Je pense que cette expression désigne un passage de la Bible : dans le chapitre 14 du livre de l’Apocalypse, les versets 6 à 12. Ma réponse pourrait s’arrêter là, et je vous invite à tout simplement aller lire ce passage… Moyennant néanmoins quelques mises en garde : il est toujours dangereux de séparer une portion de texte de l’ensemble, car on peut dans ce cas parfois faire d’énormes contre-sens. ceci est vrai de tous les textes, bibliques ou pas, et de celui-ci en particulier. Le livre de l’Apocalypse, dernier de nos Bibles, est un livre très particulier, qui utilise un lange très imagé et littéralement « en 3 D » ! Le lecteur en prend plein les yeux et les oreilles, mais les autres sens sont aussi sollicités. Ce livre fait tout pour nous désorienter et nous obliger à lâcher tout ce que nous croyons savoir sur Dieu comme sur le Christ, afin de mieux nous dévoiler la vérité qu’il tente de révéler sur l’un et l’autre (ce qui est très exactement le sens du mot « apocalypse »). Dans ce cadre, je dirais que les 3 anges du chapitre 14 (3 parmi beaucoup d’autres…) reprennent et annoncent des images qui ont déjà et/ou seront de nouveau employées dans le livre pour alerter les croyants sur les dangers qui guettent leur foi dans ce monde. Il est question de persévérance dans les difficultés, et de l’espérance du jugement de Dieu qui fera apparaître la vérité au-delà des mensonges auxquels nous sommes sans cesse soumis (Babylone qui se prend pour Jérusalem, la bête qui ressemble à un agneau, etc…). Pour ma part, je l’entends comme un encouragement à garder les yeux ouverts et à être lucide, sans renoncer pour autant à la vie en plénitude offerte par Dieu en Christ.
Catégorie : Foi
Une sœur que j’aime beaucoup de mon Eglise m’a dit qu’elle est lesbienne et qu’elle ne veut pas se repentir, en tant qu’enfant de Dieu que dois-je faire ? Car dans Rom 1:26 je lis que c’est un péché. [Fafa]
La vie chrétienne est un chemin. Nous commençons par y entrer en découvrant qui est Dieu, le salut qu’il nous offre en Jésus-Christ et souvent dans un second temps, et petit à petit tout au long de notre vie, son autorité et les changements qu’il veut, par le Saint-Esprit, opérer en nous. Nous sommes tous appelés à des changements que le Seigneur ne manquera pas de conduire en nous au fur et à mesure que notre confiance grandira et que nous le laisserons faire. A nous, donc, de nous encourager les uns les autres, dans la foi, la lecture honnête de la Bible et la prière dans la confiance en ce que le Saint-Esprit opère.
Tu as partagé avec cette sœur ce que la Bible dit et tu pries pour elle ? Tu as bien conscience que tu as aussi à te soumettre à la Parole, à laisser Dieu agir dans ta vie et tu sais, d’expérience, que cela n’est pas facile ? Tu es prêt(e) à discuter de cela avec elle si elle te sollicite, à prier avec elle ? Concrètement, je crois que c’est là tout ce que le Seigneur te demande. Aller plus loin, forcer les choses risquerait d’être une source de découragement dans sa marche avec le Dieu qui connait les cœurs et sait agir en nous, avec juste rigueur et juste douceur.
« C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi, comme vous le faites déjà. »
1 Thessaloniciens 5/10
« Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont découragés, supportez les faibles, usez de patience envers tous. » 1 Thessalonicien 5/14
Dans mon Église, de nombreux frères et sœurs vivent en concubinage, ça parait normal, personne n’en parle, ni les pasteurs ; pourtant est-ce que notre Dieu approuve cela ? [Fab]
Dans la mienne aussi…
Si le concubinage signifie le refus de s’engager, alors la Bible nous rappelle (à propos d’autre chose) que l’union sexuelle est une vraie union et non un contrat (1 Cor. 6 / 16), quel qu’en soit le statut, et que les liens ainsi créés sont indissolubles. Un tel concubinage ne correspond alors pas à la volonté de Dieu pour le couple, c’est-à-dire pour l’homme et pour la femme. Mais ce n’est pas à cause du statut légal : la Bible ne parle pas du mariage dont la réalité juridique est très variable selon les temps et les lieux. Elle parle de la conjugalité, de telle sorte que dans celle-ci chacun est défini par l’autre (Genèse 2 / 23 ; 1 Cor. 7 / 4), ce qui implique monogamie, fidélité, indissolubilité, et aussi publicité (le caractère public et reconnu du couple). Si une telle conjugalité se vit dans le statut légal du concubinage, qu’importe alors ? Mais le statut légal du mariage (hétérosexuel) correspond mieux à la définition biblique de la conjugalité.
Pastoralement, fraternellement, on ne peut pas négliger les histoires personnelles qui ont pu faire qu’un couple préfère (momentanément ?) le concubinage au mariage. On ne peut pas négliger non plus l’ambiance de notre société qui met l’accent sur l’intérêt individuel. Cela ne justifie rien, mais permet de comprendre, éventuellement de compatir, éventuellement de corriger fraternellement. Et vous ne pouvez pas savoir ce que disent les pasteurs en privé…
Enfin, question de paille et de poutre, la constatation du péché ou des incohérences de nos frères et sœurs nous renvoie à ce qui, dans nos propres vies, n’est pas non plus approuvé par Dieu. Et cela nous remet les uns et les autres à notre vraie place, celle de la prière les uns pour les autres.
En Genèse 18 Abraham a-t-il vu Dieu ? Abraham a vu 3 hommes et se prosterna devant eux, pourquoi s’exprime-t-il comme s’il ne parlait qu’à une seule personne ? Dans le verset 17, à qui l’Éternel s’adresse-t-il ? [Jeff]
Le chapitre commence par ces mots : « L’Éternel lui apparut » et au verset 13 : « L’Éternel dit à Abraham ». Ceci répond à votre première question, encore que cela ne veuille pas dire qu’Abraham aurait vu la gloire de Dieu (ce qui dans l’Ancien Testament n’est pas permis, et qui dans le Nouveau consiste à contempler Christ crucifié). Du point de vue de Dieu, c’est lui qui apparaît à Abraham, mais celui-ci voit « trois hommes »… Abraham s’adresse, comme il se doit, à celui des trois qui doit lui apparaître comme le chef : rien de théologique là-dedans. Mais n’oublions pas qu’Abraham est croyant ! Il peut aussi parfaitement avoir reconnu Dieu dans ces trois hommes qui le visitent. La théologie chrétienne ne dira-t-elle pas par ailleurs que Dieu est un en trois personnes ?
Au verset 17, le verbe est au parfait : c’est un rappel d’une parole plus ancienne que ce qui est dit dans les versets précédents. Ceci est donc rappelé pour le lecteur (car c’est à nous, n’est-ce pas, que l’Écriture s’adresse, pas à Abraham…), qui a besoin de comprendre pourquoi ensuite Dieu va révéler son projet à Abraham, ce qui semblerait bizarre vu qu’Abraham n’y jouerait aucun rôle. En fait, Dieu va introduire Abraham dans son projet en le lui révélant, et ensuite tenir compte de lui en épargnant non pas Sodome, mais Loth et les siens. – On pourrait aussi se rappeler qu’en Genèse 1 et 2 également, Dieu ne semble parler à personne sinon à lui-même : il parle pour nous.
Bonjour ; Moïse a-t-il existé ? [Laurence]
Bonjour ! Cherchez-vous une réponse historique, ou une réponse chrétienne ? Je puis seulement vous donner la mienne, et d’autres répondants de ce site auraient peut-être dit autrement.
Pour moi, la question que vous posez n’a pas de sens pour la foi. Afin que nous puissions reconnaître la venue de son Fils en humanité, Dieu ne nous a pas donné une Histoire, mais des Écritures inspirées par son Esprit pour rendre témoignage à Jésus-Christ. Dans ces Écritures, le personnage de Moïse est primordial, et c’est autour de ce qu’il représente : la Loi divine donnée à un peuple que Dieu a libéré de l’esclavage, que tout l’Ancien Testament s’organise, et beaucoup du Nouveau. Alors, certes, pour la foi d’Israël comme pour la foi chrétienne, Moïse existe, même si des historiens vous diront qu’eux en sont moins sûrs…
La question est donc plutôt : comment ce que les Écritures disent de Moïse résonne-t-il dans la foi de l’Église aujourd’hui, et dans la mienne en particulier ? Comment ce que la Bible raconte de l’histoire de Moïse fait-il sens par rapport à la grâce de Dieu manifestée clairement en Jésus-Christ ? Comment la Loi divine donnée par l’intermédiaire de Moïse me mène-t-elle à vivre de l’Évangile plutôt qu’à être mort par mes propres œuvres (fussent-elles d’obéissance à cette Loi) ? Et comment la condamnation de Moïse à ne pas pénétrer dans la Terre promise suite à son manque de confiance dans l’efficacité de la Parole de Dieu m’interpelle-t-elle dans ma fidélité ou ma distance par rapport à Dieu, auteur des Écritures et Père de Jésus-Christ ?
L’Écriture dit que Dieu interdit le meurtre (Ex 20,13) et aussi qu’il commande de tuer (Dt 18,20). Comment cela est-il possible ? Est-ce Dieu qui commande de tuer ou est-ce une interprétation humaine ? [Muriel]
La réponse sera en deux parties : l’opposition que vous soulignez, et le commandement de tuer.
L’opposition que vous relevez n’en est pas une, pas plus dans la Bible que dans le droit des sociétés humaines. L’interdit porte effectivement sur le meurtre, ou plus précisément sur l’assassinat. Il n’appartient à personne de se faire justice lui-même (sous peine que ça dégénère, comme en Genèse 4 / 23-24). Ni à plus forte raison de tuer qui il veut quand il veut ! Mais la société peut exercer la peine de mort envers un coupable reconnu tel et qui en est passible selon la loi. Il y a la même chose dans l’Ancien Testament, qui faisait loi pour l’ancien Israël. La question de savoir aujourd’hui si la peine de mort est utile et légitime dans une société est une autre question.
À la lumière de Matthieu 5 / 21-22 et de Jean 8 / 3-11 notamment, les chrétiens ont considéré que le « commandement de tuer » était irréalisable et aboli. Irréalisable car alors il faudrait l’appliquer à tout le monde ! L’apôtre Paul considère ainsi que le but de la loi biblique est de convaincre tout le monde de péché, afin que dans la foi ceux qui adhèrent à Jésus-Christ puissent recevoir le pardon du péché et vivre de sa vie et non plus de leurs œuvres. On peut le lire dans toute l’épître aux Romains, mais en particulier 5 / 21-23 et tout le début du chapitre 7…
Le commandement de tuer nous révèle simplement que telle ou telle faute mérite la mort, et qu’ainsi, aux yeux de Dieu, vivre ainsi, c’est être mort. Dans le « Sermon sur la montagne », Jésus rend extrême cette vision, afin que personne ne pense pouvoir y échapper. Mais c’est afin que tout un chacun puisse entendre l’Évangile, parole de grâce, de vie, de liberté : en Christ, nous qui ne le méritions pas, nous sommes réconciliés avec Dieu. L’Ancien Testament, dans sa rigueur, préparait ainsi le Nouveau ! C’est donc bien au Christ qu’il faut s’attacher (en lequel il n’y a pas de condamnation à mort, mais un appel à vivre renouvelé par l’Esprit) et non aux commandements de l’Ancienne alliance qui ne trouvent sens et aboutissement qu’en lui.
Peut-on être agnostique et chrétien ? [Pyrrha]
Etre agnostique, c’est penser que Dieu existe peut-être sans que nous puissions vraiment le connaître. Jésus a dit cela : « si vous me connaissez, vous connaissez aussi mon Père et maintenant, déjà vous le connaissez, vous l’avez vu » Jean 14/7. Ainsi, les chrétiens confessent qu’en Jésus-Christ, Dieu se donne à connaître aux humains d’une manière toute particulière et personnelle, après s’être révélé à son peuple dans la Bible. Peut-être certains peuvent-ils prétendre suivre les enseignement moraux de Jésus sans vraiment se prononcer sur le fait que Dieu se révèle en lui. Cette posture est assez peu cohérente, puisqu’elle suppose que Jésus dirait la vérité en ce qui concerne son enseignement moral, tout en proférant des mensonges en ce qui concerne Dieu et la révélation qu’il offre en lui et que nous sommes invités à accueillir dans nos vies. Voir aussi Jean 1/18
Il est d’usage de prier Dieu au nom de Jésus, par l’Esprit saint. Mais si Jésus (le Fils) et l’Esprit sont Dieu aussi, peut-on prier Jésus et l’Esprit ? [Tuisku]
Dans l’Église réformée, il est effectivement d’usage de prier le Père (et non pas Dieu qui est aussi Fils et Esprit saint, comme vous le dites bien). C’est bien ce que Jésus dit : « tout ce que vous demanderez au Père en mon nom » (Jean 15 / 16) et que Paul confirme : « rendez toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ » (Éph. 5 / 20). Ainsi, tant pour demander que pour remercier, la prière s’adresse à Dieu le Père au nom de Jésus, et c’est là aussi que se reçoit l’exaucement : « il vous le donnera en mon nom » (Jean 16 / 23). La personne de Jésus-Christ est le lieu de la prière (« en mon nom »), l’agent de cette prière étant l’Esprit (Rom. 8 / 15. 26-27). La prière, c’est l’élan des enfants de Dieu vers leur Père.
Ceci étant dit, la Bible se termine sur une prière adressée au Fils : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 / 20) Et la vision d’Ézéchiel nous montre le prophète invoquant l’Esprit sur les ossements desséchés redevenus chair (Ez. 37 / 9-10).
On prie donc le Père ; on appelle la venue du Fils unique, dont on chante aussi la gloire ; et on invoque l’Esprit.
Dans d’autres traditions d’Église, on prie plus facilement Jésus.
« La soumission des femmes », pourquoi tant de messages sans la fin du passage ??? [e-Za]
C’est clair ! Je veux dire : « Paul est au clair ! » et contrairement à ce qu’on dit souvent, à l’intérieur du système hyper patriarcal dans lequel il vit il n’est pas machiste, voire parfois, il est plutôt égalitariste. Souvenez-vous de 1 Corinthiens 7:4 : « La femme n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est le mari ; et pareillement, le mari n’a pas autorité sur son propre corps, mais c’est la femme. » Un propos totalement révolutionnaire pour l’époque.
La citation que vous évoquez est la suivante : « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur […] Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle […] » (Ephésiens 5*). Et sous une autre forme quasi équivalente en Colossiens 3,18-19**.
Sincèrement, la barre est mise beaucoup plus haute pour les maris que pour les femmes si on réalise à quel point Christ a aimé l’Eglise : il est mort pour elle… Qui sont les maris prêts à mourir pour leurs femmes.
Alors oui, e-Za, si on entend 8 prédications sur la soumission des femmes aux maris, et 2 sur les devoirs des maris, c’est juste à cause du machisme… de Paul ? Non. Des prédicateurs.
Point barre. Que l’Eglise entière, mais en particulier ses enseignants, se repentent.
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* Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l’Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Car jamais personne n’a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. (Ephésiens 5,22-30)
** Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles. (Colossiens 3,18-19)
Qu’est-ce que le péché ? Est-il inné ou acquis ? [Pep’s]
Il y a plusieurs mots en hébreu pour désigner le péché. Mais pour faire simple, on peut le définir comme la désobéissance à la loi de Dieu (1Jean3,4), c’est-à-dire la volonté de Dieu manifestée dans la création (Romains 1,20-21), en chacun (Romains 2,15) et révélée aux juifs (Romains 3,1). Il s’agit donc bien d’actes, desquels les Hommes sont responsables (Romains 2,12-13). Le péché est par conséquent, si on peut dire, une acquisition: on ne nait pas avec des actes que l’on n’a pas fait (même si on hérite des conséquences des péchés des générations passées, voir Exode 20,5) ! Mais le péché apparaît aussi comme une puissance…. qui habite en nous (Romains 7,17) suite au péché d’Adam (Romains 5,12),qui nous rend esclaves (Romains 6,6), et nous détourne de notre statut d’humain véritable, d’être à l’image de Dieu…. c’est pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle naissance, du Saint-Esprit (Romains 8,2-3) pour accomplir la loi de Dieu (Romains 8,4). Comme puissance qui habite en nous, le péché est donc inné… Mais il n’y a pas de fatalité: la solution, c’est la foi en Jésus-Christ (Romains1,16-17 ; Romains 6,8-11) !