Est-ce que les gens qui ont vécu avant la mort de Jésus ont aussi été sauvés ? Et qu’adviendra-t-il des personnes non-chrétiennes ? Seront-elles sauvées ? [Rija]

Les questions que vous soulevez sont très importantes, mais peut-être, plus encore, difficiles à résoudre. Car le mystère du salut est entre les mains du Père. Même les places à droite et à gauche du Fils dans le royaume ne dépendant pas de lui mais du Père seulement (Matthieu 19. 23). Nous pouvons considérer I Pierre 3. 18-20 comme la prédication de Jésus aux défunts, mais ce n’est qu’une interprétation de ces versets. Plutôt que de m’angoisser avec des questions trop grandes pour moi, je pense avoir déjà assez de travail à faire pour m’ouvrir toujours davantage au salut que Dieu a préparé à mon intention en Jésus-Christ, ainsi qu’à témoigner de son amour autour de moi pour que d’autres s’ouvrent à cette grâce.

Noël… confondu avec une fête païenne- ça me gêne. Jésus n’a jamais demandé de célébrer sa naissance mais sa mort en mémoire de Lui. Est-ce alors « bien » de fêter Noël ? [Françoise]

Qu’est-ce que nous fêtons à Noël ? L’anniversaire du petit Jésus ? Alors en effet, il y a un problème. Mais si nous nous souvenons à cette occasion que Dieu, par amour, a décidé de rejoindre notre humanité en se faisant homme (et donc en passant par toutes les étapes de la vie humaine, naissance et petite enfance comprises) pour venir rétablir la relation brisée par le péché, alors je crois que la célébration de Noël est très chrétienne. L’affaire est entendue, nous ne savons pas la date exacte, et le 25 décembre n’est qu’un calque posé sur une fête païenne. Cela n’enlève rien au sens chrétien de la célébration.

Que penser de l’introduction de la méditation en pleine conscience dans la relation d’aide chrétienne ou profane ? [Jack]

La relation d’aide chrétienne, en tant qu’accompagnement d’une personne dans son cheminement de vie sous le regard de Dieu, et afin de l’aider à mieux discerner l’action de Dieu dans sa vie ou à Le laisser agir, ne me semble pas avoir grand-chose de commun avec la méditation en pleine conscience qui est une activité thérapeutique inspirée du bouddhisme et ayant pour but de réduire le stress et de prévenir les rechutes dépressives. Je peux pratiquer la méditation en pleine conscience pour entretenir ma psyché, comme d’autres font des pompes ou des abdos pour entretenir leur corps. Cela ne me rapprochera pas de Dieu qui vient par grâce, en Jésus-Christ, se révéler à moi et renouveler mon esprit par son Esprit, me donner l’assurance de son pardon, de son amour et du rétablissement de la relation avec Lui. La relation d’aide chrétienne peut avoir des effets au niveau de la vie psychique (l’âme) qui seront le fruit de l’action de l’Esprit de Dieu en moi, et pas d’abord de mes efforts ou d’une méthode que j’applique, comme par exemple la méditation en pleine conscience. En ce qui concerne la relation d’aide non chrétienne, j’estime ne pas avoir à me prononcer.

Peut-on exercer un ministère de louange alors qu’on vit en intimité avec une personne à laquelle on n’est pas marié ? [Bilbo]

La louange est l’un des nombreux services que le chrétien, membre du corps du Christ, peut être appelé à rendre (1 Corinthiens 12). Exercer un service dans l’Eglise, c’est s’engager à la suite de Christ, pour sa gloire. Cet engagement dépasse bien évidement les deux heures du culte et le temps de répétition nécessaire. Il concerne toute la vie du croyant appelé à soumettre au Christ tous les aspects de son existence.
Dieu a créé l’homme et la femme pour devenir « une seule chair », qu’il ne s’agit pas de séparer (Matthieu 19/6). La Bible invite ainsi à vivre la sexualité dans le cadre de l’union stable et fidèle qu’est le mariage.
Ainsi, il me semble qu’un croyant désireux de servir Dieu devrait chercher à vivre l’engagement qu’est le mariage et à mettre sa vie en conformité avec le plan de Dieu. Cela implique de prendre au sérieux ce que la Bible dit du couple et de se demander devant Dieu ce qui nous empêche de le vivre. Dieu vous répondra, vous éclairera, vous donnera force et discernement : vous aurez alors quelques raisons de plus de le louer !

On entend de plus en plus parler « de la nécessité de se repentir des péchés de nos ancêtres et de couper dans la prière les liens générationnels avec eux… ». Que penser de cette pratique étrange ? [Martialis]

Il est clair que Jésus n’a jamais exprimé les choses de cette façon-là et qu’il ne faut pas faire toute une théologie sur un seul verset. Ezéchiel 18,20 ne dit-il pas : « Celui qui pèche, c’est celui qui mourra. Le fils ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son père, et le père ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son fils. » A quoi Jésus ajoute cette idée : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché. » (Jean 9,3) quand on accuse un aveugle-né d’être aveugle à cause de son péché ou de celui de ses parents.

Pour autant :

  • on trouve l’idée de confesser les péchés des pères dans Lévitique 26,39-40 : « Ceux d’entre vous qui survivront seront frappés de langueur pour leurs iniquités, dans les pays de leurs ennemis; ils seront aussi frappés de langueur pour les iniquités de leurs pères. Ils confesseront leurs iniquités et les iniquités de leurs pères, les transgressions qu’ils ont commises envers moi, et la résistance qu’ils m’ont opposée. » ainsi qu’en Néhémie 9,20 ou Psaume 106,6.
  • Jésus coupe lui-même avec Joseph (lors du séjour au Temple à douze ans en Luc 2) et Marie (à Cana en Jean 2) pour pouvoir entrer dans son ministère. Il signifie que la paternité de Joseph n’est plus première, mais que c’est celle de Dieu ; et que la maternité de Marie n’est plus opératoire, car elle est devant le Messie seulement « femme ».
  • Il dit qu’il faut couper radicalement, parfois, avec sa famille de sang pour pouvoir le suivre. Luc 14,26 : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

Il semble donc qu’il ne soit pas incohérent de s’assurer que la prégnance des liens du sang de domine pas sur notre identité héritée d’en-haut.

Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

Quelle est la porte étroite ? La Bible répond très facilement à cette question. C’est Jésus, qui nous dit en Jean 10,9 :
« Je suis la porte.
Si quelqu’un entre par moi,
il sera sauvé ;
il entrera et il sortira,
et il trouvera des pâturages ».

Depuis quelques semaines- un phénomène d’heures doubles se présente à moi de manière répétée sans recherche ni consentement. Est-il raisonnable de m’en préoccuper ? [Anna]

Nous héritons largement d’une culture très rationaliste, qui a marginalisé la vie spirituelle… mais chassez le surnaturel, il revient au galop… Nous ne sommes pas des êtres rationnels, nous sentons que des forces nous dominent, nous déterminent, et nous cherchons plus ou moins légitimement de l’aide, des signes pour nous guider. Face à ce besoin, beaucoup de gens prétendent avoir des connaissances surnaturelles, parfois par expérience de l’occultisme, parfois par charlatanisme (1Timothée 6,3-5).

A mon humble avis, si vous remarquez souvent des heures doubles (quand l’heure correspond à un nombre en double, par exemple 11H11), c’est parce que vous y portez attention…. Cela frappe votre regard, et vous aimeriez peut-être y voir des signes. Quoi qu’il en soit, les heures doubles n’indiquent rien de clair, et je ne crois pas qu’il faille se fier aux diverses interprétations existantes. Quelles que soient vos préoccupations, vous trouverez ce que vous avez vraiment besoin de savoir dans les Ecritures et dans une relation fidèle et confiante avec le Seigneur.

Que penser de la prière ou de l’adoration du Saint Esprit ? Qu’en dit la Bible ? [Maryline]

Je commencerai par la question sur l’adoration du Saint-Esprit : le Saint-Esprit est une des trois « personnes » du Dieu unique trinitaire (Matthieu 28,19). Le chrétien, qui adore le Dieu trinitaire, adore donc le Saint-Esprit comme les autres « personnes » de la trinité : faisant partie de Dieu, qui est un être et non une simple force ou énergie, il est dit du Saint-Esprit qu’il déploie une volonté (Ac16,6) et des sentiments (Ephésiens 4,30), qu’Il parle (1Timothée 4,1) aime (Romains 15,30), enseigne (Jean 14,26), intercède (Romains 8,26), et qu’Il partage les attributs de Dieu : omniscience (1Corinthiens 2,10), éternité (Hébreux 9,14) omniprésence (Psaume 139,7).

Mais le mot français « personne » est trompeur : il peut laisser penser qu’il y aurait trois êtres divins. Dans le christianisme oriental, on parle plutôt des trois « hypostases » (substances) de la trinité. C’est Tertullien qui le premier, en latin, aurait utilisé le terme « persona » (traduit « personne » en français). Tertullien, Père de l’Eglise ancienne, luttait contre une tendance qui consistait à confondre totalement le Père et le Fils, jusqu’à dire que le Père aurait souffert sur la croix. Pour lutter contre cette dérive théologique (appelée « modalisme »), il aurait utilisé le terme « persona » pour les éléments de la trinité, qui n’a pas le même sens qu’en français aujourd’hui mais qui permettait de tenir la distinction entre les trois aspects de Dieu.

Or, s’il y a un seul Dieu, il n’y a pas lieu de prier les différentes substances/personnes de Dieu. Jésus dit que le Père donne l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent (Luc 11,1).

Le fait de parler au Saint-Esprit est une pratique relativement nouvelle, et ne me semble pas biblique puisqu’on ne la trouve nulle part… Une exception peut-être, en Ezéchiel 37:

Suite à une vision de Dieu et à un appel à un moment précis, le prophète Ézéchiel appele « l’Esprit » et lui donne un ordre. Mais, dans ce geste prophétique annonciateur effectivement de la venue de l’Esprit de Dieu (le Saint-Esprit) sur son peuple, Ezéchiel donne-t-il un ordre au Saint-Esprit ou à l’esprit qui rend l’Homme vivant ? De toute façon, il est difficile de généraliser une pratique à partir de ce texte très particulier.

Traditionnellement, quand on prie Dieu, on prie en même temps ses trois « personnes », et on s’adresse au Père comme l’a fait Jésus (Matthieu 6,9), au nom de Jésus (qui est le chemin vers le Père, Jean 14,6), par le moyen du Saint-Esprit (qui est « Dieu en nous » Romains 8,26). Cela me semble conforme à l’enseignement biblique.

Je me demande si cette tendance à la prière au Saint-Esprit, à cette place parfois excessive donnée au Saint-Esprit et à Son rôle, n’est pas parfois liée à cette tentation humaine d’instrumentaliser Dieu : le Saint-Esprit, à qui on s’adresse, avec qui on échange directement comme s’il était séparé du Père, serait alors une sorte d’outil au service de nos rêves de contrôle et d’autonomie.

Que pensez-vous de la préconisation de la « méditation en pleine conscience » par les psychothérapeutes d’aujourd’hui- notamment Christophe André et d’autres ? [Martial]

Il me semble que l’un des premiers objectifs des techniques de la méditation de pleine conscience est de « reconnecter » l’être humain à lui-même, en cela cela me semble plutôt une bonne chose dans un monde ! Nous avons si souvent du mal à nous recentrer sur l’essentiel, à faire silence en nous-mêmes et à ne pas fuir dans les multiples sollicitations du quotidien qui si souvent font de nous des êtres morcelés et tiraillés, qui ont déserté leur intériorité. En cela la méditation rejoint de très anciennes traditions de prière, y compris chrétienne, car Dieu ne saurait nous rencontrer si nous ne nous rendons pas présents déjà à nous-mêmes. Les psychothérapeutes qui la recommandent redécouvrent peut-être que la dimension verticale de l’humain, sa profondeur spirituelle, fait partie de son équilibre ?!

Mais le piège de ce genre de technique, comme toute technique, peut être de faire croire que l’humain possède en lui-même toutes les ressources nécessaires pour faire face aux grandes questions de l’existence. Or la Bible attire notre attention sur le fait que d’une part l’humanité est limitée et que d’autre part elle se trouve dans la relation avec Dieu et avec les autres; « moi je tout seul » qui prend toute la place est souvent un vrai obstacle à la foi, relation de confiance dans un Autre, radicalement différent et extérieur, qui me parle, m’interpelle, me rejoint…

Entrez par la porte étroite. Car large est la porte- spacieux est le chemin qui mènent à la perdition- et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

En acceptant avant tout d’être vous-même trouvé par celui qui vous guidera jusqu’à cette porte, vous donnera la force de la traverser, et continuera de vous conduire à chaque fois qu’il vous faudra la franchir à nouveau. Car on ne la passe pas qu’une fois dans sa vie ! Chaque jour, l’existence nous met au défi de la franchir encore : ne pas juger (Matthieu 7.1) pardonner, faire confiance à Dieu (Matthieu 7. 11) sans faire confiance aveuglément à tous ceux qui prétendent parler en son nom (Matthieu 7. 15-21) faire le bien sans se rendre forcément compte qu’on le fait, ou s’assurer que ce n’est pas parce que l’on fait quelque chose de bien que l’on est automatiquement en Jésus-Christ (Matthieu 7. 21-23) voilà quelques exemples de l’étroitesse de cette porte. Elle est infranchissable, tant que nous n’avons pas accepté que Jésus seul soit notre guide.