Matt. 25:14-30 implique-t-il le salut par les œuvres ? Il semble que nous devons utiliser nos talents pour que le Royaume de Dieu soit sauvé. [Bec]

Dans le texte que vous évoquez, Bec, je remarque que ni ceux que Jésus appelle « vous qui êtes bénis par mon Père », ni ceux qu’il appelle « maudits » n’ont conscience de ce qu’ils ont fait ou pas faits pour se retrouver félicités ou rejetés par le Fils de l’homme. Cela me semble bien dire que l’on ne parle pas d’une œuvre à effectuer en vue d’obtenir le salut mais d’un acte réalisé dans l’élan de la compassion pour les plus faibles, sans calcul.

Matt 8:5-13 est difficile pour moi. Un chef de la force d’occupation brutale (tueries- atrocités) qui aurait juré allégeance au culte impérial (idolâtre). [Jean]

Si je comprends bien ce que vous dites, ce qui vous est difficile dans ce passage de Matthieu c’est le fait que Jésus ait accepté de guérir un centenier romain. Il est clair que ce que vous dites pour le décrire est vrai. Il avait beaucoup de choses contre lui… Mais n’en est-il pas de même pour chacun de nous ? Dans sa lettre aux Romains (3. 9-24), Paul écrit : « En effet, nous avons déjà prouvé que Juifs et non-Juifs sont tous sous la domination du péché, comme cela est écrit: Il n’y a pas de juste, pas même un seul; aucun n’est intelligent, aucun ne cherche Dieu; tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis; il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul; (…) En effet, personne ne sera considéré comme juste devant lui sur la base des œuvres de la loi, puisque c’est par l’intermédiaire de la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, la justice de Dieu dont témoignent la loi et les prophètes a été manifestée indépendamment de la loi: c’est la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a pas de différence: tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. » La fin de ce passage est déterminante : La justice de Dieu par la foi… Ce que dit le centenier à Jésus est l’expression par excellence de sa foi, sa confiance dans l’autorité que Jésus a sur la maladie. Cette foi est sans rapport avec ce que nous avons fait ou pas. Nous ne savons pas ce que cet homme est devenu ensuite. Mais il me paraît difficile de l’imaginer continuant sa vie absolument comme si de rien était. Une foi comme celle qu’il a exprimé ne peut que renouveler celui en qui elle habite.

Que signifie en Matthieu cette histoire de 7 démons qui reviennent quand un a été chassé ? [Kris]

Jésus, en Matthieu 12,45 nous avertit en effet, que si un démon est chassé, ça ne suffit pas à libérer la personne. La liberté ce n’est pas le vide intérieur. La nature a horreur du vide ; bien que ce proverbe ne soit pas biblique, c’est un peu ce que Jésus essaye d’expliquer. Si ce n’est pas un autre esprit — je devrais écrire un autre Esprit — à savoir l’Esprit du Christ, qui vient régner à la place de l’esprit mauvais, le Malin enverra sept autre démons, pour se venger, par colère, et comme ils trouveront la place vide, ils s’installeront.

Bref, il ne suffit pas de vider, il faut remplir.
Sinon d’autres le feront à notre place.

En fin de compte c’est quoi le péché ? [Jeff]

A Caïn qui fut le premier meurtrier, il a été expliqué : « Si tu agis mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi : mais toi, domine sur lui. » (Genèse 4:7)
Le péché, c’est ce qui nous coupe de Dieu par nos actions, quand nous faisons quelque chose dont Dieu a pourtant bien explicité qu’il ne fallait pas le faire. Les Dix commandements (Exode 20 ou Deutéronome 5) sont là pour nous dire de façon mémorisable quelles sont les zones à risque dans la désobéissance et le péché.
Jésus a été plus loin. Il a souhaité dans son Sermon sur la montagne (Matthieu 5) nous faire aller du péché comportemental au péché en parole : il a dit que si on insultait quelqu’un, qu’on le traitait d’imbécile, c’est comme si on l’avait tué, et donc on avait à subir la peine d’un meurtrier.
Et il a été encore plus loin. Puisque dans le même passage, il parle non plus du péché en actes, ni du péché en paroles, mais du péché en pensée : celui qui pense à coucher avec la femme de son prochain est adultère comme s’il avait couché avec elle physiquement.
Le péché nous sépare donc de Dieu, que ce soit parce que notre corps a fait quelque chose de mauvais, notre parole a créer un désordre dans la création, ou nos pensées ont été vraiment injustes.
Dans les deux langues bibliques (hébreu et grec), le mot péché se dit par un terme qui évoque le fait de louper une cible. Dieu avait donné un objectif, nous avons loupé la cible.