La spiritualité du sabbat était centrale au temps de Jésus. L’ordre de se reposer est toujours le quatrième commandement, légitime pour les chrétiens. Mais comme Jésus s’est dit « maître du sabbat », une partie des chrétiens ont considéré que leur jour de repos devait être le jour symbolique de la résurrection, un dimanche. C’est pour cela que durant le dimanche (dominicus dies, jour du Seigneur), beaucoup de chrétiens se reposent dans une sorte de sabbat centré sur Jésus.
Mais les pratiques sont très diverses à l’intérieur du christianisme.
Ce qui semble essentiel c’est de bien respecter un jour de repos :
– d’après Exode 20 parce que Dieu s’est reposé le 7ème jour,
– d’après Deutéronome 5 parce que si on ne se repose pas, c’est comme si on méprisait notre libération d’Egypte.
Catégorie : Bible
Jésus a-t-il marché physiquement sur l’eau (Matt 14: 22-33)? J’ai entendu certains dire que c’est une allégorie. Cela ne compromettrait-il pas tous les miracles- et même la résurrection ? [Dan]
Dans ce passage, Matthieu (14. 25) comme Marc (6. 49) et Jean (6. 19), ont une façon très curieuse d’utiliser la grammaire grecque, pour nous faire comprendre que ce qui s’est passé montre la divinité de Jésus. Il marche sans bouger ! Je ne peux pas vous dire ce qui s’est passé exactement (je n’y étais pas, n’est ce pas…) mais ce que je constate c’est que les trois évangiles font la même « erreur » de grec pour signifier qu’en Dieu, il y a du mouvement, qui ne correspond pas à notre mouvement humain, conditionné par les lois de la physique terrestre. Dès lors, pour moi, il ne s’agit ni de voir cela comme une marche sur l’élément liquide, ni comme une allégorie, mais comme la tentative de rendre compte d’une expérience spirituelle qui va au-delà des mots. Ce qui est le propre de tous les miracles, qui ont une signification spirituelle qui va au-delà même de leur matérialité.
Je suis chrétien- mais je continue de céder à la tentation de regarder du porno. Hébreux 10:26 signifie-t-il que je ne serai pas pardonné ? [Philippe]
La question que vous posez, Philippe, nécessiterait sans doute un entretien pastoral en vis-à-vis. Hébreu 10. 26-27 dit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » Le mot important par rapport à votre situation me semble « volontairement ». Vous parlez de « céder à la tentation ». Le faites-vous en pleine conscience, en vous disant à ce moment là que vous vous moquez de Dieu, de ses promesses ? Ou s’agit-il pour vous d’une lutte avec une addiction qui réclamerait un entretien pastoral approfondi ou une délivrance ? Quoi qu’il en soit, dites-vous qu’il n’est pas trop tard pour réagir et vous débarrassez de ce qui est avant tout une source de souffrance spirituelle pour vous et votre entourage.
J’ai lu le livre de l’érudit chrétien Kirsten Birkett, ‘The Essence of Feminism’. Sa conclusion : le christianisme et le féminisme sont incompatibles. Êtes-vous d’accord ?
Tous les ——ismes sont un peu dangereux.
Jésus n’est pas venu pour nous proposer un nouvel ——isme.
Donc évidemment le féminisme, comme le machisme, sont incompatibles avec la spiritualité de Jésus.
Mais je crains aussi que le christianisme ait muté vers une certaine incompatibilité aussi…
Que dit la Bible à ceux qui sont constamment rejetés dans l’amour- incapables de trouver une femme parce qu’ils sont trop laids- insensibles- timides ? [Fred]
Je ne sais pas, Fred, si l’on peut trouver dans la Bible un verset tout prêt pour la situation que vous évoquez. Par contre, à travers ce que vous dites, j’entends de la souffrance, une blessure profonde qui affecte l’image de soi. Alors, je crois que le message de l’Évangile a toute sa pertinence : l’amour que Dieu nous porte est indépendant du regard que les êtres humains posent sur nous. Que des jugements aient été prononcés sur notre beauté, notre sensibilité ou notre ouverture aux autres n’empêchent pas Dieu de nous trouver une valeur inestimable. À mesure que cette relation là est développée, approfondie, je peux découvrir une source de paix, de confiance en moi, qui m’aidera à vaincre la timidité, à ouvrir ma sensibilité et à dépasser l’appréhension selon laquelle les femmes ne jugeraient les hommes que selon leur apparence physique.
Pourquoi Dieu considérait-il Abraham comme son ami (Esaïe 41-8) ? Comment pouvons-nous être des amis de Dieu aussi ? [Henry]
Abraham, mais aussi Moïse ou David, par exemple, ont vécu leur relation à Dieu dans une confiance et une intimité plus grande que d’autres personnes. En cela, ont trouve dans la Bible des versets qui nous explique qu’ils étaient des amis de Dieu (le verset que vous citez pour Abraham, Exode 33. 11 pour Moïse, 1 Samuel 13. 14 pour David). Mais nous ? Il est important de nous rappelez ce que Jésus a dit à ses disciples avant d’être livré : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. » (Jean 15.15) Voilà la Bonne Nouvelle de l’Évangile ! Nous pouvons devenir des amis de Dieu, par la foi en Jésus !
La bague de fiançailles ou bague de mariage est-elle biblique ? Sinon quel objet de croyance pour les chrétiens ? [Alphonse]
Dans l’antiquité, l’anneau était effectivement le signe d’un engagement. On trouve dans la Bible quelques allusions à un échange d’anneau pour formaliser des fiançailles (par exemple Abraham avec Rebecca en Genèse 24, 22 et s) mais il semble que cela n’était pas réservé au mariage (par exemple dans le récit dit du retour du fils prodigue, dans l’évangile de Luc, chap 15, c’est le père qui fait passer un anneau au doigt de son fils).
D’autre part, cet anneau n’est en aucun cas un objet de croyance; il n’est qu’un anneau, c’est à dire un signe qui renvoie toujours à une relation. On ne place pas sa confiance dans un objet, mais dans quelqu’un. Lors d’un mariage, l’échange des alliances n’est que le signe de l’alliance que le couple a décidé de librement contracter et de la confiance qu’ils se font l’un à l’autre.
Les anges sont-ils réels ? Quel est leur rôle ? [Jean]
Si l’on traduit le mot « ange » littéralement (c’est un mot grec à l’origine) il s’agit tout simplement d’un messager. Les anges sont des messagers de Dieu. A partir de là, tout est affaire de foi : si vous croyez en Dieu et pensez qu’il peut communiquer avec vous aujourd’hui, il se peut que vous croisiez des anges; sinon ce sera sans doute plus difficile et donc moins « réel » !
Dans la Bible, de nombreux récits mettent en scène des anges, et bien souvent les personnages qui les croisent ne les reconnaissent qu’après coup, ce qui laisse à penser qu’ils n’apparaissent pas avec des ailes et une auréole mais ont forme humaine (exemples : Genèse 18, 1-2, Juges 6,10 et s, Hébreux 13,2…). Alors voilà : vous avez déjà peut-être déjà réellement croisé un messager de Dieu sans en avoir conscience…
Pensez-vous que Dieu a donné aux humains le mandat d’explorer l’espace (Genèse 1-28) ? [Doug]
Je crois que Dieu a doté l’être humain d’une raison, d’une capacité de réflexion, ainsi que d’une curiosité qui peuvent l’amener à se mettre en quête de nombreux domaines de découvertes. Tant qu’il s’agit de mieux s’émerveiller devant la grandeur de la création et donc devant la majesté du créateur, tant qu’il s’agit de développer chez soi le sens de la responsabilité à l’égard de cette création pour laquelle le créateur nous appelle à une domination à son image, je crois qu’il faut même encourager ces explorations (dans l’espace autant que dans l’infiniment petit, dans le ciel comme au fond des océans). Mais si ces recherches sont mues par l’avidité ou la cupidité (trouver toujours de nouveaux gisements d’hydrocarbures, de nouvelles substances pour produire des biens de consommation…) ou par l’orgueil, alors, comme toute autre attitude humaine stimulée par de telles motivations, elles ne correspondent plus à la volonté de Dieu pour nous.
Les chrétiens devraient-ils être écologistes ? L’environnementalisme est-il idolâtre ou païen? [Frédéric]
Si la « nature » est considérée comme « Création » et donc l’œuvre du Créateur, la créature humaine doit exercer une sainte domination sur le monde créé, pour y figurer son statut d’image de Dieu. Le projet était quand même que l’humain s’occupe correctement du jardin.
Mais l’échec de ce projet ne date pas d’hier, et les pépins sont vite arrivés.
Le Nouveau Testament nous présente une création qui a besoin d’être sauvée. Et c’est la raison pour laquelle Jésus est envoyé. L’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, nous dit aussi que ce qui adviendra, c’est une « Jérusalem céleste », qui descendra. Donc désormais le projet de l’humain, tout en respectant la création, ne doit pas devenir idolâtre effectivement, et vénérer la création plus que le créateur comme le dit Paul en Romains 1. Il ne s’agit pas de rebâtir et restaurer la Jérusalem terrestre. D’ailleurs ce n’est plus un jardin, c’est bien une ville. La Jérusalem ancienne sera détruite.
Donc, pour simplement ne pas s’empoisonner, il faut être écologistes.
Et pour laisser Dieu sauver le monde, il faut arrêter de vouloir le sauver nous-mêmes.
