Comment les magiciens du Pharaon ont-ils dupliqué les miracles que Dieu a permis à Moïse et à Aaron d’accomplir (Exode 7-8) ? [Julie]

Ce n’est pas parce qu’une chose est extraordinaire qu’elle vient de Dieu. Le diable est aussi capable de choses extraordinaires pour perdre l’homme, le séparer de Dieu. Ce faisant, il entretien son premier mensonge : faire croire à l’humain  qu’il peut être comme Dieu (Genèse 3/4).

Regardons au texte de l’Exode. Les chapitres que vous désignez se présentent comme un affrontement entre le seul vrai Dieu et un humain, pharaon, qui se prend pour un dieu. Certes, par ses magiciens, il parvient à donner l’illusion qu’il peut rivaliser avec Dieu. Les magiciens changent en sang l’eau du pays puis font sortir des grenouilles du Nil. Reste que la puissance de Dieu est plus grande. Ainsi, dés le troisième fléau, la Bible nous dit que les magiciens sont incapables de créé des moustiques. Ils ont pu transformer ce qui était déjà, mais ils sont incapables de tirer quelque chose de rien, ils ne peuvent par agir comme le Dieu créateur. Ils reconnaissent là, d’ailleurs, leur limite, que le pharaon s’obstine à refuser (Exode 8/14-15). Leur impuissance face à Dieu est enfin clairement manifesté quand ils en viennent à subir, comme les autres, les ulcères (Exode 9/11).

C’est en raison de l’activité démoniaque qui sous tend ces pratiques en entretenant l’illusion qui se cache derrière le péché que l’Ancien Testament interdit la magie (Deutéronome 18/10-12, 2 Chroniques 5/19-21). Dans le Nouveau Testament, cette activité est présentée comme contraire à la confiance que nous devons mettre en Christ seul ( Galates 5/19-21, Actes 19/18-20).

Ainsi, nous ne devons ni pratiquer ce genre d’activité, ni  nous laisser impressionner par ce qui peut nous sembler extraordinaire (Matthieu 24/23-24). N’oublions pas, en effet, que le diable est le « père du mensonge » (Jean 8/44) et rejetons son oeuvre afin de nous attacher entièrement à cette Bonne Nouvelle : Christ, chemin, vérité, vie (Jean 14/6), Dieu avec nous ! (Matthieu 1/23).

Pourquoi Dieu a-t-il essayé de tuer Moïse (Exode 4:24-26) et pourquoi est-il sauvé par la circoncision de son fils ? [Laura]

Merci pour cette question que je me suis souvent posée sans jamais prendre la peine d’y chercher une réponse précise.

Genèse 17/9-14 explique le sens de la circoncision. C’est le signe de l’appartenance d’un individu au peuple avec lequel Dieu a fait alliance par l’intermédiaire d’Abraham.  Sans circoncision, l’individu est exclu de l’alliance et de ses promesses.
Bien longtemps après ce commandement,donné à Abraham Moïse est né dans le peuple de l’alliance. Puisque rien n’est précisé à ce sujet dans le livre de l’Exode, nous pouvons croire qu’il a été circoncis, comme tous les enfants de son peuple à 8 jours, malgré les persécutions et le danger qui devait peser sur lui (Josué 5/5). L’histoire nous laisse ensuite entendre que Moïse fut tiraillé entre son appartenant au peuple hébreu (Exode 2/11-13) et les cultures diverses de ceux qui l’ont pour ainsi dire « adopté » pour lui sauver la vie : la fille du pharaon (Exode 2/10) puis le madianite Réuel dont il épousa la fille et le mode de vie sans vraiment avoir l’impression d’appartenir pleinement à ce peuple (Exode 2/21-22).
Exode 4 est le moment où Moïse qui vient d’accepter l’appel de Dieu doit se ranger définitivement du coté du peuple de l’alliance. Il me semble qu’il doit donc, en quelques sortes, mourir aux différentes identités entre lesquelles il a navigué pour accepter l’identité que Dieu lui donne. Cela passe certainement par la circoncision de son fils, qui avait dû être négligée, vue la situation flottante de l’identité de Moïse. C’est ainsi que nous pouvons penser que Séphora accomplit à la place de son mari ce qu’il aurait dû faire, en rangeant la famille entière dans l’alliance de Dieu (ce que peux signifier l’expression « époux de sang » ). En acceptant le geste de sa femme, Moïse renonce  aux vieilles identités qui l’ont jusque là protégées, pour entrer dans la mission que Dieu lui donne. Il devra dorrémavant mettre sa confiance en Dieu seul.
Pourquoi tant de violence, me direz-vous ? Peut-être pour nous dire que la vie avec Dieu nécessité, un jour et chaque jour quelque chose de l’ordre du renoncement à nos fausses sécurités, aux histoires et aux actions que nous inventons pour nous en tirer par nous-mêmes. Paul nous dira qu’en Jésus, il nous est donné d’apprendre à mourir à nous-mêmes. L’appel est sérieux, le chemin, est celui de la vie et de la liberté promises.
Romains 6:4 « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »