Par sorcellerie la vie à ma femme a été supprimée. Pourquoi Dieu a-t-il accepté cela ? [Hervé-Frank]

Votre épouse a été une créature souhaitée par Dieu. Il l’a conçue, lui a donné son caractère, son intelligence et sa beauté. Je crois que Dieu a aimé votre épouse profondément.

Dans la vision de Dieu pour sa création, la mort est considérée comme un ennemi. Un ennemi entré très/trop vite dans le monde mais un ennemi qui va être complètement anéanti puisque Jésus a démarré la mort de la mort.

Je ne sais pas pourquoi Dieu a laissé agir Satan contre Job et les siens, je ne sais pas pourquoi Dieu a laissé Satan, par l’entremise de la sorcellerie, ôter la vie de votre épouse. Mais je sais que quelle que soit la manière dont votre épouse ou ses ascendants ou vos proches ou vous-même avez utilisé votre vie ici-bas, Dieu l’a aimée profondément et il vous aime également. Il entend votre cri et vous entoure de ses bras.

Après la nuit, le jour vient bientôt.

Ma foi est récente (3 mois) mais très profonde. Plus j’avance- plus Satan me tente violemment. Je résiste. Avez-vous des paroles de réconfort ? (je prie tous les jours) [Michel]

Avant tout je souhaite vous féliciter et vous encourager. Vous avez, avec l’aide du Saint-Esprit, franchi le pas de la foi et ce pas est décisif. Soyez béni ! Ensuite, je crois pouvoir vous dire que ce que vous vivez n’est pas du tout le signe que vous faites fausse route, bien au contraire. L’adversaire ne veut pas que nous soyons en relation avec notre Créateur, Père et Sauveur, aussi utilisera-t-il tous les moyens en sa possession pour nous séparer de Dieu. Voici ce que Paul peut vous dire, comme il l’a dit aux Philippiens : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme, jusqu’au jour de Jésus-Christ. » (Philippiens 1.6). Je vous invite aussi à lire et à faire vôtres les paroles du psaume 27, particulièrement ses premiers versets ainsi que le chapitre 8 de la lettre de Paul aux Romains.

Peut-on aimer un autre homme marié tout en étant soi-même en instance de divorce ? [Nicky]

Le sentiment amoureux n’est pas toujours en phase avec les notions de permis et d’interdit. La façon dont vous posez votre question appelle pour moi d’autres questions, qui permettraient d’affiner la compréhension de votre situation. Est-ce parce que vous aimez cet homme que vous êtes en instance de divorce ? Si vous êtes amoureuse de cet homme, lui l’est-il de vous ? Comment ce sentiment est-il né chez lui alors qu’il est lui aussi marié ? Je ne suppose rien derrière ces questions, et j’espère simplement qu’elle vous aideront vous-même à y voir plus clair, si vous ne vous les êtes pas posées. Il est évident que je ne saurai encourager personne à considérer le divorce comme une issue indifférente de la vie de couple. Mais il est parfois plus sage de se rendre à l’évidence si la vie conjugale n’est plus possible. Dans ce cas, la séparation, pour difficile qu’elle soit, peut devenir porteuse de vie, et il faut vous souhaiter de trouver l’homme que le Seigneur souhaite pour que vous formiez avec lui une seule chair.

Comment comprendre l’enlèvement de l’Eglise évoqué dans 1 Thessaloniciens 4-17 ? [Henri]

L’idée d’un « enlèvement » de l’Eglise, des croyants, est effectivement surtout évoquée en 1Thessaloniciens 4,13-18 (voir aussi Matthieu 24,40-41, même si ce n’est pas le même mot grec qui est utilisé pour décrire cette sorte d’ « enlèvement »).

Dans ce passage, Paul souhaite encourager (1Thessaloniciens 4, 13 et 18) les croyants quant à la destinée de ceux qui sont morts dans la foi, leur attestant qu’ils ne seront pas lésés par rapport à ceux encore vivants lors de l’avènement du Christ (1Thessaloniciens 4,15).

Il s’agit très clairement d’un événement prévu lors du retour du Christ (comparer avec Matthieu 24,30-31), au moment de la résurrection des morts pour le jugement. Paul affirme que les croyants vivants lors de la résurrection seront « enlevés », « pris » avec les morts tout juste ressuscités pour rencontrer le Seigneur (1Thessaloniciens 4,17).

On peut comparer ce passage avec 1Corinthiens 15,51-52. Ce que Paul souligne, ce n’est pas tant la description d’une réalité physique, que l’idée fondamentale d’une union et d’une transformation du croyant pour être avec Christ loin des difficultés du temps présent. Ce pour quoi le croyant lutte (1Thessaloniciens 4,1-12) dans ce temps et ce corps encore marqués par le péché et la mort sera alors pleinement accompli (voir Philippiens 3,12 ; 1Corinthiens 9, 24-25).

Comment se libérer bibliquement de l’impudicité ? Comment prier pour que Dieu nous exauce ? [Yehoudi]

L’impudicité (impureté sexuelle) est quelque chose qui se situe dans la chair, c’est-à-dire à la croisée du physique et du psychique. Et dans le psychique, c’est le champ de bataille entre les pensées et les émotions, les désirs et les pulsions, la volonté et le découragement. Pourquoi dire cela ? Parce que la lutte contre l’impudicité est bien une lutte contre la chair, notre propre chair. Les désirs de la chair doivent être soumis à la loi de l’Esprit. C’est donc une bataille que NOUS avons à mener. Ce n’est pas à Dieu de la mener à notre place. Nous pouvons, comme le psalmiste (psaumes 42, 43, 103), donner l’ordre à notre âme (notre psychisme), de se soumettre. C’est un combat à mener dans la consécration à Dieu, certes, mais c’est nous qui le menons et pas lui.

Il peut y avoir deux exceptions. Si notre désir sexuel est démesuré, il peut s’agir :
– d’une problématique hormonale qu’un médecin (généraliste, psychiatre, urologue, sexologue…) peut accompagner afin qu’elle soit régulée chimiquement,
– d’un enjeu spirituel si c’est lié à une pratique occulte ou sorcière. Alors il faudra mener un combat spirituel avec l’aide de frères et sœurs. Mais attention à ne pas mettre trop vite sur le dos des sorciers ou des démons des responsabilités qui sont d’abord les nôtres : se repentir pour la consultation de la pornographie, demander pardon pour l’infidélité et la luxure, ne pas se laisser dominer par le péché, etc.

Pourquoi certains subissent des agressions sexuelles et pas d’autres ? Est-ce « Dieu » qui choisit l’un par rapport à l’autre ? Pourquoi ? L’un est plus méritant que l’autre ? Plus aimé ? [Anicet]

La façon dont les questions que vous posez sont formulées me semble très dangereuse. Elles me font penser à la question que les disciples adressèrent à Jésus au sujet d’un homme aveugle de naissance : « Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Ce à quoi Jésus répond en quelque sorte : « Ni l’un ni l’autre » et il réoriente le problème non pas en direction du passé de la personne mais de l’avenir. Il en va de même ici. Une victime d’agression sexuelle a besoin de soutien, de compassion et d’ouverture à l’action de l’Esprit de Dieu pour l’aider à se reconstruire sur tous les plans (même et surtout spirituels). Je ne crois pas que lui donner des explications, des « bonnes raisons » de ce qui lui est arrivé soit de nature à lui apporter cette aide. Je crois que Dieu intervient comme reconstructeur, refondateur, et pas auteur de tels drames. Je ne sais pas pour quelle raison telle ou telle épreuve survient dans la vie de quelqu’un mais je crois que Dieu peut intervenir pour faire que cette épreuve soit constructrice et pas destructrice.

Un chef d’état prétend avoir « le droit absolu » de « se gracier lui-même » ? Un éclairage biblique ? Quelles conséquences spirituelles ? [PCaf]

Ce chef d’Etat a aussi prétendu être chrétien mais n’avoir jamais eu besoin de se repentir de quoi que ce soit…
Un droit absolu serait un droit divin, obtenu de Dieu au-delà de la constitution. La constitution américaine ne permet pas à un président de se gracier lui-même. Il s’agit donc d’un fantasme de toute-puissance.

Ultimement, c’est bien Dieu qui pardonne et qui gracie.

Nous pouvons être amenés à nous pardonner nous-mêmes pour des choses dont nous nous accuserions sans cesse, mais se gracier de ce que la justice des hommes aurait condamné en nous, quand on sait que toute autorité vient de Dieu, c’est une façon de… se mettre à la place de Dieu.

Conséquence spirituelle : quand on craint si peu Dieu qu’on se met à sa place, on risque de le rencontrer. A savoir comment. Dans la conversion ? Alleluia. Dans le jugement ? Ca peut être plus chaud…

La piété fait-elle vraiment partie des sept dons de l’Esprit ? Cf. Esaie 11 duquel la piété est exclue alors qu’elle est comprise par l’Eglise dans la liste des dons. [Manu]

Je n’ai jamais lu Ésaïe 11 comme l’établissement de la liste exhaustive des dons de l’Esprit. D’autant que ce passage ne correspond pas exactement à des versets comme Galates 5,22, Éphésiens 5,9, 1Corinthiens 12, etc. Les dons de l’Esprit sont très divers, et le but de notre vie chrétienne n’est d’abord, me semble-t-il d’établir une liste de 7, 12 ou 40 dons. La piété, la ferveur, la foi, il me semble difficile de ne pas voir l’Esprit de Dieu derrière.

Pourquoi certains disent que c’est un péché d’aller au théâtre ou au cinéma ? [Marcel]

Je n’en sais rien. Pour moi aller au théâtre, au cinéma, au concert ou à n’importe qu’elle autre activité culturelle n’est pas un péché en soi. Dieu n’est pas contre la culture ! Ce qui peut être un péché, c’est-à-dire me détourner de Dieu, c’est ce que je vais rechercher à travers cette culture. Un divertissement pour oublier mon quotidien ? Une stimulation de mes pulsions ? Une exaltation de la capacité créatrice de l’homme ? Dans ces cas là peut-être en effet, ai-je quelque chose à aller en moi regarder avec l’aide du Seigneur. Mais si, après une pièce de théâtre, je suis amené à parler de Dieu, ou du sens de la vie avec lui, si, après un film j’ai passé un moment de complicité et de rire avec mes enfants, si après être allé voir une exposition, je sens dans mon cœur une louange pour Dieu qui a inspiré tel peintre, etc. Je ne crois vraiment pas que ce soit un péché.

Que penser de la pratique spirituelle de la coupure des liens générationnels en vogue dans certains milieux charismatiques ? [Jack]

L’idée qui se trouve derrière cette pratique c’est de mettre en œuvre, d’activer une réalité spirituelle décrite par Ezéchiel et Jérémie : quand les temps messianiques seront accomplis, il n’y aura plus la fatalité de subir les conséquences de ce qu’on fait les générations précédentes. Dans leur langage : on ne dira plus que les parents ont mangé des raisins verts et que ce sont les enfants qui ont eu mal aux dents (Jérémie 31,29 et Ezéchiel 18,2).

Dans le même sens, Jésus lui-même a pris le temps de couper avec Joseph dans l’expérience au Temple à douze ans (Luc 2,49) et avec Marie pareillement à trente ans (Jean 2,4).
Il s’agit que la malédiction évoquée dans les dix commandements (Exode 20 et Deutéronome 5), puisse être levée par le Seigneur : on ne sera plus maudit jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui haïssent Dieu.

Pour autant, quand cela devient une théologie à part entière à l’intérieur de la théologie biblique, il faut se questionner. Ce n’est pas parce qu’on prononce des phrases tous azimuts qu’on est libre des problématiques ancestrales. C’est sous l’inspiration du Saint-Esprit que la mobilisation des ces réalités devient pertinente.