Faut il « prier en langue » si on arrive pas à formuler nos prières ? Qu’est-ce exactement ? Le Saint-Esprit doit il être présent ? [Ludivine]

La prière ou le « parler en langues » n’est pas décrit dans les épîtres de Paul (notamment la 1ère aux Corinthiens, au ch.12, voir les verset 10 et 30) comme une exigence mais comme un don du Saint-Esprit, un charisme (terme qui vient d’un mot grec signifiant « grâce », c’est à dire un cadeau, une faveur !). Donc, il ne « faut » pas prier en langues, et surtout pas pour compenser notre difficulté à formuler une prière. Il traduit non pas une carence mais au contraire une surabondance de joie, de communion avec le Seigneur qu’aucun mot humain ne saurait exprimer.

L’erreur (que Paul dénonce précisément dans le passage cité) serait de faire de l’exercice de ce don le seul signe que l’on a reçu le Saint-Esprit, du fait de son caractère extraordinaire, voire apparemment surnaturel. Il n’est pas donné à tous. Et Paul rappelle qu’il faut privilégier les dons qui édifient et servent les autres, notamment l’amour, ce qu’il développe aux chapitres suivants (13 et 14) que je vous encourage également à relire !

Comment développer son parler en langues ? [Jimmy]

Pour vous répondre en restant à l’intérieur même d’une théologie charismatique : le parler en langues est un charisme (relire 1Corinthiens 12:30). Si c’est un charisme, c’est que c’est une grâce de l’Esprit, une disposition surnaturelle donnée ponctuellement par le Saint-Esprit de Dieu. Sinon ce serait un aptitude, un talent, voire une technique. Le grec CHARISMA vient du mot CHARIS qui veut dire la grâce. On ne négocie pas la grâce, on ne muscle pas sa capacité à recevoir la grâce. C’est binaire. On la reçoit ou on ne la reçoit pas.
Aussi, comme le parler en langues est reçu tout à nouveau à chaque fois par l’Esprit Saint, on ne peut pas développer son parler en langues.

Les dons de Dieu dans notre vie (que je lui reconnais très humblement) ne dépendent-ils (nous concernant) que de notre foi en lui ? [Guillaume]

Les dons sont des dons. Le mot « charismata » qui est souvent traduit par charismes (dons), vient de « charis », qui veut dire grâce. Si c’est par grâce, c’est par grâce seule. La foi n’est que le réceptacle de la grâce. Et donc elle n’est pas à l’initiative des dons !

Au pire elle peut un peu les freiner si elle n’y croit pas vraiment…