Que signifie l’expression « être sous la loi » ? [Arnaud]

Avant d’être interpellé par le Christ, par pure grâce, sur le chemin de Damas (et de le choisir ensuite, par son baptême, comme Seigneur et Maître) l’apôtre Paul suivait scrupuleusement la loi de Moïse et toutes les coutumes et traditions juives.
L’appel de Dieu et sa clémence envers Paul ont été si immérités par l’apôtre qu’il a pris conscience qu’il était auparavant plus soumis (mis sous) à la Loi de Dieu qu’à Dieu lui-même. Il a saisi le réel intérêt de la Loi et que celle-ci, comme toute création, ne doit pas prendre la place du créateur.

A plusieurs reprises il va donc utiliser cette expression « être sous la loi » (par exemple Romains 3 et 6, 1 Corinthiens 9, Galates 4 et 5…) pour parler de ceux qui continuent d’être soumis à La loi et la manière dont elle rend compte de la justice de Dieu selon le principe du mérite.

La foi chrétienne commence par la reconnaissance que l’amour de Dieu en Christ est un cadeau et que nous n’avons rien accompli pour y avoir droit (bien au contraire !). Par cette conviction, nous ne sommes donc plus soumis au principe du mérite sous jacent à la Loi.

Par sorcellerie la vie à ma femme a été supprimée. Pourquoi Dieu a-t-il accepté cela ? [Hervé-Frank]

Votre épouse a été une créature souhaitée par Dieu. Il l’a conçue, lui a donné son caractère, son intelligence et sa beauté. Je crois que Dieu a aimé votre épouse profondément.

Dans la vision de Dieu pour sa création, la mort est considérée comme un ennemi. Un ennemi entré très/trop vite dans le monde mais un ennemi qui va être complètement anéanti puisque Jésus a démarré la mort de la mort.

Je ne sais pas pourquoi Dieu a laissé agir Satan contre Job et les siens, je ne sais pas pourquoi Dieu a laissé Satan, par l’entremise de la sorcellerie, ôter la vie de votre épouse. Mais je sais que quelle que soit la manière dont votre épouse ou ses ascendants ou vos proches ou vous-même avez utilisé votre vie ici-bas, Dieu l’a aimée profondément et il vous aime également. Il entend votre cri et vous entoure de ses bras.

Après la nuit, le jour vient bientôt.

Pourquoi Dieu a-t-il donné l’autorité à Hitler ? (Jn 19:11- Rom 13:1-2) Pourquoi l’a-t-il laissé pécher ? Quel rôle peut-il jouer dans le plan de Dieu? [Jean]

Lorsque l’on a demandé à Martin Luther de se soumettre à l’autorité ecclésiale et ainsi de se rétracter de ses idées réformatrices, il a évoqué une clause de conscience.
Lorsque le sanhédrin et le grand prêtre ont demandé à Jésus des comptes, celui-ci les a renvoyés à leur propres propos et au texte biblique.
Ces deux exemples me semblent intéressant pour comprendre le rapport délicat que nous, chrétiens, entretenons avec les autorités civiles, politiques, religieuses…

Nous devons nous souvenir de ces passages bibliques que vous citez et surtout bien les comprendre:
d’un côté ils posent clairement cette demande de soumission aux autorités,
d’un autre ils expliquent cette soumission parce que ces autorités proviennent de Dieu, selon son propre plan.
Que faire lorsque, de façon évidente, ces autorités vont à l’opposé de ce que Dieu déclare comme « bon » ? Tel est ce que je comprends de votre question.

Je trouve dans ma lecture biblique un texte qui m’évoque bien la difficulté de cette relation à l’autorité : Le désir par les israëlites d’avoir un roi (humain) à leur tête. Le verset 7 est très parlant sur la raison qui nous pousse, nous humains, à nous choisir des gouvernants: Nous ne voulons pas que Dieu soit notre roi ! Les conséquences de ce désir sont explicitées dans le verset 9 : Dieu va permettre que nous ayons des dirigeants de nos vies et que ces dirigeants auront donc des droits sur nos vies.

Lorsque je pense à des dirigeants du passé tel celui que vous évoquez ou lorsque je pense à d’autres plus actuels, l’Esprit du Seigneur me conduit, non pas à accuser Dieu.. mais plutôt à lui demander pardon de trop souvent refuser seule souveraineté à lui pour en préférer d’autres de ce monde. Et vous ?

Dieu hait-il les hommes ? Comme il est infini- peut-on dire qu’il aime autant qu’il déteste comme certains versets le suggèrent ? [Chiara]

Il est possible de trouver dans la Bible des passages qui nous disent que Dieu hait ou « a en horreur » un comportement ou des humains marqué par ce comportement (le méchant, Psaume 11/5, la méchanceté, Psaume 45/8, des parties de l’homme qui font de mauvaises choses, Proverbes 6/16). Il n’est dit, en revanche nulle part, qu’il déteste l’humanité et le monde dans sa globalité. Quand la Bible dit qu’il a haï Esaü et aimé Jacob (Malachie 1/2-3, Romains 9/13), elle signifie que Jacob a été choisi. En revanche, la Bible dit clairement l’amour que Dieu porte au monde entier et ce qui en découle pour nos personnes particulières en Jean 3/16 : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique (Jésus), afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle ».
La Bible fait état d’un Dieu d’amour, toujours prêt à aller vers des humains qui, dans leur péché, le rejettent. La haine de Dieu nous dit sa position face au refus de son amour par les humain. Ce sont  ainsi nos comportements mauvais, nos pensées destructrices, notre manque de confiance et non nos personnes que Dieu déteste. Sa haine n’est alors rien d’autre qu’une face de cet amour qui a conduit Dieu à agir pour nous libérer de ce qui nous sépare de lui, en Jésus-Christ. Ainsi, une phrase bien connu dit que Dieu déteste le péché, tout en aimant le pécheur et même probablement parce qu’il aime infiniment le pécheur. On trouve une parabole qui parle de la puissance de l’amour de Dieu pour l’ humain en Luc 15.

Si Dieu pardonne tous ceux qui se repentent, cela veut dire que ceux qui ont toujours fait du mal aux autres (les méchants), et leurs victimes (les gentils) auront de Lui la même chose ? (Kourama).

Nous désirons qu’à nos oeuvres correspondent une récompense ou une punition et il nous est difficile, d’un point de vue humain, d’accepter que  gentils et méchants, travailleurs et les fainéants, puissent être au bénéfice du même salut. Jésus parle de cette difficulté, alors qu’il raconte l’histoire des ouvriers de la 11ème heure ( Matthieu 20/1-16).
Comme le suggère la parabole, la justice de Dieu n’est pas la justice des hommes. La lettre aux Romains nous dit que la justice de Dieu, la vraie justice, est un don qui se reçoit dans la foi (Romains 3/22-26). Cette justice ne dépend, en effet, pas de nous, mais de l’oeuvre que Jésus a accomplie, du pardon qu’il nous a acquis en mourrant sur la croix pour nous offrir une vie nouvelle qui ne se finit pas.
Alors, oui, tout ceux qui acceptent l’oeuvre du Christ et qui se repentent, les méchants et les gentils (qui ne le sont jamais vraiment puisque nous sommes tous pécheurs) reçoivent le pardon et le salut que Dieu promet à ceux qui s’attachent à Jésus-Christ. Ceux-ci comme, ceux-la, recevront la grâce de devenir un jour, parfaitement gentils, relevés, restaurés, renouvellés à l’image de ce Jésus auquel ils se sont attachés.

Pourriez-vous me dire la différence entre péché et iniquité. Merci. [MumCh]

Dans les deux testaments, les mots « péché » (repli sur soi) et « iniquité » (injustice) sont utilisés comme des synonymes renforçant l’idée que le peuple de Dieu s’est éloigné de lui, lui a été infidèle et n’a donc pu pratiquer la juste justice.

Jérémie, par exemple, utilise ce procédé à plusieurs reprises: « Reconnais seulement ton iniquité,reconnais que tu as été infidèle à l’Eternel, ton Dieu […] et que tu n’as pas écouté ma voix » (3, 13), « C’est à cause de la multitude de iniquités, du grand nombre de tes péchés, que je t’ai fait souffrir ces choses » (30, 15)…
Paul dira (Romains 4, 7): « Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et dont les péchés sont couverts !« 

Cette proximité des deux mots « péché » et « iniquité/injustice » vient du fait qu’être dans le péché c’est être éloigné de Dieu et donc de sa justice. Par nature, nous ne vivons pas selon la justice de Dieu.

Les conséquences en sont que, naturellement, nous ne pratiquons pas la juste justice de Dieu: nous n’aimons que ceux qui nous aiment, nous n’invitons que ceux qui nous ressemblent et nous ne voulons travailler qu’avec ceux qui pensent comme nous.

La vie chrétienne est une vie de relation avec Dieu, dans l’attention à sa volonté et les paroles que nous lui adressons. Tu es appelé(e), cher MumCh, à écouter la justice que Dieu t’a offerte, par la vie, la mort et la résurrection du Christ. Tu es appelé(e), cher MumCh, à vivre de cette justice et selon cette justice. Ainsi, tu peux suivre la juste justice de Dieu (les commandements résumés par Christ en Matthieu 22, 37-40 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu [..] Tu aimeras ton prochain comme toi-même« ).