Comment vaincre les attaques spirituelles des esprits de contrôle- qui poussent à des vérifications exagérées- aberrantes et sources de souffrance ? [Julien]

Vous faites allusion, Julien, à ce que les psychologues et psychiatres appellent les « troubles obsessionnels compulsifs », plus connus sous le nom de « TOC ». Comme vous l’écrivez, ils peuvent devenir une grande source de souffrance pour la personne concernée, et aussi pour son entourage. Il existe contre ces troubles diverses thérapies, je ne suis pas compétent pour en discuter mais il est intéressant de s’informer à ce sujet.

Vous voyez dans ce mal une origine spirituelle, voire démoniaque. Il est vrai que tout ce qui nous fait souffrir est aussi symptôme du grand désordre dans lequel est plongée la Création. Toutefois rien n’interdit à un chrétien de faire appel à un psychiatre ou à un psycho-thérapeute pour une affection qui atteint son psychisme, son âme (en grec : psychè) , si vous préférez : dépression, TOC, ou autre… tout comme il ira consulter un médecin pour qu’il traite une infection pulmonaire, ou autre maladie physique, après avoir identifié la source du problème. Ce recours aux soins n’empêchera pas de prier, dans les deux cas, pour la guérison, ni de remercier le Seigneur pour la sagesse qu’il a donnée aux soignants -et le dévouement dont ils font preuve, on ne le souligne pas toujours assez.

Comment vaincre ? demandez-vous. « La victoire par laquelle le monde est vaincu, c’est notre foi », écrit l’apôtre Jean. La monde, c’est ici tout ce qui nous enchaîne et nous aliène, tout ce qui nous prive de la liberté propre aux enfants de Dieu, et la confiance en lui constitue la meilleure façon de le laisser guérir nos peurs, nos angoisses, tout ce qui nous obsède. Parce que ce n’est pas nous qui pouvons les vaincre, c’est le Seigneur lui-même. « Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté ! ».

Est-ce que Dieu peut guérir l’état d’une personne qualifiée de perverse narcissique? (elle accepte Dieu et son état de malade narcissique). [Wapi]

La Bible dit que Dieu guérit le corps et l’âme (Psaume 34/19, Psaume 147/3). Jésus est spécialement venu apporter cette guérison (Luc 4/17-21) obtenue à la croix où il a porté nos maladies comme notre péché, pour nous en libérer (Esaïe 53/4).
Ainsi, je crois fermement que Dieu guérit ceux qui comptent sur lui, en Christ. Cela arrive parfois subitement, cela prend parfois du temps et implique de saisir tous les moyens disponibles en termes de soins médicaux, cela adviendra parfaitement dans le monde à venir (Apocalypse 21/4).
La première étape vers la guérison demeure la reconnaissance de la maladie. Cette prise de conscience, qui n’a rien d’évident, montre que Dieu est déjà à l’oeuvre. La seconde étape est de croire que Dieu veut nous relever, pour lui confier véritablement la maladie, ses causes et ses conséquences. Il ne reste alors plus qu’à mener le bon combat de la foi, dans la patience , la persévérance et la certitude que Dieu manifestera sa force dans notre faiblesse. Corinthiens 12/7-10

Actes 5: 15-16 (la silhouette de Pierre guérissant les gens) confère-t-il une validité à l’idée catholique que les reliques de saints peuvent guérir ? Que faisons-nous de cette histoire biblique ? [Pierre]

Si vous lisez de près ce récit du livre des Actes, notez que l’on plaçait les malades sur le passage de l’apôtre Pierre dans l’espoir que son ombre seule suffirait à les guérir (l’ombre représentait dans l’antiquité l’énergie vitale de la personne). Un peu comme cette femme qui voulait guérir en touchant simplement le vêtement de Jésus (év. de Luc 8,43-48). Ce qui est étonnant… c’est qu’elle a été vraiment guérie ! Mais pas par magie. Parce que Dieu a répondu à sa confiance, sa foi (même naïve et superstitieuse) en Jésus. Le Seigneur n’attend pas pour agir et répondre que notre foi soit parfaitement informée ou mâture. Un manuscrit ancien du Nouveau Testament, le codex de Bèze, ajoute même dans le texte des Actes que tous ceux que l’ombre de Pierre couvraient étaient guéris de toute maladie. Il se peut que ce soit la version du texte original des Actes. On peut faire à ce sujet la même remarque que pour le récit de l’Evangile. Ce n’est pas l’ombre de Pierre qui était porteuse en soi de puissance, pas plus que le manteau de Jésus. Tout comme son Maître qui l’a envoyé, Pierre est témoin de l’amour de Dieu qui seul relève et guérit. Les miracles des apôtres accompagnent le message qu’ils proclament.

De là à penser qu’une Eglise, en conservant des reliques (supposées authentiques) de saints ou d’apôtres, pourrait contrôler et dispenser à ses fidèles la guérison que Dieu accorde librement, par sa Grâce, il y a un grand pas… pour ne pas dire un fossé.

Jésus exhortait ses disciples à guérir et chasser les démons comme lui-même le faisait, pourquoi ne nous a-t-il pas appelé aussi à changer l’eau en vin et à marcher sur l’eau ? [Jean-Luc]

Pour Jésus il y a des impératifs de plus ou moins grande importance.

Celui qui revient le plus souvent (plus souvent même que le commandement d’amour), c’est d’annoncer que « le Royaume de Dieu s’est approché (de nous/vous) ».

Et cette annonce majoritaire est adjointe régulièrement, dans l’ordre d’occurence des plus importantes, de ces mentions :
1. Guérissez les malades
2. Chassez les démons
3. Purifiez les lépreux et ressuscitez les morts.

Viennent ensuite toutes les autres, comme :
– laver les pieds des autres croyants,
– prendre un repas en mémoire de lui,
– baptiser les personnes, même issues des nations non juives,
– aimer les ennemis,
– etc.

Jamais il ne demande de changer l’eau en vin ni de marcher sur l’eau.
Peut-être parce qu’il a concédé à le faire juste pour signifier sa puissance. Mais que ce qu’il nous demande, c’est de faire des choses significatives pour les autres, qui portent un fruit immédiat dans leur vie.

C’est certainement pour cela qu’il insiste sur l’évangélisation, la guérison, la libération.

Matt 8:5-13 est difficile pour moi. Un chef de la force d’occupation brutale (tueries- atrocités) qui aurait juré allégeance au culte impérial (idolâtre). [Jean]

Si je comprends bien ce que vous dites, ce qui vous est difficile dans ce passage de Matthieu c’est le fait que Jésus ait accepté de guérir un centenier romain. Il est clair que ce que vous dites pour le décrire est vrai. Il avait beaucoup de choses contre lui… Mais n’en est-il pas de même pour chacun de nous ? Dans sa lettre aux Romains (3. 9-24), Paul écrit : « En effet, nous avons déjà prouvé que Juifs et non-Juifs sont tous sous la domination du péché, comme cela est écrit: Il n’y a pas de juste, pas même un seul; aucun n’est intelligent, aucun ne cherche Dieu; tous se sont détournés, ensemble ils se sont pervertis; il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul; (…) En effet, personne ne sera considéré comme juste devant lui sur la base des œuvres de la loi, puisque c’est par l’intermédiaire de la loi que vient la connaissance du péché. Mais maintenant, la justice de Dieu dont témoignent la loi et les prophètes a été manifestée indépendamment de la loi: c’est la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n’y a pas de différence: tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. » La fin de ce passage est déterminante : La justice de Dieu par la foi… Ce que dit le centenier à Jésus est l’expression par excellence de sa foi, sa confiance dans l’autorité que Jésus a sur la maladie. Cette foi est sans rapport avec ce que nous avons fait ou pas. Nous ne savons pas ce que cet homme est devenu ensuite. Mais il me paraît difficile de l’imaginer continuant sa vie absolument comme si de rien était. Une foi comme celle qu’il a exprimé ne peut que renouveler celui en qui elle habite.

Dans un « processus » de délivrance, quel est l’impact positif ou négatif des médicaments ? Même question dans le cas particulier de Seropram 20mg et Lamotrigine 100mg ? Quand peut-on arrêter la prise ? [Fabienne]

Je ne suis pas spécialiste des questions de délivrance et encore moins médecin. Je noterai cependant trois choses :

-Dieu a donné aux hommes l’intelligence de pouvoir comprendre la création. La médecine, fruit de cette compréhension est une bonne chose. Les médicaments qui vous sont donnés vous aident probablement à garder la stabilité nécessaire à votre démarche spirituelle, peut-être, un peu, comme la civière en Luc 5/17.
-Dieu peut  guérir et délivrer. Il convient alors de donner aux médecins l’occasion de constater son oeuvre en les laissant décider du moment propice à l’arrêt du traitement, le cas échéant. Voir en cela Marc 1/44 et la recommandation que Jésus adresse au lépreux guéri de se conformer aux uses et coutumes de son temps.

-Quels que soient les processus et leurs aboutissements visibles, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ (Romains 8/37-39). La grâce de Dieu  accompagne ceux qui comptent sur lui et elle est suffisante ( 2 Corinthiens 12/9).