Non seulement cela me paraît juste, mais même hautement recommandable ! Je laisse l’apôtre Paul vous répondre mieux que moi : « De même, l’Esprit Saint aussi nous vient en aide, parce que nous sommes faibles. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même prie Dieu en notre faveur avec des supplications qu’aucune parole ne peut exprimer. Et Dieu qui voit dans les cœurs comprend ce que l’Esprit Saint veut demander, car l’Esprit prie en faveur des croyants, comme Dieu le désire. Nous savons que toutes choses contribuent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a appelés selon son plan. » (Romains 8. 26-28). Jésus-Christ nous a envoyé son Esprit pour venir à notre secours. Ne refusons pas un tel allié dans la prière !
Comment Jésus peut-il endosser tous les péchés de la race humaine sur lui (au moins 7 milliards d’âmes avant sa mort et peut être plus que cela jusqu’à son retour) ? [Mark]
En effet, la question paraît impossible à résoudre, tant que l’on pense que Jésus est un homme et rien de plus. Pire, il me semble que dans ce cas, c’est épouvantable ! Comment imaginer que Dieu ait pu choisir une de ses créatures pour payer pour toutes les autres, alors même que cette créature n’a rien fait ? Seulement voilà, en tant que chrétien, je reconnais qu’en Jésus-Christ, c’est Dieu lui-même qui est venu prendre sur lui le poids de tout ce qui m’empêchait d’être dans une relation pleinement vivante avec lui. Et dès lors, non seulement il peut endosser tous les péchés de la race humaine sur lui, non seulement ceux qui sont morts avant lui mais aussi ceux qui viendront après lui… donc moi aussi ! Il va même plus loin, puisque, comme Jean le Baptiste l’a reconnu, il est « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Jean 1. 29), donc de toute la création. Dieu seul peut faire cela, et il le fait pour moi quand je place ma confiance en lui et lui seul.
Noé a-t-il sauvé les poissons ou sont-ils restés dans l’eau ? [Jo]
Une réponse Croix Bleue : les poissons aiment l’eau, eux… hein Noé ?
Une bonne nouvelle : la baleine n’est pas un poisson. Parce qu’en couple dans l’arche, ça aurait été galère. C’est assez…
Une réponse rabbinique : les poissons n’étaient pas concernés par le péché parce que n’ayant pas de paupières ils ne peuvent pas fermer les yeux sur le péché.
N’oubliez pas de chercher votre réponse !
Pourquoi Dieu a-t-il essayé de tuer Moïse (Exode 4:24-26) et pourquoi est-il sauvé par la circoncision de son fils ? [Laura]
Merci pour cette question que je me suis souvent posée sans jamais prendre la peine d’y chercher une réponse précise.
Genèse 17/9-14 explique le sens de la circoncision. C’est le signe de l’appartenance d’un individu au peuple avec lequel Dieu a fait alliance par l’intermédiaire d’Abraham. Sans circoncision, l’individu est exclu de l’alliance et de ses promesses.
Bien longtemps après ce commandement,donné à Abraham Moïse est né dans le peuple de l’alliance. Puisque rien n’est précisé à ce sujet dans le livre de l’Exode, nous pouvons croire qu’il a été circoncis, comme tous les enfants de son peuple à 8 jours, malgré les persécutions et le danger qui devait peser sur lui (Josué 5/5). L’histoire nous laisse ensuite entendre que Moïse fut tiraillé entre son appartenant au peuple hébreu (Exode 2/11-13) et les cultures diverses de ceux qui l’ont pour ainsi dire « adopté » pour lui sauver la vie : la fille du pharaon (Exode 2/10) puis le madianite Réuel dont il épousa la fille et le mode de vie sans vraiment avoir l’impression d’appartenir pleinement à ce peuple (Exode 2/21-22).
Exode 4 est le moment où Moïse qui vient d’accepter l’appel de Dieu doit se ranger définitivement du coté du peuple de l’alliance. Il me semble qu’il doit donc, en quelques sortes, mourir aux différentes identités entre lesquelles il a navigué pour accepter l’identité que Dieu lui donne. Cela passe certainement par la circoncision de son fils, qui avait dû être négligée, vue la situation flottante de l’identité de Moïse. C’est ainsi que nous pouvons penser que Séphora accomplit à la place de son mari ce qu’il aurait dû faire, en rangeant la famille entière dans l’alliance de Dieu (ce que peux signifier l’expression « époux de sang » ). En acceptant le geste de sa femme, Moïse renonce aux vieilles identités qui l’ont jusque là protégées, pour entrer dans la mission que Dieu lui donne. Il devra dorrémavant mettre sa confiance en Dieu seul.
Pourquoi tant de violence, me direz-vous ? Peut-être pour nous dire que la vie avec Dieu nécessité, un jour et chaque jour quelque chose de l’ordre du renoncement à nos fausses sécurités, aux histoires et aux actions que nous inventons pour nous en tirer par nous-mêmes. Paul nous dira qu’en Jésus, il nous est donné d’apprendre à mourir à nous-mêmes. L’appel est sérieux, le chemin, est celui de la vie et de la liberté promises.
Romains 6:4 « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »
Que faire de la prédestination aujourd’hui ? [Aline]
Dans une culture occidentale qui présuppose que les Hommes sont naturellement libres et autonomes, ce n’est effectivement pas une doctrine facile.
L’idée (développée en Romains 9-11) selon laquelle Dieu choisit certaines personnes (Romains 9,14), pour leur donner la foi et qui auront la vie éternelle, tandis que les autres n’ont pas cette chance, est difficilement compatible avec l’esprit moderne.
Je crois qu’il faut appréhender cette doctrine avec deux manières de vivre la réalité :
- ce qui est de notre ressort
- ce qui nous dépasse et appartient aux impénétrables voies du Seigneur
Ce qui est de notre ressort est de répondre aux appels de Dieu, lui obéir avec effort (Luc 13,24) et persévérance (Actes 14,22), être exemplaires avec tout le monde (Matthieu 5,13-16) et témoigner de notre foi (Romains 10,14), car le salut est destiné à toute la création (Jean 3,16-18).
Mais, afin de ne pas s’enorgueillir, être surpris ou découragés, il faut garder en tête que Dieu a un plan, des projets et des manières d’opérer qui nous dépassent. Même si le croyant doit s’efforcer de marcher avec Dieu, c’est en fait Dieu lui-même qui opérera (Romains 9,16 ; 1Thessaloniciens 5,23-24). Même si le croyant progresse dans la sanctification, il connaîtra des épreuves (1Pierre 1, 6-7) et des oppositions. Même si le croyant témoigne avec talent, certaines personnes demeureront sourdes à la Parole (Romains 9,18).
Que faire de la prédestination ? Comme l’apôtre Paul, méditer ce mystère et conclure :
« Quelle profondeur ont la richesse, la sagesse et la connaissance de Dieu! Que Ses jugements sont insondables, et Ses voies impénétrables! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été Son conseiller? Qui Lui a donné le premier, pour être payé en retour? C’est de Lui, par Lui et pour Lui que sont toutes choses. A Lui la gloire dans tous les siècles! Amen! » (Romains 11,33-36)
Quand les musulmans tuent ceux qui ne confessent pas Allah- ils disent qu’ils défendent leur Dieu. Allah a besoin d’être défendu par les hommes ? Où est l’erreur ? [Dorian]
Effectivement, c’est une erreur que de vouloir défendre Dieu -par le meurtre de créatures faites à son image, qui plus est. Car c’est d’oublier que nous n’avons pas à défendre Dieu. C’est lui qui nous défend. Cette erreur se retrouve souvent dans l’histoire biblique : Elie se croit obligé de prouver que Dieu est plus fort que Baal et fait massacrer 450 de ses prophètes… Des amis très pieux veulent absolument justifier Dieu des malheurs qui accablent Job en l’accablant, lui… Et deux disciples de Jésus, Jacques et Jean, fils de Zébédée, lui proposent de faire tomber la foudre sur un village qui n’a pas voulu recevoir leur maître. Autant d’attitudes que chaque fois le texte lui-même dénonce : Dieu répondra à Elie non dans la foudre mais dans un murmure. Il donnera tort aux amis de Job. Jésus rabroue les fils de Zébédée, lui qui refusera même de se défendre quand on viendra l’arrêter. Et Jacques de conclure dans son épître : « la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jc 1,20). Dieu ne demande pas des défenseurs, mais des témoins de sa vérité, de sa sainteté, et de son amour.
Hébr 8-7 : « Si la première alliance avait été irréprochable- il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. » Comment comprendre que Dieu puisse mettre en place l’imparfait ? [Simon]
Cette question dépasse très largement la seule citation de l’épître hébreux… Car si Dieu n’avait pas mis en place l’imparfait, aurait-il seulement créé l’humanité ? Et c’est bien de cela dont il est question ici : cela n’est pas tant la première alliance qui était imparfaite que ce que les humains en ont fait « Parce qu’eux-mêmes ne se sont pas maintenus dans mon alliance, moi aussi je les ai délaissés, dit le Seigneur. » v.9. Et c’est toute l’histoire du Salut biblique qui se dit là : celle d’un Dieu qui inlassablement propose à l’être humain de le sauver, lui indique un chemin de Vie, mais le laisse libre de ses choix par amour. Si l’alliance du Seigneur avait été si parfaite que nous ayons été obligés de la respecter, nous n’aurions pas pu choisir librement d’aimer le Seigneur. Dieu a pris le risque de la liberté pour que cette relation d’amour soit possible. En Christ il va même encore plus loin, choisissant délibérément d’aller jusqu’au bout de cet amour en acceptant d’être crucifié. Dieu a renoncé à la colère pour nous apprendre à aimer.
Un chrétien peut-il faire la guerre ? Et si oui- comment peut-on aimer ses ennemis et les tuer ? [Jean-Philippe]
La guerre est un des nombreux symptômes du mal qui a envahi le monde en conséquence de la rupture entre Dieu et l’homme. On peut même la considérer comme une fatalité si l’on tient compte que depuis les origines, hélas, l’humanité n’a jamais connu de paix totale et en tout lieu. Si l’interdit du meurtre (le 6e commandement) et l’appel à aimer son prochain concernent d’abord les relations personnelles, la guerre nous plonge dans une réalité collective. Et face à cette réalité, deux attitudes se rencontrent de la part des chrétiens :
Tout d’abord, le choix du refus de porter les armes, l’objection de conscience, qui peut porter des fruits (voir le film « tu ne tueras point », sorti l’an passé, qui raconte le témoignage courageux d’un jeune chrétien adventiste non-violent pendant la dernière guerre).
L’autre choix est de participer par les armes à la défense de son pays ou des populations menacées par une agression, quand toutes les autres solutions (diplomatiques, politiques) ont été épuisées. Que fallait-il faire face à Hitler ? Que faut-il faire face à la menace terroriste, autre forme de guerre qui nous est imposée ? Les exemples abondent. Encore une fois, nous sommes solidaires de ce monde et de ses réalités, même si nous sommes en route vers une autre patrie. Et même si nous devons préparer la paix et non la guerre, si nous voulons la paix, contrairement à ce que voudrait nous faire croire un vieil adage. C’est à dire, nous interroger sur les causes profondes de tous ces conflits pour mieux participer à leur prévention.
Je vous avoue que je n’arrive pas à dire qu’une de ces deux attitudes serait la seule juste, et l’autre fausse. Tous nos choix éthiques restent marqués par l’ambiguïté, l’imperfection, parce que nous sommes pécheurs. Mais ce qui est certain, c’est que tout chrétien, là où il se trouve, peut être sel de la terre ou lumière du monde, en rendant témoignage à Jésus-Christ. Lui seul est notre paix, lui seul nous apporte la paix définitive.
L’Evangile de la grâce à bon marché est-il une #fakenews ? [Henry]
« Depuis le prophète jusqu’au prêtre,
Tous usent de tromperie. […]
Paix ! paix ! disent-ils ;
Et il n’y a point de paix. » (Jérémie 6,13-14)
Il n’y a pas que les politiques qui sont des trompeurs. Les théologiens le sont aussi souvent. On prétend même méchamment que le saint patron des théologiens est le Serpent de la Genèse. Car il est le premier à avoir enclenché la sacro-sainte « pensée critique » avec son : « Mais… Dieu a-t-il vraiment dit… ? » (Genèse 3,1).
Une fausse prophétie est une fausse information.
Une parabole tordue pour la mettre à notre service est une fausse information, un mensonge.
Une prédication de la grâce qui ne conduit pas à la repentance, à l’humilité, à fuir le péché et à changer de vie est une fausse information, une grâce qui n’est pas donnée par Dieu.
« Si un prophète prophétise la paix, c’est par l’accomplissement de ce qu’il prophétise qu’il sera reconnu comme véritablement envoyé par l’Eternel. » (Jérémie 28,9)
« Parce que vous affligez le coeur du juste par des mensonges,
Quand moi-même je ne l’ai point attristé,
Et parce que vous fortifiez les mains du méchant
Pour l’empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le faire vivre,
Vous n’aurez plus de vaines visions,
Et vous ne prononcerez plus d’oracles ;
Je délivrerai de vos mains mon peuple.
Et vous saurez que je suis l’Éternel. » (Ezéchiel 13,22-23)
Que signifie le terme « onction » que les Eglises charismatiques d’aujourd’hui emploient sans cesse ? [Andry]
L’onction des descendants d’Aaron pour être prêtres pour Israël est définie en Exode 40,14-15 : « Tu feras approcher ses fils, tu les revêtiras des tuniques, et tu les oindras comme tu auras oint leur père, pour qu’ils soient à mon service dans le sacerdoce. Cette onction leur assurera à perpétuité le sacerdoce parmi leurs descendants. »
Etaient oints (aspergés d’une huile ou d’un parfum), les prêtres, les prophètes et les rois. D’où l’idée d’une onction sacerdotale, d’une onction prophétique et d’une onction royale. « Oint » en hébreu a donné le mot Messie en français, et « oint » en grec a donné le mot Christ. Jésus est celui qui est « oint » par excellence, il est le Christ et le Messie, celui qui a reçu sur une seule et même personne la triple onction sacerdotale, prophétique et royale.
Ceux qui sont chrétiens sont donc de « petits oints ». C’est aussi ce que suggère 1 Jean 2,27 : « Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés. »
Dans certaines théologies néo-pentecôtistes, l’onction fait référence à l’expérience du baptême du Saint-Esprit, où l’Esprit Saint descend pour oindre ses présents apôtres. Mais un abus de ce qui est depuis Jésus une image (Jésus n’a pas été oint d’huile), fait que les leaders se désignent parfois comme spécialement inspirés, spécifiquement choisis et revêtus d’une autorité sacerdotale, prophétique ou de leadership. Ainsi ils doivent, pour certains, passer l’essentiel de leur temps à essayer de manifester ou signifier qu’ils auraient plus d’onction, plus de puissance, plus d’Esprit-Saint que les autres.
Comme si l’Esprit n’était pas souverain, entre les mains du Père, pour se donner lui-même, et nous conduire dans l’humilité du service.