur et malheur sont plus subis dans notre âme.
Puis-je faire partie des franc-maçons ? [Julia]
Chère Julia, je crois que je ne serais pas à ma place si je me mettais à dire aux gens ce qu’ils ont à faire ou pas. Je vous livre simplement cette réflexion: L’accès à la franc-maçonnerie et la progression dans cet ordre, quelles que soient les intentions de ce mouvement, procède de ce que l’on appelle une initiation : il y a des choses que les gens « extérieurs » à la franc-maçonnerie ne doivent pas savoir et qui sont réservées à ceux qui y entrent ou en font partie. C’est précisément le mouvement contraire qui caractérise le christianisme : il faut faire sa voir ce que Dieu a révélé à tous les humains en Jésus-Christ. Les chrétiens bénéficient d’une révélation qui ne leur est pas réservée mais qui est une vérité à partager. Il n’est jamais fait d’enquête à votre sujet quand vous faites votre catéchisme chrétien. C’est vous qui découvrez si le message et la personne de Jésus font écho dans votre vie (c’est le sens étymologique du mot catéchisme).