Je suis chrétien, mais ma foi est faible parce que je crains la mort. Je ressens également une anxiété accablante au sujet du mal et du péché dans ce monde et crains donc les gens. Que faire ? » [Anonyme]

Qui n’a pas peur de la mort ? Même le chrétien le plus convaincu peut des moments de faiblesse et de peur.

Jésus lui-même dans le jardin de Gethsémané a éprouvé des angoisses (Matthieu 26,37) et a dit à ses disciples : «  mon âme est triste jusqu’à la mort…. », puis à son père : «  Mon père s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi. »

Le chrétien qui confesse que Jésus-Christ est son Seigneur, sait que Jésus a vaincu la mort. Elle est encore là, elle est encore notre ennemi, mais nous savons que : « le dernier ennemi qui sera détruit » (1 Corinthiens 15, 26)

La Bible dit que «  le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » Romains 6, 23

Le pardon vous est accordé si vous avez déposé vos péchés au pied de la croix, donc la mort a perdu son pouvoir sur vous (1 Corinthiens 15, 55 ).

La bible est remplie de paroles encourageantes nourrissent notre foi et nous aider à surmonter nos peurs et votre pasteur de prier avec vous afin que vous trouviez la paix du cœur.

Si l’immortalité de l’âme n’est pas biblique, expliquez-moi Luc 12,4-5 et Matt 10,28. [Aimé]

Nous avons mentionné plus bas les deux versets que vous évoquez*.
Il faut bien comprendre que le vocabulaire biblique n’est pas homogène pour parler de l’âme et de l’esprit, déjà suivant qu’un texte est dans le premier ou le nouveau testament. A l’intérieur de la bible hébraïque il y a plusieurs mots pour évoquer notre vitalité, notre vie, notre âme, etc.

Ceux qui affirment que l’immortalité de l’âme n’est pas biblique se basent sur la conception tripartite de l’humain, telle qu’évoquée dans la finale de la première épître aux Thessaloniciens : corps, âme et esprit. Jésus rend l’esprit quand il meurt. Etienne aussi. C’est cette part du souffle de Dieu qui est en nous et qui n’appartient qu’à Dieu. Ce n’est pas la même chose que notre âme, notre psyché en grec, qui est liée à notre vitalité, nos pensées, nos désirs, etc. Refuser la mortalité de l’âme, c’est une façon de réduire la résurrection des morts, qui sera, selon les principes de la théologie chrétienne, une résurrection de la chair, c’est-à-dire de l’âme et du corps, et pas seulement une résurrection de l’esprit. C’est bien parce que le corps et l’âme meurent qu’il faut qu’ils ressuscitent.

La réintégration de l’immortalité de l’âme dans la théologie chrétienne est une tentation d’intégrer la philosophie grecque dans la conception biblique. C’est quelque chose que les protestants et les évangéliques refusent. On lira volontiers cette recension de l’excellent livre du pasteur Oscar Cullmann : Immortalité de l’âme ou résurrection des morts.

* « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne ; oui, je vous le dis, c’est lui que vous devez craindre. » (Luc 12,4-5)

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » (Matt 10,28)

Par sorcellerie la vie à ma femme a été supprimée. Pourquoi Dieu a-t-il accepté cela ? [Hervé-Frank]

Votre épouse a été une créature souhaitée par Dieu. Il l’a conçue, lui a donné son caractère, son intelligence et sa beauté. Je crois que Dieu a aimé votre épouse profondément.

Dans la vision de Dieu pour sa création, la mort est considérée comme un ennemi. Un ennemi entré très/trop vite dans le monde mais un ennemi qui va être complètement anéanti puisque Jésus a démarré la mort de la mort.

Je ne sais pas pourquoi Dieu a laissé agir Satan contre Job et les siens, je ne sais pas pourquoi Dieu a laissé Satan, par l’entremise de la sorcellerie, ôter la vie de votre épouse. Mais je sais que quelle que soit la manière dont votre épouse ou ses ascendants ou vos proches ou vous-même avez utilisé votre vie ici-bas, Dieu l’a aimée profondément et il vous aime également. Il entend votre cri et vous entoure de ses bras.

Après la nuit, le jour vient bientôt.

Comment les protestants d’Alsace font-ils les enterrements ? [Josée]

En Alsace ou hors Alsace, selon la tradition réformée, luthérienne ou évangélique, les cultes d’enterrement sont centrés sur la Parole de Dieu. L’assemblée se met à l’écoute de ce que la Bible dit de la mort, de l’espérance du deuil et de la consolation que Dieu apporte en Christ aux croyants. Elle prie aussi pour les proches du défunt ainsi que pour ceux qui traversent les mêmes difficultés Le service protestant d’enterrement a donc la particularité d’être tourné vers les vivants et non sur le défunt, qui est remis à la seule grâce de Dieu.

Dans la tradition luthérienne, majoritaire en Alsace, le corps du défunt est disposé dans l’église au moment du culte. Le célébrant, souvent un pasteur, accueille les personnes présentes, puis appelle la présence de Dieu sur l’assemblée réunie. Vient ensuite un temps pendant lequel la vie du défunt est rappelée par le pasteur qui a élaboré ce « chemin de vie » à partir de ce que les proches en deuil lui ont raconté. Il n’est pas ici question de vanter les mérites de la personne décédée, mais de rendre grâce à Dieu pour ce qu’il nous a donné à travers elle.  Après avoir demandé à Dieu d’éclairer sa Parole par le Saint-Esprit, vient alors un temps de lectures bibliques. Une tradition alsacienne veut que le verset que la personne décédée a reçu lors de sa confirmation soit parmi ces lectures. Le pasteur commente alors la Parole, en tâchant de l’appliquer à ce qu’il a perçu de ce que la famille du défunt traverse. Enfin, après la lecture du symbole des apôtres qui dit la foi de l’Eglise et un temps d’offrande pour permettre à l’église d’assurer son service, une prière pour les endeuillés est dite par le pasteur. La célébration s’achève par une parole de remise à Dieu adressée au défunt et la bénédiction de l’assemblée. Les pompes funèbres viennent chercher le corps de la personne défunte qui est suivi par le pasteur, ses proches et l’assemblée jusqu’au cimetière où le corps est déposé dans la tombe. Après un court temps de prière, les proches se retrouvent pour partager un verre de l’amitié, souvent composé de spécialités locales. Il m’est aussi arrivé de voir à l’un de ces occasions, une cigogne, sur le parvis de l’église !

Je sais que notre objectif principal dans le ciel sera d’adorer Dieu- mais serons-nous en mesure d’interagir avec d’autres chrétiens- comme la famille et les chrétiens célèbres ? [Vav]

La Bible ne permet pas de répondre à votre question, même si c’est une question que beaucoup de personnes se posent. La Bible parle d’ailleurs très peu de « ce qui se passera pour nous dans le ciel » et toujours de façon évasive et imagée, et en général pour attirer notre attention sur le fait que c’est ici et maintenant qu’il s’agit de se tourner vers le Seigneur, et que la vie commencée avec Lui ici se continuera là-bas. Après… Difficile d’en dire plus, et il ne s’agit pas d’une démonstration mais d’une foi.

Pour ma part, dans la continuité, je pense que le type de relation qui existe ici entre les chrétiens par la prière EN JÉSUS-CHRIST (c’est à dire à travers son action à lui) n’est peut-être pas rompu. C’est ce que tente d’exprimer l’expression de « communion des saints » employée dans le Credo. Mais en même temps, jusqu’à la fin des temps et au retour du Christ, la mort reste une vraie coupure entre les vivants et les morts qui nous rappelle que nous ne sommes que des humains et que Dieu seul est au-dessus de cette condition limitée.

Les non-chrétiens peuvent-ils être sauvés ? Je pense aux civils irakiens. Sont-ils triplement condamnés : vie sous la dictature- massacrés- puis envoyé en enfer ? [D]

 » Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »

La Bible nous dit très clairement qu’il n’y a pas de salut en dehors de Jésus-Christ. Sans lui, nous sommes pécheurs, séparés de Dieu pour toujours. Unis à lui, nous sommes au réconciliés avec Dieu et nous recevons une vie nouvelle. Nous ne craignons alors, rien, que nous soyons physiquement vivants ou décédés (Romains 8/31 suivant).

Que dire des civils irakiens ? Comme vous et moi, comme tous les humains de cette terre, ils ne peuvent pas se sauver par eux-mêmes. Ni leurs qualités, ni leurs souffrances, ni leur travail ne leur vaut le salut. Ils ont donc besoin de Jésus-Christ, pour être réconciliés avec Dieu et vivre vraiment aujourd’hui et  toujours. Leur salut est donc l’affaire de Dieu, qui en Jésus-Christ appelle à la foi.

 

Que dire à une personne s’interrogeant sur la réincarnation? Quels arguments avancer ? Cette même personne désirant connaître le point de vue chrétien sur le sujet. [Myriam]

Vous pouvez expliquer à cette personne que l’espérance chrétienne n’est pas la réincarnation mais la résurrection. C’est la promesse de Jésus, qui affirme : « La volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour. » Jean 6/39-40.
C’est ainsi que Dieu, créateur et restaurateur de notre esprit, de notre âme et de nôtre corps, nous donnera à la fin des temps de vivre avec lui toujours, avec notre esprit, notre âme et notre corps alors libérés du péché, du mal et de la mort. Il s’agit du corps glorieux dont il est question en Philippiens 3/20-21, voir aussi 1 Corinthiens 15/35-58.

L’idée de résurrection semble assez folle à beaucoup. Je la trouve, quant à moi assez pertinente car :
-Elle dit la réalité de la mort puisqu’elle postule que rien en nous n’a la capacité de perdurer par elle-même. Elle nous force à mettre notre confiance en Dieu seul, alors que l’idée de réincarnation, laisse croire aux gens que quelque chose perdure d’eux-même.
-Elle dit la puissance de Dieu, qui a créé et peut recrée.
-Elle dit l’amour de Dieu, qui nous aime tels que nous sommes, corps, âme et esprit et veut nous garder ainsi (voir Psaume 139).

En revanche l’idée de la réincarnation telle qu’elle est apprécie en occident me semble souvent reposer sur des phantasmes. On s’imagine volontiers vivre une autre vie, avoir un autre corps, tout en restant soi-même et on trouve cela plutôt cool de s’imaginer en grenouille sautant de nénuphar en nénuphar. C’est négliger le rôle que le corps a dans notre vie. Or, sera-t-on vraiment nous-mêmes avec un corps de grenouille et le cerveau qui va avec ?
N’oublions pas que dans le bouddhisme, qui est la religion qui a répandu l’idée de la possibilité d’une réincarnation, cette dernière est une punition, le but de l’humain étant de ne plus se réincarner pour atteindre la félicité.

Comment devrions-nous comprendre Ananias et Saphira dans Actes 5 ? Frapper des personnes de mort ça ne ressemble pas au Dieu révélé en Jésus. On dirait une histoire de l’Ancien Testament. [Aaron]

Je ne comprends pas Ananias et Saphira. Je ne comprends pas que l’on s’engage dans un mouvement en pensant dissimuler des choses qui devraient être mises au clair. Mais aussi, dans ce passage, je ne lis pas que c’est Dieu qui les met à mort. Leur mort intervient comme une conséquence inévitable de leur mensonge, qui entraîne une blessure dans la communion de la première Église ; Je reçois ainsi ce que Pierre dit bien plus comme une plainte quant à ce qu’ils ont fait que comme l’énoncé d’une sentence. Cela fait en moi écho à I Corinthiens 11 (particulièrement les versets 27 à 30) qui explique qu’en raison de leur manque de communion, les Corinthiens ont parmi eux beaucoup de malades, et que certains même sont morts.

Pourquoi Dieu a-t-il essayé de tuer Moïse (Exode 4:24-26) et pourquoi est-il sauvé par la circoncision de son fils ? [Laura]

Merci pour cette question que je me suis souvent posée sans jamais prendre la peine d’y chercher une réponse précise.

Genèse 17/9-14 explique le sens de la circoncision. C’est le signe de l’appartenance d’un individu au peuple avec lequel Dieu a fait alliance par l’intermédiaire d’Abraham.  Sans circoncision, l’individu est exclu de l’alliance et de ses promesses.
Bien longtemps après ce commandement,donné à Abraham Moïse est né dans le peuple de l’alliance. Puisque rien n’est précisé à ce sujet dans le livre de l’Exode, nous pouvons croire qu’il a été circoncis, comme tous les enfants de son peuple à 8 jours, malgré les persécutions et le danger qui devait peser sur lui (Josué 5/5). L’histoire nous laisse ensuite entendre que Moïse fut tiraillé entre son appartenant au peuple hébreu (Exode 2/11-13) et les cultures diverses de ceux qui l’ont pour ainsi dire « adopté » pour lui sauver la vie : la fille du pharaon (Exode 2/10) puis le madianite Réuel dont il épousa la fille et le mode de vie sans vraiment avoir l’impression d’appartenir pleinement à ce peuple (Exode 2/21-22).
Exode 4 est le moment où Moïse qui vient d’accepter l’appel de Dieu doit se ranger définitivement du coté du peuple de l’alliance. Il me semble qu’il doit donc, en quelques sortes, mourir aux différentes identités entre lesquelles il a navigué pour accepter l’identité que Dieu lui donne. Cela passe certainement par la circoncision de son fils, qui avait dû être négligée, vue la situation flottante de l’identité de Moïse. C’est ainsi que nous pouvons penser que Séphora accomplit à la place de son mari ce qu’il aurait dû faire, en rangeant la famille entière dans l’alliance de Dieu (ce que peux signifier l’expression « époux de sang » ). En acceptant le geste de sa femme, Moïse renonce  aux vieilles identités qui l’ont jusque là protégées, pour entrer dans la mission que Dieu lui donne. Il devra dorrémavant mettre sa confiance en Dieu seul.
Pourquoi tant de violence, me direz-vous ? Peut-être pour nous dire que la vie avec Dieu nécessité, un jour et chaque jour quelque chose de l’ordre du renoncement à nos fausses sécurités, aux histoires et aux actions que nous inventons pour nous en tirer par nous-mêmes. Paul nous dira qu’en Jésus, il nous est donné d’apprendre à mourir à nous-mêmes. L’appel est sérieux, le chemin, est celui de la vie et de la liberté promises.
Romains 6:4 « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »

Jésus est venu accomplir la loi. La loi dit « Tu ne tueras pas ». Personne ne prend la vie de Jésus- mais il la donne… et donc- logiquement- il se suicide. En quoi Jésus accomplit-il alors la Loi ? [Munch]

Le commandement appelant à ne pas tuer, (Exode 20, Deutéronome 5), use d’un mot hébreu qui parle du meurtre prémédité d’une autre personne et donc pas de suicide. Si le suicide est considéré comme une triste chose par les chrétiens, c’est une question de logique. En effet, si Dieu nous donne la vie et une espérance en Jésus-Christ, le suicide est le rejet de ce que Dieu donne.

La question est différente en ce qui concerne le sacrifice de Jésus-Christ, qui accueille, bien au contraire, la vie et la mission que le Père lui a donné, pour le salut des humains. Il accomplit alors la loi en aimant jusqu’au bout les humains dans l’obéissance au Père (Jean 15/13, Hébreux 5/7-9), pour que la vie triomphe (Romains 5/7-9).

Il a agi ainsi afin que nous puissions, dans les bons et les mauvais moment de la vie, compter sur lui et espérer toujours.