Mon pasteur me dit que Jésus est un homme, mais qu’il n’est pas Dieu. Qu’en penser ? [Lémurien]

Je ne peux pas penser à votre place. Mais essayer de trouver quelques idées avec vous.

D’abord, il y a une multitude de versets bibliques qui disent que Jésus est Dieu et Fils de Dieu. Je n’en prendrai qu’un : « Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. » (1Jean 4,15).
Ce verset a le mérite de définir en plus ce qu’est un chrétien.

La quasi-totalité des Eglises confessent leur foi selon le Credo – symbole des apôtres, qui dit : « Je crois en Jésus-Christ son Fils unique, notre Seigneur », qui affirme donc, par le titre de Fils et l’appellation Seigneur, le fait que Jésus est Dieu.

Donc, cela signifie que votre pasteur déploie un système de croyance qui se place volontairement ou non hors de la proposition biblique et chrétienne.

Est-ce Dieu qui a créé les ténèbres ? [Nannan]

Genèse 1 dit : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres. Dieu appela la lumière jour, et il appela les ténèbres nuit. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le premier jour. »

Si Dieu a créé le ciel et la terre, si les ténèbres recouvraient la terre, c’est que Dieu a créé les ténèbres, oui.

Mais après avoir créé sciemment la lumière, il a vu que la lumière était bonne (ce qui implique que c’est a contrario de les ténèbres qui devait être mauvaise j’imagine), et il les sépara de la lumière.
Il a donc créé les ténèbres mais a créé la lumière face à elles.
Parce que c’est important. Et que c’est bon.

Qu’est-ce que la sanctification ? [Magloire]

La Bible dit que Dieu est saint. Cette caractéristique dit la grandeur de Dieu, Sa puissance ou en encore Sa pureté. Dans la prière « Notre Père », la sanctification (le retour à son caractère « saint ») du nom de Dieu (Matthieu 6,9) est demandée parce que la chose la plus importante pour le bien du monde, c’est que Dieu y retrouve la place qui est la sienne : la première.

Mais ce qui nous concerne, c’est cet appel que Dieu adresse à Israël « Soyez saints, car je suis saint, moi, le Seigneur, votre Dieu » (Lévitique 19,2, voir 1Pierre 1,16). Dieu a le projet, par la descendance d’Abraham, de bénir toutes les familles de la terre (Genèse 12,3). Il va donc former un peuple en charge de refléter qui Il est, et ainsi permettre à toutes les familles de la terre de comprendre qu’Il est le seul vrai Dieu (Deutéronome 4,7-8).

Avec la résurrection de Jésus, le Saint-Esprit, une partie de Dieu lui-même, se communique à l’Homme qui croit en Jésus, lui permettant ainsi de retrouver son lien, sa communion avec le Père. La sanctification est alors le processus permettant à l’Homme d’être saint (1Thessaloniciens 5,23) comme Dieu est saint, de refléter qui est Dieu et ainsi de témoigner de Lui.

J’aimerais que vous puissiez m’expliquer ces versets : Jean 10:17-18 [JeanPierre]

Jean-Pierre, pour éviter tous malentendus, il faut vous rappeler que ces paroles sont dites par Jésus-Christ, à propos de son ministère à lui uniquement.

La fin du verset 18 vient éclairer l’ensemble : Dieu le père a un projet très précis pour son fils unique qu’est Jésus. Ce projet lui a été révélé sous la forme d’un commandement. Jésus-Christ fait confiance à son père en acceptant ce projet/service/ministère car il a l’assurance qu’il est bon et qu’il sera au bénéfice de toute la création: Jésus va donner/offrir sa vie (c’est à dire il va mourir !) mais ce don sera dépassé par une nouvelle prise de vie (c’est à dire il va ressusciter !)

Et par ce mort et cette résurrection, vous, Jean-Pierre, êtes maintenant au bénéfice d’une vie en abondance.

Que dit la Bible à propos de la crémation ? [VéroS]

Lorsque Saül et ses fils perdirent la bataille de Guilboa, les philistins leurs coupèrent la tête et exposèrent leurs corps en les clouant au rempart de Beth-Shéân. De vaillants Israélites proches du clan de Saül partirent en mission commando pour récupérer les corps afin de les brûler, puis ils ensevelirent les ossements et jeunèrent durant sept jours (1 Samuel 31). Plus tard, David bénira ces hommes pour leur fidélité à l’égard de Saül… (2 Samuel 2, 5ss)

La crémation n’est pas la pratique courante en Israël et ne connaît pas d’autre exemple dans l’Écriture que celui déjà évoqué. La pratique culturelle par défaut est donc l’inhumation, soit dans la fosse commune, soit dans des grottes naturelles ou éventuellement taillées pour l’occasion, mais nulle part ces pratiques ne sont spécialement recommandées théologiquement : c’est juste l’usage…

Du soin qu’Abraham prête à l’enterrement de Sarah (Genèse 23), ou encore de l’attitude de Joseph d’Arimathée et des femmes qui suivaient Jésus à l’égard du corps du Seigneur après la crucifixion (Jean 19ss), on déduit que c’est une bonne chose d’avoir respect pour le corps des morts. Mais si nos moments de deuil sont précieux pour le Seigneur, ils sont aussi des moments dangereux spirituellement où le Satan nous guette. Chaque culture et chaque rite funéraire génère ses propres idolâtries et ses superstitions. Quels que soient nos choix en matière de « pratique » funéraire, il est essentiel de se positionner très fermement dans la prière du côté du Dieu de la vie qui ressuscitera les morts et offrira un nouveau corps de gloire à ceux qui auront mis leur confiance en Jésus-Christ.

Puisque, selon Luc 12, on demandera beaucoup à celui à qui l’on donne beaucoup, ne faudrait-il pas avoir craindre les dons de Dieu ?

Vous avez tout à fait raison, le Christ déclare bien A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé; de celui à qui on a beaucoup confié, on exigera davantage (Luc 12, 48b traduction « Nouvelle Bible Segond »).

Ce verset intervient à la fin d’une explication de Jésus sur la patience dont les serviteurs doivent faire preuve dans leur travail même lorsqu’ils ne voient pas le maître arriver.
Avant cette déclaration Jésus compare deux types de serviteurs qui auront mal agi :
*celui qui connait la volonté du maître mais ne la pratique pas (ou plus, car l’attente est trop longue pour lui !) et
*celui qui ne la connait pas et ne la pratique pas non plus.
Le premier sera fortement battu, le second beaucoup moins.
Notez bien que, dans les deux cas, les serviteurs auront mal agi consciemment ou inconsciemment.
Jésus, lui, a envie que nous fassions la volonté de son père et notre père. Du coup, parce qu’il ne nous laisse pas seul l’Esprit nous est envoyé afin que nous recevions des dons pour 1/ découvrir la volonté du père et 2/ la suivre avec patience et persévérance.

C’est donc une joie de savoir que Dieu nous demandera des comptes sur l’utilisation de nos dons/talents car cela signifie combien il veut réaliser de belles et grandes choses pour sa création, à travers vous ! Vous êtes un fils béni et indispensable dans le dessein de notre père. Je vous assure de ma prière pour que vous puissiez persévérer dans l’attente du retour de l’Epoux (Matthieu 25, 1-13) et que Dieu vous offre encore plus de dons pour œuvrer selon sa volonté ! Vous êtes un bon arbre (Luc 6, 43-45), continuez à faire boire vos racines dans l’Eau donné par Jésus (Jean 4, 13-14)

Nous nous excusons auprès de l’auteur de la question: Une erreur de manipulation dans l’interface d’administration nous a empêché de conserver votre pseudonyme et votre question originelle.

Si Jésus-Christ a vaincu la mort, nous n’allons plus mourir en Christ. Qu’en est-il de ce qui sont morts avant le sacrifice de notre Seigneur Jésus ? [Gaithan]

Jésus a vaincu la mort. C’est la certitude de Pâques.
La mort n’a plus d’emprise sur lui. « Nous savons en effet que le Christ, depuis qu’il a été ramené de la mort à la vie, ne doit plus mourir : la mort n’a plus de pouvoir sur Lui. » (Romains 6,9).

Pour autant  Paul rappelle en 1 Corinthiens 15,26 : « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort. » Ce futur signifie donc que pour Paul cela ne veut pas dire que la mort n’existe plus. Qu’elle soit vaincu veut dire qu’elle n’a plus le dernier mot mais qu’elle est là. Nous mourrons !

Malheureusement beaucoup de traductions françaises traduisent à mauvais escient la parole de Jésus à l’occasion de la résurrection de Lazare : « Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. » (Jean 11,25-26). Le grec ne dit pas « il ne mourra jamais », mais « sa mort ne sera pas éternelle ». Ce n’est pas la même chose ! La mort est là, mais c’est elle qui sera vaincue au bout du compte, pas la vie ! D’où l’idée de résurrection plénière et de Vie éternelle.

Ceux qui nous précèdent seront soit Juifs et donc jugés sur la Loi de Moïse, soit non-Juifs et donc jugés sur la loi naturelle (de notre conscience du bien et du mal). Donc sur leurs oeuvres. C’est ce qu’on pourrait croire de prime abord.
Or 1 Pierre 4, 5-6 nous dit : « Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. 6 Car l’Evangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l’Esprit. » Cela donne à penser que Pierre agréerait à l’idée du Credo que Jésus est descendu aux enfers (ou au séjour des morts) pour y prêcher durant les 3 jours de sa mort. Ceux qui sont morts avant Jésus ont donc été évangélisés, d’après ce verset un peu énigmatique quand même… Ils seront donc jugés sur la base de leur foi ou non-foi. C’est ce qu’on comprend à demi-mots derrière Jacques 2,23 : « Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu. »

La théologie est souvent spéculative en somme…

Est-ce Dieu qui commande de tuer les faux prophètes et de détruire en Deutéronome 13 ? [Muriel]

Bonjour Muriel,

j’entends deux choses dans votre question, aussi vais-je essayer de répondre successivement à ces deux niveaux.

D’abord, très directement, je crois pouvoir dire que la personne qui s’exprime en Deutéronome 13 est Moïse, et ce depuis le chapitre 5. Mais c’est au nom de Dieu qu’il parle et ce sont les commandements de Dieu que Moïse transmet. Autrement dit, je crois qu’au premier niveau, je peux répondre « oui » à votre question c’est bien Dieu qui commande de tuer les faux prophètes.

Mais j’entends encore autre chose dans ce que vous dites : Est-il acceptable d’associer Dieu à des impératifs comme « tuer » ou « détruire » ? Et cela me renvoie à la question de mon rapport à ce que je lis dans la Bible, et à ma relation à Dieu. C’est une chose d’identifier l’auteur de ce que je lis, c’en est une autre de me positionner personnellement par rapport à ce que je lis et par rapport à son auteur. Cela me fait penser à la question que Jésus pose à un chef religieux venu lui demander quel est le plus grand des commandements (Luc 10.26) : « Jésus lui répondit: Qu’est-il écrit dans notre Loi ? Comment la comprends-tu ? » (Traduction du Semeur). Autrement dit, ici : C’est une chose de reconnaître que c’est Dieu qui commande ce qui est écrit dans Deutéronome 13, mais je dois aussi alors considérer que c’est le même Dieu qui est apparu à Élie dans un souffle ténu, brisé, pour lui faire prendre conscience de l’horreur de ce qu’il a fait en massacrant 450 prophètes de Baal. C’est le même Dieu qui, tout en disant que deux personnes prises en flagrant délit d’adultère méritent la mort (Lévitique 20.10, Deutéronome 22.20-29), a empêché qu’on exécute une femme prise dans cette situation (Jean 8. 1-11). Quand j’affirme que Dieu dit telle ou telle chose, je dois donc rester très prudent quant aux conclusions que j’en tire pour ma vie personnelle : est-ce que cela m’autorise à pratiquer ce qui est écrit sans faire retour sur moi, sur ma relation personnelle à Dieu ? C’est bien à ce mouvement que Jésus a appelé les religieux qui lui ont amené cette femme prise en flagrant délit d’adultère.

En ce qui concerne Deutéronome 13, je remarque que tout ce chapitre cherche à attirer notre attention sur la gravité du fait de se détourner de Dieu (versets 6, 11 et 14) pour en adorer d’autres. Cette question de la relation au vrai Dieu, au Dieu vivant, est une question de vie ou de mort, rien de moins ! Mais c’est d’abord une question que je dois me poser pour moi-même, avant de chercher à dicter aux autres leur conduite.