Bonjour ! Dieu est-il « au contrôle », selon une formule parfois employée dans les milieux chrétiens ? [Peps]

Bonjour. C’est une bonne question, mais c’est à lui qu’il faut la poser !

Si vous entendez par là que tout ce qui arrive vient de lui, il me semble que la réponse biblique est clairement non. Le péché originel a rendu autonomes non seulement les humains, mais toute la création, qui ainsi ne fonctionne plus dans le plan de Dieu, mais dans le sien propre, de manière parfaitement suicidaire. D’où aussi la nécessité du salut en Jésus-Christ.

Si vous entendez par là que notre salut dépend de Dieu seul, et, selon l’expression, qu’il donne ce qu’il ordonne, alors même qu’en nous le « vieil homme » subsiste et se débat, alors c’est oui ! La foi, confiance en Dieu, consiste précisément à le laisser contrôler notre existence, ce qu’il fait par sa Parole, qui est Jésus-Christ, et qu’il nous adresse par son Esprit à travers les Écritures, pour que nous nous en nourrissions chaque jour dès cette vie. Il guide ainsi l’Église que sa Parole rassemble.

Mais si vous entendez qu’ainsi l’Église et ses membres vivent conformément à ce contrôle divin et n’errent plus, alors c’est non. La preuve en est l’existence-même des épîtres néotestamentaires et du culte chrétien : il faut sans cesse réaliser combien nous nous éloignons de cette Parole sans même nous en apercevoir, afin de pouvoir y être ramenés par la prédication et par les frères et sœurs chrétiens.

Bref, Dieu est certes au contrôle, mais comme le Dieu « chrétien », pas comme une divinité païenne ! Il ne correspond pas à nos idées fantasmatiques sur le divin et la toute-puissance. Il ne correspond pas à nos idées, tout court. Nous ne le connaissons qu’en Jésus-Christ, dans l’abaissement de sa mort et l’espérance/certitude de sa victoire sur la mort.

Comment Dieu nous parle-t-il ? [MD]

De tas de manières différentes ; il est libre !

Mais l’outil qui m’est donné pour l’entendre, c’est le texte biblique. Ce qui suppose un certain nombre de précautions propres à ce media particulier. Ainsi, il faut d’abord lire intelligemment le texte, en usant des mêmes moyens que pour n’importe quel texte (les notes qui accompagnent le texte y aident parfois) : le sens des mots et expressions, le contexte littéraire (= la Bible elle-même, à commencer par ce qui entoure le texte choisi) et historique (= ce qu’on sait du temps et du lieu de l’écriture), etc. Et puis il faut se demander ce que le texte m’apprend, me dit sur Dieu, sur moi, sur mes relations aux autres. Enfin il faut demander à Dieu de me faire comprendre ce qu’il veut me faire entendre, lui qui est une vraie personne vivante, à moi qui en suis une autre.

Il faut aussi accepter que Dieu se taise, ou dise autre chose que le texte biblique (choisi à bon escient ou au hasard). Mais c’est toujours la Bible qui reste le critère : si j’entends Dieu me dire le contraire, alors ce n’est pas Dieu ! Comme toute parole, celle de Dieu est un acte relationnel, qui m’implique autant que lui. C’est ma foi, pas mes connaissances, qui est sollicitée, elle concerne ma propre vie. C’est la parole d’amour d’un père, par elle je reçois la vie du Christ qui est mort et ressuscité pour moi. Dans le concret de mon existence. À proprement parler, c’est lui, Jésus, qui est la parole de Dieu pour moi.

Je puis donc aussi entendre cette parole à travers l’Église, les autres, les événements, la tradition, la nature, etc. Mais dans tout ça, je n’ai pas de moyen de savoir que c’est Dieu plutôt que mon inconscient ou que l’air du temps. Là encore, le critère, c’est la fidélité de ce que j’entends à la révélation biblique. C’est ce que les théologiens protestants appellent le « sola scriptura » : l’Écriture seule a autorité…

Jésus nous dit qu’il y a plusieurs demeures dans la maison du Père et qu’il nous en prépare une. Comment s’approprier cette promesse ? [Haim]

« Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé. » (Actes 16 / 31). L’origine des uns et des autres, non plus que tout ce qui nous caractérise, n’a plus aucune importance en Jésus-Christ, ça ne pèse plus rien (cf. Galates 3 / 28). Ce n’est pas là un nivellement par le bas, une indifférenciation. Au contraire, chacun est regardé pour ce qu’il est vraiment, mais à travers le Christ Jésus. Il y a donc « beaucoup de demeures », tout comme Jésus avait dit : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là, il faut aussi que je les amène ; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » (Jean 10 / 16) Il y a donc une seule Église, que Dieu connaît à travers sa diversité.

Ceci posé, il n’est pas écrit que Jésus nous prépare « une demeure », mais « une place » « dans la maison de [son] Père » (Jean 14 / 2-3). Il n’est pas dit que nous aurons chacun notre propre lieu, mais que nous serons avec Jésus : « je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » La vraie promesse est celle-ci. Le leu, la place, des chrétiens, depuis la mort et la résurrection de Jésus (cette phrase avait été prononcée avant, c’est pourquoi elle est au futur), c’est « en Christ ». C’est là que nous nous tenons pour profiter de notre salut et de notre liberté, c’est là que nous prions le Père et c’est là qu’il nous exauce. C’est un lieu qui respecte nos particularités, mais qui respecte aussi l’image que le Père a de nous en Jésus, image plus véridique que la manière dont nous nous définissons nous-mêmes.

C’est une bonne nouvelle, car ce que Dieu promet, il l’accomplit, « c’est fait ». On se l’approprie en lui faisant confiance (ce que signifie : « par la foi »).

Que devient notre âme après notre mort ? [JLuc]

Dans certaines conceptions grecques, dont nous sommes culturellement les héritiers, l’âme est une réalité immortelle, qui est un temps prisonnière d’un corps et qui en est libérée à la mort, soit pour toujours, soit pour être à nouveau enfermée dans un autre corps.

Il faut bien dire que cette conception n’est pas biblique, même si la Bible en utilise parfois les mots. Je ne peux donc pas vous dire où va une telle âme après la mort du corps…

Pour la Bible, tous les êtres justement dit « animés » sont donc des « âmes vivantes » jusqu’à leur mort. Après celle-ci, il n’y a donc plus rien. Ou pour le dire de manière plus imagée, comme fait la Bible, les morts sont au « shéol » ou aux « enfers » qui est un « non lieu », une manière de dire l’inexistence. Dans cette manière d’exprimer ce qu’est une vie, le corps, quant à lui, est ce qui nous met en relation, et il disparaît à la mort. Vivants, nous sommes donc à la fois corps et âme (et non pas : nous avons un corps et une âme). Il n’y a pas d’après la mort.

La Bonne nouvelle, c’est que Jésus a vaincu la mort. Ce que la Bible exprime par le mot de résurrection, c’est-à-dire de réveil, de relèvement d’entre les morts. Ce n’est pas un débouché naturel, c’est un cadeau de Dieu, en Christ, qui nous est promis dans la foi. La résurrection des corps, la vie éternelle de l’âme, c’est dire que nous, à la fois les mêmes et différents car libres du péché qui nous avait atrophiés, nous vivrons éternellement auprès de Dieu notre Père, unis à son Fils comme nous le sommes déjà.

Or Dieu n’est pas lié au temps et à l’espace. Ceux qui vivent en lui ne sont ou ne seront donc pas non plus liés à un lieu ou à un temps. Le lieu et le temps de « l’âme » (c’est-à-dire de nous) après la mort, c’est : en Dieu, dans sa communion, à sa table (image biblique), dans son règne (autre image biblique), au paradis (image utilisée aussi par la Bible).

Mon fils de 10 ans me demande d’être baptisé. Son père dont je suis définitivement séparée s’y oppose et il est d’une autre confession ; que dois-je faire ? [Cathy]

Il me semble qu’il y a deux niveaux dans ce problème : le niveau juridique et le niveau spirituel.

Pour le premier, la question est : qui a l’autorité parentale ? Si c’est le père de l’enfant et vous, il me semble difficile de contourner son refus, quelles que soient ses raisons. Mais peut-être y a-t-il des possibilités de conciliation par un tiers ?

Quant au second niveau, il faut reconnaître que, si Dieu nous parle par le baptême pour nous dire sa parole d’adoption et de salut, il n’est pas limité par ce moyen qu’il nous a donné pour que nous entendions et recevions cette parole. Le baptême n’opère pas magiquement. Si baptiser votre enfant vous est impossible malgré vous, il vous est sans doute loisible de lui (faire) donner une instruction religieuse, peut-être le faites-vous déjà… L’important est de faire connaître Jésus à votre fils, et l’amour que Dieu lui porte. Vous pouvez aussi lui faire comprendre que son père a ses raisons, et que ça n’empêche rien entre lui et Dieu, que Dieu lui parle aussi par vous et par son groupe de catéchèse, que c’est dans la Bible qu’on apprend à le connaître mieux, et qu’il pourra recevoir le baptême plus tard, quand il sera libre de le demander.

Le baptême, comme la cène, sont des aides que Dieu nous donne. S’il nous est impossible d’y participer, Dieu s’arrange autrement pour nous communiquer le salut qui est nôtre par la mort et la résurrection de Jésus. D’ailleurs, d’autres Églises ne baptisent que les adultes qui professent leur foi. Notre propre attachement au baptême de nos enfants ne saurait nous faire oublier que l’important n’est pas ce que nous faisons, mais ce que Dieu fait pour nous.

Bonjour ! La Terre est-elle la seule planète habitable dans l’univers ? Qu’en dit la Bible ? [Peps]

Bonjour ! Je crois profondément que la Bible n’est pas un livre de sciences, mais un livre de vie. Elle est inspirée et écrite pour les humains (donc terriens) et leur parle d’un salut en Christ seul, réalisé dans et pour l’univers entier. Le Christ en effet est la parole de Dieu par laquelle tout a été fait (Jean 1 / 3 ; Colossiens 1 / 16).

La Bible n’évoque aucune autre planète que la nôtre. Mais c’est pour nous, habitants de cette planète-ci, qu’elle fut écrite. D’autres planètes sont-elles habitées ? Si c’est le cas et qu’il y a « là-bas » des êtres pensants susceptibles d’être en relation personnelle avec Dieu, alors Christ est mort aussi pour eux. Sera-ce à nous de le leur annoncer comme une bonne nouvelle ? L’avenir et l’Esprit nous le diront, à nous ou à nos lointains descendants… En tout cas la Bible n’évoque nulle part la possibilité d’une telle « race » qui serait exempte de péché. Et les anges ne sont pas des extra-terrestres !

Par contre, pour reprendre votre formulation exacte, l’existence d’autres planètes « habitables » dépend de notre science de deux manières : à elle de les découvrir, et à nous de les rendre habitables si elles ne le sont pas. La question est alors celle du devenir de notre humanité en d’autres lieux à coloniser. Ne parle-t-on pas déjà, pour des années pas si éloignées, de la terraformation possible de Mars ? Là encore la Bible n’en dit rien, sinon la vocation de l’être humain à « dominer la terre » (Genèse 1 / 26-29) , c’est-à-dire tout ce qui est habitable – et ce qui ne veut pas dire saccager ni détruire, mais peut vouloir dire exploiter…

 

Les origines du pentecôtisme semblant mauvaises et bizarres (Parham, Hagin, Branham), peut on en conclure que les pratiques des mouvements charismatiques ne viennent pas de l’Esprit de Dieu ? [CB]

Le jugement que vous portez sur les origines du pentecôtisme me semble également bizarre, mais c’est le vôtre ! On pourrait en dire autant des origines du protestantisme en général (et les opposants à Luther ne s’en sont pas privés au cours des siècles). Et aussi des origines du christianisme (dès les premiers siècles de notre ère dans les écrits juifs ou païens).

La question est seulement : est-ce qu’il s’agit bien d’une expression fidèle (parmi d’autres) de la foi chrétienne, même si vous ou moi n’avons pas la même expression ? La théologie pentecôtiste peut-elle être légitimement tirée des Écritures bibliques ? « Les pratiques des mouvements charismatiques » sont-elles cohérentes avec ces mêmes Écritures, ou en tout cas avec une partie d’entre elles ? Bien que n’étant pas pentecôtiste, je pense que oui, même si j’ai une autre théologie et une autre piété que je pense également légitimes bibliquement.

La Bible nous enseigne qu’on ne peut jamais induire la valeur d’une personne ou d’une Église en fonction de notre regard, mais seulement du regard du Christ tel que les Écritures nous le montrent. C’était le cas par rapport aux remarques de Nathanaël (« Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon ? » Jean 1 / 46) ou de Jean (« Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons en ton nom et qui ne nous suit pas, et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. » Marc 9 / 38). L’Esprit de Dieu se sert de qui il veut !

Enfin, il faut bien voir, en fonction de ce que l’apôtre Paul en dit, que l’Église de Corinthe à son époque était manifestement une Église de type charismatique. Ce qui n’empêche pas qu’on peut avoir un jugement différent selon les Églises actuelles de type pentecôtiste ou charismatique (toutes ne se ressemblent pas)… ou autres !

Comment prier justement ? [Max]

Quelle est la manière juste de prier, la bonne attitude pour se présenter devant Dieu dans la prière ? Jésus nous donnes quelques indications, il nous dit comment nous situer, avec lui et en lui, devant Dieu.

La première attitude recommandée est la confiance persévérante. Nous devons croire que Dieu nous écoute et qu’alors que nous sommes ses fils et ses filles en Jésus-Christ, il nous connait, peut et veut pour nous la vie. Ainsi est-il question de cela en Matthieu 7/7-11 et en Luc 18/1-7.

La seconde attitude est l’humilité. Nous ne devons pas prier pour nous faire valoir devant les hommes ou à nos propres yeux. Nous devons au contraire reconnaître que nous sommes faibles et misérables, dans le besoin de Dieu et de sa grâce. cf Matthieu 6/5-7, Luc 18/10-14.

Enfin, celui qui prie est conduit à chercher la volonté de Dieu, qui n’est pas toujours la nôtre, et à se laisser changer par Dieu dans la prière . Ainsi Jésus nous demande de prier pour nos ennemis (Matthieu 5/43-47), il demande à ses disciples de prier avec lui afin que la volonté de Dieu soit faite (Matthieu 26/36-43).

Romains 8/15-17 : « Vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! 16 L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. 17Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. »

Matthieu 19/14 : « 14Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. »

J’aimerais savoir à quoi ça sert de jeûner. Autrement dit, pourquoi, dans certains cas, la prière ne serait pas, à elle seule, suffisante ? [Yemi]

À rien, et à beaucoup de choses !

Si le but du jeûne, et aussi d’ailleurs le but de la prière, c’est d’influencer Dieu, ça ne sert à rien. Dieu sait très bien ce dont nous avons besoin, et il nous le donne en surabondance, que ce soit pour notre vie ou bien pour notre mission de témoignage. On n’achète pas Dieu, c’est lui qui nous a « rachetés à grand prix »…

La prière n’est donc pas suffisante pour obtenir quelque chose de Dieu. C’est le sacrifice du Christ qui sert à ça ! La prière chrétienne se fait donc « en son nom », c’est-à-dire en nous tenant « en lui », unis à lui, selon aussi le Psaume 133 : « Voici : qu’il est bon et qu’il est agréable d’habiter, frères, comme un seul ». C’est de cette fraternité avec Jésus dans la prière que parlait le psaume à propos des prêtres… que nous sommes tous par notre baptême en sa mort.

Cette unité en Christ suffit à tout. Mais par ailleurs, nous pouvons avoir besoin de nous maîtriser afin que le « vieil homme » qui s’agite en nous ne reprenne pas le dessus en nous éloignant de Christ. Le jeûne est un des moyens, qu’il est loisible à chacun d’utiliser ou pas. Le jeûne peut nous servir, à nous. Luther reprenait, dans son traité De la liberté du chrétien, la distinction entre nos deux natures, une qui est en Christ et n’a besoin de rien d’autre, et une qui lui échappe encore et a besoin d’être bridée, ce à quoi le jeûne peut servir. Mais c’est un moyen dangereux, car il peut induire en nous la pensée qu’ainsi nous nous rapprochons de Dieu ; ce serait alors le contraire de l’Évangile ! Rappelez-vous par ailleurs : « Voici le jeûne que je préconise : détache les chaînes de la méchanceté, dénoue les liens du joug, renvoie libres ceux qu’on écrase », etc. (Ésaïe 58 / 6…)

Si nous sommes sauvés par la foi (Éphésiens 2:8) faut-il tout de même aller jusqu’à la croix (Philippiens 2:8) pour vraiment suivre Jésus ? Est-ce cela le véritable chemin de vie ? [Tiba]

S’agirait-il donc de deux chemins différents : le salut par la foi, et le chemin de la croix ? Jésus a suivi ce chemin, évidemment, le seul à l’avoir fait vraiment, parce que ce chemin est celui de notre salut, de notre communion restaurée avec Dieu au prix de sa mort qui est victoire sur la mort (la sienne et la nôtre). Personne d’autre n’étant à la fois vrai Dieu et vrai homme ne peut suivre un tel chemin, et il n’en est nul besoin. Mais nous sommes tous appelés à suivre le Christ sur son chemin à lui. C’est cela-même qui est la foi. Dans sa traduction de la Bible, Chouraqui traduisait « foi » par « adhérence », donc non pas seulement adhésion intellectuelle, croyance, mais véritablement être « collé » à Jésus, ne plus faire qu’un avec lui : « ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2 / 20). C’est bien sûr l’œuvre du Saint-Esprit, et non de ma petite volonté infirme…

Entendez bien : il ne s’agit pas de se construire un chemin de pénitence et de sacrifice, comme certaines spiritualités chrétiennes ont pu le penser jadis. Mais de recevoir du « sacrifice unique et parfait » du Christ à la fois la révélation que nous sommes « morts par nos fautes » et que nous sommes vivants avec lui pour toujours. Avec lui, pas pour lui, pas vers lui, pas à condition de… C’est ce que la grâce divine accomplit en moi, c’est ça « suivre Jésus », c’est là que le salut qu’il m’a gagné opère pour moi, « par la foi ». C’est ce chemin qui me transforme (qui me « sanctifie »). Ce n’est pas un autre chemin que celui sur lequel Dieu m’a placé dans le monde (cf. Jean 17 / 15-19). Mais c’est une nouvelle manière de le parcourir, qui se manifeste par l’amour mutuel que la Parole de Dieu fait naître en nous et entre nous.

Ce chemin de foi peut être dit chemin de croix, dans la mesure où l’Esprit de Dieu me « dépouille des œuvres des ténèbres » (Romains 13 / 12), me délivre du souci de moi-même qui me tire vers le bas. Mais n’est-il pas « heureux, celui dont la transgression est remise, et dont les péchés sont pardonnés », même si c’est au prix de ce à quoi il tenait tant avant de connaître Christ ? (cf. aussi 1 Pierre 1 / 14-25)