Comment sait-on que Dieu nous a pardonné ? [Hakim]

La réponse tient en un seul verset biblique : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (1Jean 1,9)

C’est donc plutôt la réception du pardon qui peut bloquer. Car Dieu pardonne, c’est le coeur de la foi chrétienne. Ce fut le « testament » de Jésus sur la croix quand il a demandé au Père : « Pardonne-leur car il ne comprennent pas ce qu’ils font ». Si vous avez du mal à recevoir le pardon, c’est peut-être parce que vous avez tendance à vous accuser toujours à nouveau. Mais si c’est le cas, vous devriez vous positionner différemment.
Clairement pas du côté de l’accusateur de nos âmes.

L’édition du génome- qui pourrait « améliorer » l’homme en soignant définitivement sa colère par exemple- pourrait-elle permettre à l’humanité de vivre enfin conformément à ce que Dieu attend ? [Alexis]

NON. Je suis très catégorique, et espère ne blesser personne en l’étant, mais la seule façon, je crois de permettre à l’humanité de vivre conformément à ce que Dieu attend est de lui révéler sa situation de pécheresse, et de l’inciter à se repentir, pur découvrir l’amour, ma miséricorde et le pardon de Dieu. C’est ça, et rien d’autre, qui transformera l’humanité. Depuis Platon, il y a je ne sais combien de systèmes philosophiques qui ont été élaboré pour trouver une société sans problème. À ma connaissance, aucun n’est encore au point. À l’époque de la reine Victoria, on prétendait faire un homme très moral. Ça n’a pas vraiment marché. Hitler et le nazisme, Staline et le marxisme ont affirmé permettre l’émergence d’un homme nouveau… on a vu les résultats. Qu’aujourd’hui, après la philosophie, la morale et la politique, on prétende régler tous nos problèmes par la technique n’est à mes yeux qu’une nouvel illustration de notre péché fondamental qui consiste à prétendre se passer de Dieu pour vivre en vérité.

Quelle attitude devons-nous avoir face à l’homosexualité ? Que dit la Bible et de quelle façon expliquer l’homosexualité d’un point de vue chrétien ? [Cathy]

Tout d’abord Cathy, il me semble important de ne pas faire des débats théoriques et abstraits sur des réalités humaines qui sont toujours complexes et singulières. Vous ne rencontrerez jamais l’homosexualité face à face et je vous invite à refuser par avance tout projet de l’expliquer. Les homosexuels que vous rencontrerez auront besoin comme tous les autres êtres humains, de votre générosité évangélique, de votre confiance et de votre amour fraternel sans réserve.

Il faut réfléchir au sens de la sexualité. La relation conjugale qui inclut la sexualité est le reflet de la relation entre Dieu et l’humanité. Cette relation est celle d’une radicale altérité, en elle-même source de joie et de difficultés. Dans cette relation, Dieu donne la liberté et la fidélité. Cette relation entre Dieu et l’humanité permet la fécondité spirituelle de la vie humaine sous l’influence du Saint-Esprit. Ainsi dès le début de la Bible jusqu’à l’enseignement de Jésus, la relation entre deux personnes de sexes opposés inclut dans cette altérité radicale, la possibilité de la fécondité. Ce qui n’est pas le cas d’une relation entre deux personnes de même sexe. La relation entre deux personnes de sexes opposés rappelle donc d’une manière éminente que la vocation de l’humanité est de grandir dans l’amour et la fécondité de l’amour et la transmission de la vie. Voilà pourquoi les relations sexuelles entre deux personnes de même sexe n’ont pas de sens positif dans la pédagogie biblique, comme d’ailleurs les relations hétérosexuelles contraintes, ou sans lendemain ou avec adultère ou dans le cadre de la prostitution.

Votre question me permet aussi de rappeler que tous les êtres humains sans exception sont pécheurs. Il est injuste d’isoler un comportement particulier pour le condamner. La médisance, l’orgueil peuvent menacer aussi ceux qui critiquent et jugent les personnes homosexuelles. Ce qui est tout aussi contraire à la volonté de Dieu pour ses enfants. Enfin, il ne faut jamais réduire une personne à un seul aspect de sa vie. Une grande tentation à notre époque est d’enfermer les autres ou de s’enfermer soi-même dans une identité sexuelle affichée et réductrice de notre personne. Nous sommes tous appelés à progresser dans notre vie, à prendre conscience de notre vocation et de nos errements, et à reprendre pied sur le chemin où Dieu nous appelle. Certains ajustements sont plus difficiles que d’autres et ce qui sera aisé pour les uns sera très difficile pour d’autres. Mais Dieu ne nous abandonne jamais. Il est patient. Il nous aide à accomplir notre vocation, parfois d’une manière inattendue et stupéfiante. C’est un travail intérieur qu’il accomplit en nous. Nous pouvons lui faire confiance.

Nous vivons dans une société très contradictoire, où tout se dit et le contraire de tout aussi. Mon conseil est de s’en remettre à Dieu pour notre vie entière y compris la sexualité, aux frères et aux sœurs plus anciens dans la foi avec discernement et garder l’espérance qui se muscle dans la prière.

Que Dieu vous garde et vous fortifie !

Que veut-on dire par « se préparer pour la sainte-cène » ? [Annie]

L’enseignement principal sur la manière de recevoir la Sainte-Cène se trouve en 1 Corinthiens 11/17-34. Voilà les éléments qui devraient nous permettre de nous préparer à ce moment.
1-1 Co 11/17-22, met l’accent sur la Sainte-Cène comme repas de communion de l’Eglise corps du Christ. Se préparer à ce repas, c’est considérer ceux qui vont le prendre avec moi comme des frères et des soeurs en Christ, ce qui implique le désir de partage et de réconciliation (voir Matthieu 5/23-24, même s’il n’est pas question, dans ce passage, de la Cène).
2-1 Co 11/23-26, rappelle le sens de ce repas, institué par Jésus. Se préparer à le prendre, c’est se souvenir de la mort et de la résurrection de Jésus pour le salut du monde.
3-1 Co 11/27-32 nous invite à la prendre en discernant dans ce qui est pris, le corps et le sang de Jésus. Nous sommes donc invité à accueillir la vie du Christ, dans notre vie, notre péché, nos maladies, nos infirmités, pour le laisser nous relever, nous transformer.

Puisque Dieu est bon et aimant- pourquoi le monde de la nature est-il parfois si dur et cruel (tuer ou mourir- manger ou être nourriture- survie du plus apte- etc.)? [David]

« Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… » nous dit la Bible en Romains 5/12. Ce « seul homme » dont il est question, c’est Adam, désigné en Genèse 2 et 3 comme le premier humain. Ainsi, le premier homme et sa femme ont péché. Ils n’ont pas écouté Dieu, ils ont préféré faire comme ils voulaient plutôt que de vivre la vie que Dieu avait crée bonne pour eux. Ils ont voulu penser qu’ils étaient leurs propres adieux et agir ainsi en prenant du fruit que Dieu leur avait défendu. Le mal, le péché et la mort sont alors entrés dans le monde, qui n’est plus tel que Dieu l’a voulu. En effet, dés qu’Adam et Eve ont mangé du fruit, la Bible montre que les ennuis commencent : les humains se cachent devant Dieu, l’homme accuse sa femme, qui accuse le serpent (Genèse 3), puis vient le premier meurtre (Genèse 4). Avant la chute, même les animaux étaient végétariens (Genèse 1/29-30), le péché étant advenus, la violence s’étend à notre régime, l’humain mangera de la viande (Genèse 9/3). Bref, le péché, le mal et la mort touchent toute la création, elle marque l’existence de tout être depuis la chute. Et pourtant, nous avons une espérance, en Christ, qui ôte du monde le péché qu’Adam y avait amené. Ainsi, en Romains 5/15, nous lisons : »Mais il n’en est pas du don gratuit comme de l’offense; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup. » Depuis la résurrection de Jésus, nous pouvons bénéficier de son oeuvre si nous l’accueillons. Il nous offre le pardon de nos péchés et l’assurance d’une vie libre du péché, la vie éternelle. Elle se manifestera pleinement à la fin des temps, il n’y aura alors plus de souffrance, ni de malheur (Romains 8/19-20, Apocalypse 21/1-4).

L’échec dépend-il toujours du péché ? [Ordiana]

Bonne question. La Bible ne parle pas vraiment d’échec, comme nous en parlons aujourd’hui. Aujourd’hui, échouer, c’est ne pas réussir à atteindre les objectifs que nous nous étions fixés…je crois que la notion contemporaine d’échec n’est pas vraiment biblique.
En effet, dans la Bible, ce n’est pas nous qui fixons notre objectif, mais Dieu. Et son objectif ultime, c’est notre salut. (Jean 3/16).
Si nous comptons sur Dieu, si nous recevons le pardon et la vie qu’il nous donne en Christ, nous ne pouvons pas être en échec. Nous avançons simplement vers notre avenir. Ce qui nous paraît être des échecs, des déceptions, ne son que des épreuves à traverser dans la confiance, la fidélité et l’espérance (Voir Hébreux 12). Oui, il en est ainsi : que je loupe mon permis, mes études, mon gâteau au chocolat, que je ne réussisse pas à élever mes enfants dans la foi, ou que je ne trouve pas de mari, en Christ, l’amour de Dieu qui fait vivre toujours est pour moi, l’objectif de ma vie est donc rempli et le péché ne pourra rien y faire (Romains 8/31-39).

L’échec dans la Bible, c’est le rejet de la grâce que Dieu veut me faire en Christ. C’est essayer de me sauver par mes propres moyens, en croyant qu’avoir une belle maison, un beau jardin, un beau mari avec un chien, de belles idées, un bon job ou je ne sais quoi suffit à nous faire vivre. Il est alors là, en effet, question du péché, comme le dit l’étymologie hébraïque d’un mot qui signifie péché, nous manquons notre cible : la vie avec Dieu, toujours. (Jean 3/17-19; Jean 14/6)

Je suis chrétien- mais je continue de céder à la tentation de regarder du porno. Hébreux 10:26 signifie-t-il que je ne serai pas pardonné ? [Philippe]

La question que vous posez, Philippe, nécessiterait sans doute un entretien pastoral en vis-à-vis. Hébreu 10. 26-27 dit : « En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une terrible attente du jugement et l’ardeur du feu qui dévorera les adversaires de Dieu. » Le mot important par rapport à votre situation me semble « volontairement ». Vous parlez de « céder à la tentation ». Le faites-vous en pleine conscience, en vous disant à ce moment là que vous vous moquez de Dieu, de ses promesses ? Ou s’agit-il pour vous d’une lutte avec une addiction qui réclamerait un entretien pastoral approfondi ou une délivrance ? Quoi qu’il en soit, dites-vous qu’il n’est pas trop tard pour réagir et vous débarrassez de ce qui est avant tout une source de souffrance spirituelle pour vous et votre entourage.

Considérant 1Corinthiens 6:9‭-‬10- est-ce que celui qui croit aura le salut s’il est impudique- adultère- voleur…? [Gilchrist]

Dans ce passage, Paul nous rappelle que ces comportements, qui ne sont pas ce que Dieu a prévu pour l’homme ne pourrons pas être dans le Royaume. Quand Dieu régnera, quand il sera parfaitement tout en tous, le croyant sera tel que Dieu l’a prévu. Dans l’attente de cela, nous devons tâcher de laisser mourir ces choses pour accueillir ce que Dieu veut changer en nous. Paul nous encourage donc ici à accepter le processus de changement que Dieu veut engager en nous. Comment en serait-il autrement si nous lui faisons confiance, si nous avons la foi ? (Voir Colossiens 3/5-11, par exemple). Nous voyons-nous à la fin des temps, dire à Dieu « OK, je veux vivre avec toi toujours dans ce monde nouveau que tu apportes, mais je veux garder mon péché, parce que mon péché, je l’aime bien…? » si nous ne pensons pas pouvoir dire cela à la fin des temps, pourquoi dire cela à Dieu aujourd’hui ?

Pourquoi Jésus dit-il à la femme adultère : « Je ne te condamne pas- va- ne pèche plus » alors que notre condition fait que nous sommes toujours pécheurs ? Ça peut être angoissant… [Manu]

Cela serait angoissant si Jésus avait dit à la femme adultère : ne sois plus pécheur, parce qu’alors, cela n’aurait pas été possible avant la fin des temps.Jésus dit plutôt à cette femme « ne pèche plus ». Il désigne ainsi le péché qui vient d’être dévoilé et pardonné : son adultère. En dévoilant le péché, en donnant le pardon, Jésus donne à la femme la liberté de ne pas commettre de nouvel adultère. Cette femme continuera certainement, comme nous tous de commettre des péchés mais si elle laisse Dieu agir elle pourra vivre le pardon en Christ et voir son comportement changé par le Saint-Esprit. Ainsi, Luther disait que nous étions à la fois pécheurs et saints. Pécheurs parce que notre humanité nous contraint à commettre des péchés. Saints parce que notre relation à Jésus nous ouvre au pardon qui nous libère et nous permet d’être changés.
2 Corinthiens 3 « Or, le Seigneur c’est l’Esprit; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. »

Que dit la Bible d’une affirmation comme celle-ci : « On peut faire du mal autour de soi sans faire d’erreur » ? [Michel]

Voici ce que Paul affirme, dans la lettre aux Romains 7/18-25 : « Oui, je le sais, le bien n’habite pas en moi, je veux dire en moi qui suis faible. Pour moi, vouloir le bien, c’est possible, mais faire le bien, c’est impossible. En effet, le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais. Si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est pas moi qui agis, mais c’est le péché qui habite en moi. Ainsi, je découvre cette loi : quand je veux faire le bien, c’est le mal qui se présente à moi. Au fond de moi-même, la loi de Dieu me plaît. Mais je trouve dans mon corps une autre loi, elle lutte contre la loi avec laquelle mon intelligence est d’accord. Cette loi me fait prisonnier de la loi du péché qui est en moi. Me voilà bien malheureux ! Qui va me libérer de ce corps qui me conduit vers la mort Remercions Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! »

Nous ne pouvons pas faire le bien erreur ou pas. Ainsi, bien attentionnés ou non, nous sommes indéniablement pécheurs. L’expérience ne nous dit pas autre chose. Ainsi, alors que je désire bien faire et ne me trompe pas sur ce qui est bon, je n’arrive pas toujours à le faire. Prenons un exemple : j’ai raison de croire que je ne dois pas mentir. Certaines circonstances m’y pousseront pourtant. Je peux aussi penser qu’une chose est bonne et l’accomplir alors qu’elle ne l’est pas, parce que je suis incapable de mesurer parfaitement la portée de mes actes. Ainsi, je vais donner des stylos pour des écoliers pauvres d’un pays lointain et penser que je fais bien. En réalité, à cause de mon don, les stylos locaux cesseront de se vendre et je participerai à la misère de ceux dont c’était le travail.
Déprimant ? Non, car nous avons un Sauveur ! Le texte continue (Romains 8/1-2) : « Il n’y a donc maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l’Esprit de la vie en Jésus-Christ t’a libéré de la loi du péché et de la mort ».

Il ne s’agit donc pas aujourd’hui de ne pas faire d’erreur, mais de nous laisser reprendre, pardonner et conduire par Dieu !