La masturbation est-elle un péché ? [Moussa]

Face au degré de relativisation voire d’encouragement de la pratique masturbatoire dans notre culture, votre question est importante !

Le péché est une action injuste du point de vue de Dieu (1 Jean 3, 4). Le péché est défini par la Loi de Dieu, l’enseignement de ce qui est bien/bon et mal/mauvais pour les Hommes (Romains 7,7-12, voir Deutéronome 30,19-20), qui ne parle pas de la pratique masturbatoire individuelle.

Certains pensent que Jésus fait référence à la pratique masturbatoire en Matthieu 5,30 et Marc 9,43. Mais cette interprétation est peu probable… Jésus utilise parfois le langage métaphorique, cela peut être utile de le garder en tête !

Quant à Onan (Genèse 38, 8-10), dont le nom a donné « onanisme », ce n’est pas tant sa pratique masturbatoire qui a pour conséquence sa condamnation que son refus de donner une descendance à son défunt frère (Deutéronome 25,5-6).

La masturbation ne faisant par conséquent pas partie des interdits posés par Dieu, on ne peut pas dire que la Bible définisse clairement la masturbation comme un péché.

Toutefois, la Bible présente sans conteste la place de la vie sexuelle dans le cadre d’un couple engagé et fidèle (hors vocation particulière, voir Matthieu 19,12). Et elle nous exhorte à ce que nos actes et pensées rencontrent cet idéal. La pratique masturbatoire et les pensées qui peuvent l’accompagner ne correspondent évidemment pas à cet idéal, et sont en ce sens péché. Bien sûr, nous ne répondons pas toujours à la perfection à laquelle Dieu nous appelle… le reconnaitre est très utile, cela évite culpabilité stérile et découragement… mais rechercher la perfection est l’appel du chrétien, pour rendre gloire à Dieu (1Corinthiens 6, 20) car telle est notre vocation d’Hommes crées à l’image de Dieu, et le chemin de vie pour aujourd’hui et dans la perspective de l’éternité.

La masturbation n’est pas l’acte d’un chrétien accompli, appelé à vivre la bénédiction du mariage et à combler son partenaire dans ce cadre (1Corinthiens 7, 5). Même si elle n’a pas les mêmes conséquences que d’autres pratiques sexuelles, elle affecte notre être, et fait obstacle aux bénédictions de Dieu. Mais dire que la masturbation est un péché ne doit pas faire oublier que le péché est aussi une puissance (Romains 6) qui asservit l’Homme, que seule la puissance de l’Esprit qui agit en nous peut vaincre… Et la victoire sur le péché, notamment en ce qui concerne la sexualité, est souvent le résultat d’un processus au cours duquel il faut de la patience et de la persévérance (Philippiens 3, 12-14).

Malheureusement, il n’est pas anormal dans notre condition d’Hommes de pécher. Heureusement, la liberté est promise à celui qui croit !

Celui qui n’a pas le vêtement de noce est rejeté… pourquoi ? [André]

Vous faites référence à la fin d’une parabole (synonyme de comparaison), une petite histoire destinée à illustrer l’action et le règne de Dieu dans le monde (Psaume 78,2) que l’on trouve en Mt 22,1-14. Jésus prononce cette parabole parmi d’autres à l’intention des chefs du peuple et des anciens qui lui demandent de quelle autorité il enseigne et opère des signes (Mt 21,23). Par cette parabole, il les invite à se positionner devant Dieu.

Dans cette histoire, il parle d’un roi très généreux qui invite massivement au banquet des noces de son fils. Ce roi veut simplement bénir son peuple, se réjouir avec lui. Et il ne rencontre que peu d’enthousiasme. Malgré un effort de communication (Mt 22,3-4), il rencontre même du mépris, si bien que même ses émissaires qui distribuent les invitations sont violentés et tués (Mt 22,6).

Face à l’ « impolitesse » des invités de départ, le roi décide finalement de convier tous ceux que ses serviteurs trouveraient dans les rues (Mt 22,10), ce qui a un certain succès. Mais parmi les présents, quelqu’un n’a pas les vêtements de la fête : il vient pour un grand repas, une grande réjouissance, et il s’y rend avec dédain.

Imaginons aujourd’hui une grande fête dans un palace présidentiel… tout le monde est en smoking et en robe de soirée, mais quelqu’un arrive en pyjama ! Comment le maitre de cérémonie recevrait-il la chose ? Les chefs du peuple, si attachés aux honneurs (23,5-7), comprennent très bien ce qui se joue dans la parabole de Jésus.

Jésus rappelle que Dieu n’est pas n’importe qui, que parce qu’Il a nos vies et celle du monde entre Ses mains il est logique de l’honorer. Les responsables juifs du 1er siècle ont marqué, par leur attitude, beaucoup de mépris pour Dieu le Père et son Fils… ça aura inévitablement des conséquences… Jésus conclut la parabole en disant « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus ». Tout le monde ne comprend pas l’autorité de Dieu, la joie d’une rencontre avec Son Fils, et les bienfaits qu’il y a à les honorer et à leur donner la place qui leur reviennent, tout simplement. Avec cette parabole, Jésus dit en somme : « réfléchissez bien à votre attitude envers moi… de quel côté êtes-vous ? Qui a réellement autorité dans votre vie ? Qui d’après-vous détient vraiment le pouvoir ? ». Et il interpelle indirectement son peuple sur la confiance qu’il attribue à ses leaders (Mt 23,3).

En quoi consiste la nouvelle réforme apostolique et quel est votre sentiment à ce sujet ? [André]

La Nouvelle Réforme Apostolique (NRA) est un mouvement interne au courant évangélique charismatique. Son principe est simple, il faut restaurer les cinq ministères évoqués par l’épître de Paul aux Ephésiens (4,11), apôtre, prophète, évangéliste, pasteur et enseignant. Cette structure du ministère de l’Eglise ne serait pas seulement propre aux débuts du christianisme mais serait pour toujours. Du fait de la pratique charismatique, les Eglises de la NRA ces ministères sont donnés à l’Eglise, comme le sont toujours les dons décrits en 1Corinthiens 12 (parler en langue, prophétie, guérison, etc.). Ce concept a eu pour but de mettre au défi les Eglises protestantes et évangéliques qui s’étaient polarisées sur le pasteur comme centre du ministère, contrairement aux idées de bases de la Réforme sur le sacerdoce universel et la diversité des ministères.

Après cela, une partie de ces Eglises a pu aller dans d’autres courants de pensée qui font que des déviances ont entâché l’ensemble de ce mouvement, alors que les idées présentées plus haut sont quand même bonnes, non ? Il faut donc discerner entre les bons groupes NRA et les mauvais ; et faire attention en creusant quand on les rencontre, notamment sur les questions suivantes :
– théologie de la prospérité, et rapport passionnel à l’argent,
– niveau requis d’allégeance au pasteur ou à l’apôtre,
– redevabilité de l’apôtre à un autre ministère,
– une conception parfois très théocratique (d’où un soutien aveugle aux pouvoirs politiques),
– les révélations extra-bibliques ou contraires à la Bible,
– une obsession maladive pour le surnaturel ou les démons.

Josué 6:21 – pourquoi Dieu a-t-il commandé le meurtre des femmes et des enfants à Jéricho ? [John]

Ce type de passage est difficile dans un contexte culturel très marqué par l’humanisme, qui tolère mal l’idée que Dieu pourrait sanctionner l’humanité.

Ce serait oublier que, si Dieu est amour, c’est dans le sens qu’il a pour projet de bénir l’humanité, mais que si les Hommes veulent s’émanciper de Lui, ils auront à en supporter les conséquences…

De même, on entend parfois que le Dieu de l’Ancien Testament serait un Dieu méchant et injuste. Ce n’est pas ce qu’enseignent les Ecritures.

Jéricho fait partie du pays de Canaan, un pays que Dieu a promis à Abraham de donner à sa descendance pour le bénir. Mais Dieu ne choisit pas ce pays au hasard… Il y règne une grande injustice, qu’Abraham va lui-même largement constater. Et c’est quand l’injustice en Canaan sera à son comble (400 ans plus tard… on voit la persévérance des Cananéens dans l’injustice) que Dieu va donner le pays à la descendance d’Abraham (Gn15,16).

En Dt 20, 16-20, Dieu ordonne la destruction de tout ce qui respire chez les peuples du pays de Canaan pour une raison simple : il ne faut pas que les Israelites soient mal influencés par l’idolâtrie et les pratiques « abominables » de ces peuples. A ce propos, il faut noter que Dieu épargnera Rahab, la « prostituée de Jéricho », parce qu’elle était du côté du Seigneur et de son projet.

La conquête de Jéricho était liée à un temps bien spécifique de l’histoire du salut, et rien dans la Nouvelle Alliance ne suggère qu’il faille exterminer les peuples idolâtres !

Mais la dureté à nos oreilles modernes (il ne faut toutefois pas minimiser la violence de l’humanité à cette époque) de ce passage nous interpelle sur trois points :

-Dieu sanctionne, tôt ou tard, ceux qui se révoltent contre lui. C’est Le Créateur et le maître de l’histoire, et Il fait comme Il veut.

-Il veut grandement bénir ceux qui, tel Abraham, ont foi en Lui.

-Si la bénédiction de Dieu traverse les générations, Sa colère aussi… Mais les Hommes ont toujours la possibilité de bénéficier de Sa bénédiction.

Dieu est amour… mais on ne se moque pas de Dieu.

Quelles sont les raisons de notre séparation avec les orthodoxes ? [Andria]

Notre séparation d’avec les orthodoxes ; je ne sais pas qui est ce « nous ». Ce qui est clair c’est que le christianisme a toujours été très morcelé d’une communauté à l’autre, et ceci dès l’apôtre Paul. En tout cas en 1054 un clivage profond s’est opéré par excommunication entre les christianismes d’orient et d’occident. C’était le fruit d’un processus durable qui avait deux origines :
– une origine politique, à savoir que l’empire romain s’était étiolé et que l’écart se creusait entre l’est et l’ouest, notamment à cause de la volonté des papes d’interférer dans la politique.
– une origine théologique, notamment sur la question de la nature du Christ. Est-il 50% homme et 50% Dieu ou bien 100% homme et 100% Dieu, pour faire court. Ce que la mémoire chrétienne a aussi beaucoup gardé, c’est notamment la querelle iconoclaste, avec la division entre les deux camps avec, d’un côté, ceux qui pensaient que Dieu pouvait s’exprimer au travers des images saintes, et à contrario ceux qui pensaient que c’était un tabou (lié au 2ème commandement).

Ce serait très long de vous en expliquer le détail. Vous pouvez cliquer ici pour avoir une explication plus savante, et que nous trouvons assez équilibrée.

La Trinité résumerait Dieu à un Père, un Fils et un Esprit-Saint ? Dieu est plus grand que ça, on ne peut pas capter sa nature ; c’est dur de le diviser en trois. Jésus serait Dieu et Fils de Dieu ? [Sarah]

Oui on ne peut pas limiter Dieu dans des définitions.

Mais en même temps on a besoin d’éléments pour le comprendre.

Dire qu’il est Père est un langage pour nous exprimer qu’il est un Dieu relationnel et pas seulement un « étant ».
Dire qu’il est Fils nous dit que quand on regarde Jésus, on voit le Père.
Dire qu’il est Saint-Esprit nous explique que Dieu n’est pas seulement créateur (début), sauveur (milieu), mais qu’il est aussi actuel.

Et dire que Dieu est un et trois à la fois, c’est aussi nous dire qu’il ne faut pas rêver de comprendre parce que c’est mathématiquement impossible. Définir avec de l’incompréhensible, c’est justement dire que ça dépasse nos capacités de perception.

La Trinité est donc un langage.
Ce n’est pas une définition de l’être de Dieu.
C’est une pédagogie.

Jésus est venu accomplir la loi. La loi dit « Tu ne tueras pas ». Personne ne prend la vie de Jésus- mais il la donne… et donc- logiquement- il se suicide. En quoi Jésus accomplit-il alors la Loi ? [Munch]

Le commandement appelant à ne pas tuer, (Exode 20, Deutéronome 5), use d’un mot hébreu qui parle du meurtre prémédité d’une autre personne et donc pas de suicide. Si le suicide est considéré comme une triste chose par les chrétiens, c’est une question de logique. En effet, si Dieu nous donne la vie et une espérance en Jésus-Christ, le suicide est le rejet de ce que Dieu donne.

La question est différente en ce qui concerne le sacrifice de Jésus-Christ, qui accueille, bien au contraire, la vie et la mission que le Père lui a donné, pour le salut des humains. Il accomplit alors la loi en aimant jusqu’au bout les humains dans l’obéissance au Père (Jean 15/13, Hébreux 5/7-9), pour que la vie triomphe (Romains 5/7-9).

Il a agi ainsi afin que nous puissions, dans les bons et les mauvais moment de la vie, compter sur lui et espérer toujours.

« Aime ton prochain comme toi-même ». Quelle est l’étymologie exacte de ce verbe « aimer » ? Agapè- philae ? Comment cette demande est-elle possible ? [Carole]

Ce verset qu’on trouve en Matthieu 19/19 est une citation de l’Ancien Testament (Lévitique 19/18). Le mot employé ici vient du mot grec « agapè. Ce mot qui désigne l’amour en le distinguant à la fois de l’amitié, du bien-être ensemble et du désir amoureux.

L’amour biblique n’est en effet pas un sentiment mais un engagement pour l’autre (1 Corinthiens 13). Le modèle de cet amour se trouve en Jésus mort et ressuscité pour que les hommes vivent (Jean 3/16). C’est cet amour de Dieu, qui en Christ  rend l’amour des autres possible (1 Jean 4/8-11).

Comment aimer notre prochain comme nous-mêmes ? En nous laissant premièrement aimer par Dieu, en accueillant son amour, en le laissant changer nos cœurs pour nous rendre capables d’aimer (Ezéchiel 36/25-27).

Est-ce vrai que d’après les Juifs d’aujourd’hui le nom de Jéhovah est erroné car l’alphabet Juif ne contient pas aucun lettre J ? [Mark]

Dans nos Bibles, le nom de Dieu est traduit le plus souvent par « Seigneur » ou « Eternel ». Ce nom présente la racine du verbe « être » en hébreu (voir Exode 3/14). Le problème se situe moins au niveau des consonnes de ce nom que de ses voyelles. En hébreux, à l’origine, les consonnes seules étaient écrites. YHWH ou JHVH sont des transcriptions possibles des quatre consonnes de ce nom. En revanche, lorsque les voyelles ont été ajoutées au texte biblique, au Moyen-âge, les juifs qui ont entrepris ce travail n’ont pas mis à ce nom ses « vraies » voyelles. En effet, afin de ne pas prononcer le nom de Dieu en vain, il était alors d’usage de ne pas dire ou écrire le nom de Dieu. Ils ont donc ajouté aux consonnes YHWH les voyelles du mot « Adonai » qui signifie « Seigneur ».  C’est par ce nom-ci : « Seigneur » que les juifs et la plupart des chrétiens s’adressent encore à Dieu aujourd’hui.