Dieu nous a créés à son image. J’ai la bête et l’agneau en moi (parfois je ne choisis pas la vie). Est-ce que Dieu aussi ? [Ano]

Dieu a créé l’humain a son image (Genèse 1/26), pour vivre en harmonie dans la relation à lui et au monde. L’histoire se poursuit et l’homme, deux chapitre suivant commet le premier péché. A partir de ce moment, l’image de Dieu en lui sera gâtée à jamais. L’humain tâchera de se croire Dieu à la place de Dieu. Il sera alors pécheur avant d’être mort (Genèse 3, Romains 5/12).

Sans Christ, il n’y a donc rien de bon en nous. Nous sommes seulement et uniquement pécheurs (Romains 7/14-20). Ainsi, lorsque nous pensons penser comme un agneau, nous le faisons souvent pour de mauvaises raisons. Parfois aussi, nous pensons qu’une chose est bonne alors qu’elle ne l’est pas vraiment. D’autres fois encore, nous voudrions faire le bien, mais nous faisons le mal.

Notre seule chance d’être libérés du péché qui conduit à la mort n’est donc pas ce que nous identifions comme nos bonnes pensées, mais Christ, le vrai agneau qui est venu ôter le péché du monde. (Romains 5/18, Jean 1/29). En lui, nous avons le pardon de nos péchés, la restauration de notre relation à Dieu et aux autres,  l’Esprit-Saint qui seul, peut nous conduire à des actes justes (Romains 8/13-15).

Choisir la vie,  ce n’est donc pas choisir de suivre ce que nous identifions comme nos « bons penchants » mais choisir Christ, dans la confiance et dans l’obéissance, jour après jour !

Comment comprendre la chute si historiquement la genèse est contestée. [Henri]

Les chapitres 1 à 3 du livre de la Genèse ne sont pas un récit historique au sens où c’est un texte qui attire notre attention sur autre chose que l’Histoire. Mais ce n’est pas parce qu’un texte n’est pas historique dans ce sens, qu’il ne dit pas des vérités. En l’occurrence ces 3 chapitres disent des vérités sur Dieu et pour les humains.

La chute dont vous parlez traduit la propension de tout un chacun à se prendre pour Dieu ; l’être humain a naturellement une capacité à se couper de Dieu, en n’acceptant pas de suivre ce qu’Il demande et en ne reconnaissant pas ses limites : c’est ce qu’on appelle le péché. La Bible raconte comment Jésus-Christ est venu pour rétablir ce lien avec Dieu.

Dans un langage un peu vieillot, mais parlant, Jean Calvin a exprimé cela au début d’une prière de confession du péché : « Seigneur Dieu, Père éternel, nous reconnaissons et nous confessons devant ta sainte majesté que nous sommes de pauvres pécheurs. Nés dans l’esclavage du péché, enclins au mal, incapables par nous-mêmes de faire le bien, nous transgressons tous les jours et de plusieurs manières tes saints commandements… » Vous pouvez la trouver en ligne sans difficulté.

Est-il vrai qu’une fois qu’une personne est sauvée, elle est sauvée pour toujours ? [Laurent]

Si nous sommes sérieux avec le fait que le salut est opéré par Dieu via Christ et par pure grâce, par le moyen de la foi, comme le dit Paul notamment en Ephésiens 2,8, alors je ne vois pas comment qui que ce soit pourrait détruire un salut acquis par celui dont le nom est au-dessus de tous les autres noms (Philippiens 2,9-10), c’est-à-dire qui est l’autorité ultime.

Ce qui signifie que quelqu’un qui croit ne peut pas perdre le salut.
C’est clair et net.

Les deux réserves à cette idée sont :
– le cas de quelqu’un qui blasphémerait contre le Saint-Esprit (Luc 12,10),
– la personne franchement rétrograde qui finit par refuser explicitement le salut que Dieu lui avait donné (Hébreux 6,1-8).

« Cette parole est certaine : si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes infidèles, lui reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » (2Timothée 2,11-13)

Est-ce que le jeu est un péché s’il n’est fait que socialement pour de petites sommes d’argent ? [CCJB]

En quoi l’argent mis en jeu contribue-t-il au lien social entre les personnes qui jouent ? Quand je joue (moi en général, ce sont plutôt des jeux de société coopératifs, mais chacun son truc) je n’éprouve pas le besoin de mettre de l’argent en jeu pour que ce soit intéressant. Le problème ne me semble pas être dans la quantité d’argent mais dans le fait même qu’il y ait de l’argent ! Paul nous dit (1 Timothée 6. 10) que l’amour de l’argent est une racine de tous les vices, et Jésus nous dit bien que nous ne pouvons pas servir Dieu et Mamon (la personnification de l’argent) en même temps. Car l’argent est un outil économique permettant l’accès aux bien de consommation. Quand il devient autre chose (par exemple, facteur de socialisation dans les jeux) il ouvre la porte au péché (rivalité, envie, compétition vaine…)

Comment devrions-nous comprendre Ananias et Saphira dans Actes 5 ? Frapper des personnes de mort ça ne ressemble pas au Dieu révélé en Jésus. On dirait une histoire de l’Ancien Testament. [Aaron]

Je ne comprends pas Ananias et Saphira. Je ne comprends pas que l’on s’engage dans un mouvement en pensant dissimuler des choses qui devraient être mises au clair. Mais aussi, dans ce passage, je ne lis pas que c’est Dieu qui les met à mort. Leur mort intervient comme une conséquence inévitable de leur mensonge, qui entraîne une blessure dans la communion de la première Église ; Je reçois ainsi ce que Pierre dit bien plus comme une plainte quant à ce qu’ils ont fait que comme l’énoncé d’une sentence. Cela fait en moi écho à I Corinthiens 11 (particulièrement les versets 27 à 30) qui explique qu’en raison de leur manque de communion, les Corinthiens ont parmi eux beaucoup de malades, et que certains même sont morts.

Matt 8:5-13 est difficile pour moi. Un chef de la force d’occupation brutale (tueries- atrocités) qui aurait juré allégeance au culte impérial (idolâtre). [Jean]

Si je comprends bien ce que vous dites, ce qui vous est difficile dans ce passage de Matthieu c’est le fait que Jésus ait accepté de guérir un centenier romain. Il est clair que ce que vous dites pour le décrire est vrai. Il avait beaucoup de choses contre lui… Mais n’en est-il pas de même pour chacun de nous ? Dans sa lettre aux Romains (3. 9-24), Paul écrit : « En effet, nous avons déjà prouvé que Juifs et non-Juifs sont tous sous la domination du péché, comme cela est écrit: Il n’y a pas de juste, pas même un seul; aucun n’est intelligent, aucun ne cherche Dieu; tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis; il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul; (…) En effet, personne ne sera considéré comme juste devant lui sur la base des œuvres de la loi, puisque c’est par l’intermédiaire de la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, la justice de Dieu dont témoignent la loi et les prophètes a été manifestée indépendamment de la loi: c’est la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a pas de différence: tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. » La fin de ce passage est déterminante : La justice de Dieu par la foi… Ce que dit le centenier à Jésus est l’expression par excellence de sa foi, sa confiance dans l’autorité que Jésus a sur la maladie. Cette foi est sans rapport avec ce que nous avons fait ou pas. Nous ne savons pas ce que cet homme est devenu ensuite. Mais il me paraît difficile de l’imaginer continuant sa vie absolument comme si de rien était. Une foi comme celle qu’il a exprimé ne peut que renouveler celui en qui elle habite.

La fille de mon ami a développé une maladie incurable. Elle sera en douleur chronique en permanence. Mon ami demande comment quelqu’un peut visiter l’hôpital pour enfants et croire en Dieu. Que dire ? [Lily]

La question de votre ami est compréhensible, mais je crois liée à un malentendu…. Tant que Christ n’est pas revenu, la mort est toujours à l’œuvre (1Corinthiens 15, 23-26), que ce soit par les petites morts (différentes épreuves comme les maladies) ou la grande mort. Même le chrétien n’est pas à l’abri… Tous les apôtres sont morts, ont été malades, ont souffert… On pense à Paul qui a lutté avec son écharde que Dieu ne lui a pas ôté malgré ses prières (2Corinthiens 12,7-10)… La Bible est on ne peut plus clair sur le sujet : nous ne sommes pas encore dans un monde complètement juste et libéré de la mort et de la souffrance injuste (Romains 8, 20-25). Dieu a certes dans l’histoire du salut opéré des guérisons, et manifesté ainsi son amour pour nous… mais les guérisons avaient avant tout valeur de signes (Hébreux 2,3-4) de l’autorité de Dieu et de son Fils. Ces signes marquent que la vie véritable consiste à aimer Dieu, que Christ est le chemin vers le Père, dans l’attente d’un monde où la mort ne sera effectivement plus (Apocalypse 21,4).

L’œuvre du Christ a avant tout été de nous libérer de la puissance du péché, qui est à l’origine de la mort dans ce monde (Romains 5,12)… Il n’a pas promis la santé ici et maintenant, mais la vie éternelle… Il n’a pas d’abord dit « guérissez-vous les uns les autres » mais « repentez-vous » (Marc 1,15) et aimez-vous (Marc 12,31) ! Il nous faut donc nous concentrer d’abord sur cette puissance du péché qui nous éloigne de Dieu… Pas sur tout ce qu’on voudrait que Dieu fasse, parce que ce n’est pas comme cela que le monde marche. Bien sûr, on peut tout demander à Dieu… mais les réponses lui appartiennent. Dieu peut agir de multiples manières dans la vie des enfants hospitalisés et de leur famille autrement qu’en donnant la santé à tout le monde… Visiter les malades est un témoignage de l’espérance que la mort n’est pas plus forte que la vie, qui est éternellement promise à ceux qui espèrent en Dieu… et une simple (mais tellement importante) manifestation de l’amour du prochain… car c’est pour cela que Christ est venu (Jean 13,34) !

J’ai une fois prié pour ami qui a fait des péchés. Ma prière n’a pas été exaucée et mon ami a fini par blesser gravement les autres. Pourquoi la prière est-elle sans réponse ? [D]

La prière est, par nature, puissante car elle est le dialogue entre le Dieu créateur aimant-sauveur et moi la créature aimé-sauvé.

Dans ce dialogue, celui qui sauve est donc bel et bien Dieu. Et pas moi.
Dans ce dialogue, je remets à Dieu ce que je perçois comme pesant pour ce monde, pour mon environnement et moi-même.
Or, dans les textes bibliques, nous découvrons que Dieu peut laisser, selon ses propres objectifs (qui sont bons et témoignent de SON amour) des poids, des résistances et cela malgré notre prière.

Le premier exemple qui me vient en tête est la prière d’Abraham pour Sodome (Genèse 18-19) qui est entendue, prise en compte par Dieu… même s’il savait que la destruction de la ville serait évidente au regard de l’état dans laquelle elle se trouvait. Dans ce dialogue, Dieu a bien entendue la prière d’Abraham. Il l’a exaucée. Pourtant la ville de Sodome a belle et bien été détruite.

Je suis persuadé que Dieu a entendu votre prière et il l’a exaucée… même si l’ami en question a poursuivi une oeuvre destructrice. En le laissant agir ainsi, Dieu poursuit de bons objectifs. Que votre coeur soit patient et vous allez contempler plus vite que vous ne l’imaginer quels étaient les objectifs du Seigneur.

Quelle est la signification de Hébreux 10:26-27 ? [CC]

Que penser de ce qu’est pécher volontairement alors que nous sommes au fait de ce qu’est la vérité ?

Dans l’évangile selon saint Jean (14, 6), le Christ se fait connaître comme étant lui-même la vérité. Ce rappel me semble indispensable pour saisir la force des versets 26 et 27 d’Hébreux 10.

Premier pas: Lorsque je vis en Christ, je vis dans la vérité et la clarté et non plus dans le mensonge et la confusion.

Deuxième pas: Le péché est justement d’être ce mensonge et cette confusion qui se placent entre Dieu et moi. Que ce péché vienne de moi ou qu’il provienne d’une puissance extérieure à moi.

Troisième pas: Si je place volontairement du mensonge et de la confusion entre Dieu et moi c’est que je ne ne vis plus en Christ. Je suis donc sous l’influence de puissance contraire à Dieu. Mon comportement est donc un rejet réel du Christ et de son sacrifice unique et parfait. Mon comportement est en opposition à l’Esprit qui donne la vie.

Quatrième pas (celui de la grâce): Heureusement Christ est justement venu pour sauver les éprouvés et perdus que nous sommes. Il connait ce comportement « stupide » que nous adoptons, il nous appelle par notre nom et il souffle en nous son esprit d’appel à la conversion.

Cinquième pas (celui de la conversion/de la foi): Son esprit témoignant, nos cœurs s’ouvrent à lui et nos bouches crient : « Sauve-nous/Hosanna ».

Le marxisme et le protestantisme sont-ils compatibles ? Devrions-nous éviter le marxisme parce qu’il est trop athée ? Selon la Bible- il n’y a jamais d’espoir de gouvernement mondial unifié ? [PKJ]

Le marxisme repose sur un ensemble de principes qui s’opposent en effet, à la foi chrétienne. Nous pouvons en nommer ici quelques uns :

-L’idée que l’histoire est conduit par la « lutte des classes » et le déploiement des forces économiques. La fin de l’histoire, correspond, pour les marxistes à la victoire de la classe prolétarienne qui amènera enfin la paix et le bonheur dans le monde. La Bible dit  que Christ est l’alpha et l’omega, le commencement et la fin de l’histoire que Dieu conduit.
-L’idée que les idées religieuses viennent des rapports de pouvoir et sont « crées » par les classes dominantes pour servir leurs intérêts. Ainsi, le christianisme et considéré par Marx comme « l’opium du peuple ». La Bible, au contraire, nous raconte l’histoire d’un Dieu vivant qui parle et agit pour sauver les hommes et vient ainsi heurter et déplacer les idées qu’ils inventent pour se justifier.
-Le marxisme estime que la fin de l’histoire, le bonheur, la paix et la liberté adviendront quand la classe prolétarienne dominera. Il s’agira alors d’instaurer une « dictature du prolétariat », armes à la main, afin de forcer les riches à ne plus l’être. Le marxisme considère donc que la violence conduira une classe social à sauver le monde contre une autre catégorie sociale. Les chrétiens pensent que Dieu en Jésus, est venu sauver les hommes pécheurs par amour.

S’il propose des solutions mensongères du point de vue de la foi chrétienne, le marxisme
établit un diagnostique de notre condition de pécheur intéressant à considérer : l’idolâtrie de l’argent, la violence que les uns exercent sur les autres en raison du profit, notre facilité à inventer des idées qui nous confortent dans nos positions. A nous de chercher, dans la Bible, des réponses chrétiennes aux questions posées…dans la foi, l’espérance et l’amour.

Concernant la positivité d’un gouvernement mondial, exercé en ce monde pas des humains pécheurs, l’idée semble exclue par la Bible de son début à sa fin, et heureusement ! (Genèse 11 et Apocalypse).