Comment faire la part entre ce que me souffle le Saint-Esprit et mon propre esprit face à une situation ? Comment les distinguer et obéir au bon ? [Mari]

Marie, la question que vous posez est fondamentale et préoccupe plus d’un(e) chrétien / chrétienne qui veut plaire à Dieu, ou encore marcher selon sa volonté.

En effet, il s’agit de discerner pour savoir qui parle et comment réagir. À côté des deux voix que vous avez déjà mentionnées, à savoir celle de Dieu (le Saint-Esprit) et la vôtre, il faut ajouter une troisième qui celle du diable.

L’Esprit-Saint ne peut pas contredire la volonté de Dieu que nous retrouvons dans les écritures. Dans tout ce qu’il souffle ou dit, il cherche à nous rapprocher davantage du Seigneur et à permettre l’accomplissement de ses desseins dans notre vie. En d’autres termes, l’Esprit-Saint dans ce qu’il dit et fait, renforce la relation du chrétien / de la chrétienne avec son créateur et avec le prochain.

Par contre la voix du diable essayera toujours de nous éloigner de Dieu en nous introduisant dans la désobéissance et la révolte. Voici d’ailleurs ce que dit l’apôtre Jean au sujet du discernement des esprits : « Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.

Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l`antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde. » (Jean 4, 1 à 3)

Quand il s’agit de notre propre esprit, on se pose la question de savoir en quoi l’attitude qu’on va adopter va glorifier le Seigneur. Autrement dit, quelle est la finalité de ce que j’entends faire ou dire ? Est-ce simplement pour me faire plaisir et satisfaire mon ego personnel, ou aller dans le sens de la volonté de Dieu ?

J’avoue qu’il n’y a pas de recettes toutes faites pour distinguer les voix.

Quand c’est l’Esprit-Saint, je dis comme Samuel : « Parle, ton serviteur écoute » 1 Samuel 3, 10b ;

Quand c’est le diable, je dis comme Jésus : « Va t’en satan… » Matthieu 4, 10 ;

Quand c’est mon propre esprit, je dis comme le psalmiste : « Non pas à nous, Eternel, non pas à nous, Mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité! » Psaume 115, 1.

Que dit la Bible de l’utilisation d’un don de sperme (ou don d’ovocyte) pour un couple stérile ? [Tony]

La notion de don d’ovocyte n’existe pas dans la Bible.

Laissez-moi d’abord vous poser une question. Pourquoi voudriez-vous que ce soit la Bible qui décide à votre place ? Dieu veut que nous décidions pour les choses de la vie. Il nous informe dans la prière en inclinant notre conscience, et il nous informe par le témoignage biblique où d’autres, qui ont vécu des situations similaires, ont fait des choix instruits par le Seigneur ; ce qui nous inspire.

Sur la question du don de sperme ou don d’ovocyte, les personnages de la Bible avaient une approche très pratique, liée aussi à leur époque. Par exemple, la Loi biblique permettait qu’on épouse la veuve de son frère, afin de lui offrir une sécurité mais aussi de prolonger sa descendance. Ce n’est pas un « don de sperme », mais c’est quand même l’idée que quelqu’un d’autre pallie à la fécondité.
Abraham, voyant que Sarah n’était pas enceinte, a été avec Agar (don d’ovocyte), afin d’avoir un fils, Ismaël. Mais ce ne fut pas forcément une réussite puisque c’était le fruit de l’impatience et la désobéissance d’Abram… qui devait attendre que la promesse s’accomplisse selon les méthodes de Dieu !

Donc on ne peut pas dire que les histoires de la Bible nous informent vraiment sur ce que l’on DOIT faire. Tout est question de relations et de motivations. Vous pouvez vous poser les questions suivantes :
– Est-ce que le désir de fécondité est insatiable au point de considérer que « tous les moyens sont bons » ?
– Est-ce que Dieu vous appelle uniquement à la fécondité biologique ?
– Est-ce que vous avez fait le deuil quant au fait que « tout ce que la technique nous offre » n’est pas forcément bon ?

Après cela, en extrapolant ce que dit Paul en Romains 14,23, j’aurais envie de conclure : « Tout ce qui n’est pas issu d’une conviction spirituelle reçue dans la prière est… une mauvaise voie ».

Je suis chrétienne et j’aime un homme qui en aime une autre. Est-ce mal de demander au Seigneur de me faire épouse de cet homme? De lui demander de tourner son cœur vers moi ? [Winnie]

Je ne suis pas à l’aise pour vous dire si c’est « bien » ou « mal ». Déjà, vous vous orientez dans la prière, et ça ça me paraît important. À partir de ce moment, je crois qu’il faut toujours se poser la même question : Pourquoi est-ce que je prie ? Est-ce que c’est pour demander à Dieu qu’Il fasse ce que je veux ou pour ouvrir mon cœur à Sa volonté, et de m’aider à ce que Sa volonté devienne la mienne ? Si le Seigneur a pour projet de vous voir en couple marié avec cet homme, il fera en sorte que cela se réalise. Mais si ce n’est pas le cas, votre prière ne fera alors que vous faire du mal, car vous vous enfermerez dans un désir qui est le vôtre, mais pas celui de Dieu. Ce n’est donc pas « mal », mais cela pourrait vous faire du mal. Pour ma part, je m’efforce de demander à Dieu qu’Il me rende conforme à ce qu’Il veut et qu’Il m’aide à accueillir Sa volonté dans ma vie. Et il arrive bien des fois que Sa volonté coïncide avec ce que je souhaite ! Dieu ne veut pas forcément me contrarier…

Peut-on croire à l’affirmation d’Angelica Zambrona d’avoir vu le Pape Jean Paul II et Michael Jackson en enfer ? [Mark]

Non. J’aurais presque envie de m’en tenir là, mais il est peut-être utile de fonder davantage ma réponse. Angelica Zambrano affirme avoir eu une vision durant un temps au cours duquel elle a été déclarée morte cliniquement. Je ne prétends pas remettre en question la sincérité de cette personne, mais en parcourant rapidement son témoignage suite à votre question (je n’en avais pas entendu parlé avant), je n’ai pu que constater qu’il s’agissait d’un énième témoignage sur l’Enfer et le Paradis, mais surtout sur l’Enfer, avec force détails dont aucun n’est biblique (des histoires de cellules pour les damnés de démons qui ressemble aux personnages de Dragon Ball Z…). Le témoignage est truffé de citations bibliques, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il soit vraiment bibliquement fondé. Il ne suffit pas de donner des citations bibliques à l’appui de ce que l’on dit pour être porteur de la Parole de Dieu. D’autre part, je me souviens de la fin du dialogue entre le riche et Abraham dans la parabole du riche et de Lazare (Luc 16. 19-31) : « Abraham lui répondit: ‘Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent.’ Le riche dit: ‘Non, père Abraham, mais si quelqu’un vient de chez les morts vers eux, ils changeront d’attitude.’ Abraham lui dit alors: ‘S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu’un ressuscite.’» En ce qui me concerne, je préfère m’en tenir à ce que la Bible m’enseigne au sujet de ce qui se passera après ma mort, et m’occuper avant tout de ma repentance personnelle, avant de m’intéresser au jugement sur les autres, même Michaël Jackson, le pape ou mon arrière grand-mère. Et dans ma repentance qui me fait découvrir le trésor de grâce et de miséricorde de Dieu, témoigner alors de cet amour autour de moi.

Les dons de Dieu dans notre vie (que je lui reconnais très humblement) ne dépendent-ils (nous concernant) que de notre foi en lui ? [Guillaume]

Les dons sont des dons. Le mot « charismata » qui est souvent traduit par charismes (dons), vient de « charis », qui veut dire grâce. Si c’est par grâce, c’est par grâce seule. La foi n’est que le réceptacle de la grâce. Et donc elle n’est pas à l’initiative des dons !

Au pire elle peut un peu les freiner si elle n’y croit pas vraiment…

Jésus était très proche des pourris- mais loin de donner raison à leurs pêchés- les transformait. J’ai plus l’impression d’être submergé par leur désordre- et je perds confiance. Quoi/comment être ? [Manu]

Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre question, mais je vais essayer de partager avec vous ce qu’elle m’évoque. Vous parlez, si je vous suis, du sentiment que vous avez d’être submergé par le désordre que les péchés provoquent en vous. Si tel est le cas, alors ne perdez pas courage ! Au contraire, cette sensation, pour très désagréable qu’elle soit, est le signe que vous êtes sur le chemin de la repentance, chemin par lequel vous pouvez découvrir la profondeur de la miséricorde et de l’amour de Dieu, un amour qui va VOUS transformer, comme il a transformé les « pourris » dont vous parlez, et qui ont rencontré Jésus. C’est votre tour ! Ouvrez votre cœur à Sa bonté, à Sa tendresse, comme tant d’autres l’ont fait comme je l’ai fait. Ça ne vous rendra pas parfait d’un coup (nous sommes dans la vraie vie) ,mais ce sera le pas décisif pour vous faire avancer sur le chemin de la sanctification.

Est-ce normal qu’après avoir pardonné à un parent, on ressente un désarroi ? Le pardon unilatéral, comment faire pour ne plus être en attente que l’autre reconnaisse ses torts ? Que dit Jésus ? [Kym]

Jésus est radical en Matthieu 18. Dieu nous pardonne quand on regrette (c’est la parabole du serviteur indigne). Mais en plus, il nous dit de pardonner soixante-dix fois sept fois, autant dire, pardonner à la folie ! Parce que ça consiste à pardonner quelqu’un toutes les trois minutes durant une journée où on ne dormirait même pas !!!

Donc pour notre esprit, nous pouvons trouver la satisfaction de juste pardonner, comme Dieu a pardonné, totalement et radicalement.
Ceci dit, pour que le pardon soit pleinement satisfaisant pour notre âme, nous avons aussi besoin de la repentance de l’autre en vis-à-vis. Et là c’est plus dur. Car il nous faut accepter qu’il n’y ait parfois pas de retour. Souvent c’est même parce que l’autre n’a pas compris, ou pas voulu comprendre qu’il nous avait blessé.

Le désarroi peut venir du fait qu’on fait une vraie démarche qui a pour but la restauration complète de la relation, mais que là il manque quand même quelque chose si la restauration n’est pas vraiment activée du côté de l’autre.

La Bible est-elle plus violente que le Coran ? [Anna]

La Bible plus violente que le Coran ? Voici une proposition de non-réponse en deux trajectoires :

1. D’abord ces deux livres sont des objets avec des textes. Ils peuvent raconter des histoires violentes et comporter des textes qui appellent à la violence.
Mais c’est surtout la lecture qu’on en fait et l’usage pour lesquels on s’en sert qui peut être violent.

2. La Bible comporte pas mal de récits violents, parce que la vie est violente. Elle comporte aussi des paroles dures où des humains appellent à la violence, et des passages où l’on peut voir que Dieu se comporte d’une façon que nous pouvons considérer comme violente vue d’aujourd’hui. Mais la Bible, contrairement au Coran comporte une mise en ordre radicale, avec un premier et un nouveau testaments. Le Nouveau, avec les évangiles à son commencement, nous offre par la parole de Jésus un changement radical, qui consiste en particulier par le refus total de la violence. Ce qu’on entend derrière le « Aimez-vos ennemis » de Jésus en Matthieu 5,44, l’affirmation de l’apôtre Paul « Non, ce n’est pas contre des êtres humains que nous devons lutter. Mais c’est contre des forces très puissantes qui ont autorité et pouvoir. Nous devons lutter contre les puissances qui dirigent le monde de la nuit, contre les esprits mauvais qui habitent entre le ciel et la terre. » en Ephésiens 6,12. La mort de Jésus sur la croix se veut « dernier sacrifice » comme le décrit l’épître aux Hébreux, afin que justement les violences s’arrêtent.

Celui qui n’a pas le vêtement de noce est rejeté… pourquoi ? [André]

Vous faites référence à la fin d’une parabole (synonyme de comparaison), une petite histoire destinée à illustrer l’action et le règne de Dieu dans le monde (Psaume 78,2) que l’on trouve en Mt 22,1-14. Jésus prononce cette parabole parmi d’autres à l’intention des chefs du peuple et des anciens qui lui demandent de quelle autorité il enseigne et opère des signes (Mt 21,23). Par cette parabole, il les invite à se positionner devant Dieu.

Dans cette histoire, il parle d’un roi très généreux qui invite massivement au banquet des noces de son fils. Ce roi veut simplement bénir son peuple, se réjouir avec lui. Et il ne rencontre que peu d’enthousiasme. Malgré un effort de communication (Mt 22,3-4), il rencontre même du mépris, si bien que même ses émissaires qui distribuent les invitations sont violentés et tués (Mt 22,6).

Face à l’ « impolitesse » des invités de départ, le roi décide finalement de convier tous ceux que ses serviteurs trouveraient dans les rues (Mt 22,10), ce qui a un certain succès. Mais parmi les présents, quelqu’un n’a pas les vêtements de la fête : il vient pour un grand repas, une grande réjouissance, et il s’y rend avec dédain.

Imaginons aujourd’hui une grande fête dans un palace présidentiel… tout le monde est en smoking et en robe de soirée, mais quelqu’un arrive en pyjama ! Comment le maitre de cérémonie recevrait-il la chose ? Les chefs du peuple, si attachés aux honneurs (23,5-7), comprennent très bien ce qui se joue dans la parabole de Jésus.

Jésus rappelle que Dieu n’est pas n’importe qui, que parce qu’Il a nos vies et celle du monde entre Ses mains il est logique de l’honorer. Les responsables juifs du 1er siècle ont marqué, par leur attitude, beaucoup de mépris pour Dieu le Père et son Fils… ça aura inévitablement des conséquences… Jésus conclut la parabole en disant « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Tout le monde ne comprend pas l’autorité de Dieu, la joie d’une rencontre avec Son Fils, et les bienfaits qu’il y a à les honorer et à leur donner la place qui leur reviennent, tout simplement. Avec cette parabole, Jésus dit en somme : « réfléchissez bien à votre attitude envers moi… de quel côté êtes-vous ? Qui a réellement autorité dans votre vie ? Qui d’après-vous détient vraiment le pouvoir ? ». Et il interpelle indirectement son peuple sur la confiance qu’il attribue à ses leaders (Mt 23,3).

En quoi consiste la nouvelle réforme apostolique et quel est votre sentiment à ce sujet ? [André]

La Nouvelle Réforme Apostolique (NRA) est un mouvement interne au courant évangélique charismatique. Son principe est simple, il faut restaurer les cinq ministères évoqués par l’épître de Paul aux Ephésiens (4,11), apôtre, prophète, évangéliste, pasteur et enseignant. Cette structure du ministère de l’Eglise ne serait pas seulement propre aux débuts du christianisme mais serait pour toujours. Du fait de la pratique charismatique, les Eglises de la NRA ces ministères sont donnés à l’Eglise, comme le sont toujours les dons décrits en 1Corinthiens 12 (parler en langue, prophétie, guérison, etc.). Ce concept a eu pour but de mettre au défi les Eglises protestantes et évangéliques qui s’étaient polarisées sur le pasteur comme centre du ministère, contrairement aux idées de bases de la Réforme sur le sacerdoce universel et la diversité des ministères.

Après cela, une partie de ces Eglises a pu aller dans d’autres courants de pensée qui font que des déviances ont entâché l’ensemble de ce mouvement, alors que les idées présentées plus haut sont quand même bonnes, non ? Il faut donc discerner entre les bons groupes NRA et les mauvais ; et faire attention en creusant quand on les rencontre, notamment sur les questions suivantes :
– théologie de la prospérité, et rapport passionnel à l’argent,
– niveau requis d’allégeance au pasteur ou à l’apôtre,
– redevabilité de l’apôtre à un autre ministère,
– une conception parfois très théocratique (d’où un soutien aveugle aux pouvoirs politiques),
– les révélations extra-bibliques ou contraires à la Bible,
– une obsession maladive pour le surnaturel ou les démons.