Que veut-on dire par « se préparer pour la sainte-cène » ? [Annie]

L’enseignement principal sur la manière de recevoir la Sainte-Cène se trouve en 1 Corinthiens 11/17-34. Voilà les éléments qui devraient nous permettre de nous préparer à ce moment.
1-1 Co 11/17-22, met l’accent sur la Sainte-Cène comme repas de communion de l’Eglise corps du Christ. Se préparer à ce repas, c’est considérer ceux qui vont le prendre avec moi comme des frères et des soeurs en Christ, ce qui implique le désir de partage et de réconciliation (voir Matthieu 5/23-24, même s’il n’est pas question, dans ce passage, de la Cène).
2-1 Co 11/23-26, rappelle le sens de ce repas, institué par Jésus. Se préparer à le prendre, c’est se souvenir de la mort et de la résurrection de Jésus pour le salut du monde.
3-1 Co 11/27-32 nous invite à la prendre en discernant dans ce qui est pris, le corps et le sang de Jésus. Nous sommes donc invité à accueillir la vie du Christ, dans notre vie, notre péché, nos maladies, nos infirmités, pour le laisser nous relever, nous transformer.

Les protestants ont-ils une liberté de conscience leur permettant d’être en désaccord avec un pasteur ? [Daniel]

Voici ce que Dieu nous dit par la bouche de Jérémie « Les pasteurs sont abrutis, ils ne cherchent pas le Seigneur, c’est pourquoi, ils sont sans compétence et le troupeau est à l’abandon » (Jérémie 10/21).

Jérémie désigne ici les chefs du peuple d’Israël et non ceux que nous appelons pasteur dans les églises, aujourd’hui, certes. Mais il dit quelque chose de fort : bien conduire les autres, c’est les conduire selon le Seigneur, en le cherchant Lui et sa Parole.

Ainsi, les pasteurs, comme les autres peuvent déraper. Ils dérapent quand ils s’éloignent de la Parole de Dieu. C’est ainsi que  ceux qui ne sont pas pasteurs sont invités à les reprendre. C’est cet attachement à la Parole qui a permis à Martin Luther de refuser de se soumettre au pape en acceptant une théologie qui n’avait pas ses racines dans la Bible. Il a alors prononcé cette parole célèbre qui illustre ce qui est souvent appelé la « liberté de conscience protestante » :  Ainsi a-t-il déclaré : « Ma conscience est captive de la Parole de Dieu ».

Considérons cependant avec reconnaissance le travail de ceux qui ont été formés et appelés au ministère de pasteur. Prenons garde de ne pas les reprendre par pure rébellion, sur nos propres idées et principes mais bien sur la base de la Parole, dans la recherche du Seigneur, l’écoute de l’Esprit et la suivance de Jésus, le seul Bon Berger (Psaume 23, Jean 10). Ainsi, la Bible, quand elle met à jour l’infidélité des conducteurs du peuple, met aussi à jour l’infidélité du peuple  qui est tout aussi soumis au péché et à l’erreur que ses pasteurs. Ainsi, Ézéchiel 34/1-15 parle de l’infidélité des bergers et Ézéchiel 34/17-30 de celle des brebis, en concluant par « Vous êtes mon troupeau, le troupeau de mon pâturage, vous les hommes, moi, je suis votre Dieu ».

Bref, pasteur ou non, conscients de nos limites, nous devons nous aider les uns les autres à chercher notre Bon Berger et sa volonté.

Comment lutter contre l’esprit d’hérésie et l’apostasie ? [Lambert]

Il apparaît dans les lettres du Nouveau Testament qu’il existe trois manières de lutter contre les hérésies et l’apostasie.
*La première concerne les églises. Elles doivent s’assurer que les prédicateurs qu’elle reconnait prêchent une juste doctrine qu’elles ont la responsabilité de dire au monde. Cf : 1 Timothée 1/3, Tite 1/1-9, Ephésiens 4/9-14.
*Le seconde concerne les prédicateurs. Ils doivent prêcher la vérité même si cette vérité heurte les gens et les conduit à devoir souffrir. Cf, 2 Timothée 4/3, 1 Timothée 4/1s.
*Enfin, la Bible donne un rôle aux membres de l’église, à ceux qui écoutent les discours des prédicateurs. Il s’agit, tout d’abord, de se méfier de ce qui, dans les fausses doctrine est séduisant, plaisant, flatteur, « moderne ». Cf 2 Jean 9, Hébreux 13/9, 1 Timothée 6/3-4, Galates 1/6-8. Enfin, la Bible dit que les croyants doivent refuser d’entendre le prédicateur qui répand de fausses doctrines Cf : 2 Jean 10.

Que dire que faire au sein d’une église locale- quand un frère accuse un autre frère et entre en procès avec lui. [Peps]

La Bible prend en compte le caractère tortueux du cœur humain et le risque que de fausses accusations soient portées (Actes 25/7) et ce même dans l’Eglise, entre chrétiens (1 Corinthiens 6/7-8). Elle invite l’église à trancher la question de manière objective : par l’appel à plusieurs témoins (Matthieu 18, 15-18, 1 Timothée 5/19) ou par un chrétien sage étant entendu que la sagesse biblique trouve sa source dans la Parole de Dieu (1 Corinthiens 6/5).

Les procès entre frères sont nombreux dans l’Eglise. Ils s’expliquent par toutes sortes de problématiques psychologiques et spirituelles. Comme pasteur, je ne saurais compter de combien de mensonges sans fondement j’ai été accusée en seulement quelques années de ministère ! Nous avons tendance, par volonté de « paix », à faire comme si de rien n’était et à laisser les fausses accusations se répandre. Nous n’aidons pas ainsi les menteurs à prendre conscience de leurs problématiques dans la repentance, nous décourageons ceux qui sont accusés à tord et nous laissons des mensonges destructeurs circuler dans la communauté. Je crois pourtant que la Bible  invite les communautés à regarder la vérité en face et à trancher dans la vérité et l’amour (Romains 12/17-27).

A titre personnel, donc, que faire ? Signaler le problème au conseil de l’Eglise, afin qu’il s’en saisisse et puisse trancher. Eviter d’entrer dans les polémiques et de se laisser personnellement entraîner par l’un ou l’autre camp. Prier pour les frères en procès.

 

Une sœur que j’aime beaucoup de mon Eglise m’a dit qu’elle est lesbienne et qu’elle ne veut pas se repentir, en tant qu’enfant de Dieu que dois-je faire ? Car dans Rom 1:26 je lis que c’est un péché. [Fafa]

La vie chrétienne est un chemin. Nous commençons par y entrer en découvrant qui est Dieu, le salut qu’il nous offre en Jésus-Christ et souvent dans un second temps, et petit à petit tout au long de notre vie, son autorité et les changements qu’il veut, par le Saint-Esprit, opérer en nous. Nous sommes tous appelés à des changements que le Seigneur ne manquera pas de conduire en nous au fur et à mesure que notre confiance grandira et que nous le laisserons faire. A nous, donc, de nous encourager les uns les autres, dans la foi, la lecture honnête de la Bible et la prière dans la confiance en ce que le Saint-Esprit opère.

Tu as partagé avec cette sœur ce que la Bible dit et tu pries pour elle ? Tu as bien conscience que tu as aussi à te soumettre à la Parole, à laisser Dieu agir dans ta vie et tu sais, d’expérience, que cela n’est pas facile ? Tu es prêt(e) à discuter de cela avec elle si elle te sollicite, à prier avec elle ? Concrètement, je crois que c’est là tout ce que le Seigneur te demande. Aller plus loin, forcer les choses risquerait d’être une source de découragement dans sa marche avec le Dieu qui connait les cœurs et sait agir en nous, avec juste rigueur et juste douceur.

« C’est pourquoi encouragez-vous les uns les autres et aidez-vous mutuellement à grandir dans la foi, comme vous le faites déjà. »
1 Thessaloniciens 5/10

« Nous vous en prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont découragés, supportez les faibles, usez de patience envers tous. » 1 Thessalonicien 5/14