«Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants» (Matthieu 27-25). Comment interpréter cette sentence ? Cette condamnation criée par la foule juive est-elle malédiction définitive ? [Ernest]

Cette formule (littéralement dans le texte grec : « son sang, sur nous et sur nos enfants ») se retrouve par ailleurs dans l’Ancien Testament, elle signifie : « nous assumons la responsabilité de cette condamnation à mort », pour nous et nos descendants. Il n’est pas exclu, comme c’est parfois le cas dans les récits de la passion de Jésus, que l’Evangéliste prête un double-sens à cette déclaration (comparer avec Jean 11,50-51; 18,37; 19,21-22) : elle pourrait être aussi une prophétie involontaire, attestant que le sang versé par Jésus, comme celui de l’animal sacrifié lors de la fête du Yom Kippour, est offert en rémission des péchés du peuple.

Quoi qu’il en soit, cette sentence marque le refus par le peuple et ses chefs religieux de reconnaître que Jésus est le Messie, et leur volonté de voir mis à mort celui qu’ils considèrent comme un blasphémateur. Elle ne peut servir à justifier l’antisémitisme et la persécution des juifs, comme ce fut, hélas, si souvent le cas au cours des siècles.

La Bible nous dit que Jésus-Christ n’a jamais commis de péché ; le fait de jeter les marchandises exposées dans le temple n’est il pas un péché ? [Tchilang]

La réponse à votre question tient dans la définition même du mot péché : dans la Bible celui-ci désigne d’abord et surtout la propension de l’humain à vivre séparé de Dieu, à refuser de se tourner vers Lui. C’est ce que l’on appelle LE péché. En ce sens, Jésus-Christ est effectivement sans péché puisque étant lui-même Dieu incarné, c’est à dire à la fois pleinement Dieu et pleinement humain.

Mais il se trouve que LE péché produit en nous des comportements qui sont contraires aux projets de Dieu pour nous, c’est ce que l’Église (en particulier catholique) a appelé LES péchés. Sans doute que pour les prêtres et les juifs de Jérusalem au temps de Jésus le fait de renverser les tables dans l’enceinte du temple était sacrilège, mais Jésus montre justement dans ce récit (Jean 2) que le vrai péché est bien plus de transformer la maison de Dieu en lieu de commerce !

Un pasteur d’une église de réveil, m’a dit que lorsqu’on écrit des hiéroglyphes quand on est en transe- c’est pas de Dieu. Pour lui- il n’y a que le parler en langue qui existe. Ça peut se traduire. [Jean-Paul]

La question que vous posez est celle de la gestion du « surnaturel ». Dans les communautés dites charismatiques, on gère ces questions sur une base biblique. Et en particulier en s’appuyant sur 1 Corinthiens 12-14.

Les phénomènes de transe n’ont pas leur place dans l’Eglise de Jésus-Christ. Au pire ce sont des manifestations démoniaques et ces esprits doivent être chassés. Donc, comme le dira Paul dans le passage que je viens d’évoquer, tout doit se faire dans l’ordre, ou, pour l’utilité commune. Ecrire en hiéroglyphe est plus de l’ordre d’un surnaturel occulte que d’un surnaturel divin. On est bien d’accord.

Attention aussi car si nous sommes d’une culture afro-caribéenne par exemple, il ne faut jamais oublié que la « mémoire » de l’animisme n’est pas si lointaine dans la culture et la société. Alors il peut y avoir des phénomènes qui s’opèrent et qui effectivement, ne viennent pas de Dieu, mais plutôt de résidus de la sorcellerie et autres pratiques occultes. La sobriété s’impose donc dans ces contextes. Pour que ce soit clair : qui est le Seigneur dans ces lieux, Christ ou les puissances mauvaises ?

Que penser de la pratique spirituelle de la coupure des liens générationnels en vogue dans certains milieux charismatiques ? [Jack]

L’idée qui se trouve derrière cette pratique c’est de mettre en œuvre, d’activer une réalité spirituelle décrite par Ezéchiel et Jérémie : quand les temps messianiques seront accomplis, il n’y aura plus la fatalité de subir les conséquences de ce qu’on fait les générations précédentes. Dans leur langage : on ne dira plus que les parents ont mangé des raisins verts et que ce sont les enfants qui ont eu mal aux dents (Jérémie 31,29 et Ezéchiel 18,2).

Dans le même sens, Jésus lui-même a pris le temps de couper avec Joseph dans l’expérience au Temple à douze ans (Luc 2,49) et avec Marie pareillement à trente ans (Jean 2,4).
Il s’agit que la malédiction évoquée dans les dix commandements (Exode 20 et Deutéronome 5), puisse être levée par le Seigneur : on ne sera plus maudit jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui haïssent Dieu.

Pour autant, quand cela devient une théologie à part entière à l’intérieur de la théologie biblique, il faut se questionner. Ce n’est pas parce qu’on prononce des phrases tous azimuts qu’on est libre des problématiques ancestrales. C’est sous l’inspiration du Saint-Esprit que la mobilisation des ces réalités devient pertinente.

Est-ce que les gens qui ont vécu avant la mort de Jésus ont aussi été sauvés ? Et qu’adviendra-t-il des personnes non-chrétiennes ? Seront-elles sauvées ? [Rija]

Les questions que vous soulevez sont très importantes, mais peut-être, plus encore, difficiles à résoudre. Car le mystère du salut est entre les mains du Père. Même les places à droite et à gauche du Fils dans le royaume ne dépendant pas de lui mais du Père seulement (Matthieu 19. 23). Nous pouvons considérer I Pierre 3. 18-20 comme la prédication de Jésus aux défunts, mais ce n’est qu’une interprétation de ces versets. Plutôt que de m’angoisser avec des questions trop grandes pour moi, je pense avoir déjà assez de travail à faire pour m’ouvrir toujours davantage au salut que Dieu a préparé à mon intention en Jésus-Christ, ainsi qu’à témoigner de son amour autour de moi pour que d’autres s’ouvrent à cette grâce.

Noël… confondu avec une fête païenne- ça me gêne. Jésus n’a jamais demandé de célébrer sa naissance mais sa mort en mémoire de Lui. Est-ce alors « bien » de fêter Noël ? [Françoise]

Qu’est-ce que nous fêtons à Noël ? L’anniversaire du petit Jésus ? Alors en effet, il y a un problème. Mais si nous nous souvenons à cette occasion que Dieu, par amour, a décidé de rejoindre notre humanité en se faisant homme (et donc en passant par toutes les étapes de la vie humaine, naissance et petite enfance comprises) pour venir rétablir la relation brisée par le péché, alors je crois que la célébration de Noël est très chrétienne. L’affaire est entendue, nous ne savons pas la date exacte, et le 25 décembre n’est qu’un calque posé sur une fête païenne. Cela n’enlève rien au sens chrétien de la célébration.

Le dimanche est-il biblique ? Pourquoi ne pas garder le sabbat juif comme le jour de Dieu ? [Jimmy]

Le dernier jour de la semaine, à lire Genèse 2 est celui du repos pour Dieu et il est celui que le livre de l’Exode (20,8-11) nous invite à mettre à part pour Lui.
Dans les évangiles, le texte indique que le Christ est ressuscité le lendemain du sabbat. Si on transpose dans notre semaine, le sabbat correspond à notre samedi et le dimanche est alors le premier jour de la semaine comme le dit Jean 20, 1.
Le dimanche est donc biblique et les chrétiens célèbrent le jour de la résurrection du Christ, parce que cet événement est fondateur de la foi chrétienne.
Néanmoins c’est tous les jours que nous devons rendre un culte à Dieu et le célébrer, comme on peut le lire en 1 Thessaloniciens à la fin du chapitre 5.

On entend de plus en plus parler « de la nécessité de se repentir des péchés de nos ancêtres et de couper dans la prière les liens générationnels avec eux… ». Que penser de cette pratique étrange ? [Martialis]

Il est clair que Jésus n’a jamais exprimé les choses de cette façon-là et qu’il ne faut pas faire toute une théologie sur un seul verset. Ezéchiel 18,20 ne dit-il pas : « Celui qui pèche, c’est celui qui mourra. Le fils ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son père, et le père ne supportera pas les conséquences de la faute commise par son fils. » A quoi Jésus ajoute cette idée : « Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché. » (Jean 9,3) quand on accuse un aveugle-né d’être aveugle à cause de son péché ou de celui de ses parents.

Pour autant :

  • on trouve l’idée de confesser les péchés des pères dans Lévitique 26,39-40 : « Ceux d’entre vous qui survivront seront frappés de langueur pour leurs iniquités, dans les pays de leurs ennemis; ils seront aussi frappés de langueur pour les iniquités de leurs pères. Ils confesseront leurs iniquités et les iniquités de leurs pères, les transgressions qu’ils ont commises envers moi, et la résistance qu’ils m’ont opposée. » ainsi qu’en Néhémie 9,20 ou Psaume 106,6.
  • Jésus coupe lui-même avec Joseph (lors du séjour au Temple à douze ans en Luc 2) et Marie (à Cana en Jean 2) pour pouvoir entrer dans son ministère. Il signifie que la paternité de Joseph n’est plus première, mais que c’est celle de Dieu ; et que la maternité de Marie n’est plus opératoire, car elle est devant le Messie seulement « femme ».
  • Il dit qu’il faut couper radicalement, parfois, avec sa famille de sang pour pouvoir le suivre. Luc 14,26 : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

Il semble donc qu’il ne soit pas incohérent de s’assurer que la prégnance des liens du sang de domine pas sur notre identité héritée d’en-haut.

Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

Quelle est la porte étroite ? La Bible répond très facilement à cette question. C’est Jésus, qui nous dit en Jean 10,9 :
« Je suis la porte.
Si quelqu’un entre par moi,
il sera sauvé ;
il entrera et il sortira,
et il trouvera des pâturages ».

Entrez par la porte étroite. Car large est la porte- spacieux est le chemin qui mènent à la perdition- et il y en a beaucoup… (Matt 7-13) Comment trouver cette porte étroite ? [Mark]

En acceptant avant tout d’être vous-même trouvé par celui qui vous guidera jusqu’à cette porte, vous donnera la force de la traverser, et continuera de vous conduire à chaque fois qu’il vous faudra la franchir à nouveau. Car on ne la passe pas qu’une fois dans sa vie ! Chaque jour, l’existence nous met au défi de la franchir encore : ne pas juger (Matthieu 7.1) pardonner, faire confiance à Dieu (Matthieu 7. 11) sans faire confiance aveuglément à tous ceux qui prétendent parler en son nom (Matthieu 7. 15-21) faire le bien sans se rendre forcément compte qu’on le fait, ou s’assurer que ce n’est pas parce que l’on fait quelque chose de bien que l’on est automatiquement en Jésus-Christ (Matthieu 7. 21-23) voilà quelques exemples de l’étroitesse de cette porte. Elle est infranchissable, tant que nous n’avons pas accepté que Jésus seul soit notre guide.