Ce passage me dit que Dieu, en Jésus est venu réconcilier les hommes avec Dieu et les hommes entre eux. Nous sommes invités à entrer dans son sillage en refusant de perpétuer le cycle de la violence et en désirant pour l’autre la réconciliation que Dieu est venue apporter aux humains. Des exemples ? Ma collègue a manœuvré pour que je perde mon travail, parce qu’elle ne m’appréciait pas…au lieu de la traiter de méchante et de l’enfermer dans ce rôle, je décide de faire l’effort de prier pour que Dieu la touche et la conduise. Quelqu’un que je voulais aider a profité de mon aide pour me voler un objet auquel je tenais…au lieu de le détester, de chercher vengeance et de décider que je n’aiderais plus personne, je cherche la meilleure solution pour lui même si cela me coûte, en espérant qu’il se repentira et je continue d’offrir mon aide à ceux qui me le demanderont…Ces exemples fictifs, bien quotidiens et assez anodins, ne sont rien comparés aux témoignages de ceux qui se sont laissé emprisonner maltraiter et même tuer au nom de leur foi chrétienne. Nous en trouvons quelques témoignages dans le livre des Actes, comme dans l’histoire de l’Eglise…Le film qui s’appelle « Mission » traite assez bien, je pense, de ce sujet…
Lorsque je me repens, Dieu me pardonne. Mais peut-on croire qu’en toutes circonstances les conséquences de mon acte, maintenant pardonné, sont aussi réparées ou transformées ? [Adam]
Quand j’étais au lycée, j’ai appris quelques années après les faits, qu’une fille de ma classe que j’avais persécutée pour me faire valoir comme « beau gosse bad boy » était en dépression et avait fait une tentative de suicide. Je n’étais pas encore converti, mais je pris conscience avec larmes de ce que nos actes sont parfois destructeurs à un point que nul homme ne pourra réparer… Je vous propose de regarder deux histoires bibliques.
Zachée était un collecteur d’impôts malhonnête. Quand il reçut Jésus et se convertit, il prit la décision publiquement de redistribuer l’argent mal acquis et même de rendre quatre fois plus à ceux qu’il avait lésés. Le texte ne mentionne pas une prière spéciale et religieusement codifiée de confession de ses péchés ou de repentance… Mais devant tout le monde et surtout devant le Seigneur, il évoque sa situation en toute transparence dans tout ce qu’elle a d’injuste et s’engage à réparer. La vraie repentance entraîne d’abord une transformation du pécheur, mais s’il y a possibilité de réparer, il est certain qu’un appel pressant ne laissera pas notre conscience en paix tant que des actes responsables n’auront pas prolongé notre repentance !
David était un grand Roi, proche de Dieu, mais avait un gros problème de séduction. Son désir l’entraîna dans une misère extrême en volant la femme d’un autre puis en maquillant cet adultère par le meurtre. Il pleura devant le Seigneur et se livra à sa colère. Il fut puni par Dieu et perdit notamment le fils né de son adultère. Oui, il fut pardonné ! Et quand le Seigneur pardonne, il pardonne vraiment ! Mais les conséquences du péché étaient irréparables par David qui ne ressuscita ni l’homme qu’il avait fait tué, ni le fils que Dieu lui reprit… Heureusement que le Seigneur est infiniment plus grand que l’homme ! Il est juste, bon et Tout-Puissant. Lui sait comment restaurer dans leur droit ceux qui ont été lésés au point que nul homme ne peut réparer. Il y a une vie après la mort et celle-ci ne durera pas seulement 80ans… Le temps pour Dieu d’effacer toutes larmes et bien davantage.
Le Yoga, le Qi Quong et la sophrologie sont-ils compatibles avec le christianisme ? [Jean-François]
Le yoga et le Qi Gong sont clairement liés, au départ, à l’adoration de divinités et donc à des visions non chrétiennes du monde et de l’Homme. De même, la sophrologie n’est pas sans lien avec l’avènement du New Age et des résurgences païennes. La difficulté du problème que vous soulevez est qu’il y a sans doute des éléments pertinents dans ces pratiques, liés à des savoirs que l’Homme a acquis par expérience et auxquels la mentalité occidentale a longtemps été, peut-être excessivement, fermée. Mais au lieu de rendre gloire au Créateur, les Hommes tombent parfois dans l’adoration de créatures (Romains 1,20-23), si bien qu’il y a un tri difficile à faire pour le chrétien dans ces pratiques. Je crois qu’il serait excessif de dire que tout dans le yoga, le QI Gong et la sophrologie est mauvais et donc incompatible avec le christianisme… Mais je dirais qu’il faut être très prudent, et préférer d’autres moyens de relaxation ou de soin. Il faut comme chrétiens chercher ce qui nous édifie et nous rapproche de Dieu… il y a de multiples moyens d’atteindre ce que promet de bon le Yoga, le Qi Gong et la sophrologie… donc autant les éviter… sinon, s’en remettre à sa conscience : est-ce que ce que je pratique manifeste une adoration à Dieu seul et ne me prive pas de ma liberté d’enfant de Dieu? Plus simplement, est-ce qu’il n’y a pas des choses que je peux régler prudemment dans ma vie au lieu de me risquer à des pratiques plus que douteuses ?
N’a-t-on pas tendance à confondre vie éternelle et paradis? Comme honte éternelle et enfer? (Joel)
Heureusement, Dieu sait de quoi Il parle ! Jésus promet la vie éternelle à ceux qui reconnaissent Sa voix comme étant celle du Messie, Fils de Dieu (Jean 10, 27-28). Elle commence ici-bas dès la décision de suivre Jésus, et a des conséquences au-delà de notre mort terrestre puisqu’Il nous prépare une place dans le royaume des cieux (Jean 14, 2-3). Le mot « paradis » apparaît trois fois dans le Nouveau testament. En Luc 23, 43 quand Jésus s’adresse au brigand attaché sur une croix à côté de Lui, lors de la description d’une expérience spirituelle de Paul (2 corinthiens 12, 4), et en Apocalypse 2, 7, aux croyants persévérants. Les utilisations sont effectivement un peu différentes et il existe un débat théologique quant à savoir si le paradis pourrait être un lieu intermédiaire où les esprits attendraient sans corps la résurrection ou si c’est un autre mot pour désigner le royaume des cieux, donc la destination finale des ressuscités.
Ce qui est sûr c’est que le paradis est généralement présenté comme un « lieu » encore mystérieux, destiné à ceux qui ont cru. La vie éternelle est une réalité dynamique que l’on reçoit dès maintenant, à l’image de l’eau vive qui ne tarit pas (Jean 7, 38).
En ce qui concerne l’enfer, le mot utilisé dans la Bible est « géhenne ». C’est là où on récolte ce qu’on a semé, où on est comme consumé par un feu qui ne s’éteint pas, et où il y a des grincements de dents. Bref, clairement un lieu séparé de Dieu, et où on ne veut pas être. La « honte éternelle » (expression de l’ancien testament : Daniel 12, 2 et Jérémie 23, 40) désigne l’état qui accompagnera ceux qui n’ont pas voulu répondre à l’appel de leur créateur et sauveur dans un lieu correspondant de toute évidence à « l’enfer ». Bref, il y a différentes manières dans la bible de parler de ce qu’on gagne en Dieu et de ce qu’on perd sans Lui… Choisissons la Vie en abondance!
Comment peut-on lier le mystère de la création, force surpuissante, avec l’histoire terrestre de Jésus à laquelle je ne crois pas ? Cela me bloque dans ma foi. [Christine]
En Genèse 1 Dieu crée en disant, en parlant. C’est par sa Parole puissante qu’il fait advenir dans l’univers l’ordre nécessaire à la vie, à partir de la mort d chaos. Le chapître 3 de la Genèse, nous montre comment l’homme voulant bâtir sa propre vie rejette la vie bonne que Dieu avait prévue pour lui. Il se trouve alors livré au péché et à la mort. L’Evangile de Jean, au chapître premier, nous dit que Jésus est la Parole créatrice de Dieu, devenue chair. La suite du récit nous montre Jésus oeuvrer, avec la puissance de Dieu, pour relever l’humain, par ce que Jean appelle des « signes », des miracles. Ces signes nous disent qu’au milieu du chaos de la mort et du péché, Jésus vient remettre les choses dans leur ordre originel, en rétablissant la connexion vitale de l’humain avec Dieu. Il s’agit là d’une oeuvre de recréation qui se manifeste puissament lors de la résurrection, victoire décisive de Dieu contre les forces de mort, offre pour les humains d’une vie nouvelle, libérée de la mort et du péché.
Peut-être votre blocage vient-il de ce que vous trouvez incroyable ce que Jésus a accompli ? Regardez au péché du monde, aux forces qui séparent les humains de leur créateur comme de leurs semblables…ne pensez-vous pas nécessaire que le Dieu créateur vienne lui-même s’en charger ?
En Jésus le Dieu créateur est venu dans le monde, c’est une Bonne Nouvelle, l’Evangile qui est « est puisance de Dieu, pour celui qui croit » alors croyons ! (Romains 1/18)
Pourquoi appelle-t-on la parabole « du fils prodigue » avec ce nom là ? [Etienne]
Parce que c’est le titre qui a été choisi par un éditeur de Bible à un moment donné et que, si je puis dire, il a ainsi fait fortune ! Il faut savoir que dans le manuscrit original il n’y a aucun de titre, c’est un ajout de chaque éditeur pour nous faciliter la lecture. Le texte auquel vous faites référence (Luc 15, 11-32) s’appelle selon les éditions « la parabole du fils perdu et retrouvé » ou « la parabole des deux fils » ou même encore « la parabole du père prodigue »… Ce titre-là attire l’attention sur la générosité du père, mais cette parabole recèle encore bien d’autres aspects.
Rappelons-nous donc que la lecture du texte biblique nous convoque toujours à notre propre travail de compréhension et d’interprétation ! Et vous, vous lui donneriez quel titre pour donner envie de le lire ?
Depuis quand y a-t-il des pasteurs femmes dans les courants réformé et luthérien ? Merci. [Sylvie B.]
La première femme a être ordonnée pasteur fut Antoinette Brown, en 1851, dans une Église congrégationaliste des États-Unis. En Europe, c’est au début du 20°s que le ministère féminin a commencé à être reconnu pleinement (d’abord en Angleterre en 1917, puis aux Pays-Bas en 1920). En France c’est en 1930 et dans l’Église Réformée d’Alsace-Lorraine que la première femme fut consacrée au ministère pastoral. Pour la « France de l’intérieur » c’est à partir de la seconde guerre mondiale que l’on trouve des femmes pasteurs (la première fut Elisabeth Schmitt en 1949), mais il faudra attendre 1966 pour que le synode national de l’Église Réformée de France reconnaisse aux femmes pasteurs les mêmes conditions d’exercice du ministère que les hommes (avant cette date par exemple elles n’avaient pas le droit de se marier !).
L’accession des femmes au ministère suit en général le mouvement d’émancipation des femmes dans la société. En France il est à noter qu’une des premières femmes pasteur ne l’était pas dans une Église luthéro-réformée mais dans une Église baptiste, il s’agissait de Madeleine Blocher-Saillens qui exercé son ministère à partir de 1929/1930 pendant vingt-trois ans à l’Église baptiste du Tabernacle à Paris, qui a écrit un vibrant plaidoyer en faveur du ministère féminin : Libérées par Christ pour son Service.
Quelle est la place et/ou le sens des fiançailles dans la Bible ? [Eve]
Comme de beaucoup d’autres sujets, la Bible n’aborde celui des fiançailles que comme image empruntée à la vie quotidienne et utilisée pour parler de la relation qui unit l’humain à Dieu dans la foi. Il n’y a pas dans la Bible de « traité des fiançailles » (pas plus que du mariage d’ailleurs).
La première chose que l’on peut dire est que, dans la Bible et selon les coutumes en vigueur à l’époque, le temps des fiançailles désigne celui qui sépare le moment où un homme et une femme s’engagent l’un vis à vis de l’autre de celui où ils sont liés l’un à l’autre par le mariage. Ce temps pouvait parfois durer plusieurs années, par exemple lorsqu’une fille était promise à un homme très jeune. C’est donc un temps d’attente, de préparation, mais surtout un temps pendant lequel le seul lien qui unit les deux personnes est la confiance qu’ils se font l’un à l’autre. Fort logiquement c’est donc un grand malheur qu’un homme s’autorise à coucher avec la fiancée d’un autre (cf Deut 30,28).
La seconde chose que l’on peut dire est que cette image des fiançailles est employée pour illustrer la force du lien qui unit Dieu à son peuple, image de son amour inconditionnel et patient, confiant et nous appelant sans cesse à un engagement plus entier (cf. Jérémie 2,2). De même que l’horizon des fiançailles est l’engagement par le mariage, celui de la foi est l’union parfaite avec Dieu en Christ (Ap 21,9 par exemple) source de joie et de plénitude.
Sauvés… mais de quoi ? [Mireille]
La Bible, ainsi que notre expérience quotidienne à tous, croyants, nous disent la rupture profonde (l’aliénation) entre Dieu et nous, et par suite la rupture entre nous et les autres, et entre nous et nous-mêmes. C’est de cette aliénation que Jésus-Christ nous sauve, à travers la foi, c’est-à-dire la confiance que nous accordons à ce salut. Par la mort et la résurrection de Jésus, nous sommes restaurés dans la communion avec le Père, réunis à nous-mêmes et trouvons des frères et sœurs dans nos prochains.
On peut dire les choses autrement (la Bible tente plusieurs approches pour mieux cerner la question).
On peut dire qu’à cause de cette rupture, nous sommes en dette à l’égard du Dieu juste, nous qui « transgressons tous les jours et de plusieurs manières ses saints commandements, attirant sur nous, par son juste jugement, la condamnation et la mort » (confession des péchés de Calvin et Bèze). Dans cette manière de dire, c’est donc de cette condamnation, et même de ce jugement, que nous sommes sauvés.
On peut dire aussi que par cette rupture nous appartenons au mal / aux ténèbres / au diable qui se met en travers de nous-mêmes, de nous et des autres, de nous et de Dieu. C’est alors de cet « esclavage du péché » que nous sommes sauvés, « rachetés à grand prix », tout comme les Hébreux avaient été sauvés de leur esclavage en Égypte.
Dans toutes ces manières de dire, et quelle que soit votre propre manière de dire cette aliénation, c’est d’elle que nous sommes sauvés, c’est donc quelque part de nous-mêmes en tant que nous vivons sans Dieu ou contre lui. En Christ, nous sommes devenus libres, et c’est son Esprit qui nous fait vivre cette liberté au quotidien.
Qui est sauvé ? [Monique]
Il y a plusieurs interprétations du salut dans le christianisme, que je résumerai comme suit :
– universel : tous sont sauvés parce que Dieu l’a voulu,
– très large : Dieu veut sauver tout le monde, mais certains refusent, et il ne cherche pas à les sauver contre leur gré,
– large : Dieu sauve selon certaines modalités, ceux qui croient en Christ étant sauvé par grâce (leur foi est le signe qu’ils ont accueilli le salut, justement), et ceux qui n’y croient pas sont sauvés selon le critère de l’obéissance à la loi, les autres ne sont pas sauvés,
– restrictif : seul un petit nombre serait sauvé, soit parce que Dieu l’aurait décidé ainsi, soit parce que les humains ne voudraient pas vivre jusqu’au bout le plan de salut.
C’est à dessein que je donne ces quatre alternatives, simplifiées ; car l’ensemble de ces positions peut être étayé par des textes bibliques et de façon assez cohérente, si on veut bien être honnête intellectuellement. Il y a à l’intérieur même de la Bible plusieurs conceptions, mais une même certitude : Jésus-Christ est venu pour ouvrir le salut aux humains, et tous en ont besoin ! “C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.” (Ephésiens 2,8).
Personnellement, je pense que Dieu veut en sauver un maximum. Mais j’attends là-haut de voir… Ce dont je suis sûr c’est que la foi, c’est l’assurance du salut, la certitude d’être déjà sauvé par Dieu en Christ !