Les unitariens sont-ils chrétiens puisqu’ils rejettent la doctrine de la Trinité ? [Aurélie]

Je crois que c’est une question dont les unitariens ont seuls la réponse. De mon point de vue, comme je ne suis pas unitarien, je ne peux que répondre « non » à votre question. Mais j’imagine que ma réponse pourrait les choquer. C’est eux qui peuvent dire en quoi, tout en rejetant le lien mystérieux entre le Père, le Fils et l’Esprit que pour ma part, je découvre tout au long du Nouveau Testament, ils peuvent déclarer que Jésus est le Seigneur (ce dernier mot renvoyant au nom de Dieu, le Tétragramme imprononçable, YHWH).

Combien de fois Jésus parle en référence à l’Ancien Testament. [Rogerio]

Je n’ai pas compté et je crois que cela serait un peu trop long pour une réponse ici. Par contre je crois que non seulement par ses paroles mais aussi par ses actes, comme par sa mort et sa résurrection, Jésus accomplit le Premier Testament, peut-être pas par des parallèles littéraux, du mot à mot, mais dans l’accomplissement du sens de ce qui est écrit : « Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Matthieu 5. 17)

Quel est le sens du Psaume 89 ? Dieu est fidèle et en fin de compte il tient ses promesses envers nous même s’il semble qu’il les casse ? [Virginie]

Je pense en effet qu’il y a de ça. Ce psaume e place à une échelle bien plus haute que celle de notre vie qui est bien courte, bien petite (verset 48). La fidélité de Dieu se situe à un niveau beaucoup plus profond ou plus haut. Ce qui fait que parfois, certaines épreuves qui nous arrive et nous semblent tellement dures que l’on estime que Dieu s’est détourné de nous n’ont en vérité pas cette signification. De plus, je crois pouvoir lire ce psaume comme une annonce de la fidélité de Dieu en Jésus-Christ. C’est finalement lui, le descendant de David, par lequel Dieu a tenu toutes ses promesses en assumant en lui toutes les cassures de nos existences, pour que nous découvrions que sa promesse de vie est toujours là pour nous.

Question de mon fils : puisqu’il peut tout- pourquoi Dieu n’a-t-il pas tout simplement détruit le diable pour s’en débarrasser- après ce qu’il a fait à Adam et Eve ? [Isabelle]

Peut-être parce qu’après ce qu’il a fait à Adam et Eve, le problème n’est plus seulement chez lui mais aussi en nous. Si quelqu’un casse un pot de confiture, la solution n’est pas dans le fait de taper sur cette personne. Il vaut mieux essayer de récupérer la confiture et peut-être essayer de recoller le pot. Avec nous, c’est ce que Dieu a fait en Jésus-Christ. Dieu s’intéresse bien plus à nous qu’au diable, même s’il a a déjà réglé ses comptes avec lui par la croix et la résurrection.

Que signifie le terme aspersion ? [Jean]

Le terme « aspersion » est utilisé pour désigner les baptêmes que l’on pratique en versant de l’eau sur la tête du baptisé. Ce type de baptême s’oppose au baptême par immersion, lors duquel le baptisé est plongé, puis retiré de l’eau. A l’origine, le baptême se vivait par immersion (le mot grec pour baptiser signifie « plonger »). Cette modalité de baptême est encore employée aujourd’hui par certaines églises qui baptisent les personnes dans des baignoires ,dans des lacs…. La descente dans l’eau signifie la mort à la vie conduite par le péché. La sortie de l’eau dit la naissance à une vie nouvelle dont Christ est désormais le Seigneur et la maître. Dés le IIème siècle, la Didachè, un texte chrétien très ancien, parle de ce qu’on appelle aujourd’hui le baptême par aspersion, en précisant qu’il peut être employé lorsqu’une quantité suffisante d’eau ne peut être trouvée. Cette pratique est devenue courante à la fin de l’antiquité et demeure la manière habituelle de baptiser dans nombre d’églises.

Que signifie vraiment le mot « justifié » dans « justifié par la foi » [Jacques]

Quand Paul parle de la justification par la foi (Romains, ch.3 à 5 notamment), il faut comprendre ce qu’il entend par « justice ». Ce qui est juste, c’est ce qui est conforme à la volonté de Dieu. Un juste est donc quelqu’un qui marche avec Dieu, qui se tient à sa vraie place en obéissant à sa loi.

Mais « justifié » est un participe PASSIF. Paul nous dit que l’auteur de cette justice du croyant, ce n’est pas le croyant, mais Dieu lui-même, qui par la mort et la résurrection de Jésus-Christ nous remet gratuitement, par amour, à notre « juste place » : Par le Christ, et en lui, nous devenons enfants de Dieu malgré tout ce qui nous sépare de lui (notre incrédulité, notre refus de son amour, en un mot tout ce que la Bible appelle le péché). Quel cadeau ! A nous maintenant de vivre comme ses enfants… de la « juste » manière.

Comment sait-on que Dieu nous a pardonné ? [Hakim]

La réponse tient en un seul verset biblique : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1Jean 1,9)

C’est donc plutôt la réception du pardon qui peut bloquer. Car Dieu pardonne, c’est le coeur de la foi chrétienne. Ce fut le « testament » de Jésus sur la croix quand il a demandé au Père : « Pardonne-leur car il ne comprennent pas ce qu’ils font ». Si vous avez du mal à recevoir le pardon, c’est peut-être parce que vous avez tendance à vous accuser toujours à nouveau. Mais si c’est le cas, vous devriez vous positionner différemment.
Clairement pas du côté de l’accusateur de nos âmes.

La parole de Dieu est-elle la seule chose qui perdurera jusqu’à la fin du monde ? [Virginie]

Chère Virginie,

Je pense que vous faites référence à cette parole du livre d’Esaïe « L’herbe sèche, la fleur tombe ; Mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement. » (Es 40.8 ; 1 Pi 1.24-25). La bible enseigne que « toutes choses ont été faites par [la Parole], et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (Jean 1.3). J’aurais donc tendance à répondre oui à votre question !

Souvent, quand on lit « éternel » ou « éternellement », on pense naturellement à la fin des temps, la fin du monde, à ce qui se passe après la mort… Ce qui est éternel n’a pas de fin mais n’a pas de commencement non plus ! Au chapitre 1 de l’Evangile de Jean, on apprend que la Parole de Dieu était également présente avant le début du monde et que la Parole de Dieu c’est Jésus-Christ. Cette Parole s’est incarnée dans le monde pour nous sauver. Paul enseigne (1 Co 13.13) que trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour : Trois mots qui décrivent parfaitement Jésus.

Cela veut dire aussi, que la vie éternelle promise à ceux qui mettent leur foi en Jésus-Christ ne commence par après la mort ou à la fin des temps, mais dès aujourd’hui !

La bible est-elle complète ? Ne manque t-il pas des versets encore ? [Roland]

La tradition chrétienne réformée avance que la Bible telle qu’elle nous est présentée aujourd’hui, avec ses différents livres, entre Genèse et Apocalyspe est complète, dans le sens où aucun livre ne manque. En effet, la foi de l’Eglise reconnait que ceux qui ont fixé le contenu de la Bible dans les premiers siècles de l’Eglise ont été inspirés par Dieu. Nous pensons aussi qu’aucun autre texte, aucune autre révélation actuelle ne peut avoir le poids des paroles que la Bible contient pour tracer les contours de notre foi ou de notre vie. Enfin, nous devons ajouter à cela que la Bible telle que nous la lisons aujourd’hui est reconstituée à partir de plusieurs manuscrits anciens. Ainsi, ces derniers diffèrent parfois sur des points mineurs. Ainsi, par exemple, en Matthieu 18/12, certains manuscrits écrivent « Si ton frère a péché » quand d’autres retiennent « si ton frère a péché contre toi ». Ce genre de légères divergences ne nuit cependant pas à la compréhension globale de la Bible, lorsque le croyant la lit, éclairé par le Saint-Esprit.

La colère est-elle un péché ? Peut-on être un chrétien en colère ? [Nico]

L’Ancien Testament parle de la colère de Dieu. Elle est la juste réaction de Dieu par rapport au péché qui meurtrit son peuple (Deutéronome 1/26-46). Le Nouveau Testament avance que cette colère demeure, par rapport au rejet par les humains de Jésus et du salut qu’il apporte (Jean 3/36, Romains 2/5-6).


Le colère humaine est moins clairement positive que celle de Dieu. Ainsi, Galates 6/19-22 classe-t-il la colère dans la catégorie de ces désirs de la chair qui s’opposent au fruit que produit l’Esprit de Dieu dans le croyant. Il signale ainsi que ce sentiment, à priori neutre, est facilement saisi par le péché, pour empoissonner notre vie et celle des autres. Ainsi, Ephésiens 4/26 signale qu’on peut être en colère, mais qu’on doit alors tâcher de ne pas pêcher en  laissant rapidement partir ce sentiment. Plus loin l’auteur de la lettre dit que la colère est quelque chose qui doit être ôté (4/31). Jacques (1/20) quant à lui, dit qu’on peut être en colère, si on est lents à l’être. Il précise plus loin, que la colère humaine n’accomplit pas la justice de Dieu.

Prudence donc. Vérifions, alors que nous nous mettons en colère, quelles sont nos motivations. Parfois, je me mets en colère par égoïsme. Je ne supporte pas qu’on vienne s’opposer à ce que je veux. D’autres fois, c’est la peur qui me conduit. Quelque chose me fait paniquer, alors je me fâche sur quelqu’un pour déporter sur lui la responsabilité de ce qui pourrait arriver. Enfin, je peux me mettre en colère par orgueil, quand je ne supporte pas qu’on me remette en question. Le problème de nos colères humaines  n’est-il pas dans le fait que nous tâchons de nous prendre pour dieu à la place de Dieu ?

La colère engagée pour de mauvaises raisons a de mauvaises conséquences : elle nous entraîne dans une angoisse, une haine et une rancœur qui ne nous quittent pas facilement.

« Mes amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : C’est à moi qu’il appartient de faire justice » Romains 12/19