Peut-on servir Christ sans l’Eglise institutionnelle qui semble si loin de la première Eglise ? Y a t-il une réforme possible pour libérer l’église du cléricalisme actuel ? [Gérard]

Quelle tristesse en effet de dépenser son énergie pour servir la religion des hommes plutôt que le Royaume de Dieu. Pire, dès le temps des prophètes de l’Ancien testament, on constate qu’à confondre le service de Dieu et le service religieux, ce n’est pas simplement son temps ou sa force que l’on perd, mais carrément son âme (Osée 6, 4-6 par exemple).

Cela dit, l’institution de l’Eglise n’est pas en soi une malédiction, car c’est Dieu qui donne des ministères à son Eglise, un ordre, une structure qui a de l’autorité (c’est-à-dire la capacité pour sa mission). Il y a beaucoup de mauvaises raisons pour rejeter cette réalité à commencer par l’orgueil personnel dont l’insoumission et la rébellion sont souvent les fruits… Ne perdons pas de vue notre repentance personnelle quand nous discernons les problèmes des autres !
Historiquement, ceux qui ont servi le Christ authentiquement n’ont jamais refusé l’aide des autres chrétiens dans leur mission. Paul lui-même, qui semble loin des arcanes de Jérusalem, n’a pas endossé un ministère solitaire mais collaboratif ainsi que les adresses de ses épîtres en témoignent. En outre, il a toujours activement cherché la communion avec les autres serviteurs de Christ à travers le monde à commencer par celle avec les apôtres institués par Christ.
Concrètement, je ne vois qu’une personne capable de répondre à la question « où devons-nous servir ? » : Dieu Lui-même. Tant que la facilité, l’orgueil, l’habitude, le ressentiment… nous guident nous ne pourrons entendre la voix de Dieu clairement et nous ne vaudrons pas mieux que les institutions religieuses que nous dénonçons. Dieu seul peut répondre ultimement à cette question et sa réponse ne sera pas forcément la même pour tout le monde : faut-il servir dans une institution malgré ses défauts ou inaugurer des nouvelles pistes pour le service. De toutes les manières, recherchons la communion authentique où elle est, bénissons Dieu pour ce qui reste encore de Lui dans les institutions, prions pour le réveil et efforçons nous d’agir conformément à l’espérance que nous avons pour l’Eglise de Jésus-Christ. Dieu parle, consultons-le !

Pourquoi Jésus dit-il que ce sont les violents qui s’emparent du Royaume de Dieu ? [Daniel]

L’affirmation à laquelle vous faites référence se trouve dans l’évangile de Matthieu, chapitre 11, verset 12 : « Depuis l’époque de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est assailli avec force, et des violents s’en emparent. » Elle a un parallèle en Luc 16.16 : «  La loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean; depuis lors, la bonne nouvelle du royaume de Dieu est annoncée et chacun cherche avec force à y entrer. » Le verset de Matthieu pose un gros problème de traduction, car le mot traduit en français par « violent » (en grec, « biastès ») ne se trouve que là… dans toute la littérature grecque classique ! C’est dire que nous n’avons que ce passage pour comprendre ce qu’il peut vouloir dire. Le verbe auquel il se rattache, et qui est traduit dans Matthieu 11 par « est assailli avec force » (en grec « biazomai ») peut vouloir dire « user de violence », « violenter », mais aussi « entrer/sortir de force » « écarter par la force » ou encore « contraindre », ce qui n’est pas la même chose… Je pense que le mot de Matthieu renvoie à la même idée que ce qui est dit dans Luc. Plutôt que des violents, je crois qu’il désigne ceux qui sont conscients que le Royaume n’est pas une réalité toute simple et « naturelle », dont l’entrée serait dans l’ordre des choses. Si c’était le cas, Jésus-Christ n’aurait pas dû aller jusqu’à la Croix pour le manifester. Ils savent que le Royaume ne procède pas de nos logiques, de nos raisonnements, qu’il faut « se faire violence » comme on dit, pour entrer dans le pardon, la miséricorde, la gratuité qui sont les marques de l’Évangile. L’action du Saint-Esprit, qui nous permet de nous ouvrir au royaume, est souvent quelque chose qui « secoue », même intérieurement.

En Matthieu 12-32 Jésus dit que celui qui pèche contre l’Esprit-Saint- le pardon ne lui sera accordé ni dans ce monde ni dans l’autre. Comment interpréter ce passage ? [Samdinho]

Pour comprendre ce que peut signifier « parler contre le Saint-Esprit », il est nécessaire d’être attentif au passage qui précède ce verset. Ainsi, les versets 14 à 21 du chapitre 12 de Matthieu nous montrent Dieu à l’oeuvre en Jésus, par des guérisons et des délivrances. Le texte nous dit que ces miracles correspondent à l’oeuvre de Dieu, par l’Esprit, l’accomplissement de ce qui a été annoncé dans l’Ancien Testament, selon les versets 18 à 20. Verset 24, on voit les pharisiens refuser cette oeuvre de l’Esprit en Jésus en l’attribuant au diable, ce que Jésus dément ensuite. Nous pouvons déduire que cette parole de Jésus s’adresse aux pharisiens de notre histoire et qu’elle désigne donc ceux qui rejettent l’oeuvre de l’Esprit.

Bien que la sanction de « non pardon » puisse nous sembler effrayante, elle est logique. En effet, c’est l’Esprit qui nous convainc de péché, nous conduit dans la repentance, nous pardonne et change nos cœurs. Ainsi, celui qui parle contre l’Esprit ne fait rien d’autre que de refuser son oeuvre de pardon : il n’est pas étonnant qu’elle ne puisse alors pas s’accomplir ! Tâchons donc de nous attendre à l’oeuvre de l’Esprit, tâchons de le laisser faire de nous de bons arbres, qui donnent de bons fruits ! (Matthieu 12,33-34s).

Pourquoi faut-il prier en langue ? J’ai l’impression de répéter tout le temps la même chose. Qu’est-ce que cela m’apporte de prier en langue ? Cela vient-il de l’Esprit ? Est-ce le bon ? [Carmen]

« La prière exauce Dieu », avais-je lu un jour. Le but de la prière n’est pas, absolument pas, que « cela vous apporte quelque chose » ! Quelle que soit la forme de cette prière… La prière est un moment d’intimité avec Dieu, elle est portée par le Saint-Esprit, qu’elle soit en français, en langues, en silence, en chant, en tout ce qui vous vient à ce moment-là.

« Et vous n’avez pas reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : « Abba » – “Père !” L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8 / 15-16) « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints. » (ibid. 26-27)

Lorsque la prière est tellement centrée sur celui qui prie que le partenaire (Dieu) ne compte plus, alors ce n’est plus une prière, mais du narcissisme ! Même lorsqu’elle se fait « en langues ». Pourtant, la glossolalie est normalement un don de Dieu, celui qui prie ainsi se laisse porter par une expression qui, justement, ne vient pas de lui, qu’il ne maîtrise pas, qui le libère pour un instant de lui-même et de ses facilités ou difficultés à s’exprimer par son intelligence. On ne peut donc pas se dire « je vais prier en langues », ni « il faut prier en langues » ; mais seulement être reconnaissant lorsque cela se passe, et vivre cette prière dans la liberté des enfants de Dieu s’adressant à leur Père. Si, pour vous, la glossolalie est un handicap, ne la pratiquez pas : vous êtes libre !

La Bible dit que nous sommes mis à part dès le sein de notre mère, choisis par Dieu comme Israël, et d’autre part que le salut est offert à tous en J.-C. Quelle est notre part dans tout ça ? [Manu]

C’est une question qui depuis toujours divise le christianisme. Pélage, comme le judaïsme avant lui, insistait sur la part de l’être humain dans son salut. Le catholicisme souligne qu’avec l’aide de Dieu, l’être humain peut faire ce qu’il faut. Au sein-même du protestantisme, alors que les Réformateurs insistaient, eux, sur la prédestination des croyants, le méthodisme (et à sa suite la majorité du courant évangélique, notamment le pentecôtisme), a réintroduit la nécessité du choix.

Pourquoi donc faudrait-il que nous y ayons notre part, dans notre salut ? Nous en sommes indignes, et « incapables par nous-mêmes d’aucun bien » (cf. la confession des péchés de Calvin et Bèze). C’est un pur cadeau. Je ne puis qu’en être reconnaissant, dès que j’ai conscience de l’avoir reçu, et le mettre en œuvre dans ma vie et autour de moi avec l’aide du Saint-Esprit, comme témoignage rendu à Jésus-Christ.

Mais le salut n’est-il pas offert à tous en Jésus-Christ, comme vous l’écrivez ? Certes ! C’est bien pour ça que le témoignage évangélique est nécessaire, et qu’un chrétien ou une Église ne peut pas justifier n’importe quoi… Pour saisir ce salut, il faut bien que l’être humain ait d’abord une conscience aiguë de son indignité, de son péché, pour recevoir joyeusement le fait que Christ l’a pris sur lui et l’en a libéré par sa mort et sa résurrection. « Vous êtes sauvés par grâce, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Éphésiens 2 / 8)

Comment les deux s’articulent-ils pour les autres ? C’est dans la main de Dieu, pas dans la mienne ! À moins que ce ne soit une question de regard. J’ai lu une fois (sous une plume pentecôtiste), que celui qui était à l’extérieur semblait avoir le choix d’entrer ou non, pour s’apercevoir une fois dedans qu’il y était attendu et qu’il n’aurait pas pu faire autrement… Quant à moi qui sais être dedans, je ne puis que rendre grâces humblement.

Jean 19,30 : « Jésus rendit l’esprit ». Quelle différence avec l’expression « rendre l’âme » ? [Joël]

L’expression « rendre l’âme » est rare dans la Bible (Genèse 35,18), « rendre l’esprit » également. Que se passe-t-il quand on meurt ? Dans la manière biblique et hébraïque de dire les choses, on dit que l’âme périt, ou qu’elle descend au séjour des morts, alors que le corps a disparu. C’est que l’esprit ne souffle plus, s’en est allé. L’expression « rendre l’esprit » semble donc plus conforme à cette manière-là de dire les choses : le souffle donné par Dieu à toute âme, toute vie (Psaume 104,29-30), s’en retourne à lui.

Dans l’expression utilisée pour Jésus, il y a aussi un autre sens : lui qui vivait totalement de l’Esprit de Dieu, il rend cet Esprit (qui est une personne) disponible pour d’autres, pour ses disciples (Jean 14 / 16-17, 28). « Rendre l’Esprit » à son Père, c’est dire ultimement sa confiance. Ressuscité, il est en communion parfaite avec le Père et avec cet Esprit. « C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. » (1 Corinthiens 15,45)

Naître de nouveau : qu’est-ce que c’est ? Comment on procède ? [Mark]

Naître, c’est être mis au monde… par quelqu’un d’autre ! Sauf à se croire dans Matrix ou dans Kirikou, on est enfanté par quelqu’un, on ne s’enfante pas soi-même, tout comme ensuite on est élevé, on ne s’élève pas tout seul. C’est dire que le rôle principal, ce n’est pas l’homme ou la femme concerné/e qui le tient, mais c’est le Saint-Esprit. C’est lui qui nous fait naître à une nouvelle vie et qui fait de nous, par la foi, des enfants du Père, des frères et sœurs de Jésus voués à la résurrection et à la vie éternelle.

C’est bien ce que Jésus tentait d’expliquer à Nicodème dans Jean 3, notamment au début (versets 3 à 8). Cette nouvelle naissance consiste en la confiance (la foi) en Jésus crucifié, qui par sa mort nous donne la vie (cf. les versets suivants). Ainsi né de nouveau, dans une nouvelle relation avec Dieu le Père, en Jésus, par l’Esprit, je ne suis plus passible du jugement et de la condamnation (que sans cela je mérite toujours). La foi est non seulement une nouvelle qualité de vie, mais vraiment une vie nouvelle : si je suis croyant en Jésus, c’est que j’ai été changé.

Le baptême est le signe donné par Dieu de ce changement que son Esprit opère. « Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit… » Mais ce baptême n’est pas œuvre humaine : la célébration religieuse n’est pas magique et n’obtient rien à personne si Dieu n’y intervient pas ; et on ne convoque pas Dieu ! Donc impossible de « procéder » de quelque manière que ce soit pour naître de nouveau, pour naître à la foi. Tous ceux qui cherchent Dieu en font l’expérience : ils se laissent toujours surprendre… « L’esprit souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va… » C’est lorsqu’on est saisi par lui qu’on le reconnaît, et alors on se laisse faire, et c’est bien !

Je viens d’arriver dans une Église qui n’avance pas dans le sens qui me convient. Les gens ne font pas assez et pas assez bien… Que dois-je faire ? [Ursula]

Demandez-vous en premier si cette Église avance dans un sens qui convient… à Dieu ! Car chaque Église particulière est dans les mains du Seigneur, pas dans celles de ses membres ni même de ses ministres (pasteurs ou anciens). La direction que prend une Église dépend de beaucoup de choses, mais notamment de celui qui la dirige : le Christ. Il peut être utile de relire Romains 14 et 15, par exemple, adressé à une Église (que Paul n’ose pas même appeler de ce nom) qui sombre dans les divisions, chaque groupe déplorant que l’autre avance dans un sens qui ne lui convient pas.

Nous avons un autre exemple dans les Actes des Apôtres 15, où des avis très divergents sur la mission de l’Église s’expriment, puis s’articulent. Un(e) chrétien(ne) peut parfaitement – mais fraternellement – dire à ses frères et sœurs ce qu’il trouve de bien ou de pas bien dans la communauté dont il fait partie, par rapport à sa propre compréhension de la mission que Dieu a adressée à cette communauté-là. « Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas. » (1 Jean 4 / 20) Dire, mais aussi écouter et comprendre, c’est l’exercice de la communion fraternelle.

Et puis, il faut bien reconnaître que, « les gens », j’en fais toujours partie. Pas vous ? Je dois donc bien me demander ce que moi, je fais dans l’Église, pour elle, pour sa mission, en fonction des dons que j’ai reçus de l’Esprit vivifiant. Est-ce que je fais assez ? Est-ce que je ne fais pas trop ? Est-ce que je ne suis pas à côté de la plaque ? Qu’est-ce que Dieu attend de moi, et en quoi puis-je être utile à mes frères et sœurs dans leur propre mission ? Rappelez-vous de Marthe et Marie (Luc 10 / 38-42), et aussi de ce que Paul écrivait en Romains 12 et 1 Corinthiens 12 sur le corps et ses membres.

Enfin, rendez grâce à Dieu parce que vous êtes de son Église, non pas à cause de ce que vous faites ou pas, mais à cause de ce que Jésus-Christ a fait pour vous comme pour moi.

La loi de Dieu doit-elle devenir loi des nations ? Ou est-ce que la loi des nations doit tout permettre à l’image de la liberté que Dieu nous donne (libre arbitre) ? Que nous enseigne la Bible ? [Simon]

La loi de Dieu est bonne (Romains 7), elle est juste, confiée par Dieu à Israël pour que toutes les nations reconnaissent sa particularité (Deutéronome 4,8).

Les tables de la Loi sont directement adressées au peuple par Dieu (Deutéronome 5,22), et ont donc une autorité toute particulière. Les autres lois n’ont pas tout-à- fait le même statut (et elles me semblent difficilement séparables d’un certain contexte), mais elles n’en demeurent pas moins un déploiement des grands principes de la Loi divine.

Selon l’espérance prophétique (Esaïe 2,2-4 ; 51, 4) , la Loi de Dieu confiée à Israël doit effectivement devenir la Loi de nations puisqu’elle est bonne et juste. Mais pour que la Loi divine soit accomplie, il fallait qu’elle soit inscrite dans le cœur des croyants (Jérémie 31,33), ce qu’effectue le Saint-Esprit. C’est le Saint-Esprit qui procure la liberté (2 Corinthiens 3,17), mais la liberté au sens biblique n’est pas le libre-arbitre (qui apparait me semble-t-il, bibliquement, comme une illusion : l’Homme est face à des puissances et des autorités, il n’a pas naturellement la faculté de discernement) : elle est la liberté vis-à-vis de la puissance du péché, qui permet de marcher dans les voies de Dieu, et d’accomplir sa Loi (Romains 8,1-4).

Pour résumé, OUI la Loi de Dieu est appelée à devenir la Loi des nations. Mais qu’est-ce qui est universel et intemporel dans la Loi de Dieu? Quelle est la continuité entre la Loi littérale de l’Ancien Testament et la « Loi du Christ » (Galates 6,2) qui lui-même est venu accomplir la Loi (Matthieu 5,17-19)? De telles questions demandent un gros travail d’interprétation….

Comment sait-on si on a le Saint Esprit en nous ? Je n’entends pas sa voix malgré mes prières. [Marie]

Le Saint-Esprit ne nous parle pas lui-même. D’une part, il nous fait entendre la voix de Dieu lorsque nous lisons la Bible. Et d’autre part il prie en nous, pour nous, le Père.

Ainsi, lorsqu’à travers la Bible, nous ressentons que ce qui est dit nous concerne, et que nous voyons que notre vie ainsi interpellée va et peut changer : ça, c’est l’œuvre du Saint-Esprit en nous. Lorsqu’à travers la Bible, nous contemplons que Jésus a donné sa vie pour que nous ayons la vie : ça, c’est l’œuvre du Saint-Esprit. « Nul, s’il parle par l’Esprit de Dieu, ne dit : “Jésus est anathème !” et nul ne peut dire : “Jésus est le Seigneur !” si ce n’est par le Saint-Esprit. » (1 Corinthiens 12,3) Le Saint-Esprit est le « Consolateur », c’est-à-dire comme un avocat qui se tient auprès de nous et qui parle pour nous, à notre place. C’est lui qui, en nous, confesse Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur.

C’est donc lui aussi qui prie pour nous le Père, quels que soient les mots que nous prononçons ou pas. Il nous associe à la prière de Jésus en nous faisant reconnaître Dieu comme notre Père : « Vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : “Abba ! Père !” L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Romains 8,15-16), et en s’adressant à lui : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints. » (Romains 8,26-27). Il importe peu que nous-mêmes entendions cette prière, elle est adressée au Père, en Christ, par l’Esprit.

Ainsi avons-nous certes à nous mettre à l’écoute du Saint-Esprit, non pour entendre sa voix, mais pour nous laisser porter et déplacer par lui, comme une feuille par le vent. « Le vent (= l’Esprit) souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de quiconque est né de l’Esprit. » (Jean 3,8) Sa voix, ou plutôt le bruit qu’il fait, c’est de nous rendre libres dans la foi en Jésus-Christ, y compris dans la prière, comme des enfants s’adressant à leurs parents dans une relation d’amour.