J’ai entendu un pasteur dire que Marthe et Marie (Lazare) étaient déjà ressuscitées ? Qu’a priori nous aussi ! Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il a voulu dire ? [Aline]

Dire que Marthe et Marie étaient déjà ressuscitées ? J’imagine que dans le fil de son message, le pasteur qui prêchait sur Jean 11 a voulu insister sur la centralité de la Résurrection dans l’Evangile de Jean. Et le chapitre 11 étant le chapitre central de l’évangile, il est clair que Lazare y ressuscite, Jésus y est dévoilé comme celui qui peut dire « Je suis la résurrection et la vie ». Symboliquement, on peut aussi dire que Marthe et Marie sont ramenées vers la vie, alors qu’elles étaient rentrées dans le deuil et la morbidité liée à la mort récente de leur frère. Donc j’imagine que le pasteur a voulu insister sur la construction littéraire de Jean 11 qui nous incite à voir une résurrection qui « relève » tout le monde.

Maintenant… Marthe et Marie sont mortes quelques années après. Et Lazare aussi !
Seul Jésus, premier-né d’entre les morts, est déjà ressuscité aujourd’hui.

Qui a créé l’enfer ? [Laura]

C’est pas moi ! Au-delà de cette boutade, je crois que dans sa simplicité apparente, la question que vous posez en soulève beaucoup d’autres, que vous aviez peut-être en tête quand vous vous êtes adressée à 1001 questions. Je vais vous répondre à partir de ce que je crois et de ce que je lis dans la Bible, autant qu’à partir de ce que je vois autour de moi.
Je crois que l’ensemble de la création est le fruit de l’acte créateur du Dieu trois fois saint. Donc, si je considère l’enfer comme un lieu spécifique de la création, je crois que c’est Dieu qui l’a créé. Matthieu 25. 41 : « Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » Ce « feu éternel » peut être compris comme l’enfer, même si on voit bien qu’il y a beaucoup de toute notre imagerie à revoir là-dedans. Et il est clair que ce feu a été préparé… Je ne vois pas par qui d’autre que par Dieu. Cela n’est pas du tout plaisant ni à écrire ni à concevoir, mais je ne peux pas faire autrement que de lire ce que je lis. Dans sa vision de l’Apocalypse, Jean a aussi vu un étang de feu et de soufre où le Satan sera jeté. Le problème, c’est que la Bible parle assez peu de l’enfer, en tout cas selon les représentations que nous en avons. Voilà pour ce que l’on peut peut-être penser quand on envisage l’enfer comme punition. Cela me semble vouloir dire que dans la vraie vie, ce n’est pas comme à l’école des fans (une vieille émission de télé où on faisait chanter des enfants… c’est trop long à expliquer) : tout le monde n’a pas gagné à la fin. Ce que nous vivons sur terre n’est pas indifférent à Dieu.
Reste que sans même de parler de ça, je constate que beaucoup de mes contemporains qui prétendent vivre sans Dieu font déjà un enfer de leur vie. Attention je n’ai pas dit tous ! Mais il y a bien des domaines de la vie où dès à présent, j’ai l’impression de voir évoluer des damnés dans l’enfer de Dante : s’étriper pour un pot de pâte à tartiner au rabais, c’est vivre quelque chose de l’enfer ; vivre sa sexualité soit par la pornographie, soit par la fréquentation de sites des rencontres exclusivement sexuelles, c’est courir le risque de vivre quelque chose de l’enfer ; évoluer dans une entreprise qui détourne la devise républicaine pour mettre « volonté » à la place de « fraternité », c’est courir le risque de vivre quelque chose de l’enfer. Pas besoin d’imaginer que Dieu soit l’auteur de tout ça.

En tant que chrétien- j’ai peur de Dieu quand je lis Matthieu 25.31-46- c’est à dire d’être un mauvais serviteur sans m’en rendre compte- ce qui sera révélé au jugement. Que faire ? [Christophe]

Votre angoisse était celle de Luther avant la Réforme. Celui-ci en est libéré par la Bonne Nouvelle qui nous est transmise par la Bible. En Jésus-Christ, liés à lui par la foi, nous sommes acquittés par Dieu qui ne regarde pas à notre péché, mais à la justice de Christ.

En effet, la Bible dit :
Romains 8/1 : « Il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. » Jean 5/25 : « En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passe de la mort à la vie. » Voir aussi, Éphésiens 2/1-8, Romains 8 etc…

Forts de le certitude de notre salut dans la foi, nous devons néanmoins considérer les appels que Dieu nous adresse dans la Bible (la loi) avec sérieux. Ils nous disent notre péché et nous permettent d’apprendre à compter toujours plus sur lui, en lui demandant pardon et aide.La loi nous indique une voie sur laquelle, reconnaissants pour ce que Dieu a accompli pour nous en Christ, il est bon de marcher.

N’angoissez donc pas quant à ce que vous n’avez pas fait ou ce que vous avez fait. Demandez plutôt à Dieu de vous montrer ce qu’il vous appelle à changer dans votre vie, demandez lui pardon et tâchez de compter sur lui pour vous donnez de le servir toujours mieux dans l’écoute et l’obéissance à sa Parole vivifiée par l’Esprit.

« La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. » 1 Corinthiens 7/10

Qu’est-ce qu’un « mauvais esprit envoyé par Dieu » (1Sam 16:14) ? [Laura]

Avez-vous remarqué qu’avant que Jésus n’arrive, aucun esprit mauvais n’est chassé ?
L’esprit mauvais dans l’histoire que vous évoquez est juste calmé par la harpe de David. Et à part l’esprit mauvais (venant aussi de l’Eternel) qui était en Pharaon, on n’en parle pas beaucoup, des démons…
Tout simplement parce que seuls le nom et la présence de Jésus les fait trembler et décamper. Il est le seul à avoir la victoire sur eux.
C’est une nouveauté du Nouveau Testament dont on prend peu la mesure !
Dans les mille pages du Premier Testament, il n’y a pour ainsi dire aucune conscience de l’existence de ces puissances mauvaises, on les appelle plutôt les dieux, ou faux dieux, etc.

Dans ce récit, dire « un esprit mauvais envoyé par Dieu » évoque le fait qu’il y a une souveraineté de Dieu, et que sa loi fait que, normalement, le croyant devrait être indemne de toute forme de démonisation. Pourtant, dans sa justice, l’Eternel autorise Satan à « embêter » les humains (voir l’histoire de Job). C’est souvent à la mesure de leur iniquité. Par cette expression, en disant que l’esprit mauvais est envoyé par Dieu, il est affirmé qu’il n’est pas injuste que Saül soit embêté par cet esprit. Comme Paul avec son « écharde » qui lui valut pour réponse : « Ma grâce te suffit » (1 Corinthiens 12,9).

Comment concilier « aucune condamnation en Jésus-Christ » et les condamnations des paraboles : vierges folles- mauvais serviteur- etc . Et Matt.7.23 ? [Midosi]

Romains 8 commence ainsi : « Il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » et poursuit par « car la loi de l’Esprit qui nous donne la vie en Jésus-Christ t’a libéré du péché et de la mort ». Ainsi, être en Jésus-Christ, ce n’est pas seulement dire qu’on l’est, comme en Matthieu 7/23. C’est bien plutôt accueillir sans cesse et à nouveau l’action transformatrice de Dieu, par le Saint-Esprit, ce qui va peu à peu modifier notre manière de penser et d’agir. Les paraboles que vous désignez parle de la manière dont nous pouvons tenter de nous soustraire à ce que Dieu veut accomplir en nous. Or, si nous ne laissons alors pas Dieu faire de nous des chrétiens, nous ne le sommes  par vraiment. Voir en cela aussi Matthieu 25/31-46 qui suit justement les paraboles que vous avez désignées ici.

Si on devient travesti, et qu’on continue quand même de prier, de croire en Dieu, on peut être sauvé en Dieu ? [Confident]

Ce que l’on sait en matière de salut, c’est que Dieu jugera chacun selon ses œuvres (Romains 2,6-8), et qu’il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ (Romains 8,1 ; Romains 10,9). Dieu connait les cœurs et nos actes, et il ne peut pas être injuste.

Dieu nous a crée dans des identités sexuelles bien déterminées (Genèse 1,27 ; 2,15-24): notre appartenance sexuelle biologique n’est pas un accident, et notre corps n’est pas une prison. Nous sommes donc appelés à remercier Dieu pour notre corps, à accepter notre appartenance sexuelle, et à ne pas adopter des tenues culturellement associées au sexe opposé (Deutéronome 22,5).  Croire en Dieu, en Sa Parole, en Ses commandements, ne me semble pas compatible avec le fait de se travestir, et une telle pratique n’est donc pas compatible avec la vie éternelle (1Corinthiens 6,9).

Toutefois, des troubles de l’identité, de la représentation de soi, des blessures de l’âme peuvent nous conduire à des pulsions ou des tentations auxquelles il n’est pas facile de résister. Mais Christ est plus fort que la puissance du péché, et avec la foi (donc la repentance), il peut libérer de ces envies de travestissement, par la puissance du Saint-Esprit qui transforme notre volonté (Romains 7,14-25).

La repentance étant une dimension importante de la spiritualité chrétienne, nul doute qu’une vie de prière mènera celui qui a une tendance au travestissement au salut.

Quelqu’un m’a blessée dans l’Eglise – et j’ai pardonné. Cependant, j’éprouve toujours un grand malaise avec cette personne. Du coup, ai-je vraiment pardonné ? [Isabelle]

L’expérience se charge bien souvent de nous montrer que le pardon n’est pas à notre portée et que nous avons décidément vraiment besoin de la grâce que le Seigneur donne, par son Saint-Esprit.

Alors qu’il nous est donné, de voir que nous devons pardonner, puis de décider de pardonner, puis d’être libéré de la rancœur qui nous pesait tant, nous devons encore, après cela, continuer à nous ouvrir à l’oeuvre que le Seigneur veut accomplir en nous en lui demandant patiemment de restaurer nos relations avec la soeur ou le frère qui nous a blessé. Nous devrons alors, encore, lui faire confiance, et nous laisser conduire. Parfois, une rupture nécessaire advient, parfois, la confiance est rétablie…

Puisse le Seigneur vous éclairer et vous donner joie et paix !

Noé a-t-il sauvé les poissons ou sont-ils restés dans l’eau ? [Jo]

Quelques éléments de réponse personnelle :

1- Que ce soient les poissons, tout autant que les volatiles, les animaux terrestres et les humains présents dans l’arche, ce n’est pas Noé qui les a sauvés mais Dieu. C’est lui qui a donné l’ordre à Noé de construire le refuge flottant où toutes ces espèces pouvaient loger, et c’est lui qui a laissé les eaux détruire tous les autres. Noé a obéit, mais il n’est pas l’auteur du salut.

2- Je ne suis pas de ceux pour qui la validité historique du récit du déluge est déterminante pour en estimer la valeur. On peut trouver cette histoire ridicule, mais il semble bien qu’un événement catastrophique de grande ampleur se soit déroulé, qui a impacté des récits de même facture dans de très nombreuses civilisations. Même si ce récit est à entendre de façon métaphorique, j’y reçois des vérités très interpellantes pour aujourd’hui. Ainsi : Le déluge est provoqué par le mal que commettaient les hommes (Genèse 6. 5) et la violence qui remplissait la terre (6. 11). Que le comportement humain ait des répercussions négatives sur toutes la création, cela ne vous paraît-il pas d’actualité (pollution, réchauffement climatique, etc.) ? Avoir foi en Dieu, croire ce qu’il dit nous fait souvent apparaître pour des idiots auprès de nos contemporains qui ne croient pas, tout autant que si nous nous mettions à construire un bateau gigantesque au beau milieu d’un continent…

3- Le mot aquarium n’existe pas en hébreu biblique. Les premiers aquariums datent du XIXe siècle. Merci d’avoir posé cette question qui m’a permis d’en apprendre davantage sur les aquariums !

Comment Jésus peut-il endosser tous les péchés de la race humaine sur lui (au moins 7 milliards d’âmes avant sa mort et peut être plus que cela jusqu’à son retour) ? [Mark]

En effet, la question paraît impossible à résoudre, tant que l’on pense que Jésus est un homme et rien de plus. Pire, il me semble que dans ce cas, c’est épouvantable ! Comment imaginer que Dieu ait pu choisir une de ses créatures pour payer pour toutes les autres, alors même que cette créature n’a rien fait ? Seulement voilà, en tant que chrétien, je reconnais qu’en Jésus-Christ, c’est Dieu lui-même qui est venu prendre sur lui le poids de tout ce qui m’empêchait d’être dans une relation pleinement vivante avec lui. Et dès lors, non seulement il peut endosser tous les péchés de la race humaine sur lui, non seulement ceux qui sont morts avant lui mais aussi ceux qui viendront après lui… donc moi aussi ! Il va même plus loin, puisque, comme Jean le Baptiste l’a reconnu, il est « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1. 29), donc de toute la création. Dieu seul peut faire cela, et il le fait pour moi quand je place ma confiance en lui et lui seul.

Pourquoi Dieu a-t-il essayé de tuer Moïse (Exode 4:24-26) et pourquoi est-il sauvé par la circoncision de son fils ? [Laura]

Merci pour cette question que je me suis souvent posée sans jamais prendre la peine d’y chercher une réponse précise.

Genèse 17/9-14 explique le sens de la circoncision. C’est le signe de l’appartenance d’un individu au peuple avec lequel Dieu a fait alliance par l’intermédiaire d’Abraham.  Sans circoncision, l’individu est exclu de l’alliance et de ses promesses.
Bien longtemps après ce commandement,donné à Abraham Moïse est né dans le peuple de l’alliance. Puisque rien n’est précisé à ce sujet dans le livre de l’Exode, nous pouvons croire qu’il a été circoncis, comme tous les enfants de son peuple à 8 jours, malgré les persécutions et le danger qui devait peser sur lui (Josué 5/5). L’histoire nous laisse ensuite entendre que Moïse fut tiraillé entre son appartenant au peuple hébreu (Exode 2/11-13) et les cultures diverses de ceux qui l’ont pour ainsi dire « adopté » pour lui sauver la vie : la fille du pharaon (Exode 2/10) puis le madianite Réuel dont il épousa la fille et le mode de vie sans vraiment avoir l’impression d’appartenir pleinement à ce peuple (Exode 2/21-22).
Exode 4 est le moment où Moïse qui vient d’accepter l’appel de Dieu doit se ranger définitivement du coté du peuple de l’alliance. Il me semble qu’il doit donc, en quelques sortes, mourir aux différentes identités entre lesquelles il a navigué pour accepter l’identité que Dieu lui donne. Cela passe certainement par la circoncision de son fils, qui avait dû être négligée, vue la situation flottante de l’identité de Moïse. C’est ainsi que nous pouvons penser que Séphora accomplit à la place de son mari ce qu’il aurait dû faire, en rangeant la famille entière dans l’alliance de Dieu (ce que peux signifier l’expression « époux de sang » ). En acceptant le geste de sa femme, Moïse renonce  aux vieilles identités qui l’ont jusque là protégées, pour entrer dans la mission que Dieu lui donne. Il devra dorrémavant mettre sa confiance en Dieu seul.
Pourquoi tant de violence, me direz-vous ? Peut-être pour nous dire que la vie avec Dieu nécessité, un jour et chaque jour quelque chose de l’ordre du renoncement à nos fausses sécurités, aux histoires et aux actions que nous inventons pour nous en tirer par nous-mêmes. Paul nous dira qu’en Jésus, il nous est donné d’apprendre à mourir à nous-mêmes. L’appel est sérieux, le chemin, est celui de la vie et de la liberté promises.
Romains 6:4 « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »